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La Famille Winter chevauche à travers le temps de l'Ouest telle une horde sauvage, semant mort et la désolation sur son passage, rejetant toute conception du Bien ou du Mal, s'affranchissant de toute morale, et par là, se retranchant du monde des hommes.

Ce feu dévastateur semble ne jamais devoir s'éteindre, les membres de cette famille, s'ils sont unis, c'est uniquement par les liens du sang, mais par le sang versé, celui des autres. Il n'y a pas d'échappatoire possible, chacun sème la mort et le chaos tout au long d'une existence grise, et ceux qui par malheur partent à la recherche de la conscience qu'ils ont abandonné depuis si longtemps, souffrent bien davantage que les membres les plus sauvages et les plus fous de cette famille maudite.

Celui qui mène ce troupeau sanglant est-il le pire? C'est en tout cas celui qui a enfoui au plus profond toute notion de pardon, tout sentiment, toute émotion, celui qui fait de ce chemin de haine une forme de quête, qui n'a d'autre but que d'aller toujours plus loin sur les sentiers de la mort.

Winter est la froideur absolue, dont l'évocation fige de stupeur et glace le sang.

Fuyez bonnes gens, priez, et fuyez...Winter is comming !
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Des morts, du sang, de l'action et un soupçon de morale, telle pourrait être la synthèse de ce roman assez déjanté de Clifford Jackman.
Un vrai western comme on n'en fait plus. Héros criblés de balles qui se relèvent. Indiens déchaînés qui ne veulent pas ses laisser déposséder de leurs terres. Marshals fédéraux et détectives de l'agence Pinkerton à la poursuite des justiciers auto-proclamés. Neige d'un hiver omniprésent. Saloons emplis de femmes accortes. Pianos bastringues.

Les personnages se sentent, s'affrontent, se cherchent, se trouvent. La famille Winter omniprésente impose sa Loi, celle des plus forts.

Et à la fin l'agent Pinkerton interroge le lecteur :
«— Croyez-vous vraiment que l'homme brûlé qui a braqué cette banque avec Randolph et Collins était Augustus Winter ?»

«Ils sortirent de cet abattoir obscur pour émerger à la lumière du jour, fumants, empestant le sang des cochons et celui des hommes. le pays tout entier était en proie à la furie, comme les abeilles d'une ruche écrabouillée.»

«Le Nebraska, (...) n'était un État que depuis cinq ans (...)largement dominé par les Sioux, les Pawnees (...) Indiens belliqueux qui refusaient de se soumettre aux hordes venues de l'est.»

«IDeux femmes, une vieille et une entre deux âges, et deux jeunes enfants. Ils avaient tous été ficelés et dépecés de manière assez similaire au poulet sur la table du rez-de-chaussée.»

«Au cours de sa vie, il avait assisté à des centaines de funérailles. À sa mort, des milliers de personnes assistèrent aux siennes.»

«Tom leva la tête et les regarda s'éloigner, enjambant les cadavres qu'ils avaient laissés derrière eux, et un sentiment se leva en lui, un sentiment puissant qui ne pouvait être ignoré.

«Dusty grogna. Matt finit par comprendre.
— Oh, salopard, dit Matt, dégoûté, et il lui tira une balle dans la cervelle.»

«Quand les marshals fédéraux et les agents de la Pinkerton aux trousses de la Famille Winter arriveraient (...) Matt Shakespeare serait parti. (...) Les Quechans leur parleraient de lui.» 

«La chaleur gagnait Winter par vagues. Je ne mourrai pas, songea-t-il, mais tout bougeait tellement, et la douleur était si vive qu'il ne put rester réveillé.»

«— Prenez vos putain de pistolets, gros crétins, dit Winter. Les flics sont à nos basques.
Puis, aux femmes :
— Je ne vous ai pas dit de ficher le camp, salopes ?»

