Citations sur L'épopée de Gengis Khan, tome 2 : Le seigneur des steppes (38)
Une bonne vie consiste à défendre les faibles et, ce faisant, à allumer une lampe qui brillera dans l’obscurité pour les autres vies à venir.
(Presses de la Cité, p.239)
[...] Kökötchu approcha la dague de son avant-bras, l'enfonça dans la chair. Le chamane ne montra aucun signe de douleur lorsque le métal traversa le bras et Gengis, fasciné, vit la pointe ressortir de l'autre côté. Kökötchu battit lentement des cils, prit une profonde inspiration et retira la lame.
- [...] Même en cent vies, on n'apprend jamais assez.
Lorsque les guerriers s'entraînaient, ils mangeaient et buvaient plus que d'ordinaire pour protéger leur corps d'une couche de graisse supplémentaire contre le froid.
- Vous avez entendu parler du masque froid, dit-il à ses fils. Le visage impassible du guerrier qui ne révèle rien à nos ennemis. Il dépend d'une force qui n'a rien à voir avec les muscles ni avec l'habileté à bander un arc. Il provient de la dignité intérieure qui rend capable d'affronter la mort avec mépris.
A l'intérieur, [la tente] était éclairée par des lampes à graisse de mouton qui répandaient une lumière chaude et épaississaient l'air. Les parois étaient tendues de bannières de guerre en soie mais Gengis, dedaignant tout signe de richesse, était assis sur un banc grossier.
Si vous devez vous battre, fût-ce contre un ami, abattez votre adversaire aussi vite et aussi durement que vous pourrez. Tuez-le ou épargnez-le, mais méfiez-vous toujours d’un homme qui a une dette envers vous. Il en éprouvera avant tout du ressentiment. Tout guerrier qui lève la main sur vous doit savoir qu’il joue sa vie et qu’il la perdra. Si vous n’arrivez pas à gagner tout de suite, vengez-vous plus tard, même si c’est la dernière chose que vous ferez. Vous serez entourés d’hommes qui ne respectent que plus forts qu’eux, plus durs qu’eux. Avant tout, ils respectent la réussite. Souvenez-vous en.
Les lettrés ouïgours me disent que toutes les villes des Jin sont aussi grandes, ou plus encore, si tu peux l’imaginer. Mais construites par des hommes, elles peuvent être détruites par des hommes, j’en suis sûr.
J’ai uni les couleurs ! clama Gengis. Lorsque le temps les aura blanchies, il n’y aura plus de différence entre elles. Elles seront l’étendard d’un peuple.
L'or jin* pouvait remporter autant de victoires que les arcs et les lances.
[*chinois]