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3,66

sur 371 notes
Ce fut sans doute l'envie simple de rire, l'envie d'une lecture facile, un brin burlesque et déjantée, oui cette envie de légèreté cette semaine qui m' a guidée vers ce livre que j'ai depuis un bon moment (merci chère Nicola !). Ayant été très refroidie avec La serpe de Philippe Jaenada qui m'est littéralement tombé des mains, chose rare chez moi, j'avais parcouru d'un oeil méfiant la critique de Nicola - @NicolaK - sur « le chameau sauvage », critique mi-figue mi-raisin qui néanmoins avait eu le don de m'interpeller…Bien m'en a pris, si ce livre n'est pas un chef d'oeuvre de littérature, il reste une savoureuse bouffée d'oxygène, très bien écrite, durant laquelle je me suis vu éclater de rire à maintes reprises et rien que pour cela, cette semaine précisément, un immense merci Monsieur Jaenada ! Ce n'était pas gagné hein, la morosité m'enveloppant de son manteau noir. Et vous voilà à dos de sardine, lasso en main, à faire n'importe quoi, façon Pierre Richard, pour tenter de me l'ôter, cette mélancolie, et me changer les idées. Et dès les premières pages ça a marché. Certes, c'est un peu gros par moment, certes parfois j'avais envie de secouer cet anti-héros que vous avez la générosité de nous offrir sur un plateau, prêt à se faire croquer, triturer, malmener, aux tribulations et errances délirantes, j'avais envie de lui crier « mais nonnnnn, ce n'est pas vrai ! », oui il peut agacer, un peu, votre Harvald Sanz, mais tout de suite le ton est donné et j'ai senti mes zygomatiques se mettre, se remettre, à fonctionner immédiatement…malgré tout.

Deux jours à me délecter, à savourer les descriptions des personnages, les comportements et réactions incongrues de Harvald Sanz, anti-héros pathétique et attachant, « aussi pimpant et attrayant qu'un ver grisâtre ». Harvald Sanz est le loser, celui dont la vie « est une succession de torgnoles, un champ de bataille boueux truffé de mines, de cratères et de barbelés », le personnage qui enchaine défaite sur défaite, qui a l'art de faire toujours les mauvais choix, de rencontrer les personnages les plus loufoques et déjantés qui soit. Cela donne naissance à des situations cocasses voire délirantes. Les digressions, qui sont la pâte de cet auteur, parenthèses au sein de parenthèses, m'ont ici remplie de joie alors qu'elles m'avaient bien refroidie dans La serpe. Comme quoi, ne jamais s'arrêter à un livre pour se faire une idée définitive d'un auteur ! Sa plume est ici au service de cette farce jubilatoire, ménageant suspense, trouvailles littéraires (rien que les noms des personnages semblent sortis tout droit d'un roman d'Amélie Nothomb, prenez son amoureuse : Pollux Lesiak) et à-propos avec brio !

Les essais et excès alcoolisés de notre homme pour contrecarrer ce mauvais oeil donnent lieu à des situations drôlement tristes, pathétiques, comme ici lorsque Halvard se réveille avec quelqu'un dans son lit sans aucun souvenir de la soirée (voyez comme Philippe Jaedana a le sens de la mise en scène et du suspense, c'est délicieux) :

