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Au travers de 70 textes qui s'étalent de l'Egypte et la Grèce antique à nos jours, l'auteur fait une analyse personnelle de faits historiques choisis mais avec un véritable souci de la nuance. Il y a des leçons directes à tirer de chacun de ces courts récits ; et il y a des leçons à méditer plus longuement, sur l'usage qui est fait de l'histoire par la société et les politiques, sur son importance pour l'attachement à un pays et des valeurs, sur la transmission d'un héritage reçu des ancêtres, sa fonction civilisatrice. Pour développer un esprit critique qui a le sens de la nuance, éviter les manipulations et la déformation de la mémoire, il faut connaître l'histoire. Ne pas connaître son histoire c'est s'exposer à la disparition de sa culture.
« Un arbre sans racines va où le vent le porte : une fabrique d'amnésiques ne produit que des voyageurs sans bagages. »

S'il peut être reproché à l'auteur de tirer des leçons de l'histoire au détriment d'une lecture plus scientifique qui aspirerait à plus de neutralité – si une telle lecture de l'histoire est possible -, on peut aussi apprécier ces leçons pour réfléchir à sa propre vision de la situation actuelle. Après tout, il s'agit d'un essai où l'auteur partage son amour pour l'histoire, pas d'un livre d'histoire.
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Je remercie les éditions "Les belles lettres" et Babelio de m'avoir envoyé ce livre.
J'ai été très déçue par cet ouvrage. En choisissant ce titre dans la liste de ceux proposés par la Masse Critique, je pensais trouver des réponses, du moins des éléments de réponses, à la grande question "A quoi sert l'Histoire ?" Je ne m'attendais pas à un traitement "anecdotique" de l'Histoire, sans perspectives scientifiques, énoncé comme un cours de morale, sans véritable références historiques auxquelles se raccrocher. Les idéaux patriotiques très marqués, notamment les passages qui traitent de la guerre de 14-18, m'ont sidérée par l'interprétation restrictive que l'auteur donne des combats.

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La compagnie des ombres expose un ensemble de faits historiques ordonnés chronologiquement et relatés chacun en quelques pages ; l'auteur en extrait diverses leçons pour les générations actuelles et futures. Il convient de préciser que le choix et les valeurs mises en exergue au fil des épisodes répondent d'une perspective idéologique chrétienne assez marquée. Une approche pouvant parfois donner lieu à des interprétations sujettes à caution : une civilisation romaine présentée comme «  en attente d'une religion nouvelle qui lui permettra de trouver une signification à l'existence » ( p 97 ) ou l'assertion suivante « Les Anciens ont tout inventé. Ils ont tout inventé de ce qu'a réélaboré, ensuite, notre civilisation, en illuminant leur sagesse par le secours de la Révélation » ( p 393 ). Or, comme le pointait le dictionnaire du paganisme grec de Reynal Sorel paru chez le même éditeur, ce qui est au coeur de la sagesse des païens, c'est d'une certaine manière l'absence de Révélation, une forme d'incertitude vis-à-vis du divin qui entraîne la richesse et la profusion de divinités et de textes à leur propos, souvent ambivalents. Si les païens étaient intransigeants sur la nécessité de l'accomplissement des rituels afin de conserver la bienveillance des dieux, cette incertitude fondamentale dans les cultes des dieux poliades les prémunissait de la tentation du prosélytisme et Hésiode de faire dire aux Muses dans la théogonie « Nous savons conter des mensonges tout pareils aux réalités ». Les monothéismes ont-ils su tirer les leçons d'une telle affirmation ? Ont-ils été l'illumination de la sagesse des Anciens ou leurs dogmes ont-ils plutôt supplanté une conception du divin incertaine et donc fragile ?

En conclusion, on peut lire ce livre comme une agréable compilation de moments historiques et de valeurs, mais il convient de garder à l'esprit que celles-ci ne demeurent qu'une perspective parmi d'autres sur ces événements. Aussi, malgré la quantité d'anecdotes rapportées, cette grille interprétative m'a semblé empêcher l'ouvrage de prendre de l'envergure dans sa réflexion sur l'histoire et lui permettre d'accéder à une dimension plus philosophique.
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Je n'ai pas fini de le lire car qui souhaiterait et pourrait lire rapidement un tel ouvrage qui est à la fois un livre protéiforme sur L Histoire, la Morale, le civisme, le courage, le temps qui passe, les héros grands et petits, la Beauté, la Vérité et la bienveillance ? Je ne puis également citer les autres qualités qui émaillent toutes ces pages, écrites avec soin et passion, lucidité et courage et talent. le style est beau et grand.

