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sur 1170 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
"Tu ne seras jamais aimée de personne"

"Tu vas rater ta vie"

Comment se construire sur de telles injonctions ? Quel autre choix que de couper les ponts et mettre de la distance, même si celui qui a proféré ces sentences est l'auteur de vos jours ?

Et pourtant des années plus tard, Isabelle revient sur les lieux de son enfance, où vit encore son père. Son frère le lui a demandé, le temps effectue un travaille de sape sur les souvenirs du vieil homme. Avant qu'il ne soit trop tard, la rencontre est nécessaire.


Les lieux ressuscitent les images de l'enfance, des jours heureux et des heures qui blessent. Mais surtout enfin, le vieil homme parviendra à livrer ce qu'il a tu toute sa vie, et qui pourrait sinon excuser, du moins éclairer son caractère taciturne et l'apparente haine qu'il vouait à sa fille.


Tout à tour, Isabelle, Vincent et le père nous livrent leurs états d'âmes, la violence des secrets, d'autant plus virulents qu'ils restent enfouis sous des années de mutisme.
Autour du père affaibli, se rafistole les bases d'une famille aux liens distendus. Pas de reconstruction mais l'amorce d'une suite apaisée.

Comme toujours, c'est avec sobriété et élégance que se construit ce récit intimiste et émouvant.
Un roman qui vient s'inscrire avec harmonie dans l'oeuvre de l'autrice.

173 pages Notabilia 18 Août 2022

Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Voilà des années, une éternité sans doute, qu'Isabelle a laissé derrière elle ses montagnes alpines natales et surtout ce père qui n'a jamais su l'aimer. Mais, il y a deux mois, elle reçoit un coup de fil de son frère, Olivier, l'intimant de venir pour parler de papa. Étonnamment, elle lui en fait la promesse. Aussi, en cette fin août, elle retrouve Olivier, l'attendant sur la quai de la gare. En route vers la maison familiale, il lui apprend que leur papa, bien qu'en pleine forme physique malgré ses 80 ans, lui, l'ancien guide de montagne, a la maladie de l'oubli. Si elle appréhende ces retrouvailles, elle garde, malgré tout espoir, de pouvoir renouer avec ce père si distant, avant qu'il ne soit trop tard...

Le temps de quelques jours, qu'elle passera en compagnie de ce père si difficile à aimer et de ce frère qui n'a jamais quitté ces montagnes, Isabelle va lever le voile sur ses blessures, passées et présentes, sur les raisons qui l'ont poussée à quitter définitivement son petit village des Alpes et va croire en l'espoir, aussi infime soit-il, de pouvoir renouer avec son père. Ces quelques jours seront alors l'occasion pour chacun des membres de cette famille meurtrie et fragile de régler quelques comptes mais de sortir finalement grandi de ces retrouvailles, malgré la dure réalité qui se profile. Dans cette confession émouvante, bouleversante, sous forme de journal au coeur duquel Isabelle s'adresse à son père, Gaëlle Josse, dénoue et tisse de nouveaux liens, empreints de pudeur affective et émotionnelle. L'auteure donne voix, également, au cours d'un chapitre au père dont l'histoire, poignante et toujours profondément ancrée en lui, émeut, et un autre qui donne la parole à Olivier et conclut, avec justesse et beaucoup d'émotions, ces retrouvailles.
Un roman remarquable, à la fois court et dense...
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« Et devant tout c'qui nous sépare, sans plus rien qui répare,
Au nom de tout c'qui nous sépare, sans l'ombre d'un espoir… »

Comme à l'accoutumée l'écriture de Gaëlle Josse est magnifique de justesse et de densité bien que ce roman me laisse un sentiment de malaise, touchant de lucidité.
A mesure que les lignes se déchiffrent des images fortes se forment à tel point que j'ai beaucoup de difficultés à accepter et à comprendre l'animosité doublé d'indifférence qu'infligent un père à sa fille sous prétexte d'avoir vécu des évènements extrêmement douloureux dans sa jeunesse.
Cet homme s'est créé une carapace d'une telle épaisseur qu'aucun sentiment ne peut s'en extraire. Seuls exutoires possibles, ses longues marches en montagne et un cri de détresse la nuit.