« J'ai d'abord essayé de reconnaitre la personne à son souffle, mais c'est comme essayer de reconnaitre une ville à la couleur de ses voitures. Une danseuse étoile et un routier roumain respirent de la même façon lorsqu'ils dorment (Je suppose). Pourvu que ce soit une danseuse étoile. J'allais être obligé de me retourner, je le sentais venir. Je pouvais avoir n'importe qui dans le dos.(…) J'ai distingué quelque chose. Une forme sous la couette. Une masse blonde au niveau de l'oreiller. Ca ne semblait pas très agressif, je pouvais effectuer un quart de tour sans risque. Une masse de cheveux blonds bouclés sur l'oreiller. Pas De visage. Les coiffeurs font des merveilles, une couleur et une permanente sont à la portée de la première venue, mais la probabilité de trouver Pollux Lesiak endormie nue près de moi devenait tout de même infime. Qui était cette personne à la chevelure blonde et bouclée ? En tout cas, pas un routier roumain, c'était déjà une grande victoire – ou alors un routier roumain hippie, et là vraiment j'avais le mauvais oeil. Non, j'apercevais un bout d'épaule : une épaule de fille. Mais de quelle fille ? Florence Piombini avait de longs cheveux blond vénitien, mais aussi bouclés que la crinière d'un cheval et c'était une amie, nous ne nous accouplions pas lorsque nous dormions ensemble – or cette sensation de brûlure n'étais pas l'oeuvre du Saint-Esprit (encore heureux)…(…) Je me suis mis en devoir de débroussailler lentement, d'écarter les mèches de cheveux une à une pour découvrir le visage. Je ne me pressais pas non seulement parce que je craignais de la réveiller par un geste trop brusque, mais surtout parce que je me voyais dans un film, j'entendais presque un accompagnement musical angoissant, un crescendo de violons lourd de menaces, j'imaginais toute une salle de spectateurs bouche-bée, un pop-corn sur la langue, n'osant pas croquer, j'écarte une mèche, toujours rien, bon sang, il y en a encore dessous, une autre, ah, une jeune femme plante ses ongles dans l'avant-bras de son fiancé, plus qu'une mèche et le nez apparaitra sans doute. (…) Oh non, Seigneur, non. La bonne femme du premier. L'hystérique au Wizard ! ».

De plus, certes c'est du burlesque, du burlesque assumé, mais ne vous méprenez pas, il y a une réelle profondeur derrière, de la réflexion, en premier lieu sur l'amour, sur l'amitié, sur les relations sociales en milieu urbain, sur la solitude, sur la mort et le deuil (le passage de notre Harvald Sanz complètement ivre passant devant un enterrement et les réflexions que cela lui inspire sur la mort m'ont particulièrement touchée). La deuxième partie du roman est d'ailleurs plus sentimentale, joliment mièvre avec un zeste de candeur, Philippe Jaenada met à l'honneur les début de la relation amoureuse, sa fin brutale, des questions plus existentielles sont posées, elles tourbillonnent et s'affolent « comme des cafards dans une cuisine sale », et viennent nuancer la première partie absolument loufoque. Cette partie est un tantinet plus poussive, elle comporte quelques longueurs il faut bien le reconnaître mais il y cette fin, imprévisible, qui m'a marquée…Quant au titre du livre, le chameau sauvage, il prend sens à la toute toute fin !

A noter de très belles envolées lyriques sur l'amour qui apportent fraicheur et candeur au livre.
« Je parlais avec elle, elle parlait avec moi. Nous parlions ensemble, nous vivions ensemble, exactement au milieu de tout le reste. Je n'éprouvais pas cette fameuse impression populaire que nous étions seuls au monde, mais plutôt, au contraire, que le monde entier s'harmonisait autour de nous – comme deux atomes qui tournent très vite l'un autour de l'autre, et par rapport auxquels s'organise le système planétaire. J'avais la sensation d'un échange d'énergie, une interaction nucléaire qui diffusait des ondes vers tout ce qui nous entourait ».

Alors je vous recommande vivement ce livre si vous avez envie de vous changer les idées, de passer quelques heures à sourire avec tendresse, voire carrément à rire aux éclats par moment, ce livre est jubilatoire ! touchant ! Et plus profond qu'il n'y parait !

