Oh amour, où es-tu?
Une analys centrée principalement sur le XXième siècle, ses avancées et ses désordres, des extrêmes qui ont découlé par des luttes de pouvoir.
Si la femme a obtenu une apparente parité au fil du temps, grâce à la contraception, l'éducation, le travail et la libération sexuelle, le pouvoir lié à l'argent, ancien, perdure par le biais du capitalisme qui ne voit la sexualisation de la femme que comme une marchandise et non une réalité de la nature que nous revendiquons au même titre que chaque individu.
Encore une fois, l'entièreté de la femme est mise en péril, de manière sournoise par le pouvoir.
Une analyse à travers les médias actuels, des sites de rencontre à la publicité qui désormais, en bannissant la sexualisation du féminin, nous coupe aussi d'une dimension de séduction et donc du pouvoir, l'hyper-sexe féminin étant cantonné à la seule pornographie. La fin de l'amour, la fin du rêve...
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Il ne s'agit pas de dire ce qui est bien ou mal, ni de dire ce qu'il faudrait faire pour que l'amour aille bien. Il s'agit de dire ce qu'il est advenu de l'amour, comment et pourquoi; de poser les mots sur des maux que l'on observe ici et là, parmi nos connaissances, nos amis, nos entourages. Il s'agit de faire un diagnostic à l'aide de la noble sociologie pour nous aider à comprendre les évolutions d'une société que l'on devine malade. Mais malade de quoi, exactement ?
Pour qui s'intéresse déjà au sujet, la réponse est évidente. Notre société est malade de cette idéologie dominante qui depuis quelques siècles maintenant déploie ses tentacules dans toutes les sphères de la société, publique comme privée, pour mieux se développer et s'engorger. le capitalisme est totalitaire, en effet. Il va jusqu'à s'immiscer dans la vie intérieure de chacun, influençant ses choix, ses idées, ses conceptions, ses actions, ses mouvements dans le but, toujours, de faire de lui un consommateur parfait. La consommation ne s'arrête pas aux biens, malheureusement. Elle est aussi dans les relations amoureuses.
Sous l'influence de plusieurs facteurs que je ne peux ici résumer, les autres sont effectivement aujourd'hui consommés. Les règles et cadres ne sont plus, ont disparu. Au nom de la liberté, sexuelle notamment, les verrous ont sauté. Ce qui était sans doute au départ une bonne idée est devenue, dans la cadre d'une société capitaliste et consumériste, un enfumoir. Hommes et femmes ont perdu en sécurité, en confiance et en lucidité, ils sont perdus dans des relations éphémères, anxiogènes où le désengagement domine, où le non-amour fait loi. On ne s'engage plus dans le couple par peur et crainte, on se retire aisément pour les mêmes raisons, on ne fait plus d'efforts, on cesse au plus petit désaccord, on ne s'aime plus, on se consomme le temps d'assouvir ses envies et ce que l'on pense être ses besoins. Les autres sont des kleenex, surtout les femmes.
La Liberté est devenue, dans sa définition capitaliste, un faux semblant, un malheur. On s'y trompe largement et c'est affligeant. Ce livre est à lire, vraiment. Il brille par sa grande lucidité. Il est parfaitement parfait.
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Un thème pas vraiment facile traité sous un regard sociologique : l'amour et son évolution dans les sociétés libérales et consuméristes. On pourrait dire : "L'amour à l'épreuve de Tinder", mais ce n'est pas faire honneur à la qualité de l'ouvrage. le livre est très clair, mais sans concessions, et il comporte des détours philosophiques.
Un essai stimulant qui explore des aspects pas évidents à première vue du libéralisme. Quoique l'auteur s'en défende, le désarroi porte un certain jugement de valeur à l'égard du féminisme. Les approches psychologisantes en prennent aussi pour leur grade. Tous les -ismes ont a apprendre de la sociologie.
La liberté de ton, l'intelligence du sujet, sa maitrise et sa hauteur de vue sont rafraichissantes. le fait qu'une femme ait écrit cet ouvrage n'est pas la partie la plus insignifiante de la "thèse". Aurais-je été aussi touché si ç'avait été écrit par un homme : probablement pas (et ça c'est de la sociologie).
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