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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Jean-Philippe Jaworski vient de publier le troisième volume du "Chevalier aux épines", intitulé "Le débat des dames", et la fin qu'il imagine est si ouverte qu'on désirerait presque un quatrième tome : selon la logique du récit, c'est peu probable, mais on peut toujours rêver. La lecture de ce livre donne envie de reprendre les deux précédents, de peur d'être passé à côté de plaisirs et d'aventures pris et vécus trop vite, trop goulûment, comme on consommerait de la littérature de catégorie inférieure. Certes, l'auteur n'oublie jamais de distraire, de veiller au rêve du lecteur, mais il rompt avec les habitudes et les prudences des romanciers para-littéraires trop soumis à leur public, et se plaît à désorienter, à intriguer, à placer le lecteur devant des énigmes sans solution, bref à le perdre ou à jouer avec lui comme un chat avec la souris qu'il a capturée. Ses admirables pages descriptives, ses récits de combat ou d'exploration, le temps et le soin qu'il prend à relater et à poser son univers, rappellent l'art de Tolkien ou celui de Flaubert : après tout, sa salammbô tient du roman d'aventures comme de la tradition romanesque la plus classique.

Jean-Philippe Jaworski n'écrit pas à partir de rien, et son travail de préparation à la création romanesque est prodigieux : son livre, proche du roman historique, suppose une documentation importante, des recherches, des études, et une culture littéraire immense. En tant que romancier, il met ses pas dans une tradition, celle du roman de chevalerie, du fabliau, et enfin du fantastique né des Lumières. On entend alors dans le conflit qu'il pose entre les codes de l'amour et ceux de l'honneur, entre la parole donnée et l'inclination du coeur, des échos arthuriens et aussi du Roman de Tristan, où des contradictions de ce genre avaient persuadé Chrétien de Troyes, auteur cité dans "Le chevalier aux épines", d'écrire sa propre version du mythe, plus honorable et morale, qu'il aurait intitulée (s'il avait vécu pour la réaliser) "Du roi Marc et de la reine Yseut". On entend aussi de lointains échos des romans et nouvelles gothiques de l'époque romantique, dont les mieux connus en France sont les nouvelles de Gautier comme "La morte amoureuse", citée par Jaworski p. 359. Ce motif de la femme vampire hante aussi les romans de Mircea Eliade, tel "Mademoiselle Christina" : j'y ai songé à certains moments, pendant la description somptueuse de la chambre de la Duchesse. Jaworski, par ailleurs, avoue sa fascination pour Alexandre Dumas. Mais il va de soi que la référence constante du "Chevalier aux Epines" est la riche littérature chevaleresque de notre Moyen-Age, où l'auteur puise constamment.

Il ne se contente pas de reprendre des éléments romanesques médiévaux : il les retravaille, en leur donnant cette touche fantastique absente de l'original (qui joue plutôt sur le merveilleux et le féerique), ensuite en remodelant en profondeur les récits anciens qu'il reçoit. Ce travail se manifeste dès le titre : "le débat des dames" laisse attendre une réunion de belles dames courtoises délibérant sur un point de détail de l'éthique noble. Sans perdre de vue cette casuistique particulière, l'auteur peint le déchaînement de volontés de puissance féminines et la tentative de destruction d'un chevalier parfait, ou qui se croit tel, par les dames auxquelles il a donné sa foi. Reste à savoir si ce chevalier obsédé du point d'honneur sera réellement détruit par cette rivalité entre une amante-fée et une duchesse-stryge : à l'opposé de Tristan, Aedan de Vaumacel ne meurt pas à la fin et le débat des dames est tranché, dans une certaine mesure. En d'autres termes, le romancier renverse totalement la tradition courtoise et chevaleresque en donnant à la Dame et à sa souveraineté une force destructrice qui utilise cyniquement les hommes pour triompher. Il exploite pour ce faire les tensions déjà présentes dans les romans médiévaux, où les grands seigneurs, commandant à des clercs des textes qui les flattent et les idéalisent, n'étaient pas toujours satisfaits par l'image que l'on renvoyait d'eux.

Il y aurait encore beaucoup à dire et à discuter sur cet excellent roman. Il faut le lire, et le lire lentement, pour en savourer toutes les richesses.

