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La frontera… la frontière… celle qui sépare les Etats-Unis d'Amérique et le Mexique; celle dont on a tant entendu parler avec l'arrivée de Donald Trump au pouvoir. Cette frontière est pour nous un trait sur une carte, mais lorsqu'on s'en approche, on se rend compte que ce n'est pas qu'une simple ligne à franchir. Il y a ici une zone de non-droit, une zone que l'on souhaite traverser pour se sauver, mais dont la traversée pourrait nous tuer… ou pire encore.
Nous suivons plusieurs personnages : Pedrito, La Mère, le Coyote, Jaime, Alma et Inmaculada. A la manière d'un roman choral (mais sans changement de style à chaque personnage) nous suivons ces destinées d'un côté ou de l'autre de la frontière. Certains qui souhaitent la traverser, d'autres qui veulent dénoncer la situation, ou tout simplement ceux qui y [sur]vivent.
On retrouve le style particulier des romans hispaniques où le réel se mêle à l'irréel sans crier gare. Car autour de cette frontière se passent des choses qui sortent de l'entendement. Des âmes meurtries qui restent hanter les lieux, des croyances plus ou moins glauques.
Gabino Iglesias nous montre sans retenue le monde autour de cette frontière mexicaine, la violence qui y règne, le courage et l'espoir de ceux qui souhaitent passer mais aussi de ceux qui aident à passer. Car le passeur, le coyote, lui, a une mission sans fin.
J'ai aimé découvrir cet endroit du monde sur lequel j'ai très peu lu jusqu'à présent. Gabino Iglesias ne prend pas de gants pour nous décrire cet univers très particulier. C'est raconté de telle manière que la partie paranormale est complètement intégrée au réel et je ne serais pas surprise que tout ceci soit exactement ce qui se passe à la frontera.

Livre lu en partenariat avec le Picabo River Book Club ainsi que les éditions Sonatine.
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Bienvenu à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique. D'un côté, les miliciens américains soutenus moralement par « l'imbécile au visage orange » et de l'autre des aspirants à l'immigration clandestine avides de gouter enfin à cette société de consommation promise à ceux qui réussissent leur passage. Sauf qu'ici la violence est omniprésente des deux côtés.
Violence qui tue un père sous les yeux de son fils.
Violence qui laisse mourir en plein soleil une « cargaison » de mexicains dans un camion hermétiquement fermé.
Violence d'un beau-père qui transforme un gosse du Barrio en cible pour les flics.
Ici la douleur ou simplement l'impression de ne pas être maître de sa vie peuvent rendre fou.
Dans ce roman particulièrement noir, empreint de spiritualité et de légendes, on croise le destin de personnages emblématiques de la misère et du désespoir qui règnent au Mexique. Un roman coup de poing !
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Les lamentations du Coyote est un roman choral, dans lequel parlent tout à tour le Coyote, mais aussi Pedrito qui voit son père mourir sous ses yeux, la Mère qui ne sait plus si elle enfante diable ou démon, Jaime qui sort de prison pour découvrir son délateur chez sa mère, Alma qui rêve d'offrir le spectacle qui deviendra viral et la rendra mondialement célèbre, la Bruja ce spectre revenu d'entre les morts pour protéger son mari et son fils. Et avec chacun d'eux, le lecteur s'enfonce dans des territoire où le chaos, la violence, les fantômes et le diable occupent toute la place, où l'enfer n'est jamais loin.

Parce que de leur côté de la frontière il n'y a que chagrins, misère, douleurs, désespoir, et crimes, alors chacun d'eux emprunte à sa façon le difficile chemin des migrants pour fuir le cycle de la violence et de la pauvreté pour enfin atteindre le mythe américain. Mais ceux qui tentent de traverser sont le plus souvent victimes des passeurs, de la fatalité, de la Santa Muerte ou des trafiquant qui vendent les enfants au plus offrant. le texte est totalement onirique, mystique même parfois, à la frontière entre réalité et spiritualité, noirceur et violence surgissant à chaque page pour dire la difficulté d'être, de vivre, de traverser cette Frontera pour fuir ce Barrio Noir dans lequel la vie a perdu toute valeur.
....................
En bref, un livre qui va vous remuer, vous couper le souffle et dont vous ne sortirez pas indemne.

Ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/03/27/les-lamentations-du-coyote-gabino-iglesias/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Bon, il faut le dire d'entrée, ce livre est extrêmement violent, il vous plombe à chaque chapitre. Les chapitres rappellent un panel de drames de l'immigration, de ceux qui s'engagent sur un chemin parsemé de pièges mortels, de ceux qui traversent une frontière, un fusil dans le dos et un fusil visant le coeur. Gabino Iglesias, avec une écriture sans concessions décrit des tranches de vie de personnages qui se croisent ou non à des moments critiques de leur vie. La fin, on la devine forcément, elle est dure, bouleversante, fatalement irréversible. L'auteur de Santa Muerte est forcément un écrivain à lire.

A la frontière entre le Mexique et les États-Unis, des enfants, des femmes et des hommes meurent en cherchant à rejoindre une terre d'accueil. Certains meurent avant la « frontera », d'autres en la traversant, d'autres meurent de l'autre côté en ayant cru à la terre promise. le coyote aide les enfants à passer, en priant la Virgencita de veiller sur eux. Mais ceux qui vénèrent l'homme à la figure orange, celui que l'Amérique s'est choisie, attendent aussi, armés, en priant le même Dieu.

Les lamentations du coyote est plus revendicatif que Santa Muerte. Même si ce roman m'a beaucoup plu, j'aurai eu plaisir à retrouver cette folie à la Tarentino. D'ailleurs, on retrouve Tarentino dans une fameuse citation de l'Ezéchiel que l'on entend dans Pulp Fiction, les fans comprendront. Ce livre dénonce les dérives d'une Amérique qui a mis Trump aux manettes, mais finalement les maux qui rongent les États-Unis sont aussi ceux de l'Europe, avec d'autres migrants.
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Mon premier de Gabino Iglesias.
Très surprenant de se plonger dans une sorte de roman mosaïque. On sent le fil rouge derrière les tragédies des personnages, un soupçon de Tarantino dans la manière de raconter les rencontres et les tueries.
L'auteur essaie de nous faire ressentir au travers de toutes ses situations ubuesques ce qui se trame tout au fond des personnages, ce qui est insondable, dérangeant et contradictoire.

Une belle tentative, à ne pas aborder comme un simple roman
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Bienvenue à La Frontera!
Gabino Iglesias, dans son nouvel opus dresse le portait d'une population désabusée, laissée pour compte, à La Frontera, zone de non droit, à la frontière du Mexique et des Etats Unis.

A travers les portraits de Perdito, la mère, Jaime, le Coyote et quelques autres, Gabino Iglesias dépeint des hommes, des femmes, des enfants gangrénés par la violence, sans espoir, sans avenir. La foi est leur salut, La Virgencina, la Vierge, vengeresse.

Roman brut, aride comme le désert qui assèche les larmes, Gabono Iglesias ne laisse pas beaucoup de répit à son lecteur. A l'image de ce premier chapitre où Perdito part pêcher avec son père, chapitre bucolique qui se termine dans une trainée de sang. le ton est donné. de bucolisme il n'en sera plus question.

Roman engagé s'il en est, il y est question d'émigration, de fuite vers un avenir de l'autre coté de la frontière. Il y est question de politique avec l'arrivée de « l'homme à la peau orange » à la présidence américaine et du durcissement des contrôles aux frontières. Il y est question de lutte, de survie, de vengeance. de vengeance surtout. Car lorsque l'on a tout perdu que reste-t-il pour continuer à avancer dans la vie que la vengeance?
Le tout est teinté de légende et de mysticisme mexicain. Des âmes qui ne connaissent pas le répit peuplent ce monde dévasté, cherchant elles aussi la vengeance, cherchant elles aussi un monde meilleur.
Ce roman ne peut pas laisser indifférent. A l'image de la trilogie de Don Winslow, qui se termine d'ailleurs par La frontière, il ne fait pas bon vivre à proximité de la frontière Mexicano américaine. Les deux auteurs décrivent un même climat de terreur et de violence, les deux auteurs dresse une image assez pessimiste de l'avenir.
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Après "Santa Muerte" qui était un de mes gros coups de coeur de l'année dernière, j'attendais "Les lamentations du coyote" avec beaucoup d'impatience et d'enthousiasme.

Je pensais que je me retrouverais encore une fois au milieu d'une guerre de gangs complètement folle dans la ligné du premier roman de l'auteur. Ce n'est pas du tout le cas ! Au moins la surprise était d'autant plus grande qu'ici peu de gangs (même si on en entend parler), mais le parcours de divers personnages avec leurs chapitres dédiés et qui reviennent de manière récurante tout au long du livre.

Nous plongeons à fond dans le fantastique et les croyances mexicaines, diverses et variées, de l'histoire de fantômes à celle de tueurs ou encore de passeurs et autres vengeances macabres.

