AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Loup bleu (27)

Les discussions que Gengis Khan avait avec Yeliu Tchou Tsai [Chinois qui initia G K aux pratiques administratives et aux coutumes de la civilisation chinoise] finissaient toutes par aboutir au même point : que faire pour étendre encore la puissance de l’empire mongol ? La réponse du sage était toujours la même : il fallait brûler constamment d’une intense curiosité à l’égard des civilisations les plus évoluées, à la manière d’un fer chauffé à blanc. Quant à savoir si la prééminence devait être accordée à la culture ou aux armes, cette question ne cessait d’opposer les deux hommes.

pp. 208-209
Commenter  J’apprécie          320
Gengis-khan éprouvait à l'égard des Merkit des sentiments complexes : l'idée qu'il puisse être du même sang qu'eux lui rendait leur existence insupportable. Car cette existence même jetait le doute sur ses origines mongoles. Le méfait de cette tribu, qui avait enlevé et violé sa mère Höelün, était une chose à jamais impardonnable au nom du Loup bleu.
Commenter  J’apprécie          120
Il resta stupéfait de ce qu’il découvrit dans chaque campement : si les habitations de ses frères et de ses fils avaient l’apparence de tentes, l’intérieur en était fait de briques et de pierres, comme dans les palais. Tout, depuis les cheminées et les lits, jusqu’aux tables et aux chaises réservées aux invités, attestaient le luxe et la magnificence. […].
Ce nouveau mode de vie n’avait pas uniquement cours parmi les officiers. Les soldats, eux aussi, avaient adopté d’autres habitudes : ils s’habillaient différemment, prenaient plaisir à chanter d’étranges mélodies en s’accompagnant sur des instruments singuliers.
Gengis Khan ne fit aucune critique à propos de tous ces changements. Il s’interdit de manifester sa réprobation. N’avait-il pas lui-même rêvé d’offrir une vie plus aisée aux gens de sa famille et à l’ensemble du peuple mongol ? […]
Quand après cette visite dans les cantonnements de ses proches, Gengis Khan se retrouva seul dans sa tente obscure, aménagée de façon rudimentaire comme celle de ses ancêtres mongols, il se dit qu’il aimait cette forme de vie, mais qu’il n’avait pas à l’imposer aux autres.
Commenter  J’apprécie          110
Sous la lune, la voie de pierre étirait majestueusement, à l'infini, ses formes sinueuses. En avant, elle formait une rampe assez abrupte qui s'élevait et s'élevait encore, pareille à un fil relié au ciel. En arrière, elle partait d'abord en pente douce pour disparaître soudain, comme coupée net, quelques trente mètres plus loin. Puis elle réapparaissait inopinément au sommet d'un mont rocailleux, à deux collines de là. Au-delà de ce mont, sur un versant invisible de l'endroit où se tenait Gengis-khan, la Grande Muraille se dilatait comme le ventre d'un serpent qui a avalé une grenouille, formant la citadelle autour de laquelle s'était déroulée, depuis la nuit précédente, cette lutte à mort.
p.199
Commenter  J’apprécie          80
Il ne parvenait pas à comprendre que Fou-hing se fût suicidé. Chez les nomades, depuis les temps reculés, il n'y avait rien de honteux, pour un officier vaincu au terme d'un combat acharné, à se soumettre à l'ennemi. C'était ensuite au vainqueur de décider s'il le graciait ou s'il lui tranchait la tête. Gengis-khan avait attaqué d'innombrables citadelles, mais jamais il n'avait vu un seul commandant de garnison refuser de capituler. Or, le cas de Fou-hing échappait complètement à cette règle : l'homme avait préféré incendier la forteresse et mettre fin à ses jours, plutôt que de se rendre. [...] Gengis-khan convoqua les hommes originaires des Empires Kin et Song pour leur demander s'il existait dans l'histoire de leur pays, d'autres généraux qui s'étaient eux aussi suicidé. Tous lui firent la même réponse : "La plupart des officiers dont l'histoire a transmis le nom ont choisi la mort lors de la chute de leur citadelle"
Gengis-khan se dit alors que la découverte de cette façon d'être des guerriers chinois resterait, de tout ce qu'il avait retiré de ses expéditions dans l'Empire kin, l'apport le plus mémorable. C'était une chose qui n'existait pas chez le peuple mongol, une chose qu'aucun entraînement, aucun exercice ne pourrait jamais faire acquérir.
Commenter  J’apprécie          60
« L'empire Kin a été vaincu par la force de votre armée. Mais ce pays a su conserver une très haute culture, et vous avez encore beaucoup a apprendre de lui. C'est en gouvernant le peuple kin avec sagesse que vous ferez naître en lui le désir de vous offrir ce qu'il a de meilleur. » Ainsi parlait Ye-liu Tch'ou-ts'ai. Gengis-Khan répliquait alors : « Malgré sa haute culture, n'est-ce pas à cause de son infériorité militaire que l'empire Kin est passé sous ma domination ?
- Mais que prétendez-vous donc dominer ? Le jour où le général Muqali retirera ses troupes de l'empire Kin, que restera-t-il là-bas de votre influence ? Les armes permettent seulement de réduire l'adversaire, pas de le séduire. Tant que les Mongols n'auront pas développé leur propre culture, jamais ils n'exerceront un total ascendant sur l'empire Kin : au contraire, ils finiront par absorbés, dominés par lui.»
Commenter  J’apprécie          40
La troisième nuit, Gengis-Khan vit de vieilles femmes pauvrement vêtues, qui dansaient avec d'étranges mouvements de bras : tout en chantant un chant pastoral, elles mimaient les gestes des bergers poussant leurs troupeaux et répétèrent inlassablement cette danse. A cette vue, il sentit soudain une violente émotion l'envahir : ces femmes, avec leur pauvreté, avec leur laideur, ne ressemblaient en rien à la Biche blanche. Il fallait qu'elles puissent porter de plus beaux vêtements, apprendre d'autres chansons et d'autres danses.