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Après l'échec de leur ambassade auprès de Ferbasach, le chef des Ouromands pour faire libérer contre une rançon Claudas de Kimmarc, Ædan de Vaumacel et ses amis preux retournent bredouilles auprès du comte Angusel. Face à cette impasse, le chevalier aux épines propose d'aller plaider la paix auprès de la duchesse de Bromael, récemment libérée et de son fils Méléagant de Vayre afin qu'ils unissent leurs forces à celles de Ganelon pour bouter l'ennemi hors de leurs terres. La mission s'annonce épineuse au vu des terribles antagonismes sans parler de l'intervention d'une sombre et ancienne magie qui pourrait bien faire échouer notre noble chevalier, qui sait !

Changement de narrateur dans Le Débat des Dames puisque Jean-Philippe Jaworski délaisse à nouveau son célèbre assassin au profit du chevalier aux épines. Cela a pour conséquence directe de rebasculer le récit dans le cadre chevaleresque qui a marqué le début de ce cycle. Pour autant, l'ambiance n'est plus aux joutes pour laver l'honneur mais plutôt à la délicate question de la paix et de l'union. Entre ces lignes, Ædan de Vaumacel se fait le héraut de guerre chargé d'enterrer les désaccords familiaux afin de rétablir la cohésion au sein du duché de Bromael et ainsi de le sauver des griffes de l'ennemi. La cause est noble et louable mais sans doute un tantinet idéaliste car ce que le chevalier ignore est qu'il est surtout le pion de deux femmes dont les agissements prennent racines dans un passé lointain.

Le Débat des Dames est l'occasion pour Jean-Philippe Jaworski de démêler tous ses fils narratifs, y compris ceux initiés dans le Service des Dames. Ainsi, les intrigues prennent tout leur sens, notamment par le truchement des révélations sur les nombreux mystères qui courent tout au long de ces trois tomes.

Dans ce dernier opus, l'auteur laisse l'onirisme s'épanouir plus généreusement. Il lève donc le voile sur l'origine des magies qui sont à l'oeuvre dans cet univers. En effet, Jean-Philippe Jaworski joue à la fois sur la figure de l'enchanteresse qui ensorcèle le chevalier pour servir ses desseins et sur l'utilisation d'une sombre magie ayant trait avec la mort, la nécromancie. Or, tout au long de ce tome, ces deux pouvoirs rivalisent pour écraser l'autre, quitte à se servir sans vergogne de certains protagonistes au mépris de leur vie. L'existence de ces pouvoirs s'appuie sur un historique solidement construit et nourrie par de nombreuses influences lui donnant intérêt et cohérence. C'est la valeur ajoutée qui donne à ce récit tout son sel en mettant notamment en relief les nombreuses intrigues.

L'histoire du Chevalier aux Epines a su piquer ma curiosité dès les premières pages.

l'auteur excelle à créer une ambiance médiévale crédible et immersive, ce qui est un atout indéniable à la saga... plus sur Fantasy à la Carte



Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Conclusion sublime d'une trilogie épique!! Il me faudrait la verve et le verbe gracieux d'un Jaworski pour rendre hommage à son talent.
Nous découvrons, si nous ne l'avions compris dans les tomes précédents l'approche métadiégétique de l'auteur. le narrateur est un protagoniste, nous rencontrons l'auteur du poème épique du Bel Églantier. Plus encore le poème lui même parle des héros de notre histoire, ce qui n'était pas totalement évident auparavant. le mystère du chevalier de Vaumacel s'épaissit pour mieux se résoudre. Bref c'est un festival de niveaux narratifs comme j'en avais rarement vus, en tous cas pas de façon aussi brillante, luxueuse.
L'abondance de langage médiéval devient somptueux, presque voluptueux, nous enfermant dans une arentèle de termes techniques délicieux pour décrire l'architecture, l'armure, les armes, les paysages.
Et pour les amateurs d'action et d'aventure, nous avons une exploration de donjon aussi classique dans ses paysages que déroutante dans sa narration. Nous avons une poursuite épique, délirante, puissante, rocambolesque. C'est un festival.
Jean Philippe Jaworski nous avait habitués à sa plume hors du commun, il arrive encore à nous surprendre avec un scénario éblouissant, traître, majestueux et une intrigue quasi impossible qu'il noue et dénoue avec grâce sans jamais être prévisible.
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Clôture du cycle du chevalier aux épines.

