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Géraldine Jeffroy nous propulse en plein été 1892 dans la vallée de l'Indre au château de l'Islette où Mme Courcelle, veuve de feu Mr, accueille des artistes en « résidence » pour se reposer et créer. Eugénie notre narratrice, préceptrice de la petite –fille en convalescence, se livre en adressant une lettre à son fils enrôlé pour la guerre et raconte ...
Savoureux premier roman qui nous immerge avec beaucoup d'aisance dans cette fin dix-neuvième en compagnie des plus grands artistes, Camille Claudel, Claude Debussy et Auguste Rodin. Tous aux prises avec la passion créatrice et amoureuse, lesquelles s'entremêlent inévitablement et se débattent pour tenter d'exprimer, exulter, expulser ce qui bout à l'intérieur, l'élan visionnaire et inspiré qui doit s'incarner et parfaitement représenter le dessein imaginé.
Le charme de la langue française écrite, respectueuse, polie et douce, somme toute très classique, qui pour autant ne trompe ni n'édulcore la réalité, le charme donc opère, et ce tout de suite : l'auteure nous voyage dans une parenthèse hors temps, une bulle dans laquelle il est bien agréable de se laisser bercer. La parcimonie, la délicatesse et un puissant pouvoir projectif glissé dans les interstices des mots réussissent parfaitement à nous témoigner d'une époque et de ses acteurs et nous voici, à l'instar d'Eugénie, en compagnie des plus grands dans le partage de leur intimité et tourments créateurs, le temps court d'un été, d'un premier roman délicieux.
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Une très jolie surprise en lisant ce roman.
J'ai commencé par lire la quatrième de couverture en me disant que cela allait être ennuyant, mais je m'y suis mis quand même. Et là, je l'ai dévoré. Certes, ce n'est pas un roman long.
Je me suis plongée avec les personnages dans cet été au Château en Touraine. On retrouve la vie dans un château et toutes ces personnes grappillant autour de l'invitée. Un mini-mini Downton Abbey pour un été, à la française.
le roman est bien construit, avec quelques passages épistolaires. La lecture est facile même si on est au 19ème siècle. J'ai beaucoup apprécié car dans ce roman on rencontre de grands noms : Verlaine, Zola, Balzac, Mallarmé, Rodin, Debussy...
Peut-être y aura t-il une suite...
Lien : https://lacabanedemeslivres...
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Voici un récit tendre comme du bon pain. Son charme semble l'Islette, ce domaine où le linge claque au vent, où le verdoyant va enclencher les interludes créateurs. C'est une rencontre apaisante avec Camille Claudel. Un croisement de regards avec Claude Debussy, l'épistolaire tendresse en lettres dorées. Camille Claudel est dans cet antre en corrélation avec l'art, l'endurance, la souffrance et son amour pour Rodin. Ce dernier viendra la voir, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout. La narration est d'une douceur exquise. On imagine ces hôtes s'observant en silence, s'aimant en secret, comme à l'instar de cette création symbolique, qui, en inaccessible amante doit se méfier de l'ombre. Camille Claudel semble en résidence avec cette petite fille qui se rêve et sera un modèle de coeur. Debussy, Claudel, Rodin feront de cette année l'apothéose artistique. Camille valse avec l'enfant, glaise de « La valse et La petite Châtelaine », « le Balzac » de Rodin et « l'Après-midi d'un faune de Claude Debussy ». On aime cette écoute en pleine nature dans cet interlude prometteur. D'une écriture douce, ciselée, sobre, « Un été à l'Islette » est un récit qui, par sa qualité d'humilité dévoile une lecture digne de Colette et de Sand. Un corps à corps avec les cinq sens. Les femmes dans ces lignes sont olympiennes. Camille Claudel s'y love en point- virgule. Dans cet espace artistique, sentimental, où la chute dans l'abîme ne se prononce pas encore. Ce récit est agréable, éclairant sur une période où l'art prend un envol immortel. Géraldine Jeffroy délivre un premier roman prometteur. Publié par Les Editions Arléa, lu dans le cadre des 68 premières fois.