Toutes ces histoires s'imbriquent avec comme fil rouge "la frontière mexicaine" avec les USA.

C'est un livre surprenant, qu'on lit sans décrocher et qui je dois le dire même si j'ai préféré "Santa Muerte", ne m'a pas laissé indifférent. On aime à suivre certains personnages, on a peur d'en suivre d'autres, et l'auteur "Gabino Iglesias" ne ménage pas le lecteur, c'est violent, sanglant, parfois triste et souvent captivant.

À lire.
Lien : https://unbouquinsinonrien.b..
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Dans l'Amérique de Trump, un coyote aide des migrants clandestins à passer la frontière Mexicaine. Tout au long du roman nous suivons plusieurs personnages, liés ou non, vivants de chaque côté de la frontière. Leur vie, difficiles, monotone et leurs pensées, parfois violentes...
Un roman choral qui laisse sans voix. Un style incisif et une ambiance que l'on peut qualifier de glauque sans avoir peur de se tromper. Lire ce livre, c'est réfléchir sur les violences qui nous entourent, les cartels, le trafic d'enfant, la barbarie des hommes entre eux...
C'est un roman brutal, sans filtre et très sombre, autrement dit : c'est un excellent roman !!!
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Alors d'abord, il y a les bras du garçon qui te raconte l'histoire du coyote. Il boxe pas, il pousse de la ferraille ou des troncs d'arbre, je sais pas exactement, mais je crois savoir pourquoi j'ai pas vu un ouaibeur ou une ouaibeuse qui en dit du mal.
C'est pas forcément pour ça que les dithyrambes abondent, mais d'ici à penser qu'il y a un lien de cause à effet, il y a un pas que je franchis en bondissant allègrement.
Dans ce roman, Pedrito et son papa vont à la pêche. Ils ont décidé d'attraper un poisson. le poisson de tous les poissons. Mais sans doute qu'on s'en fout du poisson, ce qui transparaît dans ce chapitre, le premier, c'est l'amour du père et du fils.
T'es tombé pile-poil dans le conte de fée que t'attendais pas vraiment aux dires des éditeurs sur la quatrième de couverture, que, comme moi, tu lis jamais.
Le papa, il s'appelle Don Pedro, et page 17, « un craquement sonore fit sursauter Pedrito, et la moitié droite de la tête de son père disparut dans un nuage de gouttelettes rouges. »
Fin du conte de fée.
Il y a du rouge, du sanguinolent, du grisâtre qui s'échappe du crâne du père.
« Tuer le père » qu'il disait le barbu au cigare, donc ça, c'est fait.
Et le coyote ?
Le coyote, il sauve des mômes. Les mômes exploités et fracassés par les gangs, ces mômes à qui il permet d'entrevoir le chemin de la « frontera » qui les mène au pays de tous les espoirs. le coyote, c'est un prêtre sans la soutane qu'ils entrouvrent devant les enfants. Un mec qui est sûr que Dieu lui file un coup de main, et qu'il ferme les yeux sur les trucs un peu limites qu'il est obligé d'envisager.
Un roman choral dont certains feraient bien de s'inspirer.
Jaime, Alma, Eduardo, Cookie, Immaculada… et puis la Bruja.
Autant d'histoires différentes et qui se rejoignent toutes à travers les pages de Gabino Iglesias.
Donc, la frontera, l'endroit où le mec avec la mèche orange mettait les gosses dans des cages. T'avais oublié ? Gabino, il a pas oublié. Il a pas oublié ce désespoir qui fait mourir des mômes étouffés dans des camions parce Maman appuie trop fort sur leur tête pour pas qu'ils fassent de bruit.
La suite :
https://leslivresdelie.net/les-lamentations-du-coyote-gabino-iglesias/
Lien : https://leslivresdelie.net/l..
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Le Coyote, tiraillé entre le sang et la religion, un justicier sans nom qui parcours la frontera, entre États-Unis et Mexique, avec une mission divine: sauver des enfants, à n'importe quel prix. Sur son chemin forcément de croix, tout ce que la communauté latino compte, là-bas, de noirceur, de pauvreté et de cauchemars: passeurs, trumpistes, dealers, membres de gangs, mères éplorées, et cette foi baroque et viscérale qui recouvre le tout, sauf les cris des fantômes tourmentés. Deuxième roman du Portoricain Gabino Iglesias après Santa Muerte chez Sonatine, et la confirmation que le "barrio noir" s'est trouvé une voix forte, mêlant crudité, poésie et réalisme magique. Roman peut-être trop rapide pour sa chorale de voix qui change presque à chaque page,
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