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« Gengis Khan fait partie de ces conquérants qui après avoir, par la démesure de leurs ambitions, bouleversé les frontières, malmené l'ordre du monde, perdurent dans la mémoire collective à la manière de quelque aveuglant météore : en traversant le champ de la réalité et de l'histoire, ils font jaillir en nous cette étincelle de rêve qui les transforme en légende… » (p. 5 – note du traducteur).

Temûjin naît au début de la seconde moitié du XIIe siècle, dans le clan mongol des Borjigin. Enfant taiseux, très observateur, Temüjin tombe sous le charme du conteur du clan qui n'a pas son pareil pour transmettre les légendes du peuple des steppes. L'enfant est émerveillé de savoir qu'il descend d'un loup bleu et d'une biche blanche. Sa vie durant, il n'aura de cesse de mériter la réputation de bravoure et de chef de meute incontesté.

Très tôt, il devient un cavalier émérite et un archer accompli. Vers 13 ans, Temüjin perd son père, empoisonné par le chef d'un clan voisin qui soumet les Borjigin et abandonne l'adolescent, sa mère et ses frères et soeur à un sort de misère et d'errance. Fils aîné, il prend d'autorité la famille sous sa responsabilité et réussit tant bien que mal à pourvoir aux besoins des siens pendant plusieurs années. Il n'hésite pas à tuer son demi-frère lorsqu'il lui apprend qu'il n'est pas le fils de Yerügei mais celui d'un guerrier Merkit, ennemi juré des Borjigin.

Les certitudes historiques sur Gengis Khan sont lacunaires, ce qui permet à un écrivain de faire preuve d'imagination pour combler les vides. Yasushi Inoué a longuement étudié L'Histoire secrète des Mongols, chronique de l'époque, et réussit avec talent le rendez-vous de la petite et de la grande Histoire. Il voulait retourner à la source du désir incessant de conquête de celui qui allait devenir Gengis Khan, tout-puissant seigneur mongol. Il ne donne aucune réponse formelle mais il semble que l'incertitude sur son origine (sa mère ayant été violée avant son enlèvement par son père) et sa quête continuelle d'identification au Loup bleu ont aiguillonné son besoin de vengeance et de domination.

Arrivé à l'âge d'homme, Temüjin se marie avec Börte, que son père lui destinait peu avant sa mort. C'est sa première alliance notable avant de conquérir par la force ou par la persuasion tous les peuples nomades des hauts plateaux jusqu'à leur pacification complète. Par malchance, Börte est enlevée et violée, comme la mère de Temüjin, avant d'être reprise. Leur fils aîné connaîtra les mêmes doutes que son père sur son identité. Aidé et soutenu par ses frères et ses amis d'enfance, Temüjin s'entoure de ses vassaux les plus méritants et loyaux, laissant à chaque peuple sa culture et sa liberté religieuse.

Une organisation militaire basée sur le nombre 10 et ses multiples permet l'élection de bataillons sélectifs, Gengis Khan se réservant uniquement le choix de ses généraux, rompus au métier des armes. Ainsi se retrouve-t-il à l'aube du XIIIe siècle avec des musulmans, des chrétiens et des bouddhistes. La population civile est contrainte aux travaux d'utilité publique un jour par semaine, alors qu'une loi interdisant dorénavant l'esclavage, l'enlèvement des femmes et des bêtes est imposée sur ces immenses territoires, plus vastes que l'Europe.

A la tête de deux millions d'hommes, Gengis Khan décide d'attaquer les Kin, de l'autre côté de la Grande Muraille, ennemis héréditaires des Mongols. Car le stratège avisé comprend que seul l'empire Kin est assez riche pour pouvoir nourrir autant de bouches. Pendant quatre ans de luttes incessantes, de redditions, de victoires partielles, de réorganisation de l'armée et de ses équipements, d'installation de relais pour pouvoir communiquer le plus rapidement possible sur l'ensemble de son empire, Gengis Khan finit par triompher des Kin et accumule des fortunes colossales. Les compétences sont aussi fort recherchées : il offre aux artisans, aux maçons, aux charpentiers, aux savants, aux lettrés et aux marchands d'exercer leurs talents dans des régions où les techniques sont inconnues.

