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Va où le vent te mène, va où le vent t'amène, oublie les maux qui t'enchaînent, petit plagiat revisité de paroles interprétées par Angelo Branduardi et tiré d'une playlist personnelle pas du tout raccord avec celle de Valentine Imhof présentée à la fin de son roman, Par les rafales.

Présentation de la protagoniste: Alex pour les uns ou Sacha pour les autres mais Alexis Fjaersten sur les papiers, 25 ans, étudiante en lettres et musique, journaliste free lance, père norvégien, mère française, domiciliée à Metz et recherchée. Un beau brin de fille libre à qui l'avenir sourit ou souriait.

L'ouragan dévastateur va se déchaîner dans les bayous de Louisiane proches de la Nouvelle-Orléans alors qu'Alex s'apprête à réaliser une série de portraits de musiciens de rue. Un « hurican » violent, sauvage dont le passage meurtrier la marque de stigmates indélébiles et de séquelles psychologiques profondes. Déboussolée, traumatisée, peut-être traquée, elle prend la fuite. de retour en France, elle trouve une planque, un minuscule appartement et en fait « son camp de base ». Alex ou Sacha, papillon brisé dans son envol, à nouveau chrysalide tisse un cocon protecteur au gré de rencontres amoureuses et amicales. Blessée elle trouve un moment d'accalmie en se réconfortant dans la culture de son enfance norvégienne dont l' univers mythologique la fascine, un baume pour son âme. Prisonnière de sa fuite en avant, Alex « l'inconnue de la chambre 107 » va vite devenir une énigme à déchiffrer aussi bien pour ses proches que pour la police.

Dans ce récit Valentine Imhof aborde avec sensibilité les troubles de stress post-traumatique, la folie paranoïaque, les fragilités d'une jeune femme solitaire, égarée, en état d'urgence, clouée dans une reviviscence répétitive des événements, mue désormais par la haine, la rage, la peur et la souffrance. Une figure féminine forte, brillante mais borderline, incontrôlable à l'image de Marianne dans Meurtres pour rédemption de Karine Giebel ou de Lizbeth Salander dans Millénium de Stieg Larsson.


Un road-trip halluciné et envoûtant, une enquête en filigrane, qui m'ont introduit dans les bars des bouts du monde (petit clin d'oeil à la compilation d'Elise Dürr) de Terre Neuve aux îles Shetland en passant par Gand ou Anvers, jamais très loin des brumes ou des embruns souvent à la merci de violents coups de vent.

Un roman noir, rock, sombre, violent très addictif à la construction originale, des chapitres qui débutent comme des dépêches d'une agence de presse, date, heure, lieu souvent précédés d'extraits littéraires collant aux états d'âme d'Alex, donnant des indices sur les abîmes qu'elle traverse, les étapes de sa cavale.
Une écriture brute, ciselée, réaliste permet au lecteur de s'immerger très vite dans les diverses ambiances grâce aux extraits musicaux suggérés, aux odeurs prégnantes, aux senteurs traversées et aux arômes développés.

Intriguée par le cursus de Valentine Imhof, auteure française originaire de Nancy installée à Saint-Pierre et Miquelon, j'ai eu envie de découvrir son univers. Présente à Toulouse Polars du Sud, j'ai choisi de lire son premier roman, Par les rafales, une très bonne pioche.

Une rencontre réussie, une nouvelle auteure à suivre. Par les Rafales un roman noir animé d'un souffle puissant.
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Un premier roman au style percutant et recherché, rythmé par la musique présente tout au long de la cavale et dont la playlist est fournie en rappel à la fin de livre.

Alex est un personnage libre, une héroïne baroudeuse, rock'n roll, destroy, qui vit comme elle donne des coups et de l'amour. Elle se décrit elle-même chtarbée, branque, avec un pète au casque.

Un genre de récit à part, sorte de road movie cinématographique, original et sympathique.
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Une pinte glacée à la main, tu te fraies un passage dans la foule à coups d'épaule pour t'approcher de la scène. Un groupe enchaine des morceaux de rock alternatif à plein volume. L'ambiance est survoltée. Odeurs de sueur, de bière éventée et de vieux cuir. Saisi par le rythme, gagné par un début d'ivresse, tu attends de finir ton verre pour te joindre au pogo. Cette atmosphère, tu la connais sûrement, tu l'apprécies peut-être, imprègne le roman de Valentine Imhof.

