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4,22

sur 202 notes
Le résumé m'a tenté, l'histoire avait l'air belle. J'abandonne pour autant à la page 35, lassée par les tournures de style que fait l'auteur : "c'était meute de loups" ou encore "premiers pas furent faciles". On dirait qu'il manque des mots alors le cerveau comble. Puis j'ai fini par complètement me détourner de l'histoire tant j'étais dérangée par cette forme inattendue, qui nous fait reculer et n'apporte rien au texte. Cette manière d'écrire pour rendre les choses plus sauvages peut-être ? C'est un échec pour moi. Dommage.
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Un roman court avec une écriture particulière mais qui nous raconte l'histoire de Rousse la renarde telle une fable.

Un beau voyage, de belles rencontres dans un monde où l'humain a disparu et où la nature reprend difficilement ses droits suite aux dommages qu'elle a subit.
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C'est la couverture qui m'a attirée : un renard. Puis, la quatrième de couverture : » Sur une terre que l'homme semble avoir désertée, où l'eau est devenue rarissime, tous les vivants – » mobiles autant qu'immobiles » – souffrent de la soif. Les végétaux dépérissent. Les animaux aquatiques aussi, pris au piège de l'évaporation de leurs demeures. Au retour de leurs longs périples, les oiseaux migrateurs n'apportent pas de bonnes nouvelles : partout la sécheresse sévit.
» Quelques-uns pourtant avaient osé, s'étaient décidés pour une des quatre directions, par choix ou guidés par pur hasard, et s'étaient mis en marche, droit devant. Rousse était de ceux-là. «

Enfin, il y a cette citation de Giono en exergue : « Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers. »

Nous allons suivre une renarde, Rousse, dans sa quête. La première partie, écrite à la troisième personne, nous permet d'accompagner la jeune Rousse qui décide de survivre. Car cette terre est devenue stérile ; plus de pluies, plus rien à manger, des créatures affamées. Non, dès le début, ce ne sont pas « tous les beaux habitants de l'univers » mais une lutte pour s'en sortir, dans ces lieux sans traces d'humains. Assez vite, Rousse va se faire des alliées : une ourse, qui pleure la perte de ses « doux oursons » (j'ai été émue, avec cette histoire de petits croqués par les loups, j'avoue). Puis, Rousse poursuit son périple, son initiation vers la sagesse, le fleuve, l'Esprit.
L'Esprit, comme une conscience, elle s'y éveille lorsqu'elle prend sa destinée en mains, ou plutôt, en pattes. Une fois le fleuve, peuplé d'étranges bestioles monstrueuses, Rousse s'exprime à la première personne.
C'est un très court roman que signe ici Denis Infante aux éditions Tristram. Pour autant, il ne se laisse pas lire facilement car l'auteur a fait le choix d'une langue minimaliste, totalement déconcertante (surtout en début de volume). On peut s'étonner du choix de cet idiome des animaux (parfois certains articles définis ou indéfinis sont supprimés, parfois, non). La lecture n'est pas aisée et, malgré tout, le rythme de la langue confère une poésie, une cadence qui séduit. J'ai aimé l'exercice littéraire tout en regrettant que, de temps en temps, certaines scènes en deviennent un peu opaques (Rousse trouve-t-elle refuge dans un avion ou une voiture?). de toute façon, d'humains, il n'en sera pas question, et quelque part, on s'en passe très bien, vu les dégâts qu'ils ont provoqués.

Un livre à découvrir, pour toutes ces raisons. Je ne le recommanderais pas aux personnes qui aiment une langue structurée ou des tournures plus « classiques », toutefois.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
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"Dans tous les livres actuels on donne à mon avis une trop grande place aux êtres mesquins et l'on néglige de nous faire percevoir le halètement des beaux habitants de l'univers." (Jean Giono, le chant du monde)

Dans cette épopée au coeur d'un monde post-apocalyptique où l'été est éternel et où l'eau manque cruellement, les hommes ont disparu et nous suivons les aventures de Rousse, une jeune renarde indépendante et téméraire, qui quitte le Bois de Chet, son territoire d'origine. Cette fable écologique qui met en exergue les conséquences du réchauffement climatique m'a interpellé car nous nous dirigeons à grands pas vers ce monde que nous décrit l'auteur. "Partout sévissait sécheresse, partout terre se craquelait, partout vivants souffraient dure soif, mobiles comme immobiles, peuple de sang ou peuple de sève."

Dans cette odyssée, où l'on découvre ce monde ravagé par la sécheresse à travers les yeux et les émotions de Rousse, Denis Infante utilise une écriture dépouillée d'articles pour transmettre ce regard animal, car c'est l'homme qui identifie et possède les choses qui l'entourent, et non "les beaux habitants de l'univers". le style d'écriture est un véritable tour de force, poétique jusque dans l'anthropomorphisme des éléments naturels tels que les Biscornus, créatures contrefaites d'une "forêt difforme rendue folle par on ne savait quel poison ,comme vrillée par une tourmente sans fin".

