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EAN : 9782251443010
330 pages
Les Belles Lettres (21/01/2006)
5/5   1 notes
Résumé :
Le 10 août 1806, Chateaubriand débarque à Méthoni, à la pointe sud du Péloponnèse, pour une traversée de la Grèce qui doit lui permettre de visiter Sparte, Argos, Mycènes, Corinthe, Mégare, Éleusis, Athènes. Le récit enchanté de ce voyage au pays des héros d'Homère et de Plutarque occupe le premier tiers de son Itinéraire de Paris à Jérusalem. Chateaubriand s'y montre tour à tour savant, aventurier, archéologue, peintre de paysages, observateur de peuples, découvreu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Quand H. Guillemin et autres critiques bien-pensants lancèrent la mode de la transparence, de la sincérité, je me suis rappelé l'avertissement de Proust dans son "Contre Sainte-Beuve" : ne pas confondre l'homme et son oeuvre, ne pas chercher dans le texte la voix "vraie" de l'homme ayant vécu. Valéry ajoutait à cela, dans ses Cahiers, que la sincérité littéraire était affaire de marqueurs de style, de vocabulaire et d'intonation. Alors, pourquoi lire ce livre, qui montre la part de reconstruction imaginaire et littéraire de ce qui se présente comme un récit vrai de voyage à Jérusalem ? La première raison est le nom de l'essayiste, qui inspire confiance depuis "Les derniers jours" et "La compagnie des ombres". L'historien, sur les pas De Chateaubriand en Grèce, vérifie tout, compulse journaux et témoignages, traque le vrai et le concret sous la reconstruction littéraire : que prouve-t-il par là ? Que le récit à-demi fictif est mille fois plus intéressant que le voyage véritable que fit Chateaubriand ; qu'il a arrangé une réalité pour la montrer, non pour nous la livrer à l'état brut ; que les meilleurs romans, peut-être, sont ceux qui se font passer pour de réels témoignages d'expériences vécues. Voilà qui fait réfléchir à la bonne littérature, qui n'existe que délivrée de toute morale.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mais pouvait-il se dispenser de nous offrir, en pendant de la nuit de Sounion, et après s'être mis en scène en découvreur de la cité antique, cette nuit passée sus un laurier (il l'avait méritée [sic], il me semble), sur les rives de l'Eurotas: "La nuit était si pure et si sereine que la Voie Lactée formait comme une aube réfléchie par l'eau du fleuve, et à la clarté de laquelle on aurait pu lire. Je m'endormis les yeux attachés au ciel, ayant précisément au-dessus de ma tête la belle constellation du Cygne de Léda." Le génie de la langue est tel chez lui qu'il peut broder, tricher, mentir tout à loisir : du fond de ses mensonges les plus avérés, de ses inventions les plus absurdes surgissent des images qui n'appartiennent qu'à lui.

p. 252
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"Les Martyrs" représentaient à ses yeux l'ultime aboutissement de sa carrière de romancier : celle qui devait faire de lui le créateur de la grande épopée chrétienne qui, mieux que "Les Natchez", où il avait tenté de traduire "Homère en Iroquois" (Sainte-Beuve) ferait pendant aux poèmes homériques. Faute d'avoir pressenti quel champ nouveau la critique sociale et l'exploration des ressorts intimes de la psychologie allaient donner au roman, au XIX°s, il ne voit pas, sur le terrain de l'imagination, comment aller plus loin. Aussi a-t-il conclu son livre par un "adieu aux Muses", prévenant qu'il ne dirait plus désormais "les amours et les songes séduisants des hommes", mais consacrerait le reste de son âge "au tableau sévère de la vérité".

p. 261
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La vérité, la vérité toute nue, est que son voyage en Grèce l'a déçu. Des monuments détruits, dont il ne reste que de rares vestiges, des campagnes pelées, un peuple asservi et comme retourné à la barbarie : la Grèce ne ressemble guère à l'image qu'il s'en était faite en lisant Télémaque ou Le voyage du Jeune Anacharsis. Tel est le sentiment qu'expriment ses lettres qu'arrivé à Constantinople, il expédie à ses amis. A Jean-Jacques Faget de Baure, le 13 septembre : " ... A chaque pas qu'on fait, dans la vie, on perd quelque illusion. Ne voyez jamais la Grèce que dans les livres, Monsieur, c'est le plus sûr."

p. 280
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(Constantinople). " Aucun signe de joie, aucune apparence de bonheur ne se montre à vos yeux : ce qu'on voit n'est pas un peuple, mais un troupeau qu'un imam conduit et qu'un janissaire égorge. Il n'y a d'autre plaisir que la débauche, d'autre peine que la mort. (...) Au milieu des prisons et des bagnes s'élève un sérail, Capitole de la servitude : c'est là qu'un gardien sacré conserve soigneusement les germes de la peste et des lois primitives de la tyrannie."

Cité p. 273
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J'écris pour me plaindre aux feuilles, je fais les Mathématiques pour trouver la flamme qui illumine mon coeur.
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