Pousser les portes du Château de l'Islette c'est entrer dans l'intimité de Camille Claudel, une
artiste aux oeuvres totalement habitées par la force de ses émotions.
C'est l'été 1892, Camille Claudel prend ses quartiers ici à l'Islette, château niché au coeur d'une Touraine qui a déjà maintes fois inspiré les
artistes, comme
Balzac et son Lys dans la Vallée. Un lieu idéal, idyllique pour ces
artistes parisiens fuyant la frénésie urbaine et cherchant le repos et l'inspiration.
Pourtant Camille se sent seule à l'Islette, trop éloignée de Rodin. Elle se confie à
Claude Debussy dans une correspondance régulière, lequel l'encourage à profiter de cette bulle de travail qui lui est offerte.
Mais Camille c'est la fougue, la tempête, l'insomnie, la mélancolie. Camille est brute et brutale, préoccupée sans cesse par son art, ses oeuvres, la matière à sculpter. Un art viscéral et vital. Elle mène une vie d'ascète, insatiable de travail- elle tourne, fait du bruit, recommence sans cesse, jusqu'à l'épuisement, tourmentée par les figures qu'elle sculpte comme des fantômes qui dansent en elle.
Dans ce court roman à l'écriture douce et cristalline,
Géraldine Jeffroy allie avec brio la réalité et sa part de fiction. La vie au Château de l'Islette devient le temps de la lecture la nôtre, partageant les tourments incessants de ces trois
artistes exceptionnels.
Claude Debussy travaille à L'après midi d'un faune,
Auguste Rodin à son
Balzac commandé par la SGDL et futur sujet à polémique, quant à Camille Claudel, elle bataille à sculpter l'inexprimable dans La Valse.
Ce livre est une ode à ceux qui ont oeuvré, pétris d'une conviction hors normes, vers un art nouveau- période charnière dans la création artistique.