Après avoir conquis tant et tant de territoires, Gengis Khan ne s'est toujours pas prouvé qu'il était le digne descendant du Loup bleu et continue ses conquêtes et ses massacres vers l'Est. En 1220, son ambassade ayant échoué à soumettre l'empire Khârezm, pays prospère, de haute culture musulmane, au bord de la mer d'Aral, il affronte et détruit la résistance de Boukhara et de Samarcande, prestigieuses cités qu'il réduit en cendres et continue sa progression vers la Bulgarie.

Passionnante histoire racontée par Yasushi Inoué de ce conquérant qui mourut en Chine en 1227 et fut rapatrié en Mongolie, à un endroit tenu secret, perdu dans les forêts épaisses du mont Burqan.

Grand merci à Majero de m'avoir recommandé Yasuchi Inoué. J'avais été déçue par le Maître de Thé, je suis entièrement comblée par le Loup bleu.
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Le loup bleu, sous-titré le roman de Gengis Khan. Il s'agit bien d'un roman car si les faits, en particulier guerriers de ce grand chef mongol sont avérés, Inoué s'attache surtout, et la quatrième de couverture nous en fait part, à comprendre quelles étaient ses motivations. Pourquoi cet homme, certes né chez un peuple pour lequel les rivalités entre clans et les guerres avec d'autres populations partageant les mêmes grandes steppes tels les Tatars, les Kirghizes étaient le quotidien, pourquoi dis-je, a-t-il voulu et réussi à créer le plus grand empire continu qui ait jamais existé ? L'explication que nous en donne l'auteur est la recherche d'identité.
La pratique du rapt et du viol des femmes des autres clans ou des autres peuples entrainait un questionnement sur la paternité des enfants nés des épouses « récupérées ». Ce fut le cas pour le futur Gengis Khan qui en grandissant s'interroge, est-il bien le fils de Yesugei ou bien le fils d'un Merkit ? C'est que la question est d'importance, les Mongols sont un peuple à part fondé par l'union d'un loup bleu et d'une biche blanche. Il lui est insupportable de penser qu'il puisse être exclu de cette filiation dont les légendes ont nourri son enfance. Ce grand chef ne cessera d'ailleurs de voir dans ces guerriers des loups.
Si le début du roman raconte l'enfance de Temujin (Gengis Khan est son titre) depuis sa naissance avec un caillot de sang dans la main, signe qu'il serait un guerrier valeureux, jusqu'à ses premiers succès comme rassembleurs des différents clans, lui qui avec sa mère et ses frères en avait été exclu, une grande partie narre toutes les expéditions entre autres dans le pays de Kin, derrière la Grande Muraille et vers l'ouest jusqu'à la mer Caspienne. Ce grand chef voulait aussi offrir une meilleure vie, moins ascétique à son peuple de pasteurs. En revanche il ne semble pas s'être soucié d'administrer les territoires soumis et les conquêtes ont été souvent à refaire. Pourtant c'est bien comme empereur de Chine, fondateur de la dynastie des Yuans, qu'est connu l'un de ses petits-fils Kubilaï Khan.
La place des femmes, emmenées comme concubines ou comme esclaves, mariées en signe d'alliance, comme les garçons d'ailleurs, dès leur plus jeune âge peut paraître peu enviable. Mais l'était-il plus à la même époque en Occident ? (L'épopée de Gengis Khan correspond peu ou prou aux règnes de Philippe Auguste et de son fils Louis VIII, père de Saint Louis.) Si Inoue dit que son héros se soucie peu des femmes qu'il n'estime pas, il nous le montre pourtant montrant un grand respect pour sa mère, la consultant ainsi que son épouse Borte ou sa concubine tant aimée Qulan.
Vous aurez compris je pense, que j'ai beaucoup aimé ce récit palpitant. Une carte succincte à la fin de l'ouvrage permet de repérer les lieux, mais s'avère insuffisante si l'on veut vraiment suivre toutes les chevauchées de ce peuple fascinant.

Lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.
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Yasushi Inoue brosse la fresque d'un homme à la poursuite de lui-même, d'un être torturé par le sentiment d'avoir usurpé le droit de naître.
Parce que sa filiation se révèle incertaine, il laboure le monde, l'imbibe de sang, massacrant plus de 40 millions de personnes, soit 10% de la population mondiale de l'époque.
A partir d'une simple yourte cerclée d'ennemis, sa quête engendrera le plus grand empire contigu de l'histoire, de la Mer Caspienne à l'actuelle Corée.

Je suis né sans jamais avoir été conçu, manufacturé sur du vide, rejeton de l'ennemi.
Pourquoi tolérerais-je vos villes arrogantes de certitudes, paradis artificiels de pantins sédentaires du réel tandis que moi, je porte aux quatre vents ma honte, me débats pour me mentir une destinée onirique aux racines célestes... L'instabilité est mon milieu naturel et je briserai votre monde pour le contraindre à la nudité. Je n'aurai de pitié ni pour mes proches, ni pour vous, étrangers, car je suis l'Etranger.
Je vous imposerai l'angoisse du poussin qui s'étouffe prisonnier de son oeuf et résoudrai l'énigme originelle en éteignant vos lignées.
Je ferai d'une contrefaçon une force se façonnant contre.

Mon père m'a t-il aimé avant sa mort ?

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Fasciné, comme beaucoup de lecteurs s'intéressant à L Histoire, par l'irrésistible ascension de ce conquérant, de son accession au khanat en 1195 jusqu'à sa mort en 1227, j'ai lu quasiment à la suite le Loup mongol, d'Homeric (1998), puis le Loup Bleu de Yasushi Inoue (1959). le roman d'Inoue est moins romancé, moins axé sur l'esprit d'aventure, mais écrit avec poésie et un certain recul, plus propice à l'observation de repères historiques bien documentés.
Derrière le mythe, Yasushi Inoue a dit vouloir élucider ce qui animait l'homme derrière le désir de conquête... il ne répond pas vraiment à cette question dans ce roman, mais, au fil des événements, met ses mots dans la bouche du grand Khan, qui prend alors corps, dans tout sa complexité d'humain.
Pour le souffle épique et faire rêver l'amateur de séries ou de films modernes, mieux vaut le roman d'Homeric ; mais le Loup Bleu me semble malgré tout rester la référence littéraire pour mieux connaître et mieux comprendre, dans un roman de facture assez classique, le mode de vie de ce peuple, son Histoire et l'empreinte de ce personnage devenu mythe.
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La vie et la mort de Gengis Khan, de sa naissance, quand il ne s'appelait encore que Temüdjin, à son règne sur l'un des plus grands empire ayant jamais existé. de son adolescence, quand il tuas son propre frère qui lui avait volé un poisson, jusqu'à la conquêt de l'Asie.

Le récit, romancé mais bien documenté, nous permet de découvrir et en quelque sorte de nous familiariser avec l'un des plus grands conquérant de tous les temps et son peuple.

Il insiste certes sur sa montée en puissance progressive et la succession des conquêtes, mais également sur son rapport à ses épouses favorites, à ses frères, à ses fidèles généraux, à ses fils.

