Autant j'ai adoré "
Gagner la guerre" et "
Janua Vera" qui ont été un vrai bon choc à la lecture, autant ce livre-ci de l'auteur est un choc... dans le mauvais sens. En effet, j'ai péniblement tenté de lire ce premier pavé de la trilogie pour finalement, de guerre lasse, l'abandonner aux deux tiers et le ranger définitivement dans ma bibliothèque.
L'auteur change ici de style. A tel point que j'ai passé toute ma lecture à me demander si c'était véritablement
Jaworski à la plume. Non, on ne retrouve pas ce style innimitable des deux romans cités; cette plume ciselé, directe et incisive se retrouve ici entachée d'une sorte de mollesse qui s'enlise dans d'interminables et inutiles descriptions et monologues à n'en plus pouvoir, insupportables et indigestes.
La narration passe sans cesse d'une époque à l'autre, d'un flash back à l'instant présent, d'incessants aller-retours dans l'histoire de Bellovèse qui font vite perdre le fil au lecteur. Pour tout arranger, il ajoute encore une bonne dose de fantastique, de visions mystiques et de rêves se mélangeant à la vie du personnage. A tel point qu'il devient impossible de savoir si ce qu'on suit est la réalité du personnage ou une vision, ni de savoir dans quelle époque il est. On est vite excédé par ces incessants changements de ton, fatiguant et lassants, sans compter qu'un récit à ce point non-linéaire perds complétement la cohérence de l'histoire.
Pour finir, il ne se passe rien. Rien du tout, ou presque. Certes, le narrateur raconte sa vie mais les deux tiers de la lecture reste de la pure contemplation et de la description, c'est lent, ça tire en longueur, les rares moments où effectivement il y a quelque chose, quoique ce soit, qui compte dans l'histoire, c'est envoyé en quelques pages.
Non, je n'ai absolument pas aimé ce livre ennuyant, soporifique, interminable et sans queue ni tête. Si vous vous attendez à retrouver tout ce qui fait le charme et la puissance d'un "
Gagner la guerre", franchement, évitez le. Si vous n'avez pas lu d'autres livres de l'auteur ou arrivez à oublier la comparaison et que lire 100 pages planantes à souhaits ne vous dérange pas, allez-y.