On ne parlera pas de plaidoirie, ni de réquisitoire. On lira ses lignes. Comme l'écrivait Victor Hugo dans l'Homme qui rit : « Il est effrayant de penser que cette chose qu'on a en soi, le jugement, n'est pas la justice . le jugement, c'est le relatif. La justice , c'est l'absolu. Réfléchissez à la différence entre un juge et juste . » Constance Debré est avocate, née dans une famille de la grande bourgeoisie française. Elle sait. Elle connaît l'envers du décor auquel peu d'entre nous peuvent avoir accès. Les coulisses de l'histoire, et même ses égouts. A elle a décidé de rompre, de rompre le silence, de rompre avec les apparences. A présent, plus exactement depuis plusieurs années maintenant, elle ne plaide plus, elle écrit. Elle écrit, et surtout, elle vit, enfin. « Offenses » ce n'est pas un tournant, c'est son oeuvre naturelle et légitime. Il faut lire ces lignes. Un constat des lieux, une reconstitution des faits, des origines, des conséquences. Tout à la fois. Qui pose la frontière entre le bien, entre le mal ?...Qui juge ? Qui est jugé ? Quels chiffres participent à la construction ou à la dé-construction de ce monde ? Des passages fulgurants, des lignes comme des coups de poing. Constance Debré a fait du droit, non pour être avocate, mais pour comprendre. Un livre, qui je l'espère sera lu par nombre d'étudiant.e.s en droit. Il faudra en débattre.
Offenses marque un tournant dans l'oeuvre de Constance Debré. Loin de l'autofiction à laquelle elle nous avait habitué, elle revient avec un roman coup de poing.
L'histoire est simple, banale. Un jeune homme tue de dix coups de couteau, sa voisine à la retraite, à qui il faisait les courses. Un geste dramatique de peur et de détresse tant il doit de l'argent à son dealer. Pour autant, il ne part pas, il ne fuit pas. Rembourse sa dette et attend. Il attend son arrestation et ne dément pas.
Un court texte de 120 pages de pure violence contenue, d'ambivalence entre saleté et émerveillement, entre pitié et bienveillance. le choc de deux mondes qui coïncident sans jamais se regarder. En peu de mots l'autrice nous parle de drogue, de quotidien pauvre et gris, de HLM et de solitude.
Un roman contemporain dans une langue musicale et poisseuse.
![]() | Lexpress 31 janvier 2023
Offenses raconte le procès d’un jeune de banlieue accusé du meurtre d’une octogénaire. Une histoire banale qui tourne au drame : ayant à s’acquitter d’une dette de shit, le garçon entend subtiliser la carte bleue de la vieille dame, mais celle-ci se défend, et la frappe de dix coups de couteau.
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Que signifie l'expression "jeter un froid" ?