Un livre qui nous permet de nous familiariser avec l'une des pages les plus extraordinaire de l'histoire du monde, et également l'une de ses plus meurtrière.
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Temüjin du clan des Borjigin est né en 1162, là ou le fleuve Amour se divise en 2 affluents : l'Onon et le Kerülen dans une yourte nomade des steppes mongoles.
Son père était le seigneur Yesügeï parti combattre les ennemis Tatars et sa mère : Höelün avait été enlevée et violée par un guerrier Merkit ! Ils eurent ensuite 4 enfants plus deux 1/2 frères issus d'une concubine du père, mais le jeune Temülen était obsédé par l'idée qu'il pouvait être le fils de leur ennemi et non pas un authentique mongol : c'est à dire descendant d'un Loup bleu et d'une Biche blanche ! Cette origine ambigüe lui avait été reproché par son frère Bekter qu'il tua avec l'aide de son 2 ° frère Qasar..
Quand son père mourut, empoisonné : la famille dut survivre et, Temülen commença à développer au fil des années de pauvreté des aptitudes à se battre, à survivre sans terre, sans demeure pour exister ! Grand, robuste, puissant : il s'attaqua aux Tatars, aux tribus voisines et peu à peu, il s'imposa comme un chef qu'il allait devenir. Il épousa Börte et fonda sa propre famille et, comme les méfaits se répètent dans ces vastes territoires, sa femme fut enlevée et violée par le clan Merkit : furieux, il se fit aider par ses frères, ses amis pour la récupérer et il accueillit un fils : Jöchi qui comme lui, avait une origine incertaine, mais il eut 3 autres fils et, plus tard un autre avec sa concubine favorite : Qulan..Son ambition était d'unifier sa tribu et de rassembler tous les mongols des hauts plateaux ! Bien sur, son nouveau nom : Gengis-Khan, sa qualité de chef sont associés à des carnages, des chevauchées triomphantes, à des butins fabuleux et à ses hordes sauvages qui sillonnèrent son empire de Pékin à la Volga, sa revanche sur les Kin de Chine et sur les terres d'Islam ! de batailles en batailles, de massacres en massacres, de festins en festins avec ses hommes, avec ses nouveaux vassaux : il eut à coeur de faire respecter les règles mongoles ancestrales, d'organiser ses armées, de valoriser la méritocratie avec ses frères, ses fils et ses alliés, de protéger "ces " femmes qu'il ne comprenait pas, de faire progresser à tous niveaux la vie de son peuple, de pratiquer la tolérance religieuse, ethnique ! Il avait voulu démontrer qu'il était le légendaire Loup bleu !
L.C thématique de février 2023 : un animal dans le titre.
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Ce qui m'a le plus impressionné, c'est la jeunesse de Gengis-khan qui touche le fond à 15 ans, à la mort de son père, quand le clan se tourne vers un autre chef et condamne sa famille à l'isolement dans la steppe.

Se basant sur 'L'histoire secrète des Mongols', Yasushi Inoue raconte l'époustouflant destin de celui qui unifia les Mongols puis attiré par la culture et le raffinement d'autres peuples partit à la conquête de la Chine puis à l'ouest la Perse, le nord de l'Inde, la Russie... mais il raconte aussi l'homme qui toute sa vie tentera de se convaincre qu'il est le descendant du loup bleu et de la biche blanche et pas le bâtard né du viol de sa mère capturée 9 mois avant sa naissance par les Merkits de basse origine, et l'immense tristesse qu'il ne peut montrer à la mort de son fils Jöchi, de sa concubine Qulan qui l'a accompagnée dans toutes ses campagnes, ou de ses fidèles amis.
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C'est d'abord l'histoire d'un garçon qui n'est pas sûr de son ascendance car sa mère a été violée par des assaillants. Puis celle d'un jeune qui sera marqué par les conditions de vie précaires de son clan, faites d'errances et de peur des attaques.
Ces tourments ne le quitteront pas et seront le point d'orgue d'une quête intérieure qui se confondra avec les conquêtes mongoles.
Devenu grand conquérant, Gengis-Khan n'aura eu de cesse d'agrandir son territoire à coup de batailles sanglantes pour prouver qu'il descend bien des loups, comme le deviennent les Mongols à un âge avancé.
Territoire qu'il consolidera à travers une organisation civile et militaire, une répartition du pouvoir, une adoption de nouvelles techniques artisanales…
Après sa mort, la forêt dans laquelle il fut enterré se renferma. Nul ne sait encore à ce jour, le lieu exact de sa tombe.
Un récit épique.

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Avec le Loup bleu, titre ô combien poétique, Yasushi Inoue nous entraîne dans les steppes d'Asie Centrale, à la suite du grand, du très grand Gengis-khan. C'est un nom mythique, qui évoque les espaces infinis, le goût de la conquête, et finalement une histoire que l'on connaît fort mal.

Pour sortir de l'ombre celui qui fut Temüjin avant de devenir Gengis-khan, Inoue a eu peu de sources écrites. Il s'est appuyé sur "L'Histoire secrète des Mongols", chronique qui aurait été composée en 1240, soit treize ans après la disparition de Gengis-khan, ce qui constitue un témoignage précieux. Mais pour le reste, il a imaginé ce qui était vraisemblable.

