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3,48

sur 93 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
« Un auteur qui nous mène par le bout du nez !»

Joseph Incardona, écrivain, scénariste et réalisateur suisse est né en 1969 et a édité pas moins d'une dizaine de roman, principalement de série Noire où figure 220 Volts sorti en 2011.

Tout commence à notre époque, en zone métropolitaine. Non loin de la quarantaine, Ramon Hill, écrivain et auteur de deux Best-sellers, se voit vivre une période creuse de plus de quatre mois. Marié et père de deux enfants, il n'arrive plus à trouver l'inspiration. Embourbé, comme il le dit, dans le chapitre 43, la page blanche le hante nuit et jour. Il dépéri a vu d'oeil et tourne en rond tel un hamster en cage, le tout se répercutant sur son état psyco-physique.

Pour tenter de sauver la situation, y compris leur couple, sa femme Margot va l'obliger à se mettre au vert dans la vieille maison familiale, perdue à plus de six cent mètres d'altitude. Cependant, la solitude peut se révéler traîtresse quand l'ennui s'allie à sa cause et laisse du temps à un esprit tortueux de divaguer. Mais un jour, par un concours de circonstance, la lampe du bureau ne s'allume plus. Voulant la bricoler, il s'électrocute et reçoit une décharge de 220 Volts. A deux doigts de trépasser, cette expérience va tout changer, son quotidien, ses ressentis, son esprit, sa créativité. Ses sens chamboulés et mis en éveil, Hill ne sera plus jamais le même.

Joseph Incardona démontre une fois de plus ses qualités d'écrivain. Sa plume impitoyable, glauque et macabre - digne d'une série noire - se révèle aussi poétique, douce et érotique. Il vous fait basculer du calme à la tempête en un battement d'aile. Rapidement, il vous plante dans un décor, je site « dépourvu de chaleur humaine », faisant resurgir du passé des souvenirs lugubres. Vous serez rassasiiez d'un menu complet alliant intrigue, humour, suspense, amour et … je n'en dis pas plus. Il ne manquera pas de vous faire rêver avec ses pauses poétiques et viendra compléter votre tableau littéraire par quelques exemples d'auteurs tel que Jacques Roth (Français) ou Mickey Spillane (Américain).

D'un style intelligible, il percute avec Passion-Haine et Folie. L'alliance des trois en fait un polar très stimulant. On le suit sans nul peine, canalisés dans un quotidien et un amour en dérive, jusqu'à la tombée du rideau, stupéfiant !

NB : plus d'information sur l'auteur via http://www.viceversalitterature.ch/author/4996
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Il y a deux bonnes semaines, j'ai assisté à une formation dont l'intitulé était «le roman policier», assurée par un libraire à la passion communicative. Rien de tel pour s'ouvrir à de nouveaux horizons, découvrir des auteurs ou des titres sur lesquels, pour des raisons purement subjectives on n'aurait même pas songé à se pencher. le résultat ne s'est pas fait attendre, à la fin de la formation, j'étais en librairie pour me procurer plusieurs livres, en ayant la farouche et récurrente envie de tous les lire en même temps. Dans le lot, il n'y avait pas 220 volts de Joseph Incardona. le livre n'était pas encore paru mais nous avions tout de même évoqué l'auteur pour ses précédents livres, notamment Lonely Betty.

Non, si je parle de ceci, c'est parce qu'à cette occasion j'ai réalisé à quel point parler bouquins de vive voix, plutôt parfois que de lire tel ou tel article en presse ou sur internet, pouvait avoir de capotant (je ne vois que l'expression québécoise pour toucher du doigt de la plus juste façon cette animation et cette passion qui nous habite quand on parle de livres nous ayant mis dans la plus réjouissante des ébullitions). Une gestuelle, l'évocation d'une histoire dont on laisse entre-apercevoir tout le potentiel en nous laissant avec l'envie de connaître la suite, des « waoouuu » et autres onomatopées qui fusent sans prévenir et qui en disent long sur l'impact laissé par un livre.

