Les Sentinelles, tome 1 : Forgé dans le sang

Il s'agit là d'un premier tome qui installe tranquillement le contexte et des personnages qui donneront lieu à de nouvelles aventures dans les prochains volet de la série.

Ici, nous débutons avec le couple Callie et Duncan. Lui est un humain, un bon flic, elle est une nécro, douée pour lire les dernières étincelles de vie d'un mort. Ils se retrouvent souvent sur les lieux d'un crime, et fantasment l'un sur l'autre en silence. Un monde les sépare. Les humains détestent les "Bizarroïdes", les craignent et sont particulièrement hostiles envers eux. Ces derniers préfèrent s'appeler "évolués" ne supportent pas non plus les humains. Ainsi, tous ceux doués de pouvoir paranormaux, sorcières, devins, nécromanciens et autres vivent dans un endroit fermé à Vallalah à l'écart des hommes. Ils doivent même se protéger grâce à des Sentinelles prêtent à tout. Deux mondes bien distincts et pourtant Duncan et Callie vont se retrouver. Se retrouver pour travailler communément sur un meurtre très étrange, mais surtout se retrouver car une impressionnante attirance les pousse l'un vers l'autre.

Une romance s'installe assez vite, de ces romances bit-lit passionnelles et fusionnelles, où l'homme est possessif et attentionné à souhait. Une histoire d'amour pimentée de certaines scènes de sexe. Mais des scènes assez soft et peu nombreuses. On ne tombe pas dans les répétitions à outrance de scènes explicites comme dans certains titres. de plus la romance alterne avec l'enquête policière. Nos deux héros tentent de pister un machiavélique nécro qui tue des personnes pour les transformer en mort vivant et pouvoir les contrôler.
Dans ce récit quelques personnages secondaires assez charismatiques font de brèves apparitions et nous donnent une certaine curiosité. J'ai réellement envie de connaître la future histoire de Fane la sentinelle et Serra la médium, de la Mave et de Wolfe. L'auteur ne fait que les présenter brièvement, mais juste assez pour nous donner l'eau à la bouche.

En bref, un roman bit-lit agréable, pas réellement de mes préférés, car les passages sur le méchant nécro m'ont un peu lassé. de plus la fin m'a semblé rapide, j'aurai aimé voir évoluer encore un peu nos héros. Enfin, l'histoire d'amour est extrêmement rapide et très mielleuse... ils s'aiment à la folie dés le début, sont attirés comme des fous, cela sonne un peu "too-mutch" à mon goût...

Cela étant, cela reste un premier tome, et finalement beaucoup de premiers tomes de séries à succès ont souvent les mêmes attraits. Effectivement ce premier roman m'a fait pensé au premier volet de "La confrérie de la dague noire" qui est loin d'être le meilleur de la série, mais nous donne suffisamment envie de connaître l'histoire des autres personnages.

Alexandra Ivy est l'auteur de la série Les Gardiens de l'Eternité (également en français chez Milady). Cette série gagnant en qualité au fil des tomes, j'étais curieuse de découvrir l'auteur dans une nouvelle série.
Question genre, pas de gros changement, sauf du côté mythologique : exit les vampires, places aux évolués, des êtres aux pouvoirs variés (devins, liseurs d'âmes, sorciers, guérisseurs, etc.).

Le monde humain est au courant de l'existence de ceux qu'ils surnomment les bizarroïdes, mais la discrimination fait rage. Pour se protéger, les évolués se regroupent. A Kansas City, ce lieu s'appelle Valhalla (mais rien avoir avec la série de Kresley Cole).
Callie y vit, c'est une nécro, c'est à dire qu'elle peut se glisser dans l'esprit des morts récents pour découvrir des indices sur leur meurtre. Elle bosse avec Duncan O'Conner, un flic extrêmement séduisant, et qui cache plus qu'une ex-femme infidèle.

L'enquête sur la femme sans coeur est surtout un prétexte pour nous introduire dans ce monde des évolués mais je reconnais que j'aurai aimé avoir plus d'information sur ce détail : comment ?
Le bad guy de ce roman était bien travaillé, on sent que l'auteur l'a particulièrement soigné de part sa préparation et ses réactions (ne serait-ce que des détails comme "malgré leur faiblesse, il ne les sous-estimait pas" ou encore le fait qu'il ne s'étende pas pendant des pages sur sa victoire et son plan, donnant le temps voulu aux gentils).
Toutefois, je trouve que l'auteur s'en débarrasse bien trop vite et trop facilement. J'aurai préféré un méchant qui s'étale sur plusieurs tomes, quitte à avoir une ambiance plus apocalyptique.

Enfin dernier point : la romance. Prévisible, téléphonée, elle est surtout pleine de clichés et de lieux communs. Certaines répliques entre Callie et Duncan sont d'un niais ! On lève les yeux au ciel et c'est dommage.

Au final je dirai que j'aime beaucoup le monde décrit par l'auteur, et j'ai vraiment envie d'en avoir plus, en revanche question fin et romance, je suis plus réservée.
Attendons de voir ce que nous proposera l'auteur dans le tome 2 (sortie VO : janvier 2015).
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