«Après que Winter et son gang eurent quitté la ville à cheval, la neige étendit une couverture sur les cadavres.»
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A priori cette histoire avait tout pour me plaire: j'adore les western et les polars historiques ce livre semblait donc fait pour moi, d'où ma grande déception. Je n'ai jamais réussi à rentrer dans l'histoire. J'ai eu beau m'accrocher j'étais tout le temps perdu entre les différents personnages. Difficile de les différencier car leurs traits de caractères n'étaient pas assez marqués. Ce sont tous des assassins psychopathes dépourvus de morale et qui n'ont aucun code d'honneur. J'ai d'ailleurs trouvé qu'autant de personnalités similaires réunis au même endroit c'était un peu gros comme coïncidence mais surtout «too much» pour une seule histoire. Je n'ai ressenti aucun empathie pour aucun des personnages ni aucun autre sentiment d'ailleurs. Ils m'ont vraiment laissé de marbre. Même pas peur. Et pourtant ç'aurait du être le cas car ces types là sont loin d'être des enfants de choeur. le problème c'est que je n'ai pas cru une seconde qu'ils puissent exister. Pour les plus sensibles attention tout de même: beaucoup de sang et de violence au fil de ces pages, pourtant j'étais loin d'être horrifiée ou indignée car les ficelles étaient trop grosses. C'est comme regarder un film d'horreur et s'apercevoir que le sang n'est rien d'autre que de la sauce tomate. Ça ne marche pas.
Quant à l'histoire je l'ai malheureusement trouvée ennuyeuse : on passe de la guerre de sécession à de vagues complots politiques qui m'ont parus soporifiques. Trop de personnages, de lieux et un manque de fil conducteur et de liens entre tous ces évènements ont mis ma détermination de lectrice à rude épreuve. Même pas un petit suspense pour me tenir en haleine. Et le pire du pire est que l'écriture était moyenne, toutefois je me demande si ce n'est pas la traduction qui est en cause. J'ai un doute. Je suis quand même allée au bout de ma lecture mais sans enthousiasme.
Moi qui pensais lire un western quelle frustration! Où sont les grands espaces, les cow-boys, les chevauchées, les saloons...? Visiblement pas dans ce livre. Je suis déçue.
A lecture tiède... ben critique tiède. Désolée.
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L'histoire de la conquête des territoires de l'Ouest américain ne s'est pas réalisée qu'avec de la gloire et du courage mais aussi avec une bonne part d'aveuglement volontaire, ouvrant ainsi la porte aux violences et aux déprédations gratuites d'hommes laissés pour compte. La famille Winter est composée de hors-la-loi issus de la guerre de Sécession, ne reconnaissant aucune règle et aucune loi, sévissant sur les terres de l'Ouest sauvage, faisant équipe avec qui veut les embaucher : armée, Ku Klux Kan, riches propriétaires terriens. À leur tête Augustus Winter, le plus inquiétant parmi les plus fous. Clifford Jackman livre ici un western habilement construit qui tient en haleine et c'est avec une certaine frénésie que j'ai tourné les dernières pages afin d'en connaître l'issue.
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En 1889, dans l'Oklahoma, une bande de criminels s'apprête à déferler sur la communauté qui les a payés pour la débarrasser d'indiens encombrants. Ce groupe éclectique de desperados, se fait appeler la Famille Winter, du nom de son meneur, l'inquiétant Augustus Winter. Pourtant, ce jour de 1889, l'un d'entre eux trahi le groupe.
Depuis les dernières années de la guerre civile, cette bande composée à l'origine de soldats de l'Union et de quelques mercenaires pour semer la terreur derrière les lignes confédérées, s'est étoffée pour devenir un attelage regroupant les pires crapules et psychopathes et c'est l'histoire de cette trajectoire sanglante, de 1864 aux dernières années du XIXème siècle qu'entreprend de conter ici Clifford Jackman.
