Iris Murdoch est une inconnue. Ou plutôt, on la connaît en tant que romancière, mais pas en tant que philosophe. On ne trouve aucune entrée à son nom dans les dictionnaires et les encyclopédies de philosophie en français. Et pourtant, son nom figure au programme de philosophie depuis la rentrée 2020. Alors qui est-elle ? Que pense-t-elle ? Peut-elle nous intéresser du point de la philosophie de la religion ? Petit spoiler : la réponse est « oui ».
Ne soyez pas inférieur à votre destinée.
Pour ce qui est de libérer les gens, je n'ai pas confiance en ces libérateurs professionnels. Quiconque excelle à libérer les gens excelle à les asservir, s'il faut en croire Platon.
Le langage est une machine à fabriquer inexactement.
Chacun se délectait de la compagnie de l'autre, sans jamais en être rassasié. C'est là le véritable test, plus que la dévotion, l'admiration, la passion. Si l'on a toujours faim de la compagnie de quelqu'un, c'est qu'on aime.
Même si les lecteurs affirment qu'ils ne prennent pas tout pour argent comptant, ce n'est pas vrai. Ils ont le désir de croire, et ils croient, parce que la foi est plus facile que le scepticisme, et parce que tout ce qui est écrit a des chances d'être vrai "en un sens".
Vers la fin de l'après-midi, les nuages s'amassèrent, le soleil se cacha et il se mit à pleuvoir. Cet écervelé de climat anglais, qui s'était livré jusque-là à une imitation plausible du mois de juin, se mit soudain en tête d'interpréter mars.
Si le pouvoir absolu corrompt absolument, alors je dois être le plus corrompu des hommes. Un directeur de théâtre est un dictateur. (Sinon, il ne fait pas son métier.)
Le fleuve des événements passe près de nous comme cette foule et nous ne voyons qu'une minute chaque visage. L'essentiel ne l'est pas toujours, mais provisoirement. Le travail et l'amour, la recherche de la richesse et de la célébrité, la recherche de la vérité, la vie elle-même sont faits d'instants qui passent puis retournent au néant.
Les tortueux passages de la fausseté ne cessent de me déprimer, mais je les emprunte sans cesse ; peut-être parce que je les vois comme de courts corridors qui aboutissent ensuite au soleil.
La tendresse, la confiance absolue, la communication et la sincérité : ces choses-là comptent de plus en plus à mesure qu'on vieillit.