Aussi, j'ai bien pensé à réaliser une petite vidéo pour vous parler du 220 volts de Joseph Incardona, son cinquième roman. Seulement, j'ai dû y renoncer. Rhume et extinction de voix obligent. Et puis je ne savais pas quel masque choisir. Par conséquent, j'espère rendre au mieux par les mots la nouvelle claque littéraire de l'auteur. J'avais en effet déjà eu l'occasion de faire part de mon engouement pour Remington, notamment en disant ceci :

Il y a des signes qui ne trompent pas : quand, une fois entamée une lecture, la seule perspective de faire la queue à la préfecture ou à la sécu aurait plutôt tendance à vous enchanter ; quand vous prenez rendez-vous chez un médecin réputé pour son retard légendaire ; quand les personnages du livre en question se rappellent régulièrement à vous plusieurs fois par jours ; quand dans ces occasions vous vous surprenez à élaborer des hypothèses sur leur sort à venir ; quand, enfin, vous ne cessez de parler de cette lecture autour de vous, on peut penser que vous tenez là un bon, un très bon bouquin. de ceux qui comptent indéniablement.

Je pourrai presque me répéter mot pour mot. Presque. Parce qu'il y a néanmoins une différence. Car si vous vous êtes calé dans un endroit pour commencer 220 volts, c'est que vous avez du temps devant vous. Pas forcément beaucoup mais un peu. Et qu'il y a de fortes chances pour que vous fassiez en sorte que ce un peu prenne des airs de longueur, le temps pour vous d'en venir à bout. Alors oui, je sais ça fait toujours effet de manche ces «si prenant qu'on ne peut pas le lâcher». Mais là, en l'occurrence, le livre est relativement court pour que cela soit humainement possible, mais surtout le style et l'écriture sont si fluides, l'histoire si prenante que les pages tournent, tournent tandis que l'on passe par toute une palette de sentiments et de sensations, les uns et les unes se superposant aux autres pour, au final, nous laisser le souffle coupé, un goût amer dans la bouche.

Tout comme dans Remington, Joseph Incardona nous plonge dans l'histoire d'un dérapage humain, dans ce qu'on appelle communément un fait divers. Ce qui ne veut pas dire qu'il écrit encore et encore le même livre selon des déclinaisons différentes. Rien de ça ici. L'approche n'est pas la même, la mécanique non plus, même si celle qui nous est proposée dans 220 volts est toujours aussi efficace, redoutable et implacable.

Ramon Hill a connu le succès grâce à deux best-sellers. le succès et l'amour, car c'est à l'occasion d'une signature qu'il a connu sa femme, Margot, avec qui il a eu deux enfants. Une belle histoire, en somme, qui aurait pu avoir des allures de Happy end si on avait été dans un film. Sauf que dans la vie, le temps va au-delà d'un générique de fin et accomplit sans relâche son travail de sape. Car arrive le moment où Ramon est confronté au syndrôme de la page blanche, où les hauts dans son couple ont joué aux vases communicants de façon presque irrémédiable avec les bas. Puis Margot propose un jour à Ramon de partir à la montagne, juste tous les deux, dans le chalet familial de ses parents. L'occasion pour eux de recharger les batteries, de repartir du bon pied. Ou du mauvais...