Alex, la protagoniste de « Par les rafales » est un être anéanti. Partie étudier aux Etats-Unis, elle décide de visiter la Louisiane. Déçue par le carnaval de la Nouvelle-Orléans qu'elle juge factice et trop touristique, elle sillonne les campagnes inondées de l'Etat en quête d'authenticité. Alors qu'elle se rend à une fête paroissiale perdue dans un bayou, elle se trompe de direction et fait une mauvaise rencontre. Tout bascule. La jeune femme est désormais meurtrie et traumatisée. Animée d'une rage meurtrière, elle fuit sans trouver de répit à travers le monde, pourchassée par des démons qu'elle a fait siens.

A travers le portrait de cette héroïne déjantée, l'auteure nous offre une immersion dans un monde cauchemardesque aux nombreuses influences : rock, alcool, mythologie, poésie, tatouages et voyages… La musique est omniprésente dans le récit et donne un écho à l'état d'esprit des personnages. Les titres évoqués sont repris dans une playlist en fin d'ouvrage de très bon goût : Tom Waits, The Jefferson Airplanes, Nick Cave, J.J. Cale, etc. le roman est imprégné de la mythologie nordique ; la protagoniste mêle notamment sa destinée à celle de Loki, le dieu destructeur, dont elle s'est fait tatouer le nom sur la nuque. Les références littéraires sont nombreuses et comme pour la musique, très bien choisies. Autre thème, celui du voyage. Et j'ai adoré le récit des virées à Gand, les bars undeground, les verres de oude jenevers, la bruine pisseuse, les pavés glissants… J'ai également aimé l'ambiance des îles perdues au coeur de l'océan, l'odeur de tourbe, les embruns, la minéralité et enfin la solitude et le sentiment d'être hors du monde qui ont des vertus salutaires.

Pour conclure, je me permets de paraphraser la présentation de l'éditeur : Valentine Imhof nous livre un premier roman incandescent, gorgé d'alcool, de rock et de littérature. Une très belle découverte.

Je remercie les Éditions du Rouergue pour cet envoi dans le cadre d'une Masse critique.
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Valentine Imhof nous propose cette histoire d'une jeune femme aux plusieurs visages, Alex Fjaersten. Qui est-elle vraiment Alex, journaliste free-lance de 25 ans dont Anton, qui l'attend désespérément au Donjon - un bar de Metz- est tombé fou amoureux ? Car Alex a la bougeotte comme il si elle fuyait quelque chose ou quelqu'un. Tantôt à Metz, à Gand ou au nord des Ecosse dans les Shetland. La réponse est peut être à trouver dans son voyage un an plus tôt aux Etats Unis et notamment lors de son passage en Louisiane où elle a fait une très mauvaise rencontre qui va forger son destin et ses futures actions.
En tout cas, Alex était bien présente le soir du Up Helly AA en Ecosse, cette fête annuelle qui honore la culture viking où un drakkar plus vrai que nature finit carbonisé. Ce soir-là, un homme est mort assassiné. C'est la détective Kelly McLeish qui est chargée de cette enquête difficile. En effet, vu le nombre de touristes présents sur l'île, les recherches sont fastidieuses mais Kelly est entêtée et ne lâchera pas le morceau avant d'avoir abouti, histoire de faire la pige à ses collègues masculins.

Le rythme du roman tente de suivre le rythme effréné des pérégrinations d'Alex, en mouvement permanent. Quitte à laisser sur le carreau son amoureux dans ce bar rock de Metz.. Alex n'est en effet pas la femme d'un seule homme, elle trop éprise de liberté et de nouvelles découvertes. Liberté ? Son parcours ressemble de plus en plus à une fuite en avant. Et gare à celui qui serait trop entreprenant car Alex est une lionne qui sait mordre à mort. On lui a fait trop mal pour qu'elle se laisse faire sans réagir. Mais ses actes extrêmes ne sont pas sans conséquence, car les polices européennes sont à ses trousses..