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Camille Claudel, Marguerite (la petite châtelaine), Rodin et ce magnifique écrin qu'est le château de l'Islette. Ce livre est un petit bijou, une belle lecture dont il ne faut certainement pas se priver. On pénètre dans cette vie marquée par les merveilleuses oeuvres de Camille Claudel et de Rodin, la relation tumultueuse entre ces deux monstres sacrés, et surtout Camille sans Rodin, mais avec Marguerite et Eugénie. Et dans l'ombre, les Valseurs et la Petite Châtelaine, deux merveilles.
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Un livre, petit par son nombre de pages (126), délicat, plein de douceurs dans lequel je me suis lovée. le charme de l'écriture nous embarque et j'ai beaucoup apprécié ce premier roman où l'auteur a su mélanger l'Histoire et le romanesque avec beaucoup de talent. Merci pour cette belle découverte.
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Par une lettre qu'elle adresse à un certain Millou, Eugénie lui raconte son histoire. Vingt ans auparavant, pendant l'été 1892, elle est envoyée par ses parents, chapeliers à Paris, au château de L'Islette, près d'Azay-le-Rideau.
Eugénie, préceptrice de Marguerite, fait alors la rencontre de Camille Claudel. L'artiste amoureuse et passionnée tant par la sculpture que par Rodin, vient travailler là pour l'été. Rodin n'y fera que quelques courts séjour, tout à l'étude de son Balzac, oeuvre singulière s'il en est, disputes, retrouvailles, leurs amours s'avèrent particulièrement tumultueuses.

Camille à la beauté sauvage et la créativité dévastatrice, s'enferme dans une salle où elle travaille sans relâche ses plâtres, affûte son inspiration, pour terminer La valse (avec voiles), une de ses oeuvres maitresses. C'est aussi là qu'elle rencontre Marguerite, qui lui inspire une oeuvre charmante, La petite châtelaine (ou la petite de L'Islette). Elle entretient tout au long de l'été une relation épistolaire avec Claude Debussy, qui est lui aussi en pleine phase de créatrice, avec son Prélude à l'après-midi d'un faune.
Lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2019/11/18/un-ete-a-lislette-geraldine-jeffroy/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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1916, Eugénie écrit à son soldat envoyé dans les tranchées, pour le révéler un secret qu'elle a toujours tu.
Nous voilà emportés en juillet 1892, été où Camille Caudel se rendra au château de l'Islette pour tenter de venir à bout de ses Valseurs.
Eugénie est la préceptrice de la petite fille qui vit au château avec sa grand-mère. Elles vont côtoyer Camille mais aussi Rodin, qui viendra rendre visite à son grand amour, et Claude Debussy grand ami de Camille à cette période.
On retrouve dans ce court roman, tout un univers de création. le lecteur vit les affres de la création connus par Camille et Claude à travers leur correspondance. J'ai trouvé une sorte de parallèle entre la sculpture et la musique par l'usage du même vocabulaire dans le processus de création.
L'apparition de Rodin comme un ogre immense, toujours présent et pourtant si peu évoqué.
Charlotte m'avait promis un bonbon et c'est exactement ce qu'est ce roman, un bonbon lumineux, une fenêtre ouverte sur un jardin anglais, une petit ouverture de porte sur ces géants créatifs.
Très belle réussite.
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Voilà un roman délicat et sensible qui nous plonge au coeur de la création artistique. C'est Eugénie, une institutrice discrète, modeste mais néanmoins libre, qui raconte cette histoire dans une longue lettre à un jeune soldat parti au front.
Eté 1892 - Comme on aimerait être aux côtés des hôtes du château de l'Islette, lieu enchanteur proche d'Azay-le-Rideau et si propice à la création artistique ! C'est là qu'Eugénie est envoyée par sa mère comme perceptrice de la petite-fille des lieux. C'est là aussi que Camille Claudel s'installe, au bord de l'Indre pour travailler à ses danseurs de "La valse" tandis que son amant, le célèbre et impressionnant Rodin, s'attarde encore pour quelques semaines à Paris.
Camille et le compositeur Claude Debussy échangent des courriers réguliers sur leurs travaux en cours, "La valse" donc pour elle, et "Prélude à l'après-midi d'un faune" pour lui. Claude se réjouit de l'absence de Rodin qu'il ne porte pas dans son coeur tandis que Camille se languit de lui.
