Tous mes amis sont morts de Avery Monsen & Jory John - on leur doit Manuel du pirate : Ou comment devenir un intrépide capitaine en 23 leçons ! - est un drôle de livre. Reprenant tous les codes du livre pour enfants avec des dessins et des textes minimalistes - le plus souvent un personnage et une phrase courte sauf une exception notable ; par exemple, un dodo disant « Tous mes amis sont morts » ou une personne âgé disant « Tous mes amis sont presque morts » - ne s'adresse pas réellement aux enfants ou à ceux qui ont un solide sens de l'humour (au minimum le 3ème degré), aux zèbres - des enfants précoces -, aux parents d'enfants qui souhaiteraient informer leurs enfants de la fin de toute chose - la mort donc - ou tout simplement à des adultes adeptes de l'humour des Monty Python.
On apprend ainsi du dinosaure que tous ses amis sont morts, du dodo que tous ses amis sont également morts, d'une personne âgée que presque tous ses amis sont morts... ça y est ils sont tous morts, du lait que tous ses amis expirent le mardi, d'une plante qu'il ne faut pas elle et ses amis l'acheter car on va la laisser lentement mourir, d'un arbre que :
« Je me sens si seul parfois. Certaines journées sont interminables. Mais quand je regarde le monde qui m'entoure, je suis frappé par son indicible beauté. Ces milliards de hasards sublimes qui nous ont faits tels que nous sommes, qui ont fait les avions en papier, les coquillages et les sourires en coin des enfants. Quand je pense à tous ces petits bonheurs simples, je sais au fond de moi que mon heure viendra. Et qu'alors une lumière chaleureuse m'inondera, et que je trouverai la paix. »
Seule la mort est satisfaite car « Ce travail la rend si vivante ».
Présenté comme «le plus triste livre drôle que vous lirez jamais », Tous mes amis sont morts - seulement quelques-uns en l'occurence - m'a bien fait rire et penser à cette belle et triste chanson de Theo Hakola :
« Chère Maman, je suis mort à Paris
Je n'arrivais plus à respirer
Le froid a eu raison de mes poumons
L'air était trop mouillé
Mes poèmes ne se vendaient plus dans les cafés
Je n' arrivais plus à me chauffer
J'ai brûlé ma chaise et mes papiers
Mais la glace m'a salement pénétré
Chère Maman, Je suis mort à Paris
Mes amis m'avaient tous oublié
ils ont eu raison de mon esprit
avec leurs sourires jaunes et embarrassés
Rigueur, audace et solidarité
Résistance et fidélité
Les raisons pour notre amitié,
mes amis les ont toutes oubliées
Chère Maman, je suis mort à Paris
J'ai cassé mon coeur à trop espérer
J'ai cassé mon âme sur un monde sans poésie
Et mon corps, faute de manger pas assez
Alcool, opium, bout de pain tartiné
Survivre la nuit et mourir la journée
Faire l'amour sous le Pont Neuf que pour l'avoir fait
Maman j'ai cassé ma voix à force de crier
Chère Maman, je suis mort à Paris
Je ne dormais plus dans mon lit givré
À la place de la vie c'est le vide qui m'a conquis
Enfin je dormirai pour l'éternité
Plus de Patrie pour m'écoeurer
Plus de lèvres pour me caresser
Depuis que la pluie m'a bien infecté
Ma chair n'appartient qu'au passé
Chère Maman, je suis mort à Paris
Au Père-Lachaise on m'a enterré
T'inquiète-pas je suis en bonne compagnie
avec l'écume d'un siècle à mes pieds
Et à ma gauche repose un peintre consacré
Tombé pour la fée verte qu'il avait tant aimée
À ma droite dorment un tas de braves Fédérés
dans le sang qu'ils ont bravement versé
Chère Maman je suis mort à Paris
Au Père-Lachaise on m'a enterré
Chère Maman
Je suis mort à Paris
Et toi aussi tu vas m'oublier ».
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A chaque page on découvre un personnage qui, comme le titre l'indique, à tous ses amis qui sont morts.
Les illustrations colorées offrent un contraste délirant avec la terrible situation qui touche les protagonistes du livre.
A lire et à relire pour pleurer de joie !
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All my friends should read this book.
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Je me sens si seul parfois. Certaines journées sont interminables. Mais quand je regarde le monde qui m'entoure, je suis frappé par son indicible beauté. Ces milliards de hasards sublimes qui nous ont faits tels que nous sommes, qui ont fait les avions en papier, les coquillages et les sourires en coin des enfants. Quand je pense à tous ces petits bonheurs simples, je sais au fond de moi que mon heure viendra. Et qu'alors une lumière chaleureuse m'inondera, et que je trouverai la paix.