"Rousse se demanda si c'était vraiment sécheresse et disette qui l'avaient poussée à entreprendre ce voyage qui devait la conduire jusqu'aux invisibles montagnes, jusqu'à improbable pays d'abondance qui n'existaient peut-être que dans son imagination." Rousse est curieuse, elle veut comprendre le monde et les vivants, apprendre. Lors de sa quête, elle rencontre des compagnons de route charismatiques : Brune l'ours, Noirciel le corbeau ou encore Ombre un jeune écureuil...

Ce conte est un véritable coup de coeur ! J'ai adoré la façon dont il est écrit, même si j'ai été très déstabilisée au début par l'absence des articles. J'ai l'intention de le relire plus lentement, pour savourer ce magnifique récit et cette écriture magnétique. Je ne saurais trop le recommander.
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Une jolie fable poétique, écologiste et féministe. Oui, c'est quand même un peu anthropomorphisé.
Le style pourra en dérouter, dégoûter certains. (Baste des articles définis !).
Pour en avoir le coeur net, lisez les premières pages, soit vous vous y faîtes rapidement et trouvez ça plutôt adapté au récit, soit c'est rédhibitoire et vous refermez le bouquin.
Rousse est une jeune renarde, indépendante et curieuse. Sa soif d'apprendre et de connaître le monde environnant lui permettra de faire de belles rencontres. Mais les prédateurs rôdent aussi en ce monde au climat déréglé et néanmoins débarrassé des humains.

Fable anticipatrice et optimiste d'un temps à venir ?

A lire. C'est court et plaisant.

Lu dans le cadre du "Challenge Mauvais genres 2024"
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Ovni conseillé par mon libraire, qui ne laisse pas indifférent ! (je parle du livre 😊)
Si j'en crois les informations glanées ça et là dans les articles que j'ai pu parcourir, voici un premier roman publié à 70 ans, comme quoi mieux vaut tard que jamais, il aurait été dommage de passer à côté !
Cet ovni, c'est quoi ?
C'est un court roman d'environ 130 pages que certains qualifient de « fable » voire même de « fable écologique », d'autres de « roman d'apprentissage », ou de « roman initiatique » ou encore de « dystopie ».
Pour ma part, je ne sais pas trop : c'est tout ça à la fois, mais le réduire à une définition serait nier le travail de la langue et ce que cela engendre. Car oui, on peut voir l'histoire telle qu'elle est, en quelques traits grossiers : une jeune renarde quitte sa forêt natale pour échapper à la sécheresse mais aussi parce qu'elle a soif d'aventures et de découvertes ; tout au long de sa route/sa vie, les rencontres de hasard la guideront vers une connaissance de soi et du monde plus affirmée, ouverte à l'ampleur des savoirs. Voilà pour ce qui est de l'initiatique et de l'apprentissage. Concernant le décor, l'auteur laisse deviner un monde sans hommes mais regorgeant de vivants, au climat défaillant, tempêtes, sécheresse, absence d'hiver, virus, restes de pollutions humaines… Voilà pour la dystopie écologique. Mais pour le style, que dire ?
Le choix d'une langue sans articles, ni définis, ni indéfinis, resserre la phrase à l'essentiel et pourtant ce ne sont pas les adjectifs qui manquent, bien au contraire. Nous sommes à hauteur de Rousse, le museau à ras du sol, les arbres semblent immenses et leurs cimes inatteignables. Il faut tout renommer, apprendre à voir le monde et les vivants autrement. La langue est très poétique et étrangement, jamais répétitive. Les décors se succèdent et nous, lecteurs, devons aussi apprendre à les redécouvrir, à ne pas essayer de calquer un paysage connu sur les descriptions faites mais apprendre à accepter cet inconnu à hauteur de renard.
J'avoue avoir été un peu déroutée au départ ; j'avoue ne pas du tout avoir vu un avion sur un des premiers refuges de Rousse (j'ai su que c'était un avion parce qu'on m'avait dit que c'était un avion… mais je m'en suis faite une autre image mentale à vrai dire). J'avoue, les romans avec des animaux comme héros, ce n'est pas franchement ma tasse de thé d'habitude, surtout quand renard rencontre ourse, puis corbeau, puis sanglier, puis écureuil, etc. Mais voilà, je suis vraiment contente de l'avoir lu celui-là, parce qu'il échappe à tout ce que j'ai déjà lu. Merci !
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« Rousse était jeune renarde à robe flamboyante, dont beauté et finesse d'esprit attiraient de nombreux soupirants, mais Rousse tous refusait, utilisant griffes et dents, fuite ou combat si nécessaire, dissuadant d'insister mâles plus tenaces. Rousse était libre et solitaire et tenait à le rester. Ce qui ne l'empêchait pas de s'être fait durant sa courte existence quelques amis fidèles parmi ceux de son peuple ou autres vivants, avec qui elle aimait partager doutes, joies et tendresse. »

Rousse ou Les beaux habitants de l'univers, Denis Infante @editionstristram

Voilà une bien jolie fable que celle qui nous conte l'histoire de Rousse, « jeune renarde fière, orgueilleuse et qui détestait renoncer », renarde courageuse qui part seule à l'aventure avec « désir d'inconnu, besoin de découvrir vaste monde ».

