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Citations sur Une société sans école (56)

L'Etat moderne a jugé de son devoir de renforcer l'autorité de ses éducateurs par ses brigades de lutte contre "l'école buissonnière" et en faisant du diplôme une nécessité. (...) Le démantèlement de l'institution scolaire passe par la promulgation de lois interdisant toute discrimination à l'entrée des centres d'études (...) Il faut protéger le citoyen contre l'impossibilité éventuelle de trouver du travail par suite du jugement de l'école à son égard et par là on pourrait le libéber de l'emprise psychologique de cette dernière
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Quoi de plus naturel, pour un Mexicain, il y a seulement dix ans (donc 70 today) que de naître et de mourir dans sa propre maison, puis des amis se chargeaient de l'enterrement du défunt. Une seule institution avait son mot à dire (...) L'Eglise prenait les besoin de l'âme. Maintenant, commencer ou achever sa vie chez soi devient le signe, soit d'une pauvreté extrême, soit le prvilège exceptionnel. L'agonie et la mort ont été confiées à la gestion (sic) institutionnelle du corps médical et des entrepreneurs de pompes funèbres.
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La plupart des nations (...) se précipitent dans l'ère du développement économique et de la consommation concurentielle. Ils commencent à connaître, par conséquent, la pauvreté modernisée. Leurs citoyens ont appris à penser comme des riches, tandis qu'ils vivent comme des pauvres.
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C’est à un bien de consommation que nous donnons aujourd’hui le nom d’ « éducation » : c’est un produit dont la fabrication est assurée par une institution officielle appelée « école ». Par conséquent, nous voilà à même d’en mesurer la valeur par la durée et le coût du traitement appliqué à l’étudiant.
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Nous avons affaire à une sorte de directive secrète qui veut que les étudiants apprennent tout d’abord que l’éducation n’a de valeur qu’une fois acquise dans le sein de l’université par une méthode graduée de consommation, et on leur promet que le succès social dépendra de la quantité de savoir consommé. Ils sont convaincus qu’il vaut beaucoup mieux s’instruire à distance de ce qu’est le monde.
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Quelle est la valeur de l’homme institutionnalisé ? On ne lui demande que d’être un bon incinérateur ! Il est devenu, en quelque sorte, l’idole de ses œuvres. Il est la chaudière qui brûle les valeurs produites par ses outils. Et il n’existe aucune limite à sa voracité. Il vit dans la démesure, dans un idéal prométhéen porté à l’extrême.
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L’école est l’agence de publicité qui nous fait croire que nous avons besoin de la société telle qu’elle est. Dans une telle société, il faut sans cesse profiter davantage des valeurs offertes. Les plus gros consommateurs rivalisent âprement pour être les premiers à épuiser la terre, à se remplir la panse, à discipliner le menu fretin des consommateurs et à dénoncer ceux qui trouvent encore leur satisfaction à se contenter de ce qu’ils ont. L’ethos de l’insatiabilité se retrouve, ainsi, à la base du saccage du milieu physique, de la polarisation sociale et de la passivité psychologique.
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Partout la nature devient nocive, la société inhumaine ; la vie privée est envahie et la vocation personnelle étouffée.
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Si l’on peut faire un véhicule lunaire, de même on peut créer la demande du voyage sur la lune. Ne pas aller où l’on peut se rendre serait un acte subversif. Il révélerait la folie du postulat que toute demande satisfaite conduit à la découverte d’une autre encore plus considérable et qu’il faut, à nouveau, satisfaire. Une telle révélation arrêterait le progrès. Ne pas produire ce qu’il est possible de produire ferait apparaître ce que dissimule la loi des « espérances grandissantes », euphémisme pour désigner, sans doute, cet abîme de frustration toujours plus profond.
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L’espoir, dans son sens fort, signifie une foi confiante dans la bonté de la nature, tandis que les espérances, dans le sens où nous utiliserons ici ce terme, veulent dire que nous nous fions à des résultats voulus et projetés par l’homme. Espérer, c’est attendre d’une personne qu’elle nous fasse un don. Avoir des espérances, au contraire, nous fait attendre notre satisfaction d’un processus prévisible qui produira ce que nous avons le droit de demander.
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