AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Sirène du Mississipi (12)

"Je viens à l'amour, Louis. Cela ne fait qu'une demi-journée. Une demi-journée sur vingt-trois années... Louis, demanda-t-elle, du ton de l'enfant qui s'émerveille, Louis... c'est bien cela, dis ?... cela fait toujours aussi mal ?"
Il fouilla dans sa mémoire pour retrouver le début de leur histoire.
- Cela fait mal, oui. Mais cela en vaut la peine.
Commenter  J’apprécie          121
Il était planté là, tête basse, un peu comme à un enterrement, devant un cercueil.
Et puis, sans qu'un son eût signalé son approche, sur le sol nu l'ombre ronde d'une petite tête se projeta, de quelque part derrière lui. Puis, le cou apparut, deux épaules. Puis le gracieux délié d'une taille. Après quoi, l'ombre chinoise s'immobilisa.
Une main effleura son épaule. Une caresse qui n'avait rien d'impérieux. Sur le sol, l'ombre avait tendu un bras d'ombre vers l'ombre de Durand, liant un instant les deux silhouettes, pour retomber aussitôt.
Il leva lentement la tête. Lentement aussi, il se tourna du côté d'où était venue cette légère pression...
C'était une créature minuscule ; mais il y avait tant d'harmonie et de perfection dans les proportions de cette miniature !
Durand regarda la main de la jeune fille, puis sa propre épaule, car il ne pouvait croire encore que cette main l'eût frôlé, ni, surtout entrevoir la raison d'un tel geste. Lentement, il ôta son chapeau, le maintint levé, en signe d'interrogation.
- Vous ne me reconnaissez pas, monsieur Durand, n'est-il pas vrai ?
Je suis Julia, Louis... Je puis bien vous appeler Louis ? Julia Russel, insista-t-elle sans départir de son sourire.
- Non, voyons... Comment pouvez-vous ?...
Il ne trouvait de que des mots sans suite.
- Ce n'est pas gentil à moi d'avoir fait cela, n'est-ce pas ?
- Mais le portait... les cheveux noirs ?...
- C'est celui de ma tante que je vous ai envoyé, au lieu du mien.
Oh ! je n'aurais pas dû ! Je le vois bien à présent. Mais sur le moment cela n'avait pas l'air si important : il n'y avait encore rien de sérieux entre nous. Il ne s'agissait alors que de simples rapports épistolaires. Ensuite, à plusieurs reprises, j'ai eu envie de vous envoyer le vrai portrait, à la place de l'autre. Un joli visage, cela suffit souvent pour faire perdre la tête à un homme! Je voulais faire naître entre nous un sentiment plus profond, plus durable, plus spontané. Je voulais, si vous deviez tenir à moi, que ce fût à cause de.. mon Dieu ! de ce que je vous écrirais, de ma forme d'esprit, de ma personnalité réelle et non à cause du portrait d'une jolie écervelée.
Vous êtes déçu ? demanda-t-elle timidement.
- Quelle question ! s'exclama-t-il.
- Vous me pardonnez ? Les mots tremblaient sur ses lèvres.
- C'était un mensonge adorable ! dit-il avec chaleur.
Je ne crois pas qu'on en ait jamais fait de plus adorable, à ma connaissance !
Commenter  J’apprécie          112
Les premières lignes, tracées d'une belle écriture masculine, disaient : "Cher Monsieur, - En réponse à votre demande, nous avons le plaisir de vous communiquer le nom et l'adresse d'un de nos membres. Si vous avez l'amabilité de lui écrire personnellement, nous avons la certitude qu'il s'ensuivra un échange de correspondance satisfaisant pour les deux partis..."
L'écriture de la suivante était encore plus raffinée. Cette fois, c'était celle d'une femme : "Mon cher monsieur Durand..." Et c'était signé : "Très sincèrement vôtre, Miss J. Russel."
La troisième : "Cher monsieur Durand... Sincèrement, Miss Julia Russel."
La quatrième : "Cher Louis Durand... Sincèrement, votre amie Julia Russel."
Puis : "Cher Louis... Sincèrement, votre amie Julia."
Ensuite : "Cher Louis... Sincèrement vôtre, Julia."
Et encore : "Louis cher... Votre Julia."
Finalement : "Louis bien-aimé... Impatiemment, votre Julia."
Commenter  J’apprécie          70
La naïveté de la femme, cela fond comme neige au soleil, au contact de la réalité.Mais l'homme naïf, même s'il a été marié dix fois, se retrouvera au terme de sa vie aussi naïf qu'au début. Il n'apprendra jamais rien.
Commenter  J’apprécie          50
La naïveté de la femme, cela fond comme neige au soleil, au contact de la réalité. Mais l'homme naïf, même s'il a été marié dix fois, se retrouvera au terme de sa vie aussi naïf qu'au début. Il n'apprendra jamais rien.
Commenter  J’apprécie          40
- Tu feras bien de vivre de tes souvenirs le plus longtemps possible, je t'avertis ! Tu peux toujours courir, avant...
- Tu as une bouche sale dans un beau visage, dit-il durement. Langue de garce et regard d'ange !
Commenter  J’apprécie          40
Mais ce n'était pas l'infidélité charnelle de cette femme qui le faisait le plus souffrir. C'était la trahison de l'esprit et du cœur... cent fois plus grave que celle du corps. Car il avait toujours su qu'il n'était pas le premier homme qu'elle avait connu, mais ce qu'il avait toujours désiré, espéré, imploré, c'était d'être le dernier.
Commenter  J’apprécie          30
La chance n'est qu'une catin.
Commenter  J’apprécie          20
Elle s'inclina plus encore, lentement, d'un mouvement incertain; comme quelqu'un qui se penche sur quelque chose d'inconnu et qui hésite. Son visage avait changé : jamais Durand ne lui avait connu tant de douceur. Il avait l'impression étrange d'avoir devant lui un visage nouveau. C'était, perçant timidement le masque auquel il était habitué, le visage qu'elle aurait dû, qu'elle aurait pu avoir, mais qu'elle n'avait jamais eu. Un visage derrière lequel on sentait une âme, et que le monde n'avait pas encore défiguré au point de le rendre méconnaissable.
Commenter  J’apprécie          10
Ce fut comme un arc-en-ciel resplendissant dans toute sa gloire multicolore, sur le gris lugubre du ciel.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (199) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Dead or Alive ?

    Harlan Coben

    Alive (vivant)
    Dead (mort)

    20 questions
    1822 lecteurs ont répondu
    Thèmes : auteur américain , littérature américaine , états-unisCréer un quiz sur ce livre

    {* *}