Mille mercis Nicola, sans toi je n'aurais jamais lu ce livre et cela aurait été fort dommage !
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Fête du livre de Bron, un samedi matin de grisaille : ma première rencontre avec Philippe Jaenada. le public encore un peu engourdi par la froideur matinale, attend bien sagement l'arrivée de l'auteur qui, en un tour de main, va se charger de mettre de l'ambiance en mettant à mal l'image de l'auteur comblé d'être là devant les lecteurs potentiels de son dernier roman...On ne peut imaginer une interview plus digressive que celle-là. Philippe Jaenada va prendre un malin plaisir à fuir les questions qu'on lui pose pour mieux emmener son public sur les chemins de traverses de propos digressifs qui n'ont rien à voir avec ce qu'on lui demande mais sont en revanche fort drôles !
J'ai retrouvé la même tendance à la digression et aux histoires parallèles dans le chameau sauvage, un roman qui va cahin-caha et dans lequel il serait vain de chercher un fil d'intrigue tiré au cordeau. D'ailleurs d'intrigue, il en est à peine question, hormis le fil ténu qui relie les tribulations rocambolesques de Halvard Sanz à sa belle, Pollux Lesiak. le mot héros n'est pas non plus celui qui convient le mieux pour évoquer Halvard Sanz : un clown triste, une sorte de Buster Keaton solitaire et malchanceux, à qui rien ne réussit , en dehors de l'opportunité (pour le lecteur !) de se trouver face à des situations les plus cocasses qui soient... Jugez plutôt !
Une timide Peau-d'Ane rencontrée, un soir dans une station de métro, dans une détresse absolue, va se transformer en une redoutable harpie... La fameuse Pollux Lesiak lui apparaîtra pour la première fois , pleurant, assise au bord du trottoir, trempée de la tête aux pieds, avec à la main un tabouret cassé. Et comme Philippe Jaenada ne donne pas vraiment dans la modération, certaines scènes sont absolument délirantes, comme celle par exemple où un cul-de-jatte et un unijambiste vont voler au secours d'un manchot et d'un autre homme en détresse sur une barque... Surréaliste et irrésistiblement drôle !
Mais tout n'est pas que drôlerie, loin s'en faut, dans ce roman, jalonné par la mort tragique d'amies du narrateur. Des évocations émouvantes où la plume de l'auteur se fait délicate et chaleureuse. Rien à voir avec les propos résolument machistes sur ce que le narrateur appelle "la connaissance de l'espère féminine" ou les considérations pseudo-philosophiques et très binaires sur les comportements féminins et masculins...
Outre ce bémol sur le personnage du narrateur, j'ai également trouvé certaines scènes très répétitives et la plume de l'auteur assez irrégulière car il ne recule pas toujours devant des facilités d'écriture que j'ai trouvées déconcertantes.
Bref, vous l'aurez compris, il faut souscrire à l'idée de partir à l'aventure en lisant ce roman en acceptant à l'avance de se dire : "là, il y va un peu fort..." pour mieux rire deux pages plus loin !
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Le moins que l'on puisse dire, c'est que Halvard Sanz, le narrateur, n'est pas chanceux, c'est même un looser de la pire espèce. Un homme qu'il est préférable de fuir avant d'être contaminé.
La scoumoune, la poisse, sont son quotidien, mais il ne semble pas en être perturbé outre-mesure, presque protégé par une sorte de naïveté.
Mais ce brave Halvard est aussi un homme courageux qui n'hésite pas à se porter au secours de son prochain, lorsqu'il est témoin d'un acte de violence.
Mal lui en prend car c'est lui qui se retrouve au commissariat accusé par la victime alors que le voyou s'est enfui en sifflotant.

Imaginez donc ce qu'il en est le jour où il croise la femme de sa vie, Pollux Lesiak ? A peine vue, elle disparaît « comme une bulle de savon ».
Dès lors, Halvard consacre sa vie à tenter de la retrouver. Il la cherche, croit la voir partout, obsédante. Cette quête est prétexte à des rencontres farfelues, des aventures dramatiques contées sur le ton de l'humour.