On retrouve, avec plaisir Aedan de Vaumacel aux épines que Benvenuto Gesufal nous avait ravi l'espace d'un tome.
Et une clôture en beauté. Stylistiquement, c'est racé, la construction romanesque est, aussi, très inventive et certains moments sont des plus brillants (les récits du bel églantier, notamment, représente un exercice de style périlleux et, a mon sens, parfaitement réussi) et puis, enfin, on a un éclairage sur la Dame.
Bref nous aurons suivi ardemment, les pas d'Aedan.

Seul bémol, léger, certains éléments de l'intrigue étaient a prévoir mais qu'importe, c'est si bien écrit et amené qu'on en redemande. Les éléments restant ouverts a la fin, ne me sont même pas apparus comme un manque tellement l'intrigue finale est resserré et intense; épiloguer eut presque était une faute finalement.

Jaworsky donne, encore, ses lettres de noblesses a la fantasy par son sa richesse stylistique et sa maîtrise littéraire.
Je lui en voulais un peu d'avoir abandonné "Rois du monde", mais, sincèrement, j'ai gagné au change, cette trilogie était brillante.
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On ne mesure pas toujours la chance qu'on a d'avoir un auteur de fantasy de ce calibre : un univers riche, un tempérament de styliste, des personnages parfois aussi accrocheurs que détestables…

Ce nouveau voyage dans le Vieux Royaume nous offre un final aussi épique qu'inattendu, avec le seul défaut de nous infliger une attente insupportable avant une éventuelle suite, l'auteur se remettant en effet à l'écriture de la fin de Rois du Monde.
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Ravi de retrouver nos deux héros par l'entremise d'un résumé des tomes précédents,
- Résumé bienvenu du fait de l'attente de ce troisième tome
- Également intéressant pour la reformulation et la synthèse proposées

Puis le roman commence, par un retour en arrière par l'entremise de notre conteur.
- Nous y suivons un étrange personnage, finalement connu, car saupoudré au fil des deux premiers tomes, et maintenant mieux compris quant à son rôle dans la fresque globale
- Tout cela sous la conduite, la suggestion, la manigance d'une dame mystérieuse, elle aussi aperçue dans les tomes précédents, mais encore à découvrir réellement (pour ce qui est de notre situation à quart-roman en tout cas)
- Et nous réalisons rapidement que le moindre sujet évoqué précédemment, ou événement semblant de rien, a son importance et contribue à la bonne appréhension de ces manigances encore inextricables à mi-roman

L'histoire reprend,
- Ponctuée par des bribes du lointain passé Leomancien, qui découvre aussi bien des détails utiles à notre histoire qu'à celle du vieux royaume
- Des chapitres qui alternent Aedan, le Bel Églantier, Mirabilis, le passé, le présent, le songe, la réalité, le conteur, …riche, très riche !
- Et cerise sur chapeau 😊, le bel églantier en alexandrins, vers parmi lesquels se cachent de nombreuses explications et compléments historiques…

En synthèse, un roman
- Savamment mise en scène
- Plein de suspens et de mystères, dont bon nombre se dévoilent au fil de ce dernier tome
- Mais dont bon nombre restent à voir expliquer
- Qui laisse place à une suite, ou plutôt à d'autres aventures du vieux royaume, épiques, qui dévoileront plus avant son passé, son futur, ses héros et ses peuples
- Et malgré cette faim de dévorer ces histoires à venir,
- Une fin haletante, entière et bien amenée

En tout cas, très content de ce nouveau voyage, épopée poétique au sein de ce royaume.
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Aspect très appréciable pour une série de roman, il aura fallu attendre moins de 1 an pour avoir l'intégralité des romans contant les aventures du chevalier aux épines, dans le Vieux Royaume. Bon point par rapport à la série roi du monde, qui quoique excellente, avait trop tiré en longueur de parution... J'ai donc lu les trois livres quasiment à la suite, et je classe cette série parmi les tous meilleurs titres de fantasy française de ces dernières années. J'avais déjà dévoré Gagner la guerre, Janua vera et le sentiment du fer, mais je mettrai celui-ci encore au dessus.

