AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782020006118
187 pages
Seuil (01/11/1972)
3.5/5   13 notes
Résumé :
Un livre-dénonciation : il s'agit pour l'homme d'aujourd'hui d'ouvrir les yeux sur une immense imposture — entretenue par les détenteurs du savoir, de l'argent et 'du pouvoir — 'selon laquelle les. pauvres devraient vivre sur un modèle que les riches ont fabriqué pour leur propre usage.
Un livre-défi dans lequel Ivan Illich entreprend une critique radicale des institutions et des mythes qui les sou-tiennent : progrès économique et coopération, productivité, p... >Voir plus
Que lire après Libérer l'avenirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Ivan Illich est surtout connu pour ses essais critiques sur la société technique qui laissent assez peu transparaître explicitement le catholicisme de leur auteur. « Libérer l'avenir » constitue une exception puisque cet ouvrage permet de prendre connaissance des réflexions que développa Ivan Illich dans le cadre d'une mission à laquelle il participa en tant que prêtre et vice-recteur de l'université catholique de Porto Rico dont l'objectif était de former des prêtres de culture latino-américaine.


Ivan Illich se pose la question de la légitimité du pouvoir que s'accorde celui qui pense bien faire en oeuvrant pour modeler la culture d'un sujet (ici latino-américain) selon les valeurs d'une culture considérée comme supérieure (américano-européenne ou OTANisée). Il aperçoit dès ses premières heures la constitution d'un « Empire du Bien », soit des bonnes intentions qui dissimulent en réalité la recherche d'une fonctionnalité qui, par l'élimination de toute figure de la dissonance, de l'inconnu, de l'imprévisible – soit de la mort – fait de l'homme une machine comme les autres. « Les Américains du Nord se sentent irrésistiblement poussés à faire le bien. Trait de caractère inné puisqu'ils sont les seuls à sembler croire qu'il leur faut constamment choisir quelqu'un avec qui partager leurs avantages. Et ils sont persuadés d'être capables de faire ce choix. Cette conviction les conduit au besoin jusqu'à bombarder certains peuples pour qu'ils acceptent leurs cadeaux. » le lien de ce constat à la critique de la société technique est évident.


Le processus d'asservissement à la bonne pensée se grime de légitimité en se diffusant à travers des institutions. Ivan Illich critiquera ainsi dans la même foulée le système scolaire et l'Église telle qu'elle est rencontrée au 20e siècle, comme instrument mis au service d'ambitions séculaires. Bien que ces institutions prétendent fournir des services à ceux qui y recourent, elles installent surtout la dépendance, la perte d'autonomie voire l'impuissance. Elles se font le vecteur d'idéologies qui ne correspondent bien souvent pas à la réalité immédiate des personnes à qui elles s'adressent mais elles finissent toutefois par créer à la longue des besoins, imaginaires quant à leur objet, mais réels quant au manque qu'ils exacerbent. Par ailleurs, par l'unilatéralité de l'échange que ces institutions mettent en place, elles finissent par rendre leurs « usagers » complètement débiles, asservis à un discours, incapables d'imaginer qu'il pourrait être possible de faire autrement que de fonctionner dans le cadre des possibilités reconnues par l'autorité. Enfin, les institutions créent de nouvelles catégories artificielles entre les sujets et servent la justification de toutes les formes de dominations sociales et d'inégalités économiques. L'école et l'Église moderne, soient l'inverse de l'étonnement et la destruction des projets dont elles se revendiquent (la connaissance, l'harmonie).


