Je remercie Babelio et les éditions Payot & Rivages pour l'envoi de ce livre, dans le cadre de l'opération Masse Critique. Si j'ai choisi ce roman, c'est uniquement sur la base de son titre,
Mon coeur est une tronçonneuse, d'une intrigante sauvagerie poétique. La photographie de Taysa Jorge (je vous conseille d'aller voir son travail) illustrant la couverture invite aussi à la découverte de ce récit qui puise ses fondations sur le cinéma d'horreur.
J'étais évidemment curieux, en tant qu'ex-boulimique du genre, de voir comment un roman allait s'emparer de ce sujet, d'autant plus qu'
après Scream, il n'est pas évident de proposer quelque chose de neuf dans le domaine de la réflexivité par rapport au genre horrifique.
Stephen Graham Jones, que je découvre, décide tout simplement...de ne rien faire ! Où plutôt si, il noie son récit sous un déluge de clins d'oeil, comme s'il voulait prouver au fan exigeant qu'il maîtrise à fond son sujet. Et pour enfoncer le clou, il ponctue son roman par une rédaction (!) de l'héroïne pour expliquer à son professeur à quel point le ciné d'horreur c'est chouette et pas si bête.
Pourquoi pas... Sauf qu'à aucun moment l'auteur ne parvient à transcender son sujet par le biais de l'écriture et nous ennuie au plus haut point avec cette suite de clichés servie par une héroïne peu intéressante.
C'est bien joli de connaître sa grammaire horrifique, mais si c'est pour la déballer ainsi, je ne vois pas trop l'intérêt de la chose...
Bref lecture extrêmement décevante que j'ai du abandonner devant la nullité du procédé peu aidé par une écriture que j'ai trouvé sommaire.
J'espérais faire une critique élogieuse de ce joli cadeau et me voici en train de rédiger une critique assassine !
Mieux vaut relire un bon
Stephen King ou
Clive Barker si on a envie d'une lecture saignante...