Cette histoire d'amour car c'en est une, est entrecoupée de conseils, de mises au point, sur un ton sarcastique, cynique et intensément drôle.
Pour ma première découverte de l'auteur, je salue un roman pertinent, plein de charme qui se lit le sourire aux lèvres.
Le héros de l'histoire attachant et attendrissant dans sa maladresse m'a fait penser à Pierre Richard dans ses meilleurs rôles.
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Comment ne pas s'attendre à une histoire étrange et loufoque dès le premier regard posé sur ce livre ? D'abord il y a ce titre : le chameau sauvage (j'ignorais qu'il y avait encore des chameaux sauvages...) et cette illustration qui ne semble pas illustrer quoi que ce soit puisqu'on y voit un cow-boy en ombre chinoise chevauchant un requin chasseur de sardines.

Cette impression se confirme dès les premières pages. On découvre le personnage principal, Halvard Sanz, un anti héros délicieux. On ne peut pas connaître homme plus malchanceux que lui, mais il reste toujours très serein, flegmatique et finalement plein d'espoir...
L'auteur nous conte ses aventures, ses états d'âme, ses conseils (si, si, c'est un homme plein d'idées et de ressources) dans un style très personnel et drôle.
Logiquement je n'aime pas les longues phrases qui n'en finissent pas et qui me perdent en cours de route. Mais il semble écrire comme il nous raconterait de vive voix, il ouvre des parenthèses, met des parties entre tirets et nous promène exactement là où il veut en dessinant sur le visage de ses lecteurs de larges sourires.
A travers les aventures de ce looser si attendrissant on touche du doigt des sujets beaucoup plus profonds, il nous entraîne dans ses réflexions sur les autres, l'amour, la mort, la vie...

Je ne pensais pas au début de ma lecture que je finirai par me sentir aussi proche de cet Halvard tellement à côté de ses pompes... Mais c'était sans compter sur le talent de Philippe Jaenada.
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J'ai découvert et apprécié Philippe Jaenada dans ses biographies relatives à des personnages oubliés de l'Histoire. La vie de ces gens m'avait intéressé mais je m'étais surtout régalé avec les petites digressions qu'incluait l'auteur dans le récit. J'ai souri et même ri avec ces courts moments de vie personnelle. Alors lorsque l'auteur m'a confirmé, lors d'une rencontre, que ses romans précédents avaient une grande part d'autobiographie et qu'ils étaient dans la même veine, j'ai sauté sur le premier d'entre eux. Et me voilà donc lancé dans « le chameau sauvage ».

Sans attendre, je me retrouve donc à suivre les pas de Halvard Sanz, un loser de grand calibre. Car dès la première scène, on comprend que ce personnage va nous entraîner dans les tréfonds de la défaite. Il rate tout ce qu'il entreprend et enchaîne les mauvais choix. Il a surtout l'art de rencontrer les personnes les plus loufoques et les plus extravagantes qui soient. Toutes ces tribulations vont donner lieu à des scènes particulièrement cocasses où ses différents rendez-vous vont devenir le prétexte à de grands moments de délire. Je me suis bidonné avec cet énergumène qui est tout à la fois pathétique et attachant.
Mais derrière cette bouffonnerie revendiquée, Philippe Jaenada nous offre une réflexion sur sa vie, sur ses amis, sur ses amours et sur le deuil. le dernier tiers du roman est d'ailleurs beaucoup plus mélancolique. Il ternit un brin la gaieté générale de l'aventure, mais l'ensemble reste désopilant.

Pour conclure, Philippe Jaenada m'a enthousiasmé avec ce texte d'un très bon niveau littéraire, drôle, dans lequel il exploite avec talent sa verve jubilatoire. Si vous cherchez une lecture qui vous change les idées et vous fait oublier vos soucis, je vous conseille ce livre vraiment distrayant. Vous allez passer un bon moment de rigolade, où vos problèmes quotidiens paraîtront moins importants.
Je suis donc officiellement un nouveau fan de cet auteur et reviendrai à ses autres romans quand j'aurais besoin de me distraire.
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Un livre qui m'a fait rire aux éclats ! Dans un univers complètement décalé, l'humour de Jaenada est un vrai délice. Ce livre regorge de trouvailles (les noms, déjà !), de clins d'oeil, d'idées originales. Les disgressions nous embarquent un peu dans tous les sens, mais l'auteur sait habilement nous ramener vers le coeur du récit et reprendre le fil jamais vraiment interrompu. C'est drôle, complètement loufoque et bizarre, vraiment original. Parfois un peu énervant parce qu'on se dit que non, trop c'est trop pour un seul homme, et qu'il fait un peu exprès, tout de même, cet Halvard, pour se fourrer dans des situations totalement improbables et dans les pires embrouilles. On a envie de lui botter les fesses, de le remettre un peu dans le droit chemin, de lui faire la morale. Et puis en même temps, on est touché par son innocence, sa candeur, sa pureté. On voudrait être une Pollux et rencontrer un homme qui nous aime à ce point-là, obstinément, farouchement...

