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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Famille Winter chevauche à travers le temps de l'Ouest telle une horde sauvage, semant mort et la désolation sur son passage, rejetant toute conception du Bien ou du Mal, s'affranchissant de toute morale, et par là, se retranchant du monde des hommes.

Ce feu dévastateur semble ne jamais devoir s'éteindre, les membres de cette famille, s'ils sont unis, c'est uniquement par les liens du sang, mais par le sang versé, celui des autres. Il n'y a pas d'échappatoire possible, chacun sème la mort et le chaos tout au long d'une existence grise, et ceux qui par malheur partent à la recherche de la conscience qu'ils ont abandonné depuis si longtemps, souffrent bien davantage que les membres les plus sauvages et les plus fous de cette famille maudite.

Celui qui mène ce troupeau sanglant est-il le pire? C'est en tout cas celui qui a enfoui au plus profond toute notion de pardon, tout sentiment, toute émotion, celui qui fait de ce chemin de haine une forme de quête, qui n'a d'autre but que d'aller toujours plus loin sur les sentiers de la mort.

Winter est la froideur absolue, dont l'évocation fige de stupeur et glace le sang.

Fuyez bonnes gens, priez, et fuyez...Winter is comming !
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En 1889, dans l'Oklahoma, une bande de criminels s'apprête à déferler sur la communauté qui les a payés pour la débarrasser d'indiens encombrants. Ce groupe éclectique de desperados, se fait appeler la Famille Winter, du nom de son meneur, l'inquiétant Augustus Winter. Pourtant, ce jour de 1889, l'un d'entre eux trahi le groupe.
Depuis les dernières années de la guerre civile, cette bande composée à l'origine de soldats de l'Union et de quelques mercenaires pour semer la terreur derrière les lignes confédérées, s'est étoffée pour devenir un attelage regroupant les pires crapules et psychopathes et c'est l'histoire de cette trajectoire sanglante, de 1864 aux dernières années du XIXème siècle qu'entreprend de conter ici Clifford Jackman.
Pour ce faire, l'auteur canadien plonge ses personnages au coeur des bouillonnements de l'Histoire, de la Géorgie tombant sous la coupe des forces de l'Union dans la violence à la colonisation des territoires indiens de l'Oklahoma en passant par les conflits électoraux de l'abattoir géant qu'est Chicago, disputée par Républicains et Démocrates. Bref, il entraîne le lecteur derrière le rideau d'une démocratie en train de se forger sur le sang et les ruines et dont la Famille Winter, après avoir eu son utilité, n'est devenu qu'un parasite gênant et d'un type particulièrement agressif.
Cette façon d'aborder l'histoire du côté des salauds fait tout l'intérêt de ce roman épique qui ne manque pas de sel et ponctué de quelques scènes proprement hallucinantes. Intéressants aussi, quelques-uns de ces personnages, tiraillés entre leur idée du bien et la conscience qu'ils ont de se trouver embringués dans une folie qui les dépasse. Ainsi en va-t-il de Fred l'ancien esclave, de Jan le soldat enrôlé de force dès sa descente de bateau en arrivant d'Europe, de Bill Bread l'indien poursuivi par ses démons ou de Matt Shakespeare. Étonnamment, ce sont en fin de compte les deux meneurs, Augustus Winter et Quentin Ross qui apparaissent comme les plus monolithiques là où l'on sent que l'auteur voudrait en faire – en particulier pour Winter – des êtres énigmatiques. Ross est un cliché de psychopathe esclave de ses bas instincts, Winter un de ces anti-héros fantomatiques au passé douloureux que l'on a maintenant l'habitude de croiser.
Tout cela fait de la Famille Winter un western d'une rare violence, très prenant, certes, parfois très fin sous l'apparent déchaînement, mais aussi parfois écrasé sous le poids des clichés à la fois du western et du thriller. le plaisir de lecture est indéniable, tout comme le fait que Jackman sait mener un récit, mais on est tout de même loin de la complexité et de la force de l'écriture d'un Méridien de sang de Cormac McCarthy ou d'un Crépuscule sanglant de James Carlos Blake, pour ne citer qu'eux.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Que ceux qui s'attendent à une saga familiale dans la tradition del'american way of life s'abstiennent, nous avons entre les mains un vrai western digne d'une adaptation hollywoodienne …
Famille… non, gang de malfrats … oui
Pendant la guerre de sécession il y avait les nordistes, les sudistes et les opportunistes … notre famille Winter, constituée de jeunots, délinquants ou déserteurs, sans compassion et même pour certains prêts à endosser la cagoule du Klan. Ils se retrouvent quelques années après pour « faciliter » l'expression de la démocratie à Chicago en aidant les Républicains.
Des aventures sanglantes, parfois loufoques, souvent racistes et toujours financièrement alléchantes qui se terminent en une apothéose que ne devrait pas renier Quentin Tarantino avec une galerie de personnages atypiques, très hauts en couleurs (toutes couleurs d'ailleurs).
Un troisième roman, le premier traduit en Français, foudroyant pour ce juriste Canadien qui a cependant choisi de situer son action dans les tous nouveaux Etats (presque) Unis. Très bon moment de lecture, dépaysant tant par l'époque que par les décors !
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Dans le cadre du mois "western" de mon club de lecture spécialisé en littérature nord-américaine (Picabo River Book Club), je suis heureuse de mettre en avant La Famille Winter : un excellent roman qui plaira à tous les amoureux du genre !

