L'homme qui danse

Arthur, personnage principal, va commencer par connaître un traumatisme dans une boîte de nuit mais ce lieu reviendra comme un boomerang dans sa vie et finira par le rendre accro.
N'aimant pas vraiment les boîtes de nuit j'avoue que je pensais être ennuyé par ce roman. Eh bien pas du tout. L'écriture est excellente et j'ai terminé ce livre en un aller retour en train.

L'homme qui danse… Arthur…
En 1990, il a 10 ans et découvre pour la première fois les parquet de la Plage, cette boîte de nuit qui va le voir grandir.
Cette boîte de nuit qui est un personnage à part entière dans le roman mais aussi dans la vie d'Arthur… danser est sa seule activité… D'ado à jeune adulte puis adulte dans la force de l'âge, la Place est le phare d'Arthur, son unique but…
Un roman qui comme La chaleur (le premier roman de l'auteur) me laisse perplexe… un antihéros looser un brin agaçant que j'ai eu envie de secouer plusieurs fois !
Et cette fin, trop ouverte pour moi, me laisse sur ma faim…

Quand, au deuxième roman, on ne lit pas le même livre que le premier, mais qu'un univers se fait jour, qu'une oeuvre se dessine, ça mérite attention.

J'avais beaucoup aimé le premier roman de Victor Jestin, "La Chaleur" où l'on retrouvait quelque chose du Camus de l'Etranger. Ici le choc est peut-être moins puissant : pas de cadavre caché sous le sable – mais la trajectoire d'un homme qui, là encore, se découvre étranger au monde, et de tentative en tentative ne trouve pas à établir le contact avec qui que ce soit sinon par la danse.

Tout, quasiment, se passe dans une boîte de nuit qui s'appelle La Plage (autre référence au premier roman de Jestin). Dans ce roman à la première personne, Arthur, né en 1980, raconte de ses 10 à 42 ans, par sauts de puce temporels, son rapport à cette boîte : de la découverte malaisante qu'il en fit, enfant, à l'occasion d'un anniversaire où il fut invité par hasard, jusqu'au déclin du lieu – où il est devenu le vieux qui danse au milieu des jeunes...

https://lesmonstres.org/2022/08/26/critique-lhomme-qui-danse-victor-jestin/

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Synopsis : "La Plage est le nom de la boîte de nuit d'une petite ville en bord de Loire.
C'est là qu'Arthur, dès l'adolescence et pendant plus de vingt ans, se rend avec frénésie. Dans ce lieu hors du temps, loin des relations sociales ordinaires, il parvient curieusement à se sentir proche des autres, quand surtout ailleurs sa vie n'est que malaise et balbutiements. Sur la piste de danse, il grandit au gré des rencontres - amours fugaces, amitiés violentes, modèles masculins écrasants. Au fil des ans, il se cherche une place dans la foule, une façon d'exister."

Les tribulations nocturnes d'un noceur accro à une discothèque m'ont laissé de marbre.
Il manque à mon avis un peu de consistance au personnage du fait qu'il soit le narrateur de sa propre histoire.

Après La Chaleur, Victor Jestin nous invite dans un tourbillon de danse.
Arthur est un jeune garçon timide, pas très à l'aise dans son corps et qui n'a pas trop confiance en lui.
Il vit près De Nantes avec ses parents et son petit frère. Dans ce roman, nous allons le suivre de l'âge de 10 ans jusqu'à la quarantaine.
A l'occasion de la fête d'anniversaire d'un camarade de classe, Arthur va découvrir un nouveau lieu de sa ville dont il ignorait totalement l'existence… Et pour cause, la fête d'anniversaire est organisée dans une boîte de nuit : La Plage.
C'est un nouveau monde qui s'ouvre à lui, avec ses codes. le premier d'entre eux est de danser, forcément ! Mais Arthur se sent comme paralysé.
Alors, au fil des années, il va essayer, timidement d'abord ; puis à l'aide de cours, il va apprivoiser son corps, ses mouvements, son « feeling ».
Aller en boîte et danser va devenir son activité principale et une addiction !
Encore une fois, Victor Jestin nous embarque dans une histoire somme toute assez banale ; mais grâce à son style et son écriture reconnaissables, nous prenons conscience que la maladresse d'Arthur puis son obsession pour La Plage, au lieu de l'aider à se sociabiliser, l'enferme de plus en plus dans une solitude dont il sera très difficile, voire impossible de sortir.

"L'homme qui danse" c'est le monologue d'Arthur, jeune homme introverti qui a du mal à trouver sa place dans une société machiste ou tous les hommes ne semblent se soucier que d'une chose: conclure avec une femme.
Mais Arthur se sent en décalage avec ses pairs, non pas que ça ne l'intéresse pas mais il ne parvient pas à se lancer, il reste constamment sur le côté.
Inopinément il va trouver refuge dans une boîte de nuit, "La plage", et trouver le seul moyen de se sentir vivant et de communiquer qui lui corresponde à travers la danse.
Cet exutoire corporel lui permettra t il de se sentir mieux dans sa peau et de s'intégrer à la société ? Y trouvera-t-il le bonheur?
A travers cette introspection personnelle, le narrateur aborde des thématiques variées comme le conformisme social, les relations personnelles et les rencontres amoureuses.
Un roman qui se lit vite et qui nous plonge directement dans le quotidien d'un homme en décalage avec son temps et ses contemporains.

