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Japon, Tokyo.
Une jeune femme, “immatérielle”, complètement perdue dans les vapes d'analgésiques qu'elle ingurgite à la pelle.
Elle dort le jour et erre la nuit, et trouve la paix uniquement dans cet état d'étourdissement, dans un brouillard permanent. Pourtant elle arrive à travailler et même à écrire des livres et gagner des prix littéraires.
La rencontre d'un garçon aussi paumé qu'elle, un musicien de jazz, "de génie", comme il le pense lui-même, va être le début de “la valse sans fin “. "Lui et moi nous ressemblions. Son monde était aussi cassé quelque part ". Deux écorchés de la Vie, qui vont encore plus s'écorcher mutuellement......

L'histoire lugubre d'une relation très violente, malsaine, "d'un amour absolu" entre deux êtres sous l'emprise de l'alcool et de la drogue. Je ne sais pas vraiment si on peut appeler ça de l'amour tellement c'est destructeur, en tout cas pathologique, "Je ne savais pas si j'aimais Kaoru. L'amour existait-il ou non, c'était ambigu."
Racontée par la jeune femme, alors que son compagnon de valse est déjà mort, une histoire douloureuse d'anéantissement, émotionnellement difficile à lire, du moins ç'a été pour moi. Elle ne m'aurait pas interpellée si ce n'est la prose claire et lumineuse d'Inaba Mayumi qui l'éclaire, y apporte un brin de chaleur, la rendant relativement humaine.

"Quand la pluie cesse de mouiller les acacias....".

Merci Bison.

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Abe Kaoru est un saxophoniste japonais de free jazz, mort à vingt-neuf ans, dans les années soixante-dix, d'une overdose de sédatifs, et devenu mythique dans le milieu du jazz japonais underground. Il fut marié à l'actrice et écrivain Suzuki Izumi : une union bâtie sur un amour-haine désespéré et violent, qu'Inaba Mayumi nous relate du point de vue de la jeune femme.


Kaoru et Izumi sont deux trous noirs qui s'attirent irrépressiblement dans leur chute vers le vide et la destruction : jeunes et paumés, habités par un désespoir qui les dépassent et les empêchent de se construire un avenir, ils ne parviennent qu'à brûler l'instant présent et à se réfugier dans la musique et la drogue. S'accrochant l'un à l'autre dans une danse de mort qui ne pourra avoir de fin que tragique, ils s'entraînent mutuellement vers le fond comme deux naufragés au bord de la noyade.


Le texte est terrible, souvent insupportable, tant l'horreur et le dégoût vous submergent à voir ces deux êtres s'autodétruire de concert, dans une consommation effrénée et effrayante d'alcool et de drogues : déchéance physique, auto-mutilation, crises de violence et désordres psychiatriques jalonnent l'anéantissement de leurs jeunes vies, au fil d'un dévorant mal-être qu'eux-mêmes ne comprennent pas.


Heureusement, derrière le sordide et l'innommable, l'écriture fine et sensible de l'auteur parvient à préserver l'humanité des personnages, dans des éclaircies de tendresse et de lucidité, dans leur attachement mutuel dont on ne sait plus s'il est fait d'amour, de haine, ou de dépendance mais qui ne peut laisser indifférent, ou encore dans les envolées musicales où transperce le génie de Kaoru.


Ce livre est comme un trou d'air qui vous remonte le coeur dans la gorge, y laissant répulsion et désolation à l'idée, qu'hélas, il est inspiré de personnages et de faits réels.

Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un hiver glacial tombe sur la ville. Tu ne trouves pas qu'il fait froid ? Dans cette chambre, dans cette ville, dans cette vie. J'aime le jazz, les sonorités improbables d'un saxo, les silences entre les sons. J'aime le froid, la neige, le blanc. Lorsque les doigts deviennent bleus. Lorsque les lèvres deviennent bleues. Lorsque de la fumée sort de ta bouche à la moindre respiration. Inspiration expiration. le coeur bat, combien de bpm, le saxo sonne, la machine à écrire fredonne. Izumi est écrivaine, Kaoru musicien dans le free jazz. Les sons s'échappent, improvisation du moment. Izumi se couche, échappant aux coups. Kaoru rêve du Grand Nord. Izumi ne rêve plus, ne vit plus. Un saxo qui cogne. J'ai rêvé de la lune bleue.