Oui, car à notre époque, rares sont les auteurs qui osent tenir de tels propos et pensent de cette facon, en remontant aux sources du Bien comme du Mal. Je pourrais ainsi, sans crainte de trop me tromper, citer Philippe de Villiers ou Eric Zemmour.
Je pourrais citer aussi tous les auteurs qui ont été les compagnons et les maîtres de mon adolescence, car, dans cette Histoire racontée au fil des siècles sous forme de résumés ou "d'historiettes", il m'a semblé relire les grands auteurs classiques, grecs et latins, qui ne manquaient jamais de donner à "leur rapport" un sens profond et durable aux lecteurs, à savoir la bravoure, le courage, le rappel des sacrifice des morts et des héros au service de la Patrie. Jadis comme naguère encore, la transmission des grands exploits faisait battre les coeurs, et on donnait en exemple à la jeunesse et aux peuples - les fameux exempla romains - l'envie de se dépasser et d'être soi-même un exemple pour sa famille, sa patrie, et les générations futures. Laisser une trace, donner son sang, sa vie pour les autres.
Qu'en est-il aujourd'hui ?
Et pourquoi donc ce livre ?
Au-delà de la simple narration historique, déjà fort intéressante et didactique en elle-même pour sa finesse d'écriture, sa pertinence, ses détails et son respect pour les faits réels - et le désir encore de DIRE, d'oser dire ce que la PLUPART DES HISTORIENS omettent par lâcheté ou par prudence - il serait faux d'y voir de la méconnaissance - ou pire encore par opportunisme, Michel de Jaeghere nous incite à réfléchir et à nous dépasser. Il s'adresse, je pense, aux jeunes générations qui ne lisent pas L Histoire ou ne la connaissent pas ou mal, pour differentes raisons qu'il énumère d'ailleurs.
Nous n'ignorons pas, en effet, que depuis de longues années, L Histoire comme la CULTURE est au rang des "disparitions" programmées par les élites (que dire ainsi de Najat Vallaud Belkacem qui a voulu faire disparaître les humanités gréco-romaines ? Était-ce à une "barbare", au sens du grec ancien (que l'on consulte le dictionnaire pour connaître le terme exact de ce mot pour comprendre ma pensée) et d'oser une telle initiative ?? Quelques pauvres profs de lettres et universitaires qui ont passé parfois10 années des années à étudier ces trésors de notre patrimoine se sont élevés contre cette barbarie et ce crime culturel. Ainsi en étais-je.

Il est plus que temps de remettre les pendules à l'heure et enfin de prendre LE TEMPS de nous arrêter sur des faits qui se sont produits "avant"' mais cet avant est en fait bien proche de nous, car dans ce livre, le temps est abrogé. Et c'est ce qui rend cet ouvrage fascinant. Et çe qui nous permet de nous identifier aussi à ces héros ou revivre, par exemple, la guerre de 14-18 (à ce sujet que d'émotions dans les lignes qui relatent des événements réels)...

Personnellement j'ai été émue dès les premières lignes, et souvent j'ai tremblé d'émotion et même pleuré devant la grandeur et le courage des plus humbles qui ont donné leur vie sans hésitation, se sont levés et se sont transcendés en face de la mort, comme pour s'en faire la garante de leur courage et de leur immortalité, de l'immortalité et de la préservation de notre terre, de notre France, de notre liberté.

Je viendrai bientôt mettre quelques sublimes paragraphes du livre de notre historien (pour que le lecteur apprécie cette noble écriture) qui est un homme de coeur, qui aime non seulement son pays, ses semblables, sa France.
Il a compris le manège et les embrouilles, les bassesses et le manque de megalosophrosuné - la grandeur d'âme grecque - des politiciens de tout bord. Il sait que nous partons à la dérive. Que notre France est en danger, que son patrimoine est bientôt un vestige de son ancienne grandeur, comme le furent les dynasties égyptiennes, comme le fut aussi l'âge d'or de l'empire romain.