J'ai rapidement très vite pensé à “Thelma et Louise”en lisant ce livre. Certes en plus noir et plus rock'n'roll mais le tempo comme l'un des éléments déclencheur sont dentiques , quant à la fin…
C'est très bien écrit, brut de pomme et sans filtre et cela rend d'autant plus difficile de lâcher Alex dans son parcours sauvage et chaotique.


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Il suffit parfois d'un petit rien pour qu'une vie bascule...

Pour Alex, étudiante-pigiste passionnée de musique et de culture, ce sera une erreur d'itinéraire au coeur d'un bayou proche de la Nouvelle Orléans où elle s'aventure en quête d'un peu d'authenticité, pour fuir la carte postale qu'est désormais devenu le carnaval. Un mauvais choix de chemin, une intrusion involontaire en propriété privée, un fermier et son fils avides de sanction comme de chair fraîche : une orgie sexuelle contrainte et violente va laisser Alex à moitié morte dans la boue et la faire basculer dans l'errance. Avec un incessant goût de vase dans la bouche qui ne la quittera plus...

Après s'être vengée du père, Alex est désormais persuadée que le fils ne la lâchera pas, où qu'elle aille. de Metz à Nancy, de Gand à Anvers en passant par les Iles Shetland et Terre Neuve, elle fuit et tente sans grand succès de se réparer. le corps, autant qu'il en soit possible, sous le dermographe lumineux de Bernd ; le coeur à petites doses, avec le patient Anton ; l'âme qui reste son bien le plus précieux, à l'aide de ses racines nordiques et du Dieu Loki qui lui donne esprit de vengeance et rage destructrice.

Le meurtres se succèdent, les flics s'activent, l'espace se restreint. Il faudrait maintenant plus qu'un petit rien pour que la vie d'Alex rebascule du bon côté de la force, que ce perpétuel goût de vase la quitte. À moins qu'une rafale...

Pour son premier roman, Valentine Imhof réussit avec Par les rafales, un polar original et nerveux, aux variations de rythme maîtrisées et guidées par les notes d'une playlist rock/punk/grunge/spleen qui colle parfaitement aux états d'âme successifs d'Alex et des autres. L'écriture est alternativement choc et hard comme un shot de Screech, puis posée et apaisante comme un dernier genièvre bu avant la fermeture du rade. Saisi dès le début, le lecteur entre rapidement en empathie avec Alex, reléguant presque le coeur de l'intrigue en sujet annexe.

Un livre prometteur, qui fait guetter le prochain avec intérêt !
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Enorme coup de coeur pour ce thriller / roman noir ! Une histoire terrible sous fond de rock, pop voire punk ... une plume délicate, envoûtante mais vive qui donne des frissons ! Livre en 3 parties : ce qui est, ce qui fut, ce qui sera.
Vous l'aurez compris, la première partie est au présent. On rencontre notre personnage principal, alex. On comprend très vite que cette femme a subi des choses monstrueuses mais son caractère "punk" est surprenant ... Directement, on veut savoir ce qui s'est passé ! La deuxième partie, justement, nous l'explique ! On est plongé dans son passé et on comprend tout ... Enfin, la troisième partie est très étonnante. Si vous aimez ce genre, foncez les yeux fermés mais attention, il y a quelques scènes assez terribles ! Âmes sensibles s'abstenir !!!
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Une histoire choquante, marquante, perturbante dont je ne veux strictement rien dévoiler, laissez-vous juste emporter par
Une bande-son ahurissante « une musique de route, pour trajets de nuit, quand celui qui conduit devient le gardien du sommeil des autres, endormis confiants, dans la voiture »
Des images sensorielles en pagaille, coriandre, combava, Lagavulin,
Des références qui vont d'Agrippa d'Aubigné à Bukowski Capote et Twain en passant par Béatrix Potter, l'Olympia de Manet, des Georges de la Tour, le jardin des délices de Bosch, Un tramway nommé désir, Marlon Brando et George Romero, bref
« Une mosaïque littéraire dont les éléments, pourtant disparates, s'imbriquent parfaitement. »
Cinq étoiles sans hésiter
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Passionnée de musiques qui cognent, Alex voyage pour écrire des reportages en freelance. le destin de la jeune femme se scelle en 2005, en Louisiane dans la déliquescence de marais isolés. Depuis, son voyage est devenu errance, entre Metz, Gand et les îles Shetland. Elle tente de se fuir en jetant un voile sur le traumatisme qu'elle a vécu. Las… Les démons la poursuivent et, dans son sillage, les morts s'accumulent.