Avec cette musique qui s'élève dans leur piaule froide et minable, que la lune soit bleue ou la nuit soit noire, illumination de sombres vies, s'accompagne le cocktail alcool-drogue-dépression-peur-désespoir… Un déchaînement de violence, des liens forts d'amour et de haine, s'abattent et se déchirent dans l'atmosphère suffocante de cette relation.
Kaoru est maintenant mort depuis quelques années, mais Izumi continue à le voir, lorsqu'il fait froid, à le sentir, à l'aimer. Il aimait tant le froid.
Les mots peuvent être parfois durs, les scènes incompréhensibles mais peut-on comprendre le free jazz. Il ne s'explique pas, il se vit. Comme l'amour, qui ne devrait pas avoir besoin de mots pour se faire comprendre. Juste une musique, et te serrer dans mes bras. Sauf que dans cette histoire-là, les maux sont tout autre, le malaise si grand, l'autodestruction est à l'image de cet amour, de cette haine, de cette musique jusqu'à l'overdose.

Alcool. Drogue. Médoc. Insomnie. L'âme se teinte de bleue, des bleus reçus par les coups de Kaoru.
Sans passé, sans avenir, ces deux gamins, complètement paumés dans les années soixante-dix, dansent une valse sans fin, avec comme fin ultime la mort. C'est beau, c'est dérangeant, c'est triste, c'est sans espoir. de toute façon, mes lectures baignent dans le désespoir… et le free jazz.
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A moins de vingt ans, Izumi, accro aux médicaments et à l'alcool, a déjà une longue expérience sexuelle, multipliant les rencontres sans lendemain et les avortements quand elle tombe enceinte. Un temps actrice dans des films porno, elle trouve enfin sa voie dans la poésie et l'écriture, récompensée par des prix littéraires. Lorsqu'elle rencontre Kaoru, un musicien de free jazz, c'est le début d'une relation toxique, Kaoru est à la recherche du son parfait, de la note extrême. Exigeant et hypersensible, il se réfugie dans la drogue et, au gré de ses crises, devient violent et dominateur avec Izumi. Entre coups et réconciliations, le couple se marie néanmoins et aura une petite fille. Un bonheur de courte durée, car le couple divorcera et Kaoru succombera à une overdose de sédatifs à vingt sept ans, Izumi, quant à elle, se suicidera à trente six ans.

Mayumi Inaba, dans cette biographie romancée, évoque un artiste qui fait l'objet d'un culte au Japon, Kaoru Abe, saxophoniste alto, mort jeune de ses excès, en constante recherche de la pureté du son, mais border line, au comportement erratiques, n'honorant plus ses engagements de concerts, abusant de tous les stupéfiants, se mettant en danger constamment... Et ce n''est pas la présence d'Izumi qui l'apaise. Au contraire la relation est  toxique et les deux égos s'attirent et se détruisent.
Un texte dur et violent, à la mesure des ces artistes extrêmes.
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Mayumi Inaba, décédée en 2014, est connue pour sa longue histoire d'amour avec son chat et la nature dont elle a tiré des récits récompensés. Ce livre plus ancien, de 1992, détonne donc par son sujet, mais aussi par son rythme.

L'histoire d'amour et de haine entre Izumi Suzuki, écrivaine qui commençait à être reconnue après des années à se chercher, posant notamment pour le sulfureux photographe Araki, et Kaoru Abe, saxophoniste de free-jazz génial et écorché vif, est très connue au Japon, comme ont pu l'être d'autres couples artistiques mythiques en occident. Elle a été mise en scène à l'écran en 1995 sous le même titre de « Endless waltz ».

Inaba retrace donc ici une histoire vraie. Il n'était pas évident de se passionner pour ce couple de japonais, qui pour être célèbres dans leur pays sont totalement inconnus en France. Et pourtant, cela fonctionne plutôt bien. Cette réussite est due en premier lieu à l'habile simplicité de construction du récit, découpé en quelques chapitres dont les titres égrènent des dates-jalons de cette relation fulgurante (1973-1979) : le premier et le dernier chapitres enferment comme dans une bulle, ou plutôt un étau le couple maudit, dont ils sonnent l'anéantissement définitif en février 1986. Dans l'intervalle, c'est Izumi qui nous livre son paysage intérieur. Et ça ne va pas bien. Les chapitres sont denses, l'écriture allie une poétique moderne et un rythme rapide, comme pour mieux souligner les contradictions et le chaos intérieur de son personnage. Dès ses premiers mots Izumi avoue ses peurs d'enfant, lorsque la mort posait déjà son ombre dans son esprit, comme un sombre présage d'une vie douloureuse et raccourcie. Jeune adulte, elle vit à cent à l'heure. Bien que très jeune récompensée d'un prix littéraire, elle n'arrive pas à se stabiliser, collectionnant les hommes d'un soir, avortant plusieurs fois, touchant à la drogue, jusqu'à rencontrer au hasard de ses relations ce Kaoru Abe dont elle n'apprécie même pas la musique.

