Un autre
Indridason, un peu en retrait par rapport aux autres, surtout différent car vécu du côté des protagonistes d'un crime, la genèse et la manipulation. Je n'ai pas perçu le prisonnier comme une prisonnière, diabolique ou étourderie de ma part, cela n'enlève rien au personnage de
Betty.
Je ne dis rien sur l'intrigue, sous peine de déflorer la teneur de celle-ci. Il y a toujours chez
Indridason, une connotation "sociale" , dans le sens où les riches sont décrits comme vivant dans un monde à part, inaccessible et à l'abri des ennuis destinés au commun des mortels. L'inégalité de traitement, par la police et la société en général réapparaît assez régulièrement dans les écrits de l'auteur islandais, l'appât du gain y est montré comme une des causes de la décadence de la société islandaise, l'immobilier dans la capitale ainsi que la pêche devenant des abcès de fixation. Ici, le personnage masculin y est représenté sous les traits d'un type sans scrupules, la morale de l'histoire réglant définitivement le problème. Pas de policiers enquêteurs, l'écheveau se dénoue au fur et à mesure, de quoi s'agit-il ? Meurtre ? Escroquerie ? Nous ne le saurons que tard même si l'on se doute qu'un évènement dramatique va advenir.
Betty arrive à ses fins,
Betty est convaincante, elle est une reine de la duplicité, l'argent est son credo mais cela se voit, trop gourmande, avance avec des oeillères, la cupidité lui ferme les yeux sur ce qu'elle aurait du percevoir depuis le début : il a vingt ans de plus qu'elle et d'autres besoins que l'argent dont il ne sait que faire.
Arriviste sans scrupules, Machiavel au petit pied, un personnage qu'on aurait aimé plus construit, avec plus de consistance, malgré l'amour qu'elle suscite auprès d'une naïve solitaire.
Petit opus de l'auteur scandinave.