Suite sur Les lectures de Lili
Lien : http://liliba.canalblog.com
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C'était le deuxième livre de Jaenada que j'avais lu. Je l'écris au passé car je sais bien que dans x mois, x années quand je relirai cette critique, j'aurai au moins lu toute son oeuvre, au mieux bu un verre avec lui, car oui, c'est définitif : je veux rencontrer ce type. En deux livres, voilà qu'il me bouleverse. "Le chameau sauvage" est son premier roman et c'est une tuerie. Je ne sais par où commencer.
Déjà, que dire du héros : cet anti-héros maladroit, désabusé, drôle. Rares sont les romans à créer un tel sentiment d'empathie pour leur personnage principal, c'est prodigieux.
Puis l'humour, merde ! Aucun roman ne m'avait à ce point fait rire : les digressions, théories sociales et autres pensées du personnage sont absolument parfaites, on a l'impression d'être son ami voire pire encore : on a l'impression d'être lui-même, tant Jaenada le talent de trouver les petits éléments de la vie réelle que nous vivons tous, que nous avons tous vécu.
Troisième grande qualité du roman : sa forme. Car Jaenada est un grand auteur littéraire, génie des parenthèses, des descriptions, sachant parfaitement doser ses suspenses, sachant parfaitement décrire les situations, mêler l'humour et l'émotion dans une langue parfaite. Il est impossible de lâcher le roman : il nous emmène dans sa folie, dans sa tendresse, dans ses névroses et ses faiblesses avec une langue moderne et efficace.
Pour finir, je pense qu'il y a trop de choses à dire sur le roman : la fin est sublime, le message magnifique. Si le roman commence avec un début burlesque et humoristique, c'est finalement presque un roman initiatique, la fin est émouvante et plus profonde qu'on ne pourrait l'imaginer. C'est un peu un roman parfait, celui que j'aurais aimé écrire, qui me frustre mais que j'aime à la fois.
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Je referme à l'instant le chameau sauvage et m'empresse de partager mon ressenti. Je sais, il est 3 heures du matin et personne n'était en train de trépigner d'impatience de lire mon retour, mais puisque je suis là, je vais l'écrire quand même.
Quand j'ai eu ce livre entre les mains, je l'ai ouvert en pensant le mettre je ne sais où dans ma PAL, mais le début m'a accrochée au point qu'il m'a été impossible de le reposer. Je découvrais Philippe Jaenada, son écriture fluide et très agréable, construction impeccable, et un humour... un humour comme je les aime et que je rencontre trop peu souvent.
Je me retrouve donc plongée dans l'histoire de Halvard Sanz, que la poisse poursuit sans tout à fait réussir à l'attraper, puisqu'il finit par s'en sortir plus ou moins, et sans y laisser trop de plumes. L'auteur a bien dû s'amuser en décrivant les péripéties de la vie de son héros. J'avais l'impression qu'il riait avec moi, c'est pour dire.
Et donc, de situations burlesques en épisodes épiques, voilà notre pauvre Halvard mis en garde à vue suite à un quiproquo. le passage avec la police vaut carrément le détour et on se dit que c'est impossible que les choses se passent ainsi en réalité. Mais bon, à lui, ça lui arrive... Je n'entrerai bien entendu pas dans les détails sous peine de spoiler. En tout cas, vous vous doutez bien qu'il ne va pas passer tout le reste du bouquin hébergé dans un commissariat ou une maison d'arrêt, donc il finit par en sortir.