Quand le célèbre sculpteur arrive enfin à l'Islette pour travailler à son "Balzac", les effusions entre les amants cèdent bientôt la place aux disputes…
Ce premier roman raconte donc avec beaucoup de délicatesse cette courte période de la vie de 3 artistes au sommet de leur créativité. C'est également une peinture de la vie d'artistes à la campagne, à travers le regard parfois amusé et souvent narquois des habitants du cru. Enfin c'est l'histoire d'Eugénie, la narratrice, dont le secret sera le véritable objet de ce très joli livre. Un vrai bonheur de lecture. Un seul regret : 127 pages c'est beaucoup trop court tant on aimerait baigner encore dans cette atmosphère joliment désuète et passionnément créative.

#massecritique
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Juillet 1892.
Camille Claudel s'installe à Islette le temps d'un été, aux portes d'Azay-le-Rideau dans la vallée de l'Indre.
Eugénie Farnoux est préceptrice de Madeleine, petite fille de madame Courcelle.
Madeleine, ne perd pas une miette de ce dont elle est témoin durant cet été sans précédent.
Camille Claudel se moque de la bienséance, de son apparence, de parler trop fort ou de boire au goulot mais elle se tue à la tâche. de jour comme de nuit, elle besogne, pétrit, taille, modèle et façonne…surtout elle attend Rodin, le maître, l'ogre. Rodin qui partagé entre épouse, maîtresses et mondanités se fait attendre et quand il vient il lui donne si peu à Camille.
Et tandis que Rodin lui offre les plus vertigineuses disputes, Debussy offre à Camille une oreille amicale, elle lui confie dans ses lettres son désarroi, il est son ami et confident. le musicien et la sculptrice ont leur art chevillé au corps ainsi qu'une certaine aptitude à se renouveler, ils se comprennent.
La valse prend forme, Balzac sort de pierre et l'après-midi d'un faune va révolutionner les romantiques…
Eugénie disparaitra un beau matin, non sans avoir sceller son destin, ailleurs.
Longtemps après, Madeleine, la petite chatelaine, se souviendra et racontera à son tour l'été à Islette.
Une agréable parenthèse entre fiction et réalité, une mise en lumière de la sculptrice artiste, amoureuse, exigeante et passionnée.
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Pousser les portes du Château de l'Islette c'est entrer dans l'intimité de Camille Claudel, une artiste aux oeuvres totalement habitées par la force de ses émotions.
C'est l'été 1892, Camille Claudel prend ses quartiers ici à l'Islette, château niché au coeur d'une Touraine qui a déjà maintes fois inspiré les artistes, comme Balzac et son Lys dans la Vallée. Un lieu idéal, idyllique pour ces artistes parisiens fuyant la frénésie urbaine et cherchant le repos et l'inspiration.
Pourtant Camille se sent seule à l'Islette, trop éloignée de Rodin. Elle se confie à Claude Debussy dans une correspondance régulière, lequel l'encourage à profiter de cette bulle de travail qui lui est offerte.
Mais Camille c'est la fougue, la tempête, l'insomnie, la mélancolie. Camille est brute et brutale, préoccupée sans cesse par son art, ses oeuvres, la matière à sculpter. Un art viscéral et vital. Elle mène une vie d'ascète, insatiable de travail- elle tourne, fait du bruit, recommence sans cesse, jusqu'à l'épuisement, tourmentée par les figures qu'elle sculpte comme des fantômes qui dansent en elle.
Dans ce court roman à l'écriture douce et cristalline, Géraldine Jeffroy allie avec brio la réalité et sa part de fiction. La vie au Château de l'Islette devient le temps de la lecture la nôtre, partageant les tourments incessants de ces trois artistes exceptionnels. Claude Debussy travaille à L'après midi d'un faune, Auguste Rodin à son Balzac commandé par la SGDL et futur sujet à polémique, quant à Camille Claudel, elle bataille à sculpter l'inexprimable dans La Valse.
Ce livre est une ode à ceux qui ont oeuvré, pétris d'une conviction hors normes, vers un art nouveau- période charnière dans la création artistique.
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