Dans ce huis-clos oppressant, roman d'ambiance indéniable, j'ai retrouvé des impressions laissées par d'autres oeuvres cinématographiques ou littéraires. J'ai en effet pensé par moments à Hitchcock ou à Boileau et Narcejac, dans la façon de suggérer le doute, de susciter le trouble et l'interrogation, de doser le suspense et de le rendre latent. Avec l'écriture ciselée de Joseph Incardona, ces sensations ont néanmoins leur saveur propre. 220 volts s'inscrivant à notre époque, décortiquant les vicissitudes de la vie de couple et du quotidien, leur impact n'en est que plus effroyable. En onomatopées cela donne : Waouuu ... brrrrr. Et à mon avis, il y a des dents qui vont grincer...
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
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J'ai re-découvert Joseph Incardona avec "les corps solides" que j'avais adoré. Je poursuivais donc la découverte de cet auteur avec ce "220 volts". Il nous plongé ici dans un couplé en pleine crise qui cherche un second souffle. Et pour cela il nous pose tranquillement ses personnages. Ramon, auteur qui a connu le succès, mais qui est en pleine crise d'inspiration, et qui s'accompagne de différents troubles psychologiques et de laisser aller. de l autre côté Margot , femme conquérante, assurée, sportive. Ils partent tous deux se ressourcer et se reconquérir dans le chalet familial à la montagne. Mais rien ne va se passer comme prévu.
Je dois avouer que je dans un premier temps j avais trouver la première partie plutôt longuette. Et puis à la réflexion, je réalise que cela permet de vraiment bien nous poser les personnages, leur caractère antagoniste, et Incardona fait doucement monter la tension. La deuxième partie est juste hallucinante et maîtrisée, et les pages défilent à une vitesse incroyable, comme le rythme. le final est amoral et cynique comme je les aime. C est un autre style, mais je vais indéniablement poursuivre ma découverte de l univers d Incardona.
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Comme j'avais beaucoup aimé "Les corps solides" de Joseph INCARDONA, j'ai eu envie de mieux connaître cet auteur en lisant ce très court polar (lu en 2 heures).
Si la première moitié du livre m'a moyennement intéressé (seuls les indices sur l'adultère présumé de la femme du narrateur m'ont amusé), la suite m'a réjoui, ce concentré d'humour noir amoral comme j'aime, et le dénouement, tout en étant prévisible, est bien amené.
Le roman se termine sur une note d'amour familial bienvenue, pour faire passer l'énormité des actes précédents peut-être.
Je pense qu'un tel roman ne laisse pas indifférent, on aime ou on déteste, moi j'ai aimé.
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En quelques 180 pages, Joseph Incardona signe un roman percutant, qui va droit au but, et sans raccourcis pourtant! J'adore ce genre de récits qui mettent en scène un écrivain au bord de la crise de nerfs, victime du syndrome de la page blanche. À cette difficulté majeure pour un homme ivre de son succès s'ajoute une relation de couple tumultueuse, où le sexe brut sert de voie d'issue aux époux. Mais le sexe ne suffit pas à reconstruire un amour. Et quand on est auteur de polars, il faut avoir la tête sur les épaules et parvenir à se distancer de ses sombres héros ou autres personnages sans scrupules.

220 Volts est un petit roman... survolté! Rempli d'un certain humour noir (qui ne plait pas nécessairement à tous). Un vrai tour de force, qui nous fait voyager dans le côté obscur d'un écrivain en mal d'inspiration! À lire et à découvrir, en une petite soirée.
Lien : http://les-lectures-de-thibe..
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Ramon Hill, 37 ans, écrivain promis à un avenir littéraire radieux et père de famille comblé, n'a plus rien sous la semelle, plus de jus. Son imagination a disjoncté, il est dans l'incapacité d'ajouter un mot à son tapuscrit. Avec Margot son épouse, le courant passe mal aussi. Elle le voit comme un écrivain dépressif en pleine crise de la quarantaine et Ramon voit sa femme comme une petite-bourgeoise accaparée par des problèmes futiles. 


Rien de tel pour rabibocher un couple et relancer une créativité en berne qu'un séjour à la montagne, dans un chalet construit dans les années 20 à 636 mètres d'altitude, sans réseau, avec pour seul voisin un éleveur qui utilise une dépendance pour y engraisser porcs et poulets. Malheureusement, le grand air et la pratique du sport n'arrangent rien dans le couple, surtout après la découverte par Ramon d'un préservatif usagé qu'il n'a pas utilisé, qui bouche l'écoulement d'un lavabo. Les reproches réciproques s'enflamment. Au-delà de quelle limite le déballage du ressentiment annonce-t-il une relation arrivée au bout du rouleau ? Ramon et Margot vont-ils s'accommoder d'un amour au rabais, à la présence de l'autre comme d'une habitude ?

 
Avec Joseph Incardona aux manettes, il ne faut pas attendre une histoire traditionnelle, pas son genre. Son genre, c'est d'électrocuter Ramon dans une prise électrique. Agissant comme un électrochoc, ce banal accident domestique déséquilibre sa vie, et transforme le jaloux vaguement parano en fou furieux psychopathe. le sexe, la création littéraire sont à nouveau à leur apogée sous l'effet du 220 volts. En matière de folie, Incardona élargit le champ des possibles, s'enfonce dans l'incommensurable noirceur.


