Dans les bars des bouts du monde

Envie d'évasion, d'émotions voici seize bulles d'oxygène qui vous feront décoller de votre canapé. Rien de tel que d'écouter les confidences de seize voyageurs recueillies par Elise Dürr pour un tour du monde insolite Dans les bars des bouts du monde.
Seize escales aux accents différents, dont les arômes et les effluves nous révèlent la sensibilité de ses étonnants baroudeurs qui au bord d'un verre nous livrent leurs souvenirs et rêvent encore de la magie de cet ailleurs, du refuge ou lieu chaleureux débusqué lors d'un périple ou d'une simple promenade.
Seize récits inédits pour un dépaysement total, chacun précédé d'une illustration originale et d' un autoportrait de l'auteur divulguant entre autre sa boisson préférée.
Une invitation à découvrir et partager l'intimité de chacun des narrateurs à travers les vapeurs, les bruits et odeurs de lieux enchanteurs, insolites et parfois mythiques.
Ici peu ou pas de gueules de bois, les alcools sont depuis longtemps dilués et évaporés mais des rencontres avec des lieux et des gens. Il ne s'agit pas de brèves de comptoirs mais de l'évocation de moments souvent heureux, accoudé à un zinc ou installé à sa table préférée, des parenthèses hors du temps et hors du monde.

Des récits toujours émouvants, nostalgique comme celui de Mahyar Monshipour qui nous amène au coeur du bazar de Kerman dans un ancien hammam reconverti en salon de thé renouant ainsi de façon inattendue avec la profondeur de l'âme perse.
Des récits surprenants comme celui en compagnie de Jean-François Clervoy pour une soirée cosmique dans un bar très spatial du MIR à l'Outpost Tavern , un bar grill légendaire de Houston qui ravive une belle tranche de vie.
Un bar de la dernière frontière sur les pas de Jean-Pierre Perrin en poussant la porte du Charly's B à Missoula dans le Montana et retrouver Big Jim, comprenez James Crumley ... une Folie douce.

Au tant vous dire que Dans les bars des bouts du monde, je ne me suis jamais ennuyée : j'ai savouré ces instants magiques où certains cherchaient l'amour, la fuite, l'oubli dans des quêtes personnelles et intimes.
Des récits inégaux , authentiques parfois drôle, poétique voire philosophique mais jamais soporifique. Des ambiances aussi variées que les endroits traversés pour s'imprégner de l'esprit des lieux. Et des bars souvent salvateurs...
A signaler la préface de José Benavente du prestigieux bar du Train bleu qui vous fera regarder à l'avenir les barmen d'un autre oeil et c'est tant mieux !

Merci à tous ces étonnants voyageurs dont les récits ont su me transporter vers des horizons lointains, du bar du Pendu à Ouélen, détroit de Bering pour Frédéric Tonolli, en passant par le Bamboo Bar, Viet-Nam pour Olivier Weber. Des récits où l'ailleurs est souvent synonyme de bonheur et de partage dans les bars des bouts du monde.

« Longtemps, j'avais cherché la femme idéale. Faute de l'avoir rencontrée, j'étais parti en quête du pays idéal. Après avoir encore échoué, j'avais modéré mes ambitions pour traquer le bar idéal. »
Même si j'ai trouvé l'homme idéal, je comprends ces paroles, moi dont les grand-parents tenaient un bistrot avec ses piliers de comptoirs familiers, ses plats du jour odorants, ses anecdotes répétées de bouches de buveurs à oreilles de serveurs, à oreilles d'autres clients… A l'instar d'Olivia Ruiz « J'traînais des pieds dans mon café, Les vieux à la belote braillaient »… Finalement le bar idéal, c'est « L'endroit où tu refais et où tu oublies le monde ». Un refuge familier.


« Un bar est avant tout un port d'attache ». Alors ado, on découvre les cafés où se bécoter puis, étudiant, les bars de nuit ; Adulte, ceux paisibles du début de soirée après le travail : On y vient seul, pour le plaisir, décompresser pourquoi pas avec un livre - que l'on posera assez vite pour papoter avec ses voisins de table, encore inconnus, qui offrent des frites-mayo contre une tournée générale. Ces gens qui resteront des plaisirs éphémères, des bulles de champagne pétillantes et légères ou deviendront, quelques soirées bien arrosées plus tard, de véritables amis. Pour d'autres encore, c'est le café du dimanche matin, pris au bar avec les habitués du quartier en achetant son tabac de la semaine - et pourquoi pas en pariant au PMU sur Speedy-la-Gonzès parce qu'elle arbore le numéro porte-bonheur ou la plus belle casaque. Et puis il y a ces bars cachés, si mystérieux, qui nous replongent avec excitation au temps de la prohibition - vous me direz qu'aujourd'hui, avec la fermeture des bars due au Covid, on peut se jouer la scène dans de vrais bars clandestins comme de vrais hors-la-loi. Quel que soit son style, le bar est un lieu de vie, de convivialité et de chaleur, il convient aux humeurs festives comme intimistes, ou même aux plus solitaires. Et toutes ces années après, j'aime toujours sentir le pastis mêlé de tabac froid devant l'entrée des troquets, autant que celle des croissants autour des boulangeries.


Ce que j'aime aussi, c'est découvrir les bars des autres : Montre-moi ton bar, je te dirai qui tu es…! Dans cet ouvrage (merci à mesrives pour la découverte), les auteurs, à tour de rôle, nous emmènent dans leurs bars du bout du monde. Un jour, à l'occasion de leur incroyable vie professionnelle, tous ont eu besoin de trouver refuge dans la vie grouillante de l'une de ces antres - tantôt calme, tantôt bruyante, avec ou sans alcool. Et si vous pensez qu'un bar est un bar, peut-être plongerez-vous dans des ambiances que vous n'imaginiez pas. Tel un vrai pub, ce recueil rassemble autour d'un verre les vies variées de quinze voyageurs connus : Un journaliste qui écluse les « assommoirs » du montana à la recherche de son auteur favori (essayez de deviner qui il cherche : on le surnomme Big Jim !), un officier de marine (à tous les coup y'a une histoire de femme là-dessous !), un serveur du Train Bleu, un réalisateur, un ambassadeur (j'ai moins accroché), un alpiniste (et son vin blanc dans le Chamonix des années 60), une navigatrice (la route du Rhum, ça ne s'invente pas !), un commandant de police, un boxeur, et même un astronaute avec qui j'ai vécu un moment… hors du commun !


Avant de commencer le récit de son anecdote sur son bar du bout du monde, chaque auteur nous livre sa boisson préférée dans son ambiance préférée… Dommage que mon intérêt ait été inégal pour les récits, mais j'ai aimé ces confessions intimes autour d'un verre, comme entre amis. Leurs différentes plumes diffusent chaleur, goût du partage et de la convivialité - même dans la solitude - que l'on recherche en pénétrant ces lieux étranges et quelque peu mystiques, longtemps prohibés et actuellement épidémiquement fermés. « Un lieu de transition où l'on peut évacuer par le récit les mauvais souvenirs, tout en mettant des mots sur les bons moments pour les partager avec les autres » : Voilà ce que sont ces « abreuvoirs publics », à l'instar de ce recueil. « Nous avons tous un bar qui nous attend, quelque part ici-bas, un café, un bistrot, un pub où il nous a semblé qu'un jour se trouvait rassemblée l'humanité entière, que quelque chose d'unique s'y disait du nu de l'existence ». « L'ambiance et des images… c'est ça un bistrot. » Et vous, un beau bar à raconter ?