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Merci à Masse Critique pour m'avoir permis de découvrir ce récit atypique, à la fois émouvant, grinçant, révoltant, inspirant, mais avant tout humain.
Dans cet Hôtel Paradis, antichambre de la mort inéluctable, on vit. On vit absolument, avec opiniâtreté. Chaque jour ou presque, la narratrice Dona Alberta défie courageusement la mort, et la faucheuse recule avant de renouveler ses assauts. Chaque jour ou presque, un de ses compagnons succombe et laisse la place à un nouveau pensionnaire. C'est le "jeu".
En attendant leur tour, les résidents répliquent dans ce cocon pas toujours protecteur la société telle qu'elle fonctionne à l'extérieur: à chacun son rôle, suivant son caractère et son milieu social: l'éternelle amoureuse, le séducteur, le musicien, l'aristocrate... On ne s'ennuie pas à l'Hôtel Paradis, surtout quand on est aussi observatrice que Dona Alberta.
Ainsi partage-t-on, le temps d'une année, le quotidien de ces personnes âgées qu'on exclut de la société pour mieux prendre soin d'elles... sauf quand le manque de personnel conduit à un abandon qui n'est rien moins que de la maltraitance.
Toutefois, nulle critique, nulle amertume dans ce récit. Seulement des constatations, au lecteur de juger.
Un livre qui est une formidable ode à la vie, même si elle n'est pas toujours parfaite.
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ur le contenu, j'ai été particulièrement interpellée par le comportement de certains soignants, qui abandonnent les résidents en chaise roulante au milieu des couloirs, ne leur adresse pas la parole pendant les soins ou n'écoutent pas leurs demandes…

Sur la forme, je ne vais pas cacher que Misericordia a été une lecture difficile pour moi. J'ai eu du mal à entrer dans ces monologues qui paraissaient sans fin, sans que je comprenne où voulait nous emmener l'auteure, les idées émergent (trop?) lentement, le rythme est absent, en contradiction avec les chouettes petits moments de vie racontés par Alberta. Bref, je n'ai pas trop accroché.

Chronique complète sur le blog
Lien : https://carnetdelecture1.wor..
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Pendant un certain temps, je n'ai pas pu lire sur les maisons de retraite, ou sur les gens qui y vivent. J'ai joué à l'autruche pendant tout le temps où ma grand-mère y a été. Mais elle est maintenant partie depuis quelques mois, et quand ce livre a paru, j'ai senti qu'il était temps que j'affronte un peu plus frontalement le sujet.
Misericordia est un étrange livre sur ce sujet. En pensant à sa mère, Lídia Jorge a mis en scène Maria Alberta, une vieille dame que son corps lâche peu à peu, mais qui garde un oeil acéré et un esprit à l'affût. Dona Alberti décrit sa dépendance, ses relations avec les employées de la maison de retraite et les autres pensionnaires. Elle décrit aussi sa relation à la mort, au monde qui continue à tourner avec elle ou sans elle, elle ne sait pas trop.
Arrivée à la fin de ce livre, je ne sais pas trop que penser. Ce n'est pas un roman à thèse, mais un roman qui dit les choses comme elles sont, dans leur humanité et leur complexité. Un livre qui fait réfléchir, qui place le lecteur des deux côtés du miroir, une position très inconfortable mais qui fait toute la force de ce livre.

Merci aux éditions Métailié de m'avoir permis de découvrir ce livre, via netgalley.
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Après deux lectures coups de coeur, j'ai mis un peu de temps à entrer dans ce roman, qui n'a commencé à susciter mon intérêt qu'au bout d'une soixantaine de pages.
La narratrice, Dona Alberti, est une vieille femme dans un ehpad nommé l'Hôtel Paradis, qui nous livre son ressenti et son vécu avec le personnel soignant, les autres résidents et sa fille, auteure de ce roman.
Paralysée, prisonnière de ce corps qui l'a rendue dépendante, elle se sent en ce lieu comme en exil mais sa mémoire et son amour de la nature lui permettent parfois de s'évader.
Du décès brutal d'un résident à l'invasion de fourmis dans la résidence, en passant par les errances nocturnes des personnes âgées désorientées, le récit retrace le quotidien de cette dame âgée, comme un journal intime. J'ai vraiment apprécié certains chapitres et en ai lu d'autres en diagonale. Même si ce roman ne m'a pas complètement emportée, je comprends sa richesse pour l'auteure qui a retranscrit près de 38 heures d'enregistrement de notes orales de sa mère, d'avril 2019 jusqu'au printemps 2020 avec la pandémie de Covid. Un bel hommage.
Je remercie Netgalley et les éditions Métailié pour cette lecture.
#NetgalleyFrance
#Misericordia
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" Vous n'avez jamais lu un texte comme celui-là !" ..