L'histoire commence donc peu de temps après la fin du tome 2 (quelques jours à quelques semaines), enfin juste le temps pour l'ost ducal de Bromaël de subir une terrible défaite qui compromet leur offensive contre les Ouromands et échoue à délivrer la ville de Vekkinsberg. le livre s'ouvre quand le chevalier aux épines, flanqué de ses gens et des chevaliers Geriant de Froëchs et du chevalier aux pies, va pour récupérer le fils du comte de Kimmarc, Claudas, fait prisonnier dans la bataille. Mais ils découvrent bien vite que parlementer avec les hommes de Ferbasach, le chef Ouromand, est voué à l'échec. Ils s'en retournent donc au travers de contrées ravagées par la guerre prendre de nouvelles instructions auprès du comte de Kimmarc, non sans avoir ramené avec eux un prisonnier bien singulier, un prêtre croisé dans le premier tome par Aedan de Vaumacel.

Après un tome 1 reposant sur la chevalerie, l'honneur, et le quotidien d'un moyen-age presque normal, un tome 2 laissant place aux fourberies, manipulations et autres forfanteries, quid du tome 3 ? le cadre est beaucoup plus lourd, austère, lié à la guerre, aux raids, aux massacres lié à une guerre de territoire entre Ouromands et Bromaël, mais aussi à une guerre quasi fratricide menée par Méléagant de Vayre pour venger l'attentat contre sa mère. Les campagnes et villages sont désolés, pillés, la population survit à peine, les membres des cultes, spécialement celui du desséché, sont massacrés avec la plus grande cruauté. Les protagonistes se déplacent au gré des incendies, entre les places fortes, toujours sur leurs garde. Quant aux châteaux, ils grouillent de monde, de soldats, de problèmes d'intendance, dans le froid et l'humidité. Bien loin des images d'Épinal du moyen-âge! Au fait, on devine très vite quelles sont les deux dames du titre...

On redécouvre avec plaisir le chevalier aux épines, toujours aussi (trop?) droit, ses suivants, et quelques chevaliers croisés durant le tournoi de Lyndinas. On apprend à connaître les Oroumands, troupe de morceaux de bidoche musclés, impitoyables, et visiblement assez limités au niveau intellect, excepté leurs chefs, en particulier. de véritables barbares qui se moquent des calculs et stratégies des dirigeants du vieux royaume. On fait enfin connaissance avec le comte de Kimmarc, qui arrive à imposer le respect et confie une mission de la dernière chance à Aedan de Vaumacel. C'est lors d'une audience avec le comte que le prêtre libéré va s'ouvrir, et livrer une confession chamboulant l'histoire du royaume !

Jean-Philippe Jaworski arrive une nouvelle fois à nous immerger dans son univers tellement cohérent, et nous fait avancer plus avant dans son histoire, ses légendes, ses luttes ancestrales qui ont abouti à son organisation actuelle. Dans un style toujours aussi fluide que recherché, il image à la perfection le déroulement des scènes de voyage aussi bien que de combat. Les 100 dernières pages du livre sont d'une intensité assez rare. Au niveau de l'intrigue, le lecteur s'imagine souvent avoir compris telle ou telle chose, mais bien malin qui peut prévoir ce qu'il va se passer 50 pages plus loin : on se fait des hypothèses sur plein de mystères à élucider, mention spéciale au récit du prêtre, mais l'auteur va jouer avec son lecteur tout au long du livre. On peut même dire que le narrateur joue aussi avec ses lecteurs. le roman lève le voile sur presque toutes les interrogations des tomes précédents, on en apprend plus sur le chevalier aux épines et les aventureux du bois oiselé, et les liens à leur dame. Alors certes on ne sait pas comment se passent les événements de l'Histoire de la guerre contre les Ouromands, mais l'essentiel n'est pas là... on sait pourquoi les événements ont eu lieu et qui tire certaines ficelles.

Ce tome 3 conclut donc avec brio une superbe série de chevalerie médiévale. On se laisse absorber par ce monde, ses personnages, ses guerres, et on découvre l'enchaînement des événements qui poussent le chevalier aux épines à composer avec des objectifs contradictoires, mais il reste toujours identique à lui-même : le chevalier droit dans ses bottes à l'éthique absolue.
Lien : http://aupaysdescavetrolls.f..
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Lancé dans mes lectures de Jaworski, j'ai enchainé avec le dernier tome de la trilogie du Chevalier aux épines. Pour résumer, j'ai beaucoup aimé ma lecture, il n'y a pas vraiment de surprise là-dessus. le retour au style propre à Aedan et ses aventures m'a demandé un peu plus d'attention, après un style très différent dans le deuxième tome.