Pour ce faire, sa plume est documentaire et descriptive. S'il y a quelques passages assez agréables, l'auteur nous tient à distance de tout emportement vis-à-vis de ses personnages. Nous les voyons vivre, se battre, se déchirer, mais restons très extérieurs au récit.

Et pourtant... Cette soif de pouvoir, ce rêve de conquête, cette volonté d'asseoir la puissance des Mongols sur toutes les tribus des steppes et bien au delà, au tournant d'un XIIIe siècle asiatique qui nous est pratiquement inconnu, Gengis-khan les a bien nourris d'une blessure intime, qui revient au fil de l'ouvrage comme un ressac.

Sa filiation n'est pas sûre. Il n'est peut-être pas Mongol, nirum, enfant de la lumière. Il n'est peut-être pas le descendant des mythiques Loup bleu et Biche blanche.

Et même s'il choisit de l'être, et même s'il le devient davantage que tout autre, ce doute le taraude et le pousse à accomplir une destinée flamboyante et brutale.

Des trahisons auxquelles il a été confronté dès son plus jeune âge à la multitude de campagnes menées pour arracher puis préserver son pouvoir, nous le suivons pourtant avec cette distance maintenue par l'auteur, jusque dans les descriptions des batailles et du sort des vaincus, massacrés pour éradiquer toute vélléité de reconquête, et de leurs femmes, violées afin qu'elles donnent naissance à de "vrais petits Mongols" comme lui ( le viol comme arme de guerre n'est pas une trouvaille malfaisante du XXe siècle...).

C'est ce qui m'aura manqué, un souffle épique à la mesure du personnage... Mais peut-être Yasushi Inoue a-t-il estimé que Gengis-khan, à l'origine d'une dynastie qui va faire briller la culture mongole dans toute l'Asie, n'avait pas besoin de ça. Pourquoi nous le rendre proche, humain ? A lui seul, son nom n'évoque-t-il déjà pas des temps légendaires, nourris de récits extraordinaires ?
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Après avoir été purement et simplement bluffée par "Le Château de Yôdo", je tenais à poursuivre ma découverte des romans de Yasushi Inoue. Peu après cette lecture, j'ai découvert sur Arte le documentaire "L'Empire mongol, une autre histoire" (2022) et il ne m'en n'a pas fallu davantage pour jeter mon dévolu sur le livre "Le Loup bleu" qui relate l'incroyable destin de Gengis-khan (1167-1227). J'ai adoré avoir un récit de son enfance et son adolescence car, comme pour beaucoup de personnages historiques, on connaît les hommes qu'ils ont été mais pas les enfants à partir desquels ils ont été forgés.

Les premiers chapitres donnent donc une histoire à la légende : Temujin est un petit garçon né dans le glorieux clan de Borjigin alors que la guerre fait rage entre les Tatars et les Mongols pour contrôler la zone au Nord de la grande muraille de Chine. Bercé par les récits mythologiques de sa famille et endurcis par les expéditions militaires de son père, il se fraie rapidement un chemin à la tête de son clan et s'attèle à en faire une force majeure de la région. A tout juste vingt-sept ans, il défait le peuple Merkit et est nommé Khan.

J'ai été marquée par la rigueur dont Gengis-khan fait preuve dans la consolidation de sa position et par sa soif d'apprendre qui le pousse à acquérir le matériel militaire de ses adversaires et à préserver la vie des savants et artistes lorsqu'il écrase les villes de ses ennemis. le talent de l'auteur s'exprime aussi bien dans la description cinématographiques des batailles que dans la richesse de l'intériorité des personnages. Gengis-khan a entièrement organisé la vie d'un peuple de deux millions d'individus répartis sur un territoire immense : il fait construire des routes, met en place un nouveau code pénal, proclame la liberté de culte, développe la mobilité de son armée grâce au cheval mongol et sa puissance grâce à ses bataillons d'archers… Quel bonheur de découvrir ses réalisations au-delà de l'image sanguinaire qui a été popularisée !
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