A partir d'un schéma classique, l'écrivain en mal d'inspiration, la retraite volontaire en vase clos, de personnages ordinaires que l'on a l'impression d'avoir déjà croisés, l'auteur propose une variation sous tension d'un thriller mi-conjugal mi-montagnard à l'épilogue délicieusement amoral. Incardona interprète avec brio les thèmes de l'amour, la mort, l'amitié, la trahison, pour les transformer en une histoire électrique drôlatique et subversive. A découvrir sans tarder !
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Ramon Hill est un écrivain qui a rencontré le succès avec son dernier roman. Profitant de sa nouvelle notoriété il a atteint une certaine aisance financière en publiant ses premiers écrits. Il a également une belle épouse, fan de la première heure, et deux enfants.
Alors que tout devrait aller bien dans le meilleur des mondes, il se heurte à un problème de manque d'imagination qui le laisse scotché au milieu du roman que son agent et son éditeur attendent avec impatience, lui mettant une pression qu'il n'a pas trouvé d'autre moyen de gérer qu'en picolant avec ses potes, entraînant une dégradation de sa relation de couple.
Sa femme Margot prend l'initiative et organise un séjour sans les enfants dans la maison de campagne de ses parents. Elle pense ainsi placer son écrivain de mari dans de bonnes conditions pour retrouver l'inspiration. Elle se dit qu'au calme, avec pour seul voisin un montagnard peu bavard qui élève des lapins et quelques cochons gloutons, tout reprendra un cours normal.
L'ambiance ne s‘arrange pas pour autant, les querelles continuent de plus belle, Margot devenant agressive dès le matin avec un Ramon qui ne demande qu'à déjeuner en paix, et comme le titre l'indique il y a de l'électricité dans l'air, et pas que dans l'air d'ailleurs.
Une découverte qui pourrait sembler anodine et un accident domestique vont fortement influencer l'histoire, provoquant chez Ramon un retour de sa capacité à écrire mais également un changement dans son comportement.
Le récit devient alors noir, très noir, avec une succession de drames, parfois avec une part de hasard malencontreux, qui entraînent une dérive impressionnante vers l'inconcevable.
Roman court, dense, avec une montée en puissance de la tension parfaitement maîtrisée par l'auteur, dont le style teinté d'un soupçon d'humour – noir bien sûr – est très efficace.
J'ai pris beaucoup de plaisir à la lecture de cette histoire, à la fois tellement sombre et tellement invraisemblable qu'elle en devient presque burlesque.
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Un thriller qui fait froid dans le dos. Un mari jaloux, écrivain de son métier, tue sa femme. Il faut avoir l'imagination de Joseph Incardona pour faire disparaître un corps en le donnant à manger aux cochons et recevoir d'un témoin un collier de dents récupérées dans les déjections animales. le style est gore et l'écriture incisive. L'auteur arrive même à rendre le meurtrier sympathique ! J'ai tout de même ri en lisant ce roman écrit, semble-t-il, avec jouissance. Et la fin est surprenante. Une vasectomie et une douce vie avec ses deux enfants. L'auteur s'est bien amusé en se triturant les méninges.
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Malgré un personnage principal qui force les traits sur la misogynie à certains moments, on retrouve la patte de Joseph Incardona dans 220 volts. Un roman noir qui monte crescendo avec une atmosphère bien pesante en montagne. L'auteur a le don pour camper des ambiances et on retrouve un couple, une journaliste et un romancier, qui se retrouve dans une maison de famille sans leurs enfants pour profiter un peu. le huit-clos et les problèmes ne sont pas loin évidement et ce petit séjour va permettre à l'auteur de foutre un joyeux boxon au sein du couple. le lecteur peut alors filer d'un rebondissement à l'autre et là il faut reconnaître que Joseph Incardona sait embarquer son lecteur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Bon... d'abord c'est un ptit Suisse, comme moi, C'est déjà important vu les difficultés qu'ils ont à se positionner sur la scène francophone internationale. Un auteur d'à côté de chez moi, j'aime !
Un livre qui cause du couple et de tout ce qui peut s'y cacher. Un livre qui a quelque chose de terrorisant de par ses événements et de cette légèreté avec laquelle ils sont retranscris. Comme si ce qui s'y passe était tout à fait normal, comme s'il s'agissait là d'un quotidien banal...
Un livre où, au final, on ne sait plus très bien qui est vraiment le méchant et qui est vraiment le gentil. Un livre ou les sentiments s'en mêlent et s'emmêlent...
On vit la contrainte de l'auteur et des pressions qui en découlent.
Une écriture envoutante qui nous transporte très vite, caustique, piquante et très graphique. Une bonne trame, une once d'érotisme, un petit côté trash, du noir, très noir sans un seul morceau de sucre, immoral, acide, amer... Une palette de goûts !
Un personnage principal qu'on aime et que l'on hait sans trop savoir de quel côté la balance penche le plus. Un être abject qui au final n'a pas tout tort puisque quelque part l'amour a ses raisons que la raison ignore...
A lire sans modération !
Lien : http://www.sangpages.com/201..
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