Chroniques des secondes heures de Tanglemhor, tome 1 : L'oeuf de Tanglemhor

Sa cécité précoce avait mis un terme à ses ambitions personnelles, contrariant ses chances d'accéder aux plus hautes fonctions de son ordre.

―Par la barbe de Gonnrk ! s’exclama le liûdëndé. On peut savoir ce qui t’a pris ?
―Je ne pouvais pas les laisser faire, Elperïn. Une innocente !
―Et alors ?! Tu comptes porter secours à toutes les innocentes de l’Alliance ? T’as pas fini !

Nous devons agir pour changer d'époque, pour aider le Grand Crocodile violet à briser ses chaînes ? Nous avons besoin du Bras de Viloumbé.
Silence... Long silence...
_ J'espère que vous avez conscience de tout ce que cela implique ? souligna Serpent de Lune au nom du groupe. Chacun de nous devra apprendre à tolérer l'autre, à trouver un terrain d'entente, pour préserver notre conjuration. Vivre ensemble sera peut-être plus difficile que lutter contre le Vindicateur. (p. 428)

Il était là. Flottant dans les ténèbres. Sang. Il était là. Promesse de larmes et de souffrances. Douleur. Il était là. Et son aura terrible se répandait déjà sur le monde. Désespoir. L'Oeuf. L'Oeuf maléfique. Baigné du sang des morts. Gavé de milliers de vies. L'Oeuf immonde. Pulsant d'une troublante lumière charnelle. L'Oeuf maudit. Etincelant de cent nuances de rouge.

Ils craignent tellement de mourir qu'ils ne prennent pas le temps de vivre, et surtout pas celui de réfléchir. C'est pour cela que ce sont des gens de pouvoir : un haut statut social leur procure une sensation de puissance qui les rassure.

- Trouves-tu juste d'avoir tous les droits, sans aucune limite?
- Bien sûr. C'est la loi du plus fort, la loi la plus naturelle du monde.

C'est la guerre. Je fais simplement ce qu'il faut pour la gagner.

Au-dessus d’elle, se dressait la terrifiante silhouette de son ravisseur.
Interloqué.
Il baissa les yeux. Le manche d’un poignard dépassait de son ventre.
Son regard croisa celui de sa prisonnière.
―Contrariant, admit-il.

Prudence et discrétion.
D’accord.
Le myrmidon jeta un œil critique à leur petite équipe. Leur conjuration s’était formée autour d’une jeune femme qui attirait tous les regards et dont le champion était un ogre impressionnant. Elle était accompagnée du filou le plus recherché du Bassin ctasharre, de son compère d’une remarquable demi-taille et d’un fier rrënkïn qui parvenait plus ou moins à se dissimuler sous la capuche de sa lourde cape – tant qu’il n’ouvrait pas la bouche. Seul Serpent de Lune aurait pu passer inaperçu, si seulement il n’avait pas eu l’air aussi… vénérable.
Ce n’était pas tout à fait gagné…

- J'enseigne la philosophie. Je conçois que mes cours soient peu académiques mais je crois qu'ils portent leurs fruits. J'entre chez les gens et dérobe quelques valeurs, qui ne représentent rien, en fait, afin de rappeler à ceux qui y étaient trop attachés que seule leur vie importe, que la richesse matérielle n'est rien comparée au bonheur, à la santé... Les gens ont tendance à l'oublier.