Ellie, 15 ans, disparaît, un beau matin, sur le chemin de la bibliothèque. C'est alors la vie de ceux qui restent, de sa famille, qui vole en éclats. Sa mère, qui ne s'en remettra véritablement jamais ; le fait de ne pas savoir étant pire que tout. Son père, qui lui, parvient à « refaire » sa vie. Sa soeur et son frère, « dommages collatéraux ».
Une fugue. C'est la piste privilégiée par la Police. Mais dans quelle mesure une adolescente aussi jolie que brillante peut-elle avoir envie de fuir un foyer heureux ?
Dix ans après le drame, tous doivent enterrer les restes retrouvés d'Ellie. Pourtant, à ce stade, le mystère sur sa disparition demeure entier.
A cette même époque, Laurel, la mère d'Ellie, rencontre Floyd, jeune père célibataire, avec qui elle va entretenir une liaison ; mais surtout, elle fait la – troublante – rencontre de Poppy, dont la ressemblance avec Ellie est plus que déconcertante.
Poppy, 9 ans, est brillante, mature, jolie – tout comme l'était Ellie. Saisissant. Déroutant. Fascinant. Difficile de trouver un adjectif capable de décrire ce que Poppy nous fait éprouver. Car en passant d'une page à l'autre, on passe aussi d'un ressenti à l'autre, d'un sentiment à l'autre. Poppy nous bouleverse. Elle nous intrigue. Mais elle nous met aussi parfois mal à l'aise.
Au fur et à mesure de l'histoire, on se dit que « ça y'est ! j'ai compris ! » le fin mot de l'histoire. On sait (on pense savoir), bien avant la fin du roman, ce qui est arrivé à Ellie.
Mais ce que l'on pense est bien au-delà – très au-delà, de ce qui lui est réellement arrivé.
Dans un roman finalement assez oppressant et noir,
Lisa Jewell distille ici et là quelques indices, sur des protagonistes, des faits, par l'intermédiaire de souvenirs. Chaque fois que l'on pense avoir compris, l'auteure nous surprend avec un nouvel indice qui vient ébranler nos certitudes.
C'est ce que j'ai le plus aimé dans ce roman.
Mais j'ai aussi « aimé » (si l'on peut dire les choses ainsi) l'histoire d'Ellie ; elle m'a littéralement chamboulée. Son destin m'a pris aux tripes. Car, même si l'on arrive assez rapidement à imaginer ce qui a pu lui arriver, on ne peut pas imaginer la brutalité, la sauvagerie, la perversité de l'être humain…
Lisa Jewell met des mots sur cette brutalité, cette sauvagerie, cette perversité, et c'est bien ce qui m'a laissé… sans mot.
«
Comme toi » m'a bousculé. C'est un thriller psychologique qui restera un bon moment dans ma mémoire car il m'a fait envisager/prendre conscience du fait que la réalité peut être, parfois, bien pire que la fiction… la cruauté et la folie qui gangrène l'être humain peut les pousser à commettre des actes innommables.