Pour ce faire, l'auteur canadien plonge ses personnages au coeur des bouillonnements de l'Histoire, de la Géorgie tombant sous la coupe des forces de l'Union dans la violence à la colonisation des territoires indiens de l'Oklahoma en passant par les conflits électoraux de l'abattoir géant qu'est Chicago, disputée par Républicains et Démocrates. Bref, il entraîne le lecteur derrière le rideau d'une démocratie en train de se forger sur le sang et les ruines et dont la Famille Winter, après avoir eu son utilité, n'est devenu qu'un parasite gênant et d'un type particulièrement agressif.
Cette façon d'aborder l'histoire du côté des salauds fait tout l'intérêt de ce roman épique qui ne manque pas de sel et ponctué de quelques scènes proprement hallucinantes. Intéressants aussi, quelques-uns de ces personnages, tiraillés entre leur idée du bien et la conscience qu'ils ont de se trouver embringués dans une folie qui les dépasse. Ainsi en va-t-il de Fred l'ancien esclave, de Jan le soldat enrôlé de force dès sa descente de bateau en arrivant d'Europe, de Bill Bread l'indien poursuivi par ses démons ou de Matt Shakespeare. Étonnamment, ce sont en fin de compte les deux meneurs, Augustus Winter et Quentin Ross qui apparaissent comme les plus monolithiques là où l'on sent que l'auteur voudrait en faire – en particulier pour Winter – des êtres énigmatiques. Ross est un cliché de psychopathe esclave de ses bas instincts, Winter un de ces anti-héros fantomatiques au passé douloureux que l'on a maintenant l'habitude de croiser.
Tout cela fait de la Famille Winter un western d'une rare violence, très prenant, certes, parfois très fin sous l'apparent déchaînement, mais aussi parfois écrasé sous le poids des clichés à la fois du western et du thriller. le plaisir de lecture est indéniable, tout comme le fait que Jackman sait mener un récit, mais on est tout de même loin de la complexité et de la force de l'écriture d'un Méridien de sang de Cormac McCarthy ou d'un Crépuscule sanglant de James Carlos Blake, pour ne citer qu'eux.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Que ceux qui s'attendent à une saga familiale dans la tradition del'american way of life s'abstiennent, nous avons entre les mains un vrai western digne d'une adaptation hollywoodienne …
Famille… non, gang de malfrats … oui
Pendant la guerre de sécession il y avait les nordistes, les sudistes et les opportunistes … notre famille Winter, constituée de jeunots, délinquants ou déserteurs, sans compassion et même pour certains prêts à endosser la cagoule du Klan. Ils se retrouvent quelques années après pour « faciliter » l'expression de la démocratie à Chicago en aidant les Républicains.
Des aventures sanglantes, parfois loufoques, souvent racistes et toujours financièrement alléchantes qui se terminent en une apothéose que ne devrait pas renier Quentin Tarantino avec une galerie de personnages atypiques, très hauts en couleurs (toutes couleurs d'ailleurs).
Un troisième roman, le premier traduit en Français, foudroyant pour ce juriste Canadien qui a cependant choisi de situer son action dans les tous nouveaux Etats (presque) Unis. Très bon moment de lecture, dépaysant tant par l'époque que par les décors !
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Dans le cadre du mois "western" de mon club de lecture spécialisé en littérature nord-américaine (Picabo River Book Club), je suis heureuse de mettre en avant La Famille Winter : un excellent roman qui plaira à tous les amoureux du genre !