Mais entre eux c'est naturel, ils se sont reconnus dans leurs souffrances communes, leurs fêlures, une attirance-répulsion d'amants aimantés. Ce Kaoru se drogue, boit, peut devenir méchant, jaloux, violent, il la frappe, la prend encore et encore, l'humilie. Il est mégalo, imprévisible, est capable de ne pas aller honorer ses concerts, comme d'aller faire des kilomètres pour jouer devant quatre personnes. Elle n'ira qu'une fois l'écouter. Elle ne se laisse pas faire, lui répond, dans ses moments sobres il est comme un enfant soumis et raide-dingue de sa belle. Ils sont inséparables, et pourtant se battent et s'engueulent. Pourtant, miracle, cette relation fusionnelle sur un fil donne naissance à un bébé, une petite fille. Mais décidément, cette relation est noire, l'attendrissement que nous lecteurs attendons ne viendra que lors de trop fugaces moments. Contre toute attente désormais, ils se séparent. Un temps soulagée et partie respirer à la campagne, l'amant magnétique la retrouve…et ça repart…Avant que le destin tragique ne vienne frapper une première fois. Et derrière l'apparent apaisement qui s'ensuivra, les ressorts sont cassés, ce qu'il reste de vie n'a plus de saveur pour celle qui a perdu la moitié d'elle-même.

Du début à la fin, nous sommes baignés dans une atmosphère de folie, au sens réellement psychiatrique du terme. Rien n'adoucit la terrible vie d'Izumi, même pas sa fille, dont elle reste distante, tellement transparente aux yeux de sa mère qu'on ne connaîtra même pas son prénom. Ces deux-là, Izumi et Kaoru, n'auront pu se tenir plus ou moins debout que parce qu'ils se seront supportés l'un l'autre, sans rien autour, rêvant en rigolant de vieillir ensemble, alors qu'ils ne savaient que trop que leurs vies ne dureraient pas longtemps. Un livre sur le mal de vivre, une errance sans fin, une attraction désastre, une spirale auto-destructrice et destructrice de l'autre.

Un beau livre, court, dense, étouffant, à lire d'une traite, pour vite sortir la tête de ce bain de souffrance et de violence d'un couple finalement plus ordinaire que le pitch de quatrième de couverture ne le laissait penser. Car cette histoire, certes sur fond de difficulté de la création artistique, fait d'abord particulièrement écho à nos actualités mortifères, ces couples et familles détruites par les effets de l'alcool, de la drogue, des violences conjugales.

Je remercie sincèrement babelio et cette belle maison Philippe Picquier pour ce livre intéressant, qui m'incite à découvrir l'autre versant du talent de Mayumi Inaba, consacré aux ambiances de nature et à la douceur féline qu'elle affectionnait tant.
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Années 1970, Japon.
C'est l'histoire de deux êtres totalement égarés à cause de leurs addictions aux drogues, à l'alcool, aux sédatifs et ce récit m'a fendu le coeur en deux.

Sous la forme d'un carnet intime ayant appartenu à notre héroïne Izumi, Inaba Mayumi nous donne accès à ce qu'à vraisemblablement été la relation destructrice d'un couple mythique ayant réellement existé.

Je ne sais pas à quel moment, j'y ai lu l'amour en vérité…J'ai lu l'attraction de deux vibrations évaporées et sombres se rentrant dedans pour se repousser, élargir les limites. L'emprise du poids d'un homme-loque et imbu de lui-même, qui s'accroche à la seule forme humaine un peu malléable de son entourage ?
Une force, certes, puissante pour le dégoût de la vie, des personnages ne voulant l'épouser, voulant donner un autre sens à leur passage sur terre.