Bienvenue dans l'ambiance moite de la plage. La chaleur, cette odeur de cigarette mêlée à celles des parfums et déodorants, les vestiaires, les conso … mais si ça doit bien vous rappeler quelque chose ? 😜
J'ai beaucoup aimé retrouver la plume de l'auteur, c'est franc, c'est fluide, on se sent bien entre les lignes.
Arthur échoue régulièrement à La plage, il chauffe la piste jusqu'au petit matin, peu importe le jour de la semaine. Il va se construire au fil des rencontres, des événements. L'homme qui danse aborde avec réalisme des sujets d'actualité. Ainsi la solitude, l'addiction sont des fils conducteurs du roman.
Il m'a cependant manqué un peu d'action, quelques rebondissements ou au moins une petite intrigue. Ça m'a toutefois rappelé quelques bon souvenirs : les boites de nuit, les copains, la quête de séduction …

Je ne sais pas quoi penser de cette lecture...
(C'est le max que je puisse faire comme accroche!... Mais je vais développer, promis!)

Pitch (4ème de couv):
"La Plage est le nom de la boîte de nuit d'une petite ville en bord de Loire. C'est là qu'Arthur, dès l'adolescence et pendant plus de vingt ans, se rend avec frénésie. Dans ce lieu hors du temps, loin des relations sociales ordinaires, il parvient curieusement à se sentir proche des autres, quand partout ailleurs sa vie n'est que malaise et balbutiements. Sur la piste de danse, il grandit au gré des rencontres - amours fugaces, amitiés violentes, modèles masculins écrasants. Au fil des ans, il se cherche une place dans la foule, une façon d'exister. Jusqu'où le mènera cette plongée dans la nuit?"

Portrait d'un homme mal à l'aise dans les relations sociales le jour, trompant sa solitude et son mal-être en dansant en boite de nuit jusqu'à l'obsession.
Portraits d'autres animaux de la nuit qui s'abiment, chassent, draguent, rêvent.
Réflexions autour de la confiance en soi, de l'expression de sa virilité, des pressions sociales, de la quête amoureuse.

A travers Arthur, homme qui n'arrive pas à prendre le train de la vie "attendue" en marche, c'est vingt ans de solitude qu'on voit défiler. Il se transforme physiquement, apprend à danser et joue le rôle de l'habitué de la boite de nuit. Mais ce n'est qu'un masque, qu'un pansement sur une jambe de bois. Quelques heures dans l'obscurité, la sueur et la musique qui biaisent la réalité des relations et des corps. Un simulacre de bonheur éphémère pour mieux replonger dans la mélancolie une fois les lumières rallumées.
Alors Arthur, on le prend en tendresse, mais surtout en pitié. Et puis on trouve sa vie pathétique et on aimerait le ramener côté jour plutôt que côté nuit. Et lui tenir la main. Et lui dire que ça peut bien se passer... Et peut-être bien que c'est ce qui va arriver (à vous de le découvrir!).

La plume de Victor Jestin vient accentuer le mal-être du personnage, tapant crûment où ça fait mal, évitant les circonvolutions et les détours, dans un style précis, efficace et parfois acide. L'auteur arrive à nous emporter au fond, aux côtés d'Arthur. L'immersion est donc parfaitement réussie!
Mais donne du coup envie de vite remonter à la surface, retrouver un peu de lumière et d'espoir!

Difficile pour moi de trancher sur l'agréabilité de cette expérience de lecture (alors que d'habitude je n'hésite pas!). Peut-être que L'homme qui danse est de ces romans qu'il faut savoir laisser décanter, une fois la dernière page refermée.
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Je découvre cet auteur et j'adhère aussitot à son écriture.
Comme Frederic Beigbeder, je trouve que ce livre est un chef d'oeuvre.
Dans une lecture sans pause , j'ai suivi ce héros étrange (ou étranger ?) dans sa solitude , sa phobie sociale, son incommunicabilité, ses questions identitaires, son questionnement sur son orientation sexuelle, son addiction à la gonflette, et à la danse , ou plutôt à la discothèque.
Il va à "la plage " , nom de la discothèque sordide , comme on va à la mine , pour se sentir exister ...un peu .
Un homme qui danse , une trajectoire tragique

L'homme qui danse
C'est Saturday night fever, mais sur les bords de Loire.
Ici, pas de beau gosse façon Travolta, mais Arthur, qui depuis son plus jeune âge, peine à trouver une place dans une vie sociale, qui défile devant ses yeux.
Pas d'amis, pas de fiancé, un job passe partout en attendant autre chose, mais quoi….la seule activité qui le raccroche à un semblant de socialisation, c'est de danser chaque nuit à La Plage, boite de nuit de sa ville.
Travolta brillait par la danse, Arthur aussi, mais sa solitude demeure malgré tout.
Tout au long des pages, on espère quelque chose, une rencontre, enfin, ou qu'il se reprenne en main, mais non, les années passent, et la situation devient de plus en plus compliquée.
Il vieillit et on se doute bien, que son corps va peu à peu, lui aussi le lâcher….
C'est triste, désabusé, cela dit beaucoup de notre époque, où il faut exister mais, qu'en est-il pour les plus timides ou ceux qui ne sont pas dans la norme ?
Sur la fin d'une époque, car les façons de se rencontrer et de s'amuser changent. Les boites de nuit, ne seront bientôt plus qu'un souvenir du passé.
C'est un auteur que je ne connaissais pas, et je trouve l'angle du sujet vraiment intéressant.
La boite de nuit, c'est vraiment une bonne idée.
J'aurais aimé un sursaut, enfin un changement pour lui. Mais peut être que c'est dans un monde idéal, car finalement, dans la vie, on subit beaucoup, et la solitude est un des plus tristes et injustes maux.
En tous les cas, une jolie surprise teintée de mélancolie, qui me donne très envie de lire son premier roman.
A lire, vraiment.