J'ai apprécié les aventures de notre chevalier aux épines, je ne m'attendais pas vraiment à tout ce qui lui arrive, je dois avouer. J'ai aimé avoir des réponses claires aux nombreuses interrogations soulevées dans les premiers tomes, mais également qu'il reste des zones de mystère. Il est certain que tout n'est pas résolu dans le Vieux Royaume, et j'ai hâte que Jaworski nous y ramène, après La Grande Jument.

Et en lien, un live dans lequel nous discutons de la trilogie du Chevalier aux épines (avec une première partie sans spoiler).
Lien : https://youtu.be/R03yRQYMR6s..
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Le dernier tome du Chevalier aux épines, "Le débat des dames" vient conclure avec éclat la trilogie centrée sur le chevalier Aedan de Vaumacel, en répondant à autant de questions posées dans les livres précédents qu'il ne laisse de mystères en suspens.

Jean-Philippe Jaworski laisse une impression de maitrise assez incroyable ; maitrise linguistique d'abord par sa facilité à s'approprier et employer un vocabulaire descriptif de qualité, qui nous demande régulièrement de sortir le dictionnaire.
J'ai personnellement été marqué par ses descriptions de bâtiments et d'éléments architecturaux, on sent un travail de recherche assez impressionnant , notamment dans la dernière partie du livre se déroulant dans l'enceinte de la forteresse de Vayre.

Il ne se passe finalement que peu d'événements à l'échelle du duché de Bromael dans ce troisième tome. On suit principalement les personnages sur les routes, par monts et par vaux dans un rôle de messager et subissant les choses, que cela soit l'invasion ouromande, la captivité de Claudas de Kimmarc ou encore la révolte du seigneur de Vayre et l'attentat perpétré sur sa mère la duchesse Audéarde.

Il se déroule ainsi près de 100 pages (sur 500) entre le départ du chevalier de Vaumacel du château de Vayre pour la cour ducale et son retour inattendu avec les Aventureux ; 100 pages pour décrire la rencontre entre la Dame des Futaies bleues et Vaumacel. Et pourtant 100 pages d'une intensité croissante de par les évènements explosifs qu'elles annoncent et l'inéluctabilité du destin tragique d'Aedan de Vaumacel.

Mais chacun de ces évènements est traité avec tellement de précision et une volonté de ne rien laisser au hasard, au mot près ; qui nous donne l'envie irrépressible de suivre l'auteur là où il veut nous amener, bien qu'on navigue parfois à vue.
C'est un livre qui se lit lentement, et il est certain qu'une seule lecture n'est pas suffisante pour apprécier toutes les références et le travail d'écriture de l'auteur.

Cette maitrise, c'est également celle du monde dont Jaworski est le créateur, l'Ancien Royaume. Je n'ai pas eu le sentiment de lire une suite de “Gagner la Guerre” (dans lequel était introduit le personnage de Benvenuto Gesufal) ou de “Janua Vera” mais plutôt un prolongement, une extension naturelle de son univers.

Jean-Philippe Jaworski de par cette facilité tisse sa toile autour de nous, lecteur, et il n'oublie pas de nous le signifier à la fin du livre en s'incarnant dans le narrateur. Dont des indices sur son identité nous sont livrés dans l'inscription à la fin du livre, merci à Julgamesh qui en donne les clés dans une discussion annexe à une des critiques.

J'y vois personnellement un clin d'oeil à la différence entre ce que nous lecteurs pouvions (aimerions ?) attendre de la conclusion du Chevalier aux épines, une fin qui éclaircirait les zones d'ombre et le destin de certains personnages ; et la fin moins conventionnelle telle qu'elle a été établie par l'auteur, qui laisse la place à beaucoup de mystères.

Mais qui annonce très certainement un retour futur dans l'Ancien-Royaume et c'est tant mieux pour les lecteurs ferrés que nous sommes, car il reste beaucoup à faire.



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Mais enfin, enfin ! Après de longs mois d'attente, il est enfin là ! le petit dernier, le caganis, la conclusion du cycle ! Et quelle conclusion ! Ou comment finir en beauté.
Ah, pas évident tout de même que la beauté au sens où on l'entend instinctivement s'applique ici.
C'es à vous de voir.
Jean-Philippe Jaworski manie la langue française comme le Chevalier aux Épines son épée et son bouclier fané. Même quand le fond est bien peu ragoutant, la forme est toujours éclatante de vigueur et de galanterie.
Bonne fin à tous !
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