Izumi Suzuki, écrivaine... Nébuleuse, si flottante, elle est transparente-fumée, se consume et se gâche. S'abîme et se cogne, partout…
Un bleu et deux.
Elle ne va pas se ménager et personne ne va vraiment l'aider. 
Izumi-vacillante, Izumi-flamme-de-bougie, elle a toujours valsé avec une ombre, celle qui prélude la perte de sa conscience.
Kaoru Abe, saxophoniste de génie, désaxé, paranoïaque et souvent violent...laisse toujours courir la note jusqu'à ses dernières vibrations.
Bien présent pour s'abandonner, il sera aux premières loges de la descente au fin fond du gouffre.
Quand elle rencontre Kaoru, une curiosité malsaine va jaillir à l'intérieur de son corps. Lui va tomber éperdument amoureux d'elle (dit-on), d'un amour (?) étouffant, malsain, obsédé et si c'est vraiment un amour, celui-ci il détruit. Beaucoup appellent cela de la passion !
Izumi va le maudire dès les prémices de leur relation.
Prise au piège de l'égo démesuré de son amant.
Il va tout prendre à Izumi, d'elle, elle ne gardera rien de ce qu'elle était auparavant.
Elle se laisse faire, part, revient, une pause, des coups, des mots qui tuent, des réconciliations et ça recommence, sans arrêt.
Ces deux là fusionnent, flottent et frottent leurs blessures mutuelles venues d'une époque lointaine.
Ils partagent chacun un trou et en forme un nouveau plus grand, plus profond, de leurs mains égratignées, de leurs doigts flasques et de leurs ongles souillés de sécrétions, de croûtes et de sang… la création, du même trou béant.
Ils trébuchent, tombent… tout le temps  
Le vide, cette habitude… Aspiration… Une valse… de la vitesse pour trouver un certain calme dans l'isolement et l'adrénaline qu'elle procure… peut-être alors… le néant. La glace. Se cristalliser.
Peut-être que tous les deux se servent de l'autre pour se démolir à l'intérieur, définitivement. 
Izumi devient muse. Kaoru est dément.

"Au fait, demain, ça s'écrit avec le kanji qui veut dire clair…"

Ce récit est d'une intensité crade de déchéance incontrôlable à chaque page sublimée par la plume fine et lumineuse de l'autrice.

J'ai été très touchée par cette histoire intense, j'ignorais pendant ma lecture que ce couple avait existé. Un couple universel. 
Cette relation menant vers la déchéance met très mal à l'aise, il m'a souvent été impossible de comprendre l'un ou l'autre… mais cette lecture m'a tenu en haleine, m'a marqué profondément. 
J'ai aimé cette lecture déroutante. 

Inaba Mayumi, vous l'avez déjà croisé dans les rayons des librairies avec : 20 ans avec mon chat et La péninsule aux 24 saisons. Des livres faisant l'éloge de la nature et de la simplicité il me semble, un peu l'inverse de celui que je viens de lire en somme. 
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La Valse sans fin. Une nouvelle de Inaba Mayumi (1992). Les personnages principaux sont le couple Abe Kaoru et Izumi Suzuki. J'ai choisi la Valse sans Fin car j'avais adoré "20 ans avec mon chat" de la même auteur, Inaba Mayumi. le style est bien. Cependant manque d'action /implication au début. Sympa le gars qui l'invite à boire avec son argent x)... Et ça s'assemble tout naturellement. Cela doit être mieux en VO Japonais !... Même si la culture est très américaine. Un peu trop de blabla/Considerations morales... Cette histoire de Inaba Mayumi contraste drastiquement avec celle sur son chat. En gros... C'est une histoire de nymphomanie. Izumi se case enfin avec Abe. Et Oh my... Que de drogues !! Puis du malheur ! La voilà femme battue ! Et pas qu'un peu. Abe est un sacré cinglé dans son genre ! Pour résumer, c'est juste des Junkies...
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Abe Kaoru a réellement existé. Saxophoniste de Free jazz au Japon, il est encore aujourd'hui vénéré dans le milieu underground. Il a épousé l'écrivaine Izumi Suzuki et il est mort en 1978 d'une overdose. Izumi, elle, lui a survécu jusqu'en 1986.

"J'ai envie de danser, tu veux bien ? Une valse !" dis-je. Autrefois, j'ai vu en rêve, ou plutôt j'ai eu la vision de Kaoru et moi qui dansions sans jamais nous arrêter."

