Après tous les thrillers très noirs et glauques que j'ai lus ces derniers temps, cumulés à une situation générale pas vraiment folichonne, et à une situation professionnelle difficile actuellement, j'avais besoin d'une petite bulle d'air, d'une respiration ... Une fois n'est pas coutume, j'ai donc choisi dans ma lourde Pal une gentille romance. Je me suis aperçue un peu plus tard qu'en fait j'avais déjà lu un roman de
Sophie Jomain ("
Fais-moi taire si tu peux") et que je n'avais pas vraiment adoré ! Mais comme il ne faut pas rester sur une mauvaise impression, j'ai décidé de lui redonner une chance.
Et en fin de compte, ma foi, ce n'est pas si mal tourné, et même si on n'échappe pas aux clichés chers à la collection Harlequin (hé oui, ça non plus je n'avais pas vu !), il y avait quand même une histoire plutôt bien construite en dehors de la romance, et des thèmes intéressants abordés.
L'histoire : Marion Verrier (alias Fendie Miller) est chroniqueuse pour une revue "people", elle chasse le scoop, et elle est très bonne dans sa partie. Jusqu'au jour où elle se fait "griller" un sujet sur lequel elle avait sué sang et eau (oui...je sais, mais c'est du Harlequin, quand même!) par un concurrent. Ulcérée par les reproches de sa direction, elle prend les trois mois de congés qu'elle a accumulés et va se réfugier en Baie de Somme dans un écolodge. Au cours de ses longues balades solitaires, elle va croiser Ben, un ours (humain, je vous rassure), très impliqué dans une association qui protège les phoques de la baie. Bon, je ne vous fais pas de dessin, vous comprenez la suite tout seuls je suppose !
Soyons juste, l'histoire ne se résume pas qu'à cette rencontre, la protection des animaux marins est bien expliquée, d'ailleurs l'association mentionnée existe bel et bien, et les lieux où elle travaille sont correctement décrits ainsi que ses actions. Et l'auteure s'est bien documentée également sur un autre sujet développé plus loin dans le roman : la vie des migrants à Calais et leurs difficultés, notamment concernant les femmes. J'ai été bien plus émue par le sort de ces personnes que par l'histoire d'amour entre Marion et Ben, qui jouent à "je t'aime moi non plus" tous les quelques chapitres.
Pas trop de scènes pseudo-torrides non plus, et c'est tant mieux, parce qu'en général elles me font plutôt rire dans ce genre de romans. Je me vois bien les déclamer sur un ton mélodramatique à mon compagnon, mais je vous laisse imaginer, désolée !
Allez, disons que deux ou trois fois dans l'année, ça repose le cerveau, et celle-ci n'est certainement pas la plus niaise des bluettes que j'aurais lues dans ma (longue) vie de lectrice jamais repue de nouvelles histoires.