Je ne peux que plussoyer à cette affirmation!

L' Hôtel paradis est à présent une résidence pour personnes âgées. Dona Alberti est l'une des pensionnaires. Suite à une chute elle ne pouvait plus vivre à demeure dans sa maison, elle a décidé alors de déménager. Depuis elle vit dans cette résidence, et même si elle ne se déplace qu'en fauteuil roulant, elle a gardé intact son sens de l'observation, son audition, sa sagacité et son franc-parler. A présent qu'elle ne peut plus lire , que ses mains ne peuvent plus écrire, si elle se plonge de plus en plus souvent dans ses souvenirs elle prête volontiers une oreille attentive et discrète à ceux qui l'entourent. A défaut d'écrire son journal elle l'enregistre sur un petit magnétophone. A sa fille elle confie le soin de le mettre en pages...
Que de monde dans cet Hôtel Paradis.On y trouve certes les pensionnaires, hommes et femmes âgés mais aussi les indispensables , ceux qui nuit et jour prennent soin d'eux
.
Venus d'ici ou d'ailleurs, plus souvent d'ailleurs que d'ici en pratique, ces aidants en quête d'un travail, d'un toit où s'abriter, apportent avec eux leur jeunesse, leur sourire , leur envie de vivre. Ils sont le lien qui relient ces personnes âgées au monde extérieur, ce monde dont ils sont à présent exclus car trop âgés et non "productifs".

Ne croyez pas que Dona Alberti ait baissé les bras en entrant en résidence. Surtout pas , elle est bien décidée à affronter la nuit et à ne pas se laisser emporter vers l'au-delà sans se battre jusqu'au bout. Diminuée physiquement mais toujours aussi avide de joie et de bonheur ..

Ce livre est le récit de ce combat .

Je vous propose de découvrir la très belle interview de Lidia Jorge : https://www.babelio.com/auteur/Lidia-Jorge/41525

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J'ai croqué dans une Portugaise en sablé. Loin de se fermer comme une huître, elle s'ouvre au monde et exprime toutes ses souffrances et ses espoirs.
Le sablé, il s'effrite comme du sable, petit gâteau sec à pâte friable.

Sec, mais friable, tel est le caractère qui m'est apparu à la lecture de ces bouts de fin de vie, de ces morceaux d'existence déclinante, à la fois durs et craquants, faits de résistance et de colère, mais aussi fondants en bouche, qui s'effritent en miettes, sous l'effet de la vieillesse et de l'épuisement.

Lidia Jorge nous relate la dernière année de la vie de sa mère en EPHAD, qui a enregistré ses propos, pour se souvenir à défaut d'écrire, quand l'oral laisse une trace là où la main ne peut plus former des mots, prononcer pour ne pas oublier.

« Malgré tout, je recours à la mémoire pour sortir de ces murs et triompher de mon état de recluse. Etre en vie c'est se souvenir des mouvements du temps et du rythme de la floraison ».

Faire fonctionner son esprit pour maintenir le corps en vie, relater ses pensées pour rester dans le présent.
L'opinion c'est l'avis, l'espoir c'est la vie.

« Je suis de ces personnes qui ne pensent pas que l'espoir est le dernier à mourir. Je pense que l'espoir est simplement immortel ».

Mais le corps ne répond plus toujours à l'esprit, difficile alors de cacher la décrépitude.

« Le sac m'avait glissé des mains, et mon miroir, mon peigne, mon mouchoir, mon portable, le cadre avec la photo de ma fille avaient roulé sur le sol, et pendant qu'on ramassait mes effets éparpillés, j'avais souhaité que descende du plafond une épidémie, douce, invisible, vénéneuse, sans bruit ni douleur, qui ferme les yeux de tous ceux qui se trouvaient dans le salon ».

Prémonition infaillible, elle viendra cette épidémie, un fiasco qui a fait le vide, sous la forme de la Covid.
Pourtant, c'est encore l'heure du partage, ces moments de dialogue nocturne avec l'insomnuit, c'est quand l'insomnie nuit pendant la nuit.
Parler à défaut de dormir, quand la mémoire envoie un bas coup, comme ne plus se souvenir du mot Azerbaïdjan.

« Nous étions des êtres à l'abandon que les soins de la résidence berçaient d'illusions. Nous vivions une sorte d'heure de vérité. La décrépitude de chacun s'amplifiait face à la décadence de tous et aboutissait à la honte ».