La libération de l'avenir telle qu'envisagée dans cet essai concerne donc la libération des chaînes des institutions, des administrations et des gouvernements qui, à la recherche de l'efficacité, conçoivent des programmes qui ignorent tout du génie propre à l'imprévisibilité humaine.
Commenter  J’apprécie          130
Un recueil de discours prononcés par le penseur de la convivialité et de la société sans école. le prêtre progressiste y développe nombre de ses idées autour, notamment, du changement de société que nous devrions impulser.
De nombreuses références nous apparaissent aujourd'hui lointaines, certaines prophéties se sont réalisées, d'autres non. Les textes doivent absolument être contextualisés pour pouvoir être compris dans leurs portés progressistes et philosophiques.
Les formats des textes empêchent les développement habituels. Il s'agit principalement de discours politiques qui effleurent la pensée de leur auteur. L'idée, pourtant pertinente, d'une société sans école reste assez peu développer ce qui pourrait conduire un lecteur qui n'y est pas préparé à un rejet épidermique.
Peut-être une bonne entrée en matière dans la pensée singulière d'Illich, un résumé de ses thèses.
Commenter  J’apprécie          20
Beau livre de l'écrivain Mr Ivan Illich très instructif comme auteur j'ai beaucoup apprécier son commentaire sur l'éducation et la société notement en Amérique réellement j'ai beaucoup appris sur cette dernière et ces fondements socialement qui ont fait d'eux une réussite.
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Comment échapper à une façon de vivre où il convient de gagner 5000 dollars et plus chaque année, tandis que de l’autre côté neuf hommes sur dix n’y parviendront jamais, que la route est fermée pour cette génération comme pour la suivante ? Et pour ces neuf-là que reste-t-il sinon la révolte quand ils entendent un message de salut économique et social, présenté par le riche qui, quelle que soit sa sincérité, conduit le « pauvre » à croire que c’est de sa faute s’il ne s’insère pas dans le monde voulu par Dieu, le monde dont le modèle se trouve quelque part le long de l’Atlantique Nord.
Commenter  J’apprécie          30
Demain, c’est un laïc ayant reçu les ordres qui présidera aux réunions ordinaires d’une communauté chrétienne. Le ministère ne sera plus alors considéré comme un emploi, mais comme une occupation du temps de loisir. La « diacronie » prendra ainsi la place de la paroisse de naguère, comme unité fondamentale institutionnelle de l’Eglise. Au lieu de voir des étrangers venir au rassemblement dominical, ce seront des amis qui se rencontreront périodiquement. Un scribe ou un fonctionnaire de l’Eglise n’assurera plus la présidence, mais un dentiste, un ouvrier d’usine ou un professeur, bref, quelqu’un possédant un travail indépendant. Le ministre sera alors un homme riche de sagesse chrétienne par suite de sa participation au cours de sa vie, à une liturgie intime, plutôt qu’un diplômé du séminaire qui n’a que des formules « théologiques » pour toute expérience. La plénitude de son mariage, l’éducation de ses enfants justifieront la responsabilité spirituelle du ministre, tout autant que pouvait le faire l’acceptation du célibat comme condition légale de l’ordination.
Commenter  J’apprécie          10
Nous sommes bientôt entraînés dans le tumulte des pouvoirs sans cesse accrus de l’homme. Nos systèmes en vigueur nous contraignent à agrandir notre arsenal guerrier, à accepter qu’il soit enrichi de toutes les trouvailles de la technologie ; ils nous obligent à accepter que soient sans cesse améliorés les machines, les équipements, les matériaux, les fournitures, tout ce par quoi la production sera accrue et le prix de revient abaissé ; nous ne pouvons pas nous opposer au développement de la publicité et au culte du consommateur.
Commenter  J’apprécie          30
Si bien que, pour comprendre un être, il nous faut apprendre non pas tant ses mots que ses silences. Le sens de nos paroles s’appuie sur ces moments de pause entre l’émission des sons. Apprendre un langage consiste plus à reconnaître les silences que les syllabes. Seul le chrétien croit dans l’éternelle dualité du Verbe et du silence. Au cours de l’existence temporelle de l’homme, l’échange des mots est soumis à une rythmique, au yang-yin du silence et du bruit.
Commenter  J’apprécie          30
Tous,nous sommes infirmes-et certaines infirmités sont physiques,d’autres mentales,d’autres encore se situent sur le plan des émotions.Il nous faut donc nous efforcer de créer,de concert,le monde nouveau.Nous ne devons plus nous abondonner à la destruction,la haine,la colère, mais construire dans l’espoir,la joie,la célébration.Aller à la rencontre de cette ère nouvelle d’abondance par un travail que nous aurons, nous meme,choisi,en demeurant libres de suivre le rythme de notre propre cœur.Sachons que l’effort de l’accomplissement personnel,de la poésie,du jeu,est essentiel chez l’homme,lorsqu’il a satisfait aux nécessités de se nourrir,se vêtir,s’abriter;que nous entendons alors choisir les secteurs d’activité qui contribueront à notre développement personnel et auront un sens par rapport à notre société.
Commenter  J’apprécie          10

Videos de Ivan Illich (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ivan Illich
Et si l'école n'était qu'un instrument destiné à produire des élèves dociles, prêts à obéir aux institutions ? C'était la thèse du philosophe Ivan Illich, dès les années 1970.
#école #éducation #cultureprime _____________
Retrouvez-nous sur : Facebook : https://fr-fr.facebook.com/franceculture Twitter : https://twitter.com/franceculture Instagram : https://www.instagram.com/franceculture TikTok : https://www.tiktok.com/@franceculture Twitch : https://www.twitch.tv/franceculture
Et abonnez-vous à la newsletter Culture Prime : https://www.cultureprime.fr/
Dans la catégorie : Changements sociauxVoir plus
>Sciences sociales : généralités>Processus sociaux>Changements sociaux (205)
autres livres classés : essaiVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (63) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

amoureux
positiviste
philosophique

20 questions
850 lecteurs ont répondu
Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

{* *}