Gengis-Khan, bercé par les échos bruyants du festin qui parvenaient jusqu'à sa tente, ressentit de façon aiguë le besoin de soumettre les Mongols à un entraînement plus intensif, pour leur donner la puissance des loups, et de parer les femmes d'habits splendides, afin qu'elles aient l'élégance des biches.
Commenter  J’apprécie          40
Par suite d'un ordre céleste naquit d'abord le Loup bleu. Il était accompagné d'une biche blanche, venue en traversant le vaste lac de l'Ouest. C'est autour de ce loup que les vingt et une tribus vivant sur les hauts plateaux se sont ralliées aujourd'hui, formant une seule puissance.
Commenter  J’apprécie          40
La troisième nuit, Gengis-Khan vit de vieilles femmes pauvrement vêtues, qui dansaient avec d'étranges mouvements de bras : tout en chantant un chant pastoral, elles mimaient les gestes des bergers poussant leurs troupeaux et répétèrent inlassablement cette danse. A cette vue, il sentit soudain une violente émotion l'envahir : ces femmes, avec leur pauvreté, avec leur laideur, ne ressemblaient en rien à la Biche blanche. Il fallait qu'elles puissent porter de plus beaux vêtements, apprendre d'autres chansons et d'autres danses.
Gengis-Khan, bercé par les échos bruyants du festin qui parvenaient jusqu'à sa tente, ressentit de façon aiguë le besoin de soumettre les Mongols à un entraînement plus intensif, pour leur donner la puissance des loups, et de parer les femmes d'habits splendides, afin qu'elles aient l'élégance des biches.
Commenter  J’apprécie          40
Pourquoi devrais-je m'attrister de me séparer de mes fils ? Ne t'ai-je pas épousé pour mettre au monde des loups capables de déchiqueter les Tatars et les Tayichi'ut ? Or, sans attendre que mes enfants deviennent des hommes, tu t'es chargé de massacrer Tatars et Tayichi'ut, ne laissant pas même un seul cadavre. Voilà pourquoi mes fils sont affamés. Donnons-leur la liberté de franchir la Grande Muraille pour assouvir cette faim sur les Kin !
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (585) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1725 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}