La vieille dame essaie de garder le lien avec sa fille, qui se réfugie dans l'écriture de livres pour éviter de voir le monde en face.

« Elle fait l'amour avec L Univers ».

L'amour c'est l'amor, la haine c'est la mort.
Et les Terriens sont en détresse.

« Pourquoi je vis, pourquoi je meurs,
pourquoi je crie, pourquoi je pleure » ?

Starmania dénonçait les attentats, « le monde est stone ».

« Tous les genres humains sont hébergés ici, et comme dans la vie dehors, les mauvais passent par-dessus les autres ».

La colère et la vengeance prennent le pas sur la grâce et le pardon.
Il y a de quoi vouloir en finir avec la vie.
Mais la nourriture terrestre a vaincu la faim.
L'immortalité de l'espoir.
Misericordia !

Ce récit, relaté comme un conte, est un formidable témoignage de la faiblesse humaine.
Croire en l'amour pour ne pas être happé par le vide.
Rêver, quand il ne reste plus rien d'autre.

Quand l'arbre s'abat, il n'y a plus que la Souche.

« Et si en plus il n'y a personne... »


Merci à Babelio et aux Editions Métailié pour cet envoi dans le cadre de la Masse critique.








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Alberti, c'est ainsi que l'on appelle affectueusement Dona María Alberta, la mère de l'autrice. Une femme en fauteuil roulant, qui finit sa vie dans un EPAHD au nom miraculeux, l'Hôtel Paradis, c'est un sujet a priori peu attirant.
Alberti consigne ses réflexions sur un enregistreur, écrit des haïkus, sortes de petits résumés de ses journées, et celles-ci sont loin d'être ennuyeuses.
Il y a la Nuit, qui revient sans se décourager encore et encore, poser des questions pièges à Alberti. de quel pays Bakou est-il la capitale ? Malgré une passion pour les atlas, Alberti ne retrouve pas le nom. C'est le début de la panique.
Où a disparu le charmant sergent que Dona Joaninha aimait ? Alberti plaint son amie illettrée, mais garde précieusement le petit mot que le sergent lui a fait passer. Dona Joaninha l'a déjà oublié pour un autre ? Qu'importe ! Alberti le gardera dans son coeur.
Pourquoi sa fille s'évertue-t-elle à écrire sur des personnages ordinaires, alors que l'histoire regorge de héros ? Cela dépasse Alberti, mais après tout, si ça l'amuse de « faire l'amour avec l'Univers »…
Pourquoi son gendre tient-il autant à réinstaller la télévision de sa chambre, et le chapelet de mauvaises nouvelles ?
Pourquoi la table des distributeurs de cartes est-elle si cruelle avec Ali, le nouvel aide-soignant si doux avec elle, et à la fois si strong ?
Pourquoi la jeune Lilimunde reproduit-elle les choix désastreux d'Albert sans l'écouter ?
Quand le COVID bouscule l'organisation de la maison de retraite, c'est la crudité du traitement des personnes âgées, comme un cheptel, qui éclate. Et la rébellion silencieuse d'Alberti qui s'allonge en travers de la routine des soignants.

J'ai mis un peu de temps à lire ce roman, dont les personnages sont très forts et tout sauf manichéens. J'ai apprécié cette dégustation lente même si je me suis parfois demandée où elle m'emmenait. Je ne regrette pas cette première expérience en compagnie de Lídia Jorge !
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Quand on entre ici, on y ressort pas vivant. Et c'est dans un mouroir que l'autrice a voulu nous conter les derniers mois de notre héroïne. Elle n'a pas perdu la tête, quoique, elle dialogue la Nuit, qui, elle le sait, un jour viendra éteindre ses yeux. D'activités qui semblent ludiques (naïveté ou soumission ? Activités d'éveil ou abus sur faiblesse ?) en personnel pas toujours qualifié, sans parler des autres pensionnaires, c'est un regard tendre que l'on pose forcément sur ces lignes et cette mamie qui nous dévoile sa vie, qu'elle ne pensait pas ainsi s'achever...
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Lidia Jorge raconte une fin de vie à l'Hôtel Paradis, celle de sa mère Maria Alberta qui a enregistré son journal pendant un an.
Maria se souvient de sa maison, de ses plantes, de ses voisins autant de petits moments heureux de sa vie passée. Surtout elle observe le microcosme que constitue la maison de retraite : les résidents, les personnels, l'autorité administrative, elle est à l'écoute de chacun, s'accrochant à tout ce qui est vie, espoir malgré les nuits difficiles où elle combat la Nuit qui veut l'emporter.
Elle ne se plaint jamais alors qu'elle subit tous les désagréments et humiliations habituelles aux maisons de retraite en manque de personnel ( surtout en période estivale ). le plus longtemps possible, elle fait face et garde sa dignité refusant par exemple la séance photo qui cherche à ridiculiser la vieillesse.
Femme exemplaire mais d'une autorité gênante et injuste pour sa fille.
C'est pourtant par son travail d'écrivain qu'elle lui rend hommage. Ce portrait donne une image sereine de la vieillesse et de la mort et constitue, contre toute attente, une lecture réconfortante.
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🙏🏻Chronique🙏🏻

