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Critique de Diabolau


J'ai découvert Patrice Jean avec le génial "Le parti d'Edgar Winger" et je m'étais bien juré de ne pas m'arrêter là.
C'est donc chose faite avec ce "L'homme surnuméraire" qui a tenu toutes ses promesses.
On commence très fort avec les aventures de Serge le Chenadec, un brave type en train de perdre malgré lui et à son grand dam l'amour de sa femme et l'intérêt de ses enfants.
Quand tout à coup, paf, mise en abyme.
Déception ? Pas du tout ! Car Clément, le glandeur lettré qui a réussi à mettre la main sur la perle rare mais déteste son entregent, s'avère tout aussi intéressant !
On va ainsi alterner les deux points de vue qui se répondent l'un l'autre et finissent presque par se singer à la fin au fur et à mesure que leur vient la lassitude de ce sentiment d'être de trop.
Dans une véritable performance littéraire aux astuces sans arrêt renouvelées pour nous tenir en haleine, Jean démonte les travers de notre époque avec l'oeil du sociologue et une causticité qui ne faiblit jamais. Il trouve même le moyen de démonter son propre livre à travers la voix d'un professeur de littérature imbu de lui-même et de ses analyses, en prévoyant lui-même, à juste titre, les reproches que risquaient de lui faire les bien-pensants.
Il se montre même visionnaire avec son histoire de réécriture politiquement correcte des grands classiques, cette pratique s'étant généralisée et ayant été largement médiatisée plusieurs années après la parution de ce livre (10 petits nègres, Roald Dahl, etc.)
Un auteur original avec sa voix propre, bon sang ce que ça devient rare, et ce que ça fait du bien, même si j'ai retrouvé dans Serge et Clément un peu du loser magnifique dans Mon chien stupide ou Demande à la poussière de John Fante, mais la comparaison est flatteuse.
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