Quinn, un jeune homme instable et désoeuvré, découvre par hasard un coffre-fort à l'intérieur d'un appartement privé. Il se retrouve alors sans savoir pourquoi – et le lecteur non plus – en possession de la clé de l'appartement. Il décide d'y retourner histoire de faire un sort au contenu du coffre.
Chose faite, et maintenant doté d'un copieux pactole qu'il trimballe dans ses poches, le remord le ronge insidieusement. Il décide de retourner une nouvelle fois sur les lieux du cambriolage, cette fois-ci pour remettre le butin à sa place. Là, un cadavre l'attend et il s'enfuit, effrayé. Puis il y retourne, pour mener sa propre enquête de peur de se voir accuser à tort de ce crime…
Bon, soyons clair, il faut être vraiment bon public pour suivre Quinn dans cette errance un peu ridicule.
Aidé de Bricky, une jeune femme rencontrée dans un dancing au début de la nuit et dont le but dans la vie est de quitter New-York impérativement par le prochain bus de 6h du matin, ils vont se lancer sur la piste du ou de la criminelle. Une enquête à boucler avant le lever du jour, donc, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes, New-York ne comptant que quelques millions d'habitants. Ce n'est pas comme si c'était une grande ville !
- Essayons d'y voir clair. Quinn, tu es un homme. J'imagine que tous les hommes doivent agir à peu près de la même façon dans une circonstance donnée.
Le ton est donné. C'est à partir de ce postulat fumeux que Bricky et Quinn comptent s'y prendre pour, à partir de la scène de crime, suivre la piste (quelle piste ?) et confondre le coupable. On n'est pas rendu !
On le voit, ce n'est pas vraiment le souci de vraisemblance qui anime
William Irish, dans cette cavalcade nocturne rythmée, de chapitre en chapitre, par le défilement de l'horloge (puisque, ne l'oublions pas, tout doit être bouclé avant 6h du matin !).
Reste un style fluide et agréable, assurance de passer un bon moment sans prise de tête superflue. Pour amateurs d'invraisemblances, de déductions hasardeuses, de coïncidences fortuites et de grosses ficelles.