Alors la nuit, la perverse, m'a défiée, prenant entièrement possession de mon corps: « Raconte. »

Raconte-moi Dona Maria Alberta. Raconte-moi et je t'écouterai, attentivement, comme ma compère, la nuit. J'écouterai ce que tu sais de l'amour et des corps qui vieillissent, de la compassion et des corps qui se meurent, de la miséricorde et des corps qui disparaissent. Raconte-moi l'amour et les derniers jours. Raconte-moi tout de ce qui se passe à l'Hotel Paradis, dans ses moindres recoins, dans les pièces de couleurs et tout autour du domaine. N'omettant rien des preuves d'amour et de bienveillance mais aussi celles de la maltraitance. N'oublie rien, note, écrit, parle, observe, retransmet, vis, enregistre. Qu'il reste à ta fille, des traces de ton passage dans cette maison de retraite. Qu'il reste pour nous, l'éclatante vivacité de ton esprit, même si ton corps décline, raconte...
Raconte-moi les amies, les états passagers et l'humeur mélancolique permanente. Raconte-moi comment c'est de vivre entre quatre murs, raconte-moi les pertes et les joies futiles. Raconte-moi les ragots, les potins, les ateliers créatifs. Raconte-moi les questionnements qui vrillent la tête et font fléchir les corps. Raconte-moi l'humanité, la déshumanisation, le Covid. Raconte-moi les touts petits riens qui font les touts. Raconte-moi
Et surtout, redis-moi que l'espoir est immortel. Je veux y croire aussi fort que toi, Maria Alberta. Je veux y croire pour mes jours futurs, car la nuit m'oppresse déjà. Mais comme toi, je ne la laisserai pas gagner. Je ne lui laisserai aucun combat. Plutôt entamer une grève de la faim que de lui laisser quelque chose. Je veux avoir ta force de persuasion, ton acuité intellectuelle, cette attention au monde. Je trouve tes poèmes extraordinaires et si beaux.

J'aime te voir entourée de ces charmants pensionnaires mais je sais aussi, que certains ne le sont pas: charmants, bienveillants, tendres. Je sais aussi, maintenant ,le turn-over des aide-soignants. Comme on ne s'habitue à rien, ni à personne dans ces lieux-là. Comme la souffrance peut être forte, mais aussi chassée d'une seule incantation. Grâce à ce que tu m'as racontée dans ce magneto et puis, comme par magie dans ces pages, je sais la douleur de ces fins de vies. Mais c'est encore de la vie. La vie, toujours la vie. La vie est affamée de liens, d'attentions, de douceurs. Elle est affamée de caresses, de paroles, de voeux. Jusqu'à la toute fin, elle est affamée de cela, parce que tout se fait rare avec la vieillesse. L'amour se barre loin des murs. Des fois, il apparaît aux fenêtres. Reste cette amertume, qui des fois, t'emporte, en terre aride. Laisse ta fille, s'émouvoir des anonymes. Laisse-la croire en ce qu'elle veut, puisque toi-même tu sais que la pensée est liberté. Sois libre. Je feuillèterai le livre, la nuit, le jour. Chaque fois, que je comprendrai que la vie est précieuse.
Je suis tellement émue de refermer ce livre, ce soir, qui parle de toi et de elle. Je suis émue d'avoir compris la double signification du titre. J'ai tellement d'espoir de connaître ce sentiment. La miséricorde. Tout un programme. J'y suis tellement sensible. Encore que, le pardon est si compliqué. Il me reste encore du temps pour apprendre. Je suis seulement une femme qui utilise des mots pour faire cette chronique. Ça me suffit. Et puis, d'autres fois, ça me hante comme Bakou.
Voilà, tout est offert, mais rien n'est dit, comme dans l'amour. Et pourtant, l'amour fait tourner le monde, et mon coeur par la même occasion.
Je sais que tu aimes la lecture chère Maria Alberta, alors peut-être tu garderas cette feuille dans une page de ton livre,au cas où le réconfort se fasse pressant. Je reste là à attendre le temps des étoiles.
Lien : https://fairystelphique.word..
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