Cet ouvrage fera le bonheur des étudiants comme des lycéens, car il permet d'acquérir de solides connaisances en histoire mais aussi en philosophie, en politique, en littérature, en géopolitique. Et la lecture est agréable, légère et fleurie.

Il apprendra à chacun le Courage, la vertu et la générosité. Il sortira les jeunes de leur monde virtuel, technique, faux et clinquant. Il les rendra moins stupides. Et ceux-là mêmes qui, aujourd'hui, défilent dans les rues, braillent et baîillent, n'ont aucun repère si ce ne sont de faux repères et des anti-héros, ceux-là qui ignorent qu'avant eux, d'autres étaient là et sont morts pour leur liberté, pour leur langue, leur culture.

Pour leur France qui les a aimés plus que jamais personne ne les aimera, si, à leur tour, ils ne prennent pas la relève de leurs ancêtres exemplaires, pour perpétuer la Beauté du pays le plus beau de notre belle Terre.

Franchement un bouquin que je range à côté des écrits de Flaubert, de Marc-Auréle, de Pline le Jeune. Pourquoi ?
Parce qu'ils étaient hommes, qu'ils avaient des défauts, mais aussi un grand coeur. Et une grande culture. Et qu'ils aimaient leur pays.

PS - je n'arrive pas à corriger mon unique étoile en 5 étoiles, mais chacun aura compris au fil des lignes !
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«Une fabrique d'amnésiques ne produit que des voyageurs sans bagages.» Si l'histoire a établi une colonie de peuplement dans votre bibliothèque et que vous vous interrogez sur les origines de ce mystérieux phénomène, je vous invite à faire de ce livre votre bréviaire. Tous les passionnés feront le même constat : les universitaires de notre époque ont été rudes envers l'histoire, cette vénérable forme de connaissance. Ils l'ont regardé avec condescendance, ont voulu en faire une science exacte, la mutiler au gré de leurs envies et lui dénier toute fonction méditative. le coup de grâce vient aujourd'hui des apprentis sorciers d'État qui l'instrumentalisent à outrance. Fort de ce constat, Michel de Jaeghere rend ses lettres de noblesse à l'histoire et nous prouve qu'un dialogue avec les morts est riche d'enseignements. Chaussé de ses bottes de sept lieues, il remonte le temps à grandes enjambées, prend de la hauteur et nous distille quelques lignes de sagesse. En revisitant à sa manière l'histoire universelle depuis l'Antiquité, il nous prouve que Plutarque et Hérodote sont bien de retour pour les beaux jours !
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J'ai trouvé ce livre dans une librairie parisienne et j'étais tout de suite charmé, car il semblait offrir un regard assez global sur l'histoire, et surtout parce qu'il a été publié avec tant de soin typographique. Je dois dire que je suis un peu déçu par le contenu : c'est juste un recueil d'observations sur des épisodes du passé, parfois des histoires très connues (comme le siège de Massada) qui sont juste racontées à l'ancienne.

Apparament, l'auteur (qui est éditeur du Figaro-Histoire) l'a fait par expresse. Selon lui le tâche essentiel de l'histoire est de présenter l'histoire comme un récit dont nous pouvons tirer des enseignements. Voilà : "historia magistra vitae". En effet, cela a peut-être été trop dévalué. Mais de Jaeghere replace cela dans un contexte politique très sombre : selon lui, notre système éducatif a délibérément éliminé cette façon de regarder l'histoire ; il réprimande même les historiens universitaires pour avoir simplement disséqué le passé et, ce faisant, le tuer.

Je dois dire que je suis fermement en désaccord. Il n'y a rien de mal à porter un regard critique sur l'histoire et une étude méthodique du passé, bien au contraire, ce sont des démarches nécessaires et méritoires. de Jaeghere semble remonter à l'époque où nous pensions que les faits parlaient d'eux-mêmes, ce qui est une illusion. Mais permettez-moi d'arrêter de pleurnicher sur l'intention clairement idéologique de l'auteur : je dois admettre qu'en lisant ce livre, j'ai pris plaisir à renouer avec les histoires classiques du passé. C'est peut-être une belle chose en soi.
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