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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Si "nous sommes déterminés par le paysage, notre vie est tracée en fonction des collines, des rivières et des arbres." et plus particulièrement ici par la rivière, sur laquelle ont vécu dans un bateau, la narratrice et sa mère, s'y créant un univers bien à elles, doté d'expressions singulières,empreintes de références mythologiques, et où rôdait un animal fantastique, englobant toutes les peurs : le Bonak.
Quand le roman commence la narratrice, Gretel, a retrouvé sa mère, Sarah, quasi aphasique, au comportement frôlant la folie après une disparition de seize ans. Seize ans, c'est aussi l'âge auquel Sarah a abandonné sa fille.
Dans ce roman, il est en effet beaucoup question d'abandons, ressentis comme nécessaires, de "traque", de liens familiaux particuliers.
Daisy Johnson brouille les pistes, via la chronologie des différents épisodes, mais aussi par le biais des identités fluctuantes, tant du point de vue des prénoms que du genre. Elle revisite ainsi de manière originale le mythe d'oedipe, se penche sur les souvenirs et le pouvoir des mots. Ce n'est ainsi pas un hasard si Gretel, exclue du groupe par son langage particulier, devient lexicographe, pour mieux maîtriser les mots.
Il se dégage de ce roman une atmosphère particulière, irriguée jusque dans l'espace entre les os par la rivière, à la fois maléfique et attirante , créant un univers à la frontière du fantastique. Un roman fascinant qui perd parfois son lecteur mais, en dépit de quelques longueurs, parvient toujours à le garder captif, tant l'écriture est poétique , au plus proche de la nature , des émotions.
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Une histoire tournant autour d'une relation Mère/Fille exclusive suivi d'un changement radical des rapports avec l'arrivée d'une maladie neurodégénérative.
Je voulais lire ce livre, il était fait pour moi !

Ce n'était finalement pas du tout ce à quoi je m'attendais. C'était beaucoup mieux !
• Plusieurs intrigues
• Plusieurs époques
• Plusieurs secrets
Que s'est-il passé ?

Au début du roman, nous découvrons Gretel et ses souvenirs. Alors que sa mère, elle présente la maladie d'Alzheimer (Miroir ?).
Jusqu'à ses 13 ans, elle a vécu avec Sarah et Marcus (L'homme qui n'était pas son père) sur une péniche. Puis, près de la rivière, il s'est passé quelque chose dont la narratrice n'a pas eu connaissance ou dont elle ne se souvient pas. Elle s'est ensuite installée avec sa mère dans un centre d'équitation, puis Sarah l'a abandonnée. Elle a disparu, jusqu'à aujourd'hui.
Avec le temps, les souvenirs de la narratrice sont devenus confus ; ils se sont transformés.

Nous découvrons également la jeune Margot dans un autre chapitre, qui s'est enfuie de chez elle et erre dans la forêt avant d'être recueillie par un pêcheur. Nous ne savons pas à quel moment cela se produit, ni pourquoi elle est partie.

Autour de ces personnages, il y a le Bonak qui semble signifier tout ce qui leur fait peur ou plutôt, tout ce qui les submerge...

« Tu finiras par oublier, je te dis. Mais j'en doute.
Mon nom et le tien, les objets du quotidien, les chiffres, les semaines, le jour et la nuit, la lumière et l'obscurité ; Tout ça, à un moment ou à un autre tu l'oublie. Mais l'histoire de Margot et l'homme qui était son père, le Bonak et sa provenance, ça, tu ne l'oublieras pas même un instant. »

Sarah a tout oublié mais pas ces histoires, pas même un instant. le lecteur, comme Gretel, les découvre peu à peu.

Vous l'aurez compris, il y a dans ce livre énormément de questions qui se multiplient au fil du récit. On trépigne d'en savoir plus, d'autant que vous le comprendrez vite, cet ouvrage est une réécriture moderne d'un mythe bien connu.
Le fil de l'histoire se tient du début à la fin. On a pas le temps de s'ennuyer.
Pour ce qui est de la plume, le traducteur a réellement fait un travail remarquable. On savoure.

En conclusion, c'est à lire absolument !
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La beauté de ce livre est qu'il est ouvert à des interprétations variées.

La nature joue également un rôle. Comme dans beaucoup de romans de cette année, l'environnement est fondamental pour compléter la vision du monde des personnages.

J'ai aimé lire ce roman.

La prose de Johnson m'a parfois fait penser à Ali Smith (auteure entre autres de « Comment être double »).