Jusqu'ici, j'étais toujours complètement séduite, mais arrivée à la seconde partie du bouquin, j'ai trouvé sa lecture fastidieuse.
Voilà, ce n'est que mon avis et d'autres se délecteront sans aucun doute de ce livre fort bien écrit par ailleurs, mais la seconde partie ne l'a pas fait pour moi, et j'ai dû me forcer à le finir... 450 pages quand même. C'est long quand on n'en a vraiment aimé que les 200 premières.
J'ai d'autres livres de cet auteur, j'essaierai probablement le dernier sorti dont j'ai lu beaucoup de bien, mais peut-être pas tout de suite.
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Philippe Jaenada est un écrivain français, adepte de l'humour, il s'inspire de sa vie pour écrire ses premiers romans, dont le chameau sauvage, sa première parution littéraire. Ce dernier a reçu plusieurs prix littéraires, le prix Alexandre Vialatte en 1997, qui récompense un écrivain de langue française « dont l'élégance d'écriture et la vivacité d'esprit soient source de plaisir pour le lecteur » ; ainsi que le prix de Flore la même année, dont le jury est composé d'un cénacle de littéraire fréquentant le café de Flore dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés à Paris.

Vous pouviez vous en douter en voyant la couverture du livre (un cowboy chevauchant une sardine géante à la poursuite d'un ban de sardines plus petites), le chameau sauvage est un roman burlesque. Il met en scène Halvard Sanz, un type assez louche, à la vie peu prolifique, qui s'amourache de Pollux Lesiak, une jeune femme croisée seulement un soir, au détour d'un trottoir. Derrière ses airs de loser, Halvard est un personnage loufoque, un homme très naïf, pathétique, seul, qui se noie dans l'alcool, qui est souvent moqué et peu pris au sérieux. Il m'a souvent fait de la peine, bien qu'il soit doté d'une capacité d'autodérision assez impressionnante et d'un détachement tout autant saisissant.

Si l'on veut de l'originalité et de l'extravagance, avec ce roman, on est servis ! Il ne ressemble à rien de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Les situations burlesques s'enchaînent les unes après les autres, toutes plus surprenantes, incroyablement délirantes et inédites. Rien n'est normal dans ce récit. Je me suis prise à rire aux éclats à plusieurs reprises, alors qu'il est assez rare que je m'esclaffe en lisant un roman (le contraire est plus probable).

Il est question d'amour et de sentiments, mais Philippe Jaenada nous fait également réfléchir sur des thématiques plus profondes, comme la communication, la différence, la solitude ou le jugement. On a l'impression de percevoir clairement les pensées du héros, puisqu'on a une vision générale de ses états-d'âme, de ses aventures, de ses sentiments et de toutes les émotions qui le traversent.

J'ai passé un moment de lecture assez illuminé, en sautant de situation absurdes en situations hallucinantes, mais peuplé de franches rigolades. Même si je ne retire rien de spécial de ce livre, j'en retiendrai l'énergie et la virtuosité de l'écriture, ainsi que la légèreté du ton et l'unicité de l'histoire. Pour un premier roman, il est bon. Je serai curieuse de découvrir les autres récits de l'auteur.

Un roman burlesque qui met en scène un anti-héro déjanté, un homme pathétique au comportement loufoque, qui vivra des situations totalement hallucinantes. Moments de franches rigolades en perspective.
Lien : https://analire.wordpress.co..
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Ce livre, que j'ai acheté de nombreuses fois, n'est plus dans ma bibliothèque. Car à chaque rachat, je l'ai donné.
Si vous avez envie d'autodérision, d'émotion et de rire à voix haute, ce livre est fait pour vous.
Je n'ai jamais autant aimé Jaenada que lorsqu'il racontait sa vie :-)
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