La Famille Winter est un roman sanglant, violent, percutant et fascinant. Je ne risque pas d'oublier cette lecture, elle imprègne le quotidien du lecteur, elle marque notre esprit, elle nous frappe en plein coeur. Clifford Jackman reprend tous les codes du genre, rend hommage au western de la grande époque et nous livre une épopée formidable.

Ici vous retrouverez tout ce qui a fait le succès du western : les personnages emblématiques, les décors majestueux, les rebondissements, les moments d'action emplis de fureur et de tragédie, les dialogues vifs et acérés. Tout y est et tout est extrêmement bon. Sans tomber dans le cliché, le romancier sait faire de cette "famille" des antihéros qui possèdent un vrai charisme ! Chacun de ces soldats possède une personnalité terrifiante et fascinante à la fois.

Avec ce roman le lecteur va traverser des grandes périodes de l'Histoire nord-américaine, j'ai trouvé ce western très réussi car il permet d'appréhender une période sombre et dangereuse faite de poussière et de sang. C'est une lecture brutale qui vous attend, un livre d'une grande puissance narrative.

En définitive, un pur régal : tout simplement inoubliable.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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La Famille Winter, premier western "romanesque" que j'ai eu le plaisir de lire.
Une lecture plutôt enchantée pour une fiction totalement désenchantée, voire nihiliste. Nous sommes plongés dans une sanglante fresque historique qui émerge des cendres de la Guerre de Sécession dans les années 1860 jusqu'à l'émergence de la civilisation en 1900.
Par ce tableau historique qui dépeint la transition d'une Amérique sauvage et meurtrière vers une Amérique industrialisée et corrompue , ce roman me faisait penser au fameux western Il était une fois dans l'Ouest où l'image du chemin de fer évoquait aussi celui d'un basculement , de l'émergence de cette grosse machine qu'est la civilisation.
La Famille Winter est sur tout les fronts : Guerre de Sécession, élection politique à Chicago, attaque contre les derniers résistants apaches... Ce groupe de mercenaires psychopathes est sur tous les fronts et leur macabre odyssée résonne à coups de fusillades sur les chemins d'une Amérique en plein changement.
Concernant La Famille Winter, nous avons droit à une sévère bande d'allumés, de hors-la-loi dénués de tout romantisme, qui pillent, violent et massacrent. Ce sont des personnes qui ont fait de l'absence de règles leurs mode de vie. Ce roman est donc riche en personnages maudits, en antihéros que les amateurs de bad guys pourront apprécier. Les personnages sont charismatiques et attachants dans leur cruauté sauvage aux relents pourris de liberté.

J'ai beaucoup ce roman par son rythme, par cette narration nihiliste, par cette fusion entre une peinture désabusée de l'Amérique et cette odyssée meurtrière qui peut, en effet, rappeler le western de Peckinpah. Beaucoup d'action, un certain sens de la dramaturgie et un bon background historique bien exploité donnent toute son efficacité à La Famille Winter.
Le seul bémol est que La Famille Winter a du mal à se débarrasser de certaines références. Ainsi, j'y vois du Clint Eastwood à travers l'opacité de son personnage principal, il y a du Tarantino, du Peckinpah, du Leone pour la thématique.

La Famille Winter a du mal à sortir des sentiers battues et la lecture, pour celles et ceux qui aiment les westerns, sera peut-être un peu trop familière mais peu importe car si vous cherchez un excellent divertissement épique sur lequel souffle un jubilatoire désespoir alors n'hésitez pas à vous plonger dans cette funeste odyssée.
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La famille Winter est un regroupement de délinquant de tout acabit réunie à la fin de la guerre de Sécession. Tantôt bon samaritain, tantôt vils fripouilles, Augustus Winter et ses compagnons parcourent les États-Unis pour échapper a la justice et trouver la paix.
Voici un des rares romans publié chez la maison Alto dont je ne ressors pas vraiment enthousiasme. Les déboires de la famille Winter, leurs intentions réelles, tous nous échappent. Impossible de comprendre le pourquoi de leurs actes, leurs buts. Et le roman se termine sur un simulacre de conclusion qui nous laisse sur notre faim.
La famille Winter est toutefois un roman plein d'actions et d'horreur avec des personnages plus grand que nature auxquels ont s'attachent même s'ils sont tous aussi violents les uns que les autres. Un roman où ont sent la poussière et le sang a travers chacun de nos pores de peau.
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Quel régal ce roman ! Très bonne découverte que ce roman western, dense, riche et passionnant avec une histoire prenante. C'est noir, c'est sanglant comme dans les western. Une écriture percutante. Pas de répit dans l'action. J'ai dévoré ce roman en deux jours. Fortement recommandé. Ames sensibles, s'abstenir.
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