C'est un livre qui se concentre sur les nuances du langage et sur le lien qu'il crée entre les individus.

C'est un livre profondément enraciné dans la mythologie grecque et les contes des frères Grimm.

C'est un livre atypique et marquant.

La ligne temporelle mêle passé et présent, les limites entre le réel et le fantastique s'effacent de plus en plus au fil des pages et la seule constante est l'écriture sublime qui maintient la cohérence de cet album de famille exceptionnel, premier roman d'une jeune auteure talentueuse ; un récit merveilleusement étrange.

Une phrase du livre qui était reprise aussi par The Guardian dans un article sur cet ouvrage définit à mon avis la vision de l'auteure :

« Il y a plus de débuts que de fins pour les contenir. »

The Guardian compare par ailleurs Daisy Johnson à Iris Murdoch : « le résultat me rappelle Iris Murdoch – cette intériorité sans compromis des personnages » écrit le journaliste.

5 coeurs pour ce roman.

Lien : https://blog.lhorizonetlinfi..
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J'ai mis du temps à rentrer dans ce livre. Je m'y étais attelée début janvier, puis finalement j'ai décidé d'arrêter au bout de vingt pages. Pas que j'ai trouvé ça mauvais au début, mais simplement c'était long. le style de Daisy Johnson m'a séduite dès les premières pages, comme ça a été le cas pour son plus récent « Soeurs », mais c'est l'histoire qui à peiné à démarrer. Toujours est-il que je m'y suis penchée de nouveau début mai, et finalement j'ai terminé le livre en une journée. J'ai trouvé ce roman d'une beauté infinie, traduisant avec délicatesse les méandres des relations mère-fille fusionnelles, questionnant l'identité profonde des personnages. C'est le genre de roman ou d'un point de vue scénaristique, il ne se passe pas grand chose, on oscille entre le présent et le passé d'une façon souple et légère au gré des chapitres, puis finalement on s'éprend de Gretel et sa mère Sarah, on s'accroche à elles, au bateau sur lequel elles ont vécu ensemble au bord de la rivière, et au Bonak, cette étrange créature qui rôde autour d'elles et qui continue de hanter Gretel à l'âge adulte. Daisy Johnson nous livre ici un roman d'une grande poésie, elle a ce don pour décrire des ambiances et des paysages en quelques mots, pour puiser au plus profond de nos ressentis personnels et les exposer simplement dans son roman, si bien qu'on ne peut que s'attacher aux personnages. Elle revisite le mythe d'Oedipe avec un talent inouï et une histoire émouvante. C'est un vrai roman qui touche et qui fait réfléchir sur les traumatismes de l'enfance et la folie qu'elle peut engendrer. Magnifique, c'est le mot pour décrire cette lecture.
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C'est une histoire de famille que livre Daisy Johnson dans ce roman à la plume merveilleuse.
Les mots m'ont transportés à travers la quête d'identité de Gretel, devenue adulte mais qui est à la recherche de son enfance et des moments qu'elle a vécu avec sa mère qui est partie du jour au lendemain le jour de ses seize ans.
Des questions laissées en suspens et une vérité qui ne demande qu'à éclater vont être les sujets principaux de cet ouvrage. Au coeur du Sud-Est de l'Angleterre, Gretel est devenue une jeune femme mais elle redevient l'enfant qu'elle était le temps de ce voyage initiatique qui s'écrit pour l'avenir mais qui puise son essence dans le passé.

Sarah, cette mère absente et atypique est touchante par son anti conformisme qui finit par la dévorer, le poids des mots se transmet par le langage qui devient lui aussi un personnage à part entière.
Un monstre, le « Bonak » va tenir le lecteur en haleine. Entre réalité d'un mammifère vivant dans les canaux de l'Oxforshire et une métaphore d'un vécu douloureux, ce monstre omniprésent renferme tous les secrets et les peurs de ce duo mère-fille.

Poétique et envoutante, l'écriture m'a charmée. La myriade de personnages autour de Gretel est passionnante car chacun à sa manière est une pièce de plus pour compléter ce puzzle de la vie qui nous entraîne. Tendres et subtils, j'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Marcus et Sarah qui finalement n'étaient peut-être pas faits pour vivre dans ce monde là…

Daisy Johnson a été finaliste du Man Booker Prize 2018 avec ce très beau livre. Un livre qui décrit le féminin sous toutes ses formes avec cet inlassable appel de l'eau. Envoûtant et submergeant !
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