« Par les rafales » est le premier roman de Valentine Imhof. C'est une oeuvre remarquable, entre fulgurance et noirceur, qui nous entraîne dans le sillage incandescent d'une jeune femme brûlée de l'intérieur.

Le roman fourmille de références multiples. Alex a placé sa destinée sous la gouverne de Loki, le dieu destructeur de la mythologie nordique. Chacune des 3 parties de l'intrigue gravite autour d'elle. Référence à l'univers des tatouages ensuite, ceux d'Alex ayant la particularité d'être des extraits d'oeuvres littéraires. Référence également à l'univers musical, auréolant chaque instant, chacun des événements d'une atmosphère particulière, à l'unisson des émotions des protagonistes.

Dans cet étrange environnement, Alex ne dépareille pas. Elle reste peu en place, sans arrêt sur le qui-vive, nouant d'éphémères relations, multipliant les amants, démultipliant son malheur et sa déshérence tandis qu'elle se sent irrémédiablement traquée. Entre musique, bars et alcool, besoin de protection et peur panique de l'autre, Alex essaie de se frayer un chemin. Mais le roman est noir et le conte cruel et l'on sent bien que cette fuite en avant laisse dans son sillage des étincelles qui vont conduire à l'explosion.

Le rythme est bien pensé et l'on ne s'ennuie pas. Les personnages sont bien campés dans leur densité et leur complexité humaine : leur portrait psychologique est d'une grande finesse. Les moments d'introspection alternent avec des scènes d'action, des dialogues et des descriptions, certaines très belles, dans des envolées poétiques. L'enquête policière passe ici plutôt au second plan ; la trame première est celle du roman noir. Toutefois, en lecteur omniscient, il est assez jouissif de voir comment la jeune policière des Shetland qui au départ ne dispose que d'un indice — un cheveu noir trouvé sur le corps d'un homme sauvagement assassiné à l'occasion d'un concert — va peu à peu progresser vers Alex.

