Voilà une nouvelle belle collaboration entre ces deux auteurs à grosse réputation : Matz (le tueur,
balles perdues,
corps et âme, Tango) et Jef (
balles perdues,
corps et âme, La traque).
En effet, après avoir adapté les incroyables histoires de
Walter Hill («
balles perdues » et «
corps et âme », toujours chez rue de Sèvres), ce duo se lance pour nous conter l'histoire de
Géronimo, célèbre apache.
Le dessin :
Avec le dessin de Jef nous sommes systématiquement dans la contemplation. Son travail est juste magnifique, grandiose !
Le trait vif, rapide et anguleux met parfaitement bien en avant cette particularité des visages indiens rudes, aguerris et impitoyables mais aussi ces gringos mexicains fiers et limite tyranniques.
L'action prend une grande place dans cet ouvrage rendant ainsi presque vivant le dessin. A croire que celui-ci est toujours en mouvement…
Les dominantes de couleurs par séquence (bleue pour les phases nocturnes, rouge pour les phases « sanglantes » etc…) influencent beaucoup l'émotion ressenti du lecteur.
Les mises en scène sont grandioses et spectaculaires surtout dans les scènes de bataille, et ces pleines pages de paysages des splendeurs naturelles des Amériques renforcent notre béatitude.
Les effets sont particulièrement maîtrisés, notamment pour les fonds de vignettes avec des effets poussiéreux, brumeux, troubles, cassant une ligne d'horizon par ci ou masquant un relief par-là…
Rien à dire, Jef est un artiste talentueux et est une valeur sure pour le lecteur !
Le scénario :
Matz n'a pas voulu particulièrement romancer l'histoire de
Geronimo. Il a essayé de se cantonner aux faits historiques et particulièrement à celui qui a valu la « légende »
Geronimo.
Matz a donc, pour ce faire, scindé son récit en quatre chapitres chronologiques instituant ainsi les évènements marquant du héros.
Le récit de ce livre se veut en partie seulement biographique :toute la vie de
Geronimo n'y est pas contée.
La violence est omniprésente, montrant ainsi les injustices subies par les amérindiens à l'époque (perdurant encore à ce jour) et justifiant la valeur essentielle humaine qu'est la liberté !
Le découpage quant à lui donne un rythme effréné : tout va très vite et les 120 pages se lisent d'une traite. Mais il laisse aussi une grande part à cette impression de liberté justement, via les grands espaces dessinés et honorés par les belles et énormes tailles des cases qui, pour le coup, nous immergent totalement dans l'histoire.
Du grand 9eme Art !
Bref, le travail graphique est splendide et amène ainsi une narration visuelle hors du commun. le scénario est bien amené et le découpage nous enchante !
J'ai beaucoup apprécié.
Lien :
http://www.7bd.fr/2017/11/ge..