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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Eva Illouz : Pourquoi l'amour fait mal (2012)
Le titre accrocheur est inspiré de Naomie Wolf (Quand la beauté fait mal, 1990, cité page 108) et sous-titré « L'expérience amoureuse dans la modernité ». Il est enrichi de notes, de résumés, de listes numérotées comme un travail critique mais la rigueur manque. Il ne définit pas l'expérience ni la souffrance amoureuses. L'amour est traité comme un sentiment individuel et non interpersonnel, le confinant au désir et à l'amour-propre, et la seule mention d'un amour réciproque apparait p. 222. La modernité est temporellement définie comme étant la période qui succéda à la première guerre mondiale. En occident, domaine exploré par EI, ce siècle hautement hétérogène a vu un doublement de la population et de l'espérance de vie, les bouleversements de l'urbanisation, la régression des convictions religieuses, l'accès des deux sexes à l'éducation, à la responsabilité économique et au vote, et l'émergence de la contraception et de l'avortement volontaire. L'influence de ces mutations n'est guère abordée et la littérature scientifique sur la morbimortalité associée à la rupture des relations de couple n'est pas mentionnée. Les sources déclarées sont les romans sentimentaux pour l'amour romantique, et, pour l'amour moderne (lire du XXIème siècle), un large éventail de manuels dédiés à la relation amoureuse, à la rencontre, au mariage et au divorce ; des sites internet de rencontre ; et pour finir une analyse de la chronique « Modern love » du New York Times. Il est enfin question de 70 entretiens où la personne interrogée la plus jeune a 25 ans, et la plus âgée 67, et toutes ont suivi des études supérieures. Ces interviews excluent les plus jeunes, donc les premières amours, et représentent un point de vue occidental, urbain, féminin, hétérosexuel dans une catégorie socio-culturelle favorisée. L'amour est la recherche du mariage dans l'amour romantique et de la quête impossible d'une relation stable dans l'amour moderne.

La thèse d'EI est que le malheur de l'amour contemporain vient d'une structure concurrentielle et capitaliste du marché amoureux, de l'abondance sexuelle et de la phobie masculine de l'engagement. de ce point de vue et dans ce milieu, le rôle parmi d'autres de ces facteurs est probable mais l'argumentation est purement rhétorique en terrain biaisé. Il manque des faits : ils pourraient venir de la comparaison du milieu urbain et du milieu rural pour le rôle du marché amoureux, de la comparaison du mainstream et des minorités (Pakistanais d'Angleterre, orthodoxes d'Israël, mormons des USA) pour le rôle de l'engagement, avec les ajustement nécessaires sur le revenu et le niveau d'éducation. le style est redondant avec une inflation de mots-valise (phobie masculine de l'engagement, psyché déficiente, sexualisation des femmes), de caricatures (l'hétérosexualité compulsive qui définit les différentes formes d'humiliation, de dénigrement et de mépris dont les femmes font systématiquement l'objet de la part des hommes), et d'affirmations hasardeuses (Dans le texte de Descartes, l'expérience du doute revêt un caractère jubilatoire, dans l'acception lacanienne du terme, semblable au plaisir que prend un bébé à anticiper le contrôle sur son corps , Sex and the City, que beaucoup considèrent comme une bible des relations amoureuses modernes, Marx, héritier et militant des lumières), etc.
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Une sociologue qui prend, pour démontrer ses propos, les héroïnes de Jane Austen en exemple indiscutable, déjà, ça m'a paru louche, mais vu que Madame Austen est reconnue pour être un chef d'orchestre absolument époustouflant, je ne me suis pas méfiée...

Que plus du quart du livre s'évertue à gesticuler autour des rites amoureux du XVIIIème ou XIXème siècle, passe encore.

Mais qu'Eva Illouz n'ait pas pensé un instant que derrière les faux-semblant de la haute société européenne pouvait se cacher un monde parallèle dans lequel l'amour pouvait être totalement détaché de l'attachement matrimonial... pas facile d'adhérer...

Et puis que, pompeuse, madame se répète, revienne en arrière dans des affirmations douteuses sur la place de l'homme ou de la femme dans la société moderne, ça m'a fichu le bourdon.

J'ai démissionné en cours de route, honte à moi !
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