Le Sabre des Takeda

Beau roman , plus facile à lire que ce que j'appréhendais.
Biensur il est question de batailles, mais bien plus que cela, on accompagne le héros , malin diplomate, ambitieux mais dévoué , au physique peu aventageux , dans sa carrière au coté de princes japonais.
L'occasion (pour moi) de découvrir cette période riche en conflits de l'histoire japonaise.

Une plongée au coeur du Japon médiéval, captivant dès les premières lignes. J'ai retrouvé des impressions très proches que celle ressentit à ma précédente lecture : le loup Bleu, le Roman de Gengis-Kan. Ce récit est lui aussi mené tambour battant, là encore, Yasushi Inoue notre lecture avide, et là encore il nous place au côté de son héros Yamamoto Kensuke si humain dans ses défauts et sa volonté de grandeur.
Je ne regrette qu' une chose l' impression que l'auteur brusque parfois son récit, la fin était trop précipité du moins pour moi et m' a laissé un peu de côté.
C'est assurément un auteur et un livre à découvrir.

XVIème siècle .Le Japon est un panier de crabes grouillant de seigneurs de guerre s'affrontant ,s'alliant , s'affrontant de nouveau pour l'accroissement de leur territoire et de leur pouvoir.Harunobu chef du clan Takeda est l'un de ceux-ci. Et il a une arme secrète ,"le sabre des Takeda" ,qui est ...un homme ! Yamamoto Kansuke ,un gnome hideux , balafré ( personnage si courant dans les mangas) mais tacticien génial ,un Machiavel japonais .Issu de nulle part il voue une dévotion de chien fidèle à son maître et à sa concubine la belle Yubu.Il sera l'artisan de l'ascension du clan entre intrigues de cour, alliances matrimoniales ,trahisons et batailles rangées ( la dernière me faisait revenir en mémoire les batailles de "Kagemusha" ) . Une fois surmontée les difficultés de l'onomastique japonaise et de la syntaxe de la traduction c'est assez passionnant.

En 1543, pendant l'époque Sengoku, les grands seigneurs féodaux étaient constamment en guerre, divisant le pays en d'incessantes batailles.

Le daimyo (seigneur féodal) Takeda Shingen combattait les clans Suwa et Nagao.

Il engagea, à la suite d'une agression, le bushi (guerrier) Yamamoto Kansuke, qui malgré son âge très avancé, brillait par sa volonté et son intelligence hors du commun.

Yamamoto Kansuke, un personnage beaucoup moins connu et moins emblématique que le célèbre Miyamoto Mushashi, était petit, presque un nain (dans le sens tolkienien du terme), boiteux, ne voyant presque plus d'un oeil et affreusement laid, mais c'était surtout un génie de l'art de la guerre.

Génial stratège, il était sans pitié envers tout ce qui pouvait se dresser entre lui et ce rêve et il tirait les ficelles dans l'ombre, sans retirer aucune gloire, la rejetant sur son seigneur.

Maniant avec autant d'adresse la plume que l'épée, il se vit confier par son seigneur la charge de stratège dans sa guerre d'expansion territoriale et, de victoire en victoire, se retrouva face au puissant Kenshin, du clan Tagao.


Mais, en plus de ses adversaires des autres clans, Kasuke eut aussi fort à faire pour gérer les nombreuses conquêtes féminines de son maitre, lui dont le physique repoussant le condamne au célibat.


Malgré cela, ou même peut être justement grâce à cela, Kansuke ne vécu que pour son rêve : réunir le japon sous la bannière des Takeda dont la devise est «fûrinkazan» :
- Fu, rapide comme le vent,
- Rin, silencieux comme la forêt,
- Ka, dévorant comme le feu,
- Zan, impassible comme la montagne.

Malheureusement, il mourut sur le champ de bataille sans avoir vu son rêve se concrétiser.



Ce livre nous relate un passage célèbre de l'histoire japonaise, celui de l'affrontement entre Shingen Takeda et Kenshin Uesugi, qui se sont rencontrés cinq fois sur le champ de bataille de Kawanakajima sans que ni l'un ni l'autre n'obtienne de victoire complète.


L'auteur ne nous dévoile que des passages clés, mettant en valeur la progression de Kansuke et l'expansion territoriale des Takeda, et sautant souvent de grandes périodes pour nous livrer un récit couvrant une dizaine d'années.

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Ce livre est captivant car on suit avec intérêt le personnage historique de Kansuke, qui pour satisfaire son désir de reconnaissance (au lieu d'intenter un procès envers Dame Nature pour préjudice moral), se dévouera corps et âme à l'accomplissement de ce qu'il croit être juste.

Ce dévouement est certes louable et majestueux, mais, personnellement, je trouve qu'il est un peu agaçant à la longue.

Kansuke, ne vie véritablement sa vie que par procuration à travers son seigneur, tant pour l'élévation et le pouvoir, à travers l'unification du Japon, que pour la vie affective (il voue en effet un amour chaste et pur envers Dame Yubu).