Il y a son épouse bien sûr, une manière de sainte Éponge qui à la capacité d'absorber toutes les aspérités des cabossés.
« Maman, toujours à vouloir adoucir, apaiser ce qui pouvait l'être, et aussi ce qu'il ne pouvait pas l'être. Tu t'y es usée ma mère. »

Isabelle n'a pas les yeux bleus, des bleus à l'âme Isabelle a. Soudain quand elle est partie, j'ai vu qu'elle n'était plus là…
« Alors, je suis allé vers la vie, vers l'inconnu, j'ai cherché ailleurs les preuves de mon existence. »

Et puis l'heure des comptes arrive, le crépuscule avant la nuit, l'oubli sans scrupule tisse sa toile vers l'infini.
Il faut revenir, revoir le frère dévoué, proche mais éloigné, affronter le père oublié.
« Il faut beaucoup d'amour pour résister à toutes les érosions. »

La nuit d'un père doit-elle entrainer dans les ténèbres toute une famille et éteindre toute la gaité avec elle ?

« C'est un perpétuel jaillissement de beauté, ta montagne. Je comprends que tu l'aies tant aimée. Mais moi, c'est toi que j'aimais. »

Sacrifiez-vous, lisez ce roman, il ne vous en coutera point. Je pense même qu'il peut faire du bien.



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« La nuit des pères » est ma seconde rencontre avec Gaëlle Josse après mon coup de coeur pour « Une longue impatience ». C'est avec une écriture délicate, pleine de sensibilité que l'auteure nous plonge dans l'intimité d'un foyer, marqué par la dureté d'un père taiseux et coléreux.

« Tu ne seras jamais aimée de personne.
Tu m'as dit ça, un jour, mon père.
Tu vas rater ta vie.
Tu m'as dit ça, aussi.
De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. »

Chacun porte au plus profond de son coeur des blessures invisibles qui peinent à guérir, des cicatrices indélébiles qui peinent à se dissimuler.

Pour se protéger, Isabelle s'est détournée de ce père irascible, dont les mots, effilés et tranchants comme des lames de rasoir, ont meurtri la petite fille en recherche d'amour qu'elle était.

"C'était ça ou mourir étouffée, enterrée vivante sous tes emportements, cernée de montagne, loin du monde que je désirais tant découvrir."

Son père était passionné par la montagne, elle a décidé de vouer sa vie à l'océan.
La montagne est à l'image de ce père, terrible, sombre, inaccessible, écrasante.
L'océan est à l'image d'Isabelle, indomptable mais fragile.

*
Le récit débute lorsque son frère, Olivier, l'appelle pour lui demander de venir auprès de son père dont les problèmes de santé s'aggravent.
"Ce serait bien que tu viennes, depuis le temps. Il faut qu'on parle de papa."

Elle promet.
Comme elle aimerait revenir sur sa parole, oublier cet appel, tellement cette rencontre l'angoisse, la terrorise, mais une promesse est une promesse ! Et puis, de toute façon, elle ne peut continuer à souffrir de cette absence, de ces silences si violents, de ce sentiment de transparence, de ce vide qui l'habite depuis sa tendre enfance.

Face à ce père qui ne la voyait pas, elle s'est affermie, révoltée, endurcie, devenant dure comme une statue de pierre.
Mais cette froideur apparente ne peut cacher les fêlures intimes.
Depuis trop longtemps, elle souffre, ressassant de sombres pensées.
Depuis trop longtemps, elle se dérobe.

« … un jour ou l'autre, il faut bien arrêter de fuir. »

Alors, elle décide de faire volte-face et de partir à la rencontre de ce père haï, aimé, craint, fui.

