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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Antoine Jourdan végète dans un emploi subalterne à la médiathèque de Rouen. Parallèlement, il codirige une revue élitiste de littérature avec son ami Thomas Dabrowski. Un jour, il découvre que dans l'héritage de ses parents figure le tableau d'un petit maître du XVIIe siècle, qui peut valoir un peu d'argent. Une dispute va éclater avec son frère et sa soeur pour savoir qu'en faire. ● Il ne se passe pas grand-chose dans ce roman qui semble surtout écrit pour diffuser les idées de l'auteur. Celles-ci, du propre aveu du narrateur, peuvent être qualifiées de « réactionnaires ». En tout cas, il est certain qu'elles vont à contre-courant des idées « mainstream ». Cela ne me dérangerait pas, mais je trouve ce livre lourdingue et caricatural. L'élitisme exige plus de finesse ! Ici le style flirte avec le kitsch et l'intrigue, réduite à la portion congrue, est loin d'être palpitante. ● On ne retrouve pas vraiment non plus l'humour qu'il y a dans L'homme surnuméraire, La Poursuite de l'idéal, ou même La France de Bernard, le premier roman de Patrice Jean, trois romans que j'ai nettement préférés à celui-ci.
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De prime abord, on pourrait croire qu'il s'agit d'un simple récit d'un homme qui navigue dans le monde de l'élitisme littéraire et du monde édifiant des beaux-arts. Mais sous cette surface tranquille se cache une éruption de vérités inconfortables et d'idées réactionnaires qui ébranlent nos convictions.

Ici, Patrice Jean nous sert un personnage, Antoine Jourdan, un homme qui semble avoir été jeté dans une fosse aux lions, sans armes ni armure. Il y a quelque chose de profondément ironique à voir un homme qui porte si haut l'étendard de l'élitisme se retrouver écrasé par le poids de son propre isolement et de ses frustrations. C'est le tarif à payer quand on se tient debout face à l'époque qui danse sauvagement autour de soi, en ignorant délibérément la chorégraphie collective.

Et pourtant, malgré toutes ses défaillances, "La Tour d'Ivoire" reste un récit saisissant. Pas parce qu'il est particulièrement novateur ou même agréable, mais parce qu'il n'a pas peur de se démarquer. Il y a quelque chose de presque admirable dans la façon dont Patrice Jean s'efforce de creuser sous la peau de la société contemporaine, d'exposer ses nerfs à vif et de les disséquer sans ménagement. Il est rare de trouver un auteur capable de s'éloigner autant des sentiers battus sans tomber dans la facilité.

Mais on ne peut ignorer que le style de Jean, qui flirte parfois avec le kitsch, nuit parfois à l'impact du récit. Les idées réactionnaires du personnage principal sont, à mon sens, bien trop lourdes pour être véritablement subversives, et l'intrigue du roman semble être réduite à un simple prétexte pour faire avancer le discours de l'auteur. Voici ici une oeuvre qui, bien que parfois maladroite, dépeint une image sincère et désabusée de notre époque.
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