Rousse quitte sa forêt, ses habitudes, ses repères, car une sécheresse sévit; elle décide donc de trouver les réponses à ses questions en chemin…

« Elle voulait connaître vivants et monde, après Sombre Forêt et Terres Brûlées elle voulait voir au-delà du fleuve, au-delà des horizons lointains, au-delà du visible. Elle voulait apprendre. »

Rousse, au cours de son odyssée, rencontre d'autres animaux: certains lui sont hostiles, telle la meute de loups lancée à ses trousses, d'autres se lient d'amitié avec elle et apportent à son quotidien présence, richesse de l'échange, complicité, savoir…

« Sans savoir, Rousse avait risqué sa vie pour Brune, c'était plus que suffisant pour faire naître profond sentiment entre ourse et renarde. Sentiment que venait conforter étendue désolée les environnant de toutes parts. »

Mais la jeune renarde est aussi confrontée à une nature chamboulée, blessée, en souffrance : « bientôt il n'y eut plus qu'arbres difformes aussi loin que portait regard. Forêt difforme rendue folle par on ne savait quel poison, comme vrillée par une tourmente sans fin. » et son périple doit lui apporter les réponses qu'elle souhaite recevoir…

Écrit dans une langue riche, marquante par l'absence d'articles, ce conte enchante et envoûte tout à la fois, transporte le lecteur aux côtés de Rousse dans une nature blessée qui offre cependant quelques havres de paix, comme des instants hors du temps où la nature se fait douce et régénératrice!

D'ailleurs, il n'y a pas que les articles qui sont absents de ce texte… mais il vous faut le découvrir par vous-mêmes!

Brune, Noirciel, Écorce de Hêtre seront là pour vous accompagner à chaque étape du périple et Rousse vous mènera à bon port, en vous transmettant son savoir, acquis aux hasards de ses pérégrinations…

Une très belle fable, riche de nombreux enseignements!
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Un immense plaisir que cette lecture!
Le sujet : une renarde qui part à l aventure , recherche le savoir , suit le courant d un grand fleuve pour comprendre les dérèglements de la nature. Sur le chemin elle rencontre certains représentants des peuples du vivant ”qui savent”. Ceux la ont survécu difficilement malgré sécheresse et famine.
ROUSSE la renarde essait decomprendre les territoires qu elle traverse. Ses émotions et pensées sont traduites par un texte original , très épuré, une langue unique sans articles ni fioritures. ET CELA FONCTIONNE MERVEILLEUSEMENT. Sensationnel pour une lecture à haute voix.
Ce livre est vraiment magique , d une grande beauté, et donne la parole aux êtres du monde animal , ce qui est très rare.
Inoubliable
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Ce premier roman de Denis Infante est un conte poétique et initiatique, dont le protagoniste est une renarde, Rousse. Elle vit dans un monde où les hommes ne sont plus et où les animaux tentent de survivre à une sècheresse inexpliquée.

La jeune et vaillante Rousse cherche à comprendre l'origine de ce mal et quitte son bois de Chet pour découvrir le monde. Sur son chemin, elle découvre une terre desséchée, empoisonnée, mais aussi le grand fleuve source de vie qu'elle rêve de traverser. Tout au long de ce périple qui dure de nombreuses lunes, elle rencontre des animaux attachants, qui la feront grandir et devenir sage. La tentation sera grande de se fixer, au fil des amitiés, mais l'appel du voyage résonne trop fort en elle. L'essentiel n'est finalement pas la destination, mais le chemin parcouru.

Denis Infante a inventé pour ce conte un langage onirique, sans déterminant, épuré pour toucher à l'essentiel et être en totale connexion avec la nature.
« Rousse comprenait que ce n'était pas recherche de hautes et blanches cimes qu'elle avait entreprise, ni quête de douces et vertes contrées (…) Ce que Rousse avait entrepris, c'était exploration du monde. »

Les réflexions philosophiques, féministes et écologiques de cette fable sont profondes et toutes en émotions. Un grand coup de coeur pour ce livre très original.
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Séduite par le résumé et l'originalité de ce roman, je n'avais pas compris que "porté par une langue au ras du réel" signifiait que le texte était volontairement écrit dans un style non conventionnel. le récit ainsi créé ne m'a pas permis une lecture fluide et agréable, mon oeil a trop peiné à avancer et j'ai renoncé à poursuivre la lecture après quelques chapitres.
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