« On ne sait rien des autres, accepte-le… »

*
« La nuit des pères » est un huis-clos dont les mots explosent, irradient de douleur. Des mots pour exprimer également que l'essentiel d'une personne demeure invisible aux yeux d'autrui, que presque tout se passe à l'intérieur. Parfois, un regard, même furtif, peut en dire long sur l'autre. On peut y lire une souffrance, une grande solitude, un appel à l'aide. C'est ce que j'ai vu dans le regard de ce père.

J'ai été touchée par cet amour qui était là, tapi, enfoui et qui ne demandait qu'à s'exprimer, mais qui n'arrivait pas à s'extérioriser par des paroles et des gestes. Gaëlle Josse parvient à décrire l'intime, les manques, les peurs, la lassitude, le remord, la tendresse et surtout la difficulté de se construire ou de se reconstruire.

« Ton père a une épine dans le coeur, Isabelle, ça l'empêche de vivre et ça le rend invivable, c'est tout. Il y a eu de la bonté en lui, j'en suis certain. Un jour tu feras la paix. Voilà ce que Vincent m'avait dit un jour sur toi. Il ne parvient pas à traverser sa propre nuit, avait-il ajouté. »

*
La maladie, la séparation, la tristesse, la mort et le deuil sont des thèmes difficiles à aborder, et l'auteure a réussi à dresser des portraits attachants sans jamais tomber dans le pathos.

« … nous le savons tous les deux que ça ne veut rien dire, faire son deuil, que c'est une expression pour les magazines, on continue à marcher avec nos morts sur les épaules, avec nos ombres, et rien d'autre. Nous le savons que, chaque matin, il faut se rassembler, se lever, se mettre en marche, quoi qu'il en coûte. Que la douleur est un archipel dont on n'a jamais fini d'explorer les passes et les courants. Qu'elle est inépuisable. Lente, féroce et patiente comme un fauve. »


La souffrance de cette petite fille est palpable. Il y a les silences, le manque d'amour et d'affection, les regards, et par dessus tout, la violence des mots qui jaillissent, fulgurants, acérés, destructeurs. Néanmoins, j'ai trouvé que l'auteure se murait dans des souvenirs d'enfance qui induisaient des émotions redondantes.

Du coup, il m'a manqué également plus de profondeur dans l'analyse des sentiments, des états d'âme.
En effet, dans ce récit, on a surtout le regard blessé d'Isabelle.
La voix du frère se fait entendre, mais il nous tait ses souffrances intimes, le climat familial pesant, ainsi que sa propre relation avec son père.
La voix de la mère, conciliante, douce qui cherche à temporiser, à apaiser à sa manière parait presque inexistante. J'aurais aimé mieux ressentir ces sentiments et ses émotions face à ces crises.

« La patience de maman, toujours interposée entre nous et toi, maman tampon, maman buvard, maman bloc de mousse. »

La narration de ce père meurtri est un beau passage, mais puisque tout tourne autour lui, j'aurais aimé mieux comprendre à travers sa voix ce qu'il ressentait vis à vis de sa famille, de sa vie, de son passé. J'aurais aimé qu'il me parle de son besoin de partir seul en montagne, qu'il s'exprime davantage quant à son comportement à l'égard de ses enfants, de sa femme.

*
Pour conclure, « La nuit des pères » est un roman sensible, touchant, écrit d'une jolie plume poétique.
L'auteur dessine de jolis portraits qui se dévoilent lentement par l'évocation de souvenirs souvent conflictuels et douloureux. Mais une alternance des points de vue de chaque membre de la famille aurait peut-être permis d'éviter les répétitions.
Ce n'est bien sûr que mon avis, et j'espère que l'auteure ne m'en voudra pas pour ma sincérité. Je vous engage à lire les autres critiques qui sont excellentes et surtout à découvrir par vous-même ce court roman pour vous faire votre propre avis.
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« Et maintenant, mon père, mon père terrible, te voilà qui entres dans la brume, à petits pas et sans retour. Tu arrives au temps des sables mouvants. Te voilà à l'orée de l'oubli, de tous les oublis