Dernier domicile inconnu

Cynique, parfois grotesque… et en tout cas jubilatoire !
Ce nouveau livre de Dominique Jeanjean regorge de situations d'une drôlerie et d'une incohérence (à se jeter par la fenêtre !).
Et en même temps, sous l'acidité apparente, il y a beaucoup de douceur, d'amour, de jolis mots et de déclarations aux autres (mais notre personnage principal le fait à sa façon sous le regard pertinent de son auteur qui intervient au hasard pour un recadrage).

Quand la peur dérange la vie de François au point que celui-ci va complètement changer sa façon de vivre et faire le vide dans son appartement…
Tout y passe, même ses précieux livres (vous le verrez sa solution est abracadabrantesque, un grand moment !).
J'ai beaucoup aimé aussi le sort qu'il dédie aux photos de famille... Pour peu, j'envisagerais de faire la même chose avec les miennes (mais je ne pense pas que mon entourage apprécierait mon déballage artistique, à voir donc).

Psychologiquement parlant, je crois qu'il ne faut même pas chercher le mal dont il serait atteint. On ne peut pas parler de thanatophobie (peur de la mort) car ce n'est pas vraiment de ça dont il s'agit.
Tout commence par une peur viscérale de prendre l'avion pour basculer, les mois puis les années à venir, dans l'irrationalité la plus totale.
En laissant ses névroses s'exprimer sans limite, il va faire de sa vie un tourbillon d'incompréhension pour les autres (parce que pour François tout est d'une limpidité…).

Les stratagèmes de François pour rendre j'allais écrire "sa vie" mais c'est bien de "la vie des autres" dont il est question ! - plus faciles sont une aberration mais elle est tendre, cinglante et parfois même joyeuse. Serait-ce une belle leçon de vie ? On n'en est pas si loin.

Ce livre est une belle découverte !
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Livre reçu dans le cadre de la masse critique. Merci à Babelio et aux éditions Thot pour cet envoi.
L'auteur m'a emmené loin, très loin de ma zone de confort.
'ai été surprise par la temporalité. En lisant la quatrième de couverture, je m'étais imaginé que l'histoire se déroulerait sur un temps plutôt court.
Le personnage réorganise sa vie après avoir été traumatisé par un voyage en avion. La réorganisation est idoine au personnage et extrême.
Il y a pleins de références littéraires que je n'avais pas et j'ai eu du mal à suivre.
C'était intéressant du point de vue de la psychologie du personnage et de ses névroses. C'est ce que j'ai préféré, j'ai apprécié parce que je ne trouve pas ça habituellement.

Faire une critique de ce roman n'est pas une mince affaire. Reçu lors d'une masse critique, je n'avais pas d'attente particulière. Tout d'abord la langue est très recherchée (trop parfois?). de ce côté, ma lecture a été plaisante, bien que légèrement ardue. J'ai eu l'impression de lire 2 livres en un. La première partie, focalisée sur le problème faisant irruption dans le quotidien du héros m'a bien convaincue. Les questions s'enchaînant, la problématique inextricable envahissant de plus en plus cet homme lambda aiguisaient ma curiosité. Mais peu à peu le récit m'a semblé glisser et pouf voilà qu'on part sur le récit de la fin de vie de cet homme et ses proches. Partie qui m'a désarçonnée et que j'ai beaucoup moins aimé. Ce roman ne ressemble à rien de ce que j'ai déjà lu. Et peut-être un peu trop déstabilisant pour moi dans sa structure et son intention.