Nos propos étaient faussement joyeux. Quelque chose était en train de basculer dans nos vies, peut-être tout simplement l’arrivée d'ici deux jours d'une année nouvelle, qui mènerait Benjamin et Anouk vers leurs trente ans et la fin d'une certaine insouciance de la jeunesse. Nos parents nous avaient tant fait croire que nous serions éternellement des enfants, le temps nous avait surpris. Nous vieillissions en marge sans parvenir à prendre des places d'adultes.