Don't Fear the Reaper

À l'heure où le premier tome de la trilogie d'Indian Lake, My Heart is a Chainsaw est désormais disponible en français sous le titre Mon coeur est une tronçonneuse, et où le troisième volume, The Angel of Indian Lake, est disponible en précommande, il est temps de se plonger dans le deuxième volume, Don't Fear the Reaper.
Proofrook, Idaho, quatre ans après le massacre du 4 juillet. Jade Daniels fraîchement libérée revient dans sa ville natale. Au même moment où une tempête de neige a facilité l'évasion d'un serial killer, Dark Mill South, en cours de transfert. Trente-six heures et vingt victimes plus tard, Proofrook survivra-t-elle à ce nouveau massacre. Et le tueur au crochet en est-il le seul responsable ?
Une fois de plus, avec Don't Fear the Reaper, Stephen Graham Jones nous montre son amour pour les slashers et l'horreur en général. Mais plus qu'un simple hommage aux films qui ont bercé son adolescence, ce livre a encore une fois plus de profondeur. Outre Jade, il nous présente plusieurs survivants du massacre précédent, dont Letha et les jumelles Cinnamon et Ginger. Et durant les quatre ans entre les deux livres, si la vie de Jade (qui se fait de nouveau appeler Jennifer) a été mise entre parenthèses durant son séjour en prison, ce n'est pas le cas des autres habitants qui ont du avancer avec leurs blessures physiques et psychologiques, ou des nouveaux venus attirés par la célébrité sanglante de la ville. C'est une étude passionnante de la résilience d'une ville, des relations entre les différents habitants, en fonction de leur richesse, de leur couleur de peau, de leur place dans la hiérarchie des pouvoirs en place. Mais également d'être une femme dans un monde d'hommes, de l'importance de se trouver des modèles à suivre (et de mieux les choisir que cette pauvre Gal), de la transmission d'une génération à l'autre, et de la façon dont chacun se réapproprie l'histoire (la sienne propre, celle de sa famille ou de son lieu de vie, comme celle avec un grand H). le tout dans la grande tradition des séries horrifiques, avec une suite bien plus sanglante (et si, c'est possible) et au rythme bien plus intense que le premier volume. Les points de vue sont également multipliés, et pas toujours fiables, avec de nombreux indices suggérant que le troisième volume risque de pencher du côté du folk horror, plutôt que du slasher classique. Rendez-vous en 2024, pour en savoir plus !
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