Le style, simple et efficace, fait un peu penser aux Ukiyo-e (exemple d'ukiyo-e ci contre représentant Kansuke), tant il va directement à l'essentiel sans superflu, et nous peint trait par trait un Kansuke profondément humain, qui grâce à sa seule volonté, va entrer dans la légende.


Lien : http://lombredeskarnsha.blog..

On va suivre dans ce récit la biographie romancée (ou du moins les vingt dernières années) de Yamamoto Kansuke, chef stratège de grand talent en contraste avec son physique de presque nain, laid, boiteux et borgne. Ce stratège de génie se fera remarquer en servant le puissant Daimyo Takeda Shingen en pleine période des guerres civiles qui ont touché le Japon au 16e siècle, époque nommée ''Sengoku''. A noter pour les amateurs de l'histoire du Japon que les guerres civiles ne prendront fin qu'à la fin de l'époque suivante dite ''Azuchi Momoyama'', époque qui sera dominée par trois grand noms : Oda Nobunaga, Toyotomi Hideyoshi et Tokugawa Ieyasu. Pour ma part c'est surtout cette dernière période que je connais le mieux, ayant lu plusieurs livres d'histoire et romans se déroulant à cette époque (fin du XVIe siècle). J'ai d'ailleurs trouvé une grande similitude entre cette biographie romancée de Kansuke et la biographie romancée de Hideyoshi écrite par Ryōtarō Shiba : ''Hideyoshi, Seigneur Singe''. Similitudes dans la façon de raconter ces deux vies, mais similitude également entre ces deux personnages partant de rien, au physique ingrat mais à l'art militaire absolument remarquable, ce qui les mènera jusqu'au sommet (Hideyoshi en particulier).

Ce roman biographique était donc très intéressant et m'a fait découvrir une période et des personnages que je connaissais peu voir pas du tout. Ces vingt années narrées sur moins de 400 pages sont donc assez rythmées et s'enchaînent et se lisent rapidement, mais j'avoue avoir régulièrement été un peu perdu avec la géographie (et ce malgré une carte détaillée en début de livre) et les multiples noms de personnages. C'est donc dans l'ensemble une bonne lecture, extrêmement bien documentée, mais ce n'est pas mon livre préféré de cet auteur. ''La geste des Sanada'', plus ou moins dans la même veine, m'avait plus plu, avait eu plus de souffle il me semble. Je possède ''Le château de Yodo'', du même auteur et lui aussi dans la même veine, que j'espère pouvoir lire d'ici la fin de l'année.

Comme pour chaque livre, la seule question qui subsite une fois la lecture achevée est de savoir s'il m'a suffisamment plu, interpellé, questionné ou émerveillé pour que je souhaite me replonger un jour dedans et parcourir une nouvelle fois ses pages. La réponse est oui, ce roman sur un personnage historique a été une vraie bonne surprise, à relire avec plaisir et à croiser avec d'autres romans qui relatent la vie de contemporains comme Hideyoshi ou Tokugawa.

Un livre fantastique. Un rônin bossu et difforme qui sert d'entremetteur entre un seigneur et une princesse capricieuse, la fille du valeureux rival qu'il a tué en combat loyal. "Gagner un château..." : avec ce seul objectif, véritable fil rouge et cri de guerre intérieur, l'on oublie la laideur du personnage central et ce dernier gagne peu à peu en respect et son ambition est récompensée. J'ai malheureusement trouvé des lenteurs interminables dans la lecture de ce roman pourtant passionnant au premier regard. Avec le recul d'un an, je trouve que les lenteurs s'oublient mais que l'histoire reste.

Que signifie l'expression « ce que nous sommes » ? Mis à part un jeu de mot qui consisterait à figer l'être dans une formule symbolique, cette expression évoque le regard que l'on réserve aux statues. le discours des autres nous pétrifie, comme le nôtre les fige. Alors, silence, patience, agir avec sagacité. L'expérience de la vie, c'est l'expérience de ce corps, quel qu'il soit, des émotions, des contradictions, des sentiments et des décisions que nous prenons, tous les jours, pour persévérer dans l'acte de vivre. Inoue Yasushi, dans ce roman historique, personnifie un guerrier singulier, Yamomoto Kansuke, qui explore la voie de la tactique. Pourquoi le bushi doit-il se penser comme mort pour découvrir le monde qui l'entoure et développer son intuition de la vie ? Simplicité, recherche de l'évidence, intuition du réel, Yamamoto Kansuke est en quête… Il espère, il rêve, mais Surtout, il aime. « le sabre des Takeda » nous plonge dans l'intimité de notre corps et de nos émotions. Quelle fut cette forme d'être au monde où la violence était permanente ?, Et comment se construire avec la menace d'une mort imminente ? La fidélité, les alliances, le respect d'un code moral rigoureux étaient ils plus avantageux pour survivre ? Lorsque Kansuke perçoit enfin l'acuité de Kôsaka Masanobu, il est comme une feuille sur la branche d'un cerisier à la fin de l'automne et les tourbillons neigeux des vents froids de l'hiver recouvriront bientôt le paysage d'une étrange confusion blanche. (Pierre)
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