La quatrième de couverture annonçait “l'histoire d'un amour fou entre deux âmes perdues”. Selon la lecture que j'ai faite de ce roman, ce serait plutôt : Abe Kaoru, jeune musicien de jazz, perfectionniste, tombe en amour avec Izumi Suzuki un soir qu'ils se rencontrent la nuit dans un parc. Il devient complètement accro, obsédé par elle. Celle-ci n'a pas l'air de savoir si son amour est réciproque, mais décide de l'emmener vivre chez elle. S'ensuit une relation toxique remplie de violence, jalousie, … et oui les deux s'adonnent à la drogue et se sont mariés …. mais l'amour ?

J'ai découvert Inaba Mayumi par son magnifique roman “La Péninsule des 24 saisons”. C”était tout en douceur, contemplatif, beau … mais ici, c'est une histoire qui raconte tout le contraire … je ne m'attendais vraiment pas à ça ! D'où le doute que j'ai à vous le recommander ? C'est bien écrit mais je n'ai pas aimé l'atmosphère, l'ambiance un peu glauque omniprésente dans ce roman biographique. À vous de décider ?


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Après : " 20 ans avec mon chat" ,je récidive avec ce 2ème roman d'INABA Mayumi dont la plume est toujours aussi lumineuse ( Merci à la traductrice : Elisabeth Suetsugu ).
Une histoire vraie,
Un couple mythique des années 1973/1978 ,au Japon: Abe Kaoru,saxophoniste de free Jazz et Suzuki Izumi ,écrivaine ils ont 24 ans.
Une vie en dehors des normes prescrites par la société une jeunesse underground ,en marge,en dehors des codes de " bonne conduite".
Le free-jazz est né je crois de ce mouvement underground ,dont je ne suis pas particulièrement friande ,mais qui m'a rappelé un peu mon adolescence ô combien plus " soft" que ce couple qui ne se réalise que dans la souffrance au moyen de drogues ,cachets, alcools.... tout ce qui est illicite pour trouver pour lui : La note pure" et pour elle l'inspiration.Mais une desccente en enfer aussi une histoire dure,violente,que l'écriture sublime de l'auteure nous retrace.
C'était l'après 68 où tout était permis et où certains jeunes musiciens allaient au bout de leur délire ; combien sont mort d 'overdose?Une jeunesse écorchée qui voulait détruire l'ordre du monde .J'ai aimé ce roman qui m'a fait connaître ce couple célèbre au Japon. Je recommande
Critique écrite sur les chansons de Patti Smith.⭐⭐⭐⭐
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Je ne t'entends plus. Tes notes ne sont plus ici. Je ne veux plus t'entendre. Voici une lecture qui contrairement à Izumi a provoqué, chez moi, une farandole d'émotions.

L'histoire est simple. Tokyo, les années 70, la musique pop et deux êtres fracassés par la vie et la non existence vivent une histoire d'amour et de haine. L'un meurt. L'autre raconte. L'un n'est plus. L'autre n'existe plus.

C'est à travers les souvenirs amorphes et apathiques qu'Izumi nous raconte son histoire, sa vie et son degrés de perdition dans un monde où tout lui semble indifférent depuis tant d'années. Kaoru n'est plus. Il s'est perdu dans le grand nord à jamais. Symphonie mortelle authentique ne marche plus. Tout au long des chapitres acoustiques, nous assistons malgré nous à cette lente destruction malsaine composée de drogue, d'alcool, de médicaments, d'insomnies, de cris et de coups. Perfide anxiété d'un couple angoissé qui se reflète l'un à l'autre dans les abysses des émotions éperdues. La destruction est si profonde qu'elle salit les miroirs.

Une narration lumineuse dans un Japon désolé. Une lecture dont j'ai eu du mal à me plonger dedans. L'autrice de sa plume nous montre des reflets comme un soleil formant une ligne métallique. Des bribes malgré toute l'horreur qui se dégage des protagonistes et de leurs vécus. Une esquisse de légèreté dans une ultra violence banalisée.

Une histoire qui nous fout en pleine tronche les difficultés de vivre, la douleur de l'existence, du sentiment d'abandon et du vide intérieur, être soi sans être autre, tout plaquer pour vivre une vie authentique et décupler des émotions en dents de scie avant que tout explose pour de bon. La musique et la littérature n'ont rien pu faire. L'apothéose n'aura pas suffit. Une histoire pas si fictive que cela aussi. Non, pas si fictive que cela.

A quoi bon ?
A quoi servons-nous ?
Izumi s'en fout à présent.
Tout est brisé.
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