La Famille Winter est un roman sanglant, violent, percutant et fascinant. Je ne risque pas d'oublier cette lecture, elle imprègne le quotidien du lecteur, elle marque notre esprit, elle nous frappe en plein coeur. Clifford Jackman reprend tous les codes du genre, rend hommage au western de la grande époque et nous livre une épopée formidable.

Ici vous retrouverez tout ce qui a fait le succès du western : les personnages emblématiques, les décors majestueux, les rebondissements, les moments d'action emplis de fureur et de tragédie, les dialogues vifs et acérés. Tout y est et tout est extrêmement bon. Sans tomber dans le cliché, le romancier sait faire de cette "famille" des antihéros qui possèdent un vrai charisme ! Chacun de ces soldats possède une personnalité terrifiante et fascinante à la fois.

Avec ce roman le lecteur va traverser des grandes périodes de l'Histoire nord-américaine, j'ai trouvé ce western très réussi car il permet d'appréhender une période sombre et dangereuse faite de poussière et de sang. C'est une lecture brutale qui vous attend, un livre d'une grande puissance narrative.

En définitive, un pur régal : tout simplement inoubliable.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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La Famille Winter, premier western "romanesque" que j'ai eu le plaisir de lire.
Une lecture plutôt enchantée pour une fiction totalement désenchantée, voire nihiliste. Nous sommes plongés dans une sanglante fresque historique qui émerge des cendres de la Guerre de Sécession dans les années 1860 jusqu'à l'émergence de la civilisation en 1900.
Par ce tableau historique qui dépeint la transition d'une Amérique sauvage et meurtrière vers une Amérique industrialisée et corrompue , ce roman me faisait penser au fameux western Il était une fois dans l'Ouest où l'image du chemin de fer évoquait aussi celui d'un basculement , de l'émergence de cette grosse machine qu'est la civilisation.
La Famille Winter est sur tout les fronts : Guerre de Sécession, élection politique à Chicago, attaque contre les derniers résistants apaches... Ce groupe de mercenaires psychopathes est sur tous les fronts et leur macabre odyssée résonne à coups de fusillades sur les chemins d'une Amérique en plein changement.
Concernant La Famille Winter, nous avons droit à une sévère bande d'allumés, de hors-la-loi dénués de tout romantisme, qui pillent, violent et massacrent. Ce sont des personnes qui ont fait de l'absence de règles leurs mode de vie. Ce roman est donc riche en personnages maudits, en antihéros que les amateurs de bad guys pourront apprécier. Les personnages sont charismatiques et attachants dans leur cruauté sauvage aux relents pourris de liberté.

J'ai beaucoup ce roman par son rythme, par cette narration nihiliste, par cette fusion entre une peinture désabusée de l'Amérique et cette odyssée meurtrière qui peut, en effet, rappeler le western de Peckinpah. Beaucoup d'action, un certain sens de la dramaturgie et un bon background historique bien exploité donnent toute son efficacité à La Famille Winter.
Le seul bémol est que La Famille Winter a du mal à se débarrasser de certaines références. Ainsi, j'y vois du Clint Eastwood à travers l'opacité de son personnage principal, il y a du Tarantino, du Peckinpah, du Leone pour la thématique.

La Famille Winter a du mal à sortir des sentiers battues et la lecture, pour celles et ceux qui aiment les westerns, sera peut-être un peu trop familière mais peu importe car si vous cherchez un excellent divertissement épique sur lequel souffle un jubilatoire désespoir alors n'hésitez pas à vous plonger dans cette funeste odyssée.
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Je ne vous résumerai pas cette histoire enlevant, je trouve que la quatrième de couverture le fait mieux que je ne pourrais le faire. D'ailleurs c'est presque toujours vrai. Je vous dirai cependant que J'ai pris grand plaisir à lire ce western qui est un genre que je lis rarement. Il y a beaucoup d'action dans ce livre et les rebondissements sont nombreux. Les personnages sont très bien typés et la relation entre eux est très bien expliquer. La violence est très présente dans ce roman et peut rebuter les âmes sensibles, ça ne m'a pas empêché de prendre un réel plaisir à lire ce western que je vous recommande si vous aimez le genre.
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