Et puis vient la fin, comme on peut l'attendre dans ce type de roman : incandescente, noire, sur fond de neige, celle de Terre-Neuve. En bref, un roman puissant, brutal, porté par le personnage d'Alex qui s'efforce de brûler avec l'énergie du désespoir jusqu'aux traces les plus infimes du cauchemar qu'elle a vécu dans les marais de Louisiane. Une quête désespérée et bouleversante.
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Alex notre indic livre son avis
Alerte coup de coeur!!!🖤❤
Dire que j'ai été bouleversée par cette lecture serait un euphémisme. Quelle claque, quelle émotion!
Chaque mot, chaque phrase est un appel à l'urgence de vivre, l'urgence de fuir. Alex fuit. Elle fuit les hommes qui l'ont détruite, qui ont marqué sa chair. Elle camoufle, elle envoûte. Elle survit… noyée dans le rock, le blues, l'alcool. Elle a tué pour se protéger et les flics vont bientôt la retrouver. Elle est victime mais tout le monde la croit coupable. Qui peut l'aider? Seuls Bernd et Anton ont réussi à l'apprivoiser mais elle ne se livrera jamais totalement. Elle ne fait plus confiance. Elle donne ce qu'elle choisit de donner.
Sa fuite la mènera jusqu'au bout du monde, là où tout s'arrêtera noyé sous les rafales glaciales de Terre Neuve, là où elle trouvera enfin la paix.
Un thriller fort et bouleversant, glaçant. Une femme belle et brisée qui a placé sa vie sous la protection de Loki le dieu destructeur de la mythologie scandinave. Son corps est son arme, un parchemin, une oeuvre d'art pour mieux dissimuler l'horreur de ce qu'elle a vécu. La mort fait partie de son quotidien, les personnes qu'elle aime meurent telle une malédiction. l'étau des flics se resserre, le sergent Kelly MacLeish se rapproche d'elle. Mais comprendra-t-elle ce qu'elle a vécu? Ou s'arrêtera-t-elle aux apparences et aux évidences?
les références musicales sont riches, pointues, l'écriture est sombre, forte, incisive, ce livre est un bijou, un coup de poing, une blessure, un magnifique thriller.
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J'ai été vraiment mitigé sur le fond et surtout sur la forme. J'ai du mal à comprendre les critiques dithyrambiques des lecteurs.
La forme n'est, à mon sens, pas si bonne. L'auteur a décidé d'écrire son roman à la troisième personne et au temps présent. Cela aurait dû lui permettre d'adopter un point de vue neutre et omniscient pour faire évoluer ses personnages. Or ici, la neutralité semble effacée sous sa plume trop bien trempée. le ton de la narration a tendance à tout uniformiser. L'auteur semble en effet « s'écouter écrire » au lieu de laisser vivre ses personnages. J'ai eu l'impression de lire un long texte à exercice de style plutôt qu'un roman au style réfléchi qui s'emploierait à poser une ambiance au service de l'histoire. J'aime personnellement qu'un écrivain laisse une part importante d'imagination au lecteur. Tout ne doit pas être tout le temps décrit avec précision. Un bon écrivain est comme un illusionniste, il doit laisser au lecteur la possibilité de s'approprier lui-même les scènes, les ambiances et les descriptions. Les effets de styles doivent être utilisés avec parcimonie. Or ici, point d'interprétation possible, le lecteur est constamment pris par la main et l'on a droit à de nombreuses descriptions (de paysages ou de ressentis des personnages) avec accumulations d'adjectifs, comparaisons interminables, métaphores sans fin. Comme si l'auteur voulait nous prouver à quel point elle savait écrire. Elle ne peut se contenter d'utiliser un adjectif ou une comparaison pour décrire une scène, il faut qu'elle en rajoute trois ou quatre à la suite pour bien marquer le coup. Je me souviens avoir lu une page entière noircie d'adjectifs accolés les uns à la suite des autres pour décrire l'état piteux de l'héroïne. Ce procédé lourdingue a annihilé toute émotion chez moi. A ce petit jeu, autant lire un dictionnaire des synonymes. Certains effets de style m'ont carrément énervé. L'emploi récurrent d'expressions anglophones, (comme pour faire tendance) et bien évidemment le recours systématique à la citation de morceaux de musiques et de groupe « pop-rock » vraisemblablement pour créer des ambiances. J'avais beau connaître et apprécier la plupart des artistes cités, je trouve ce procédé très excluant et fort maladroit. Tous les personnages du livre semblent accros aux mêmes styles musicaux (pop-rock métal). Ainsi, même la policière qui mène l'enquête trouve le moyen de citer les groupes Pantera et Rollins Band lors d'une conversation téléphonique avec un collègue. Dans l'univers de Valentine Imhof, tout le monde écoute tout le temps de la musique et uniquement dans le style pop rock métal. Cela a tendance à uniformiser les personnages. Idem pour le penchant alcoolique des protagonistes, tous picolent sans exception.
Impossible pour moi de trouver l'héroïne attachante ni d'ailleurs aucun autre personnage. Utiliser le dialogue aurait pu donner plus de vie aux personnages et contrebalancer l'omniprésence du ton de l'auteur, or ils sont quasi inexistants.
Voilà pour ce qui est de la forme. Quant au fond…et bien si l'on retire tout le verni stylistique, qui je l'admets peut plaire à certains lecteurs, il ne reste pas grand-chose. En fait j'ai eu l'impression que tout le livre a été écrit pour mettre en exergue la scène centrale comme si Valentine Imhof avait eu besoin d'exorciser une peur viscérale. On sent d'ailleurs, par le déroulé de la scène que l'auteur a été emportée émotionnellement par son récit (la vengeance immédiate et froide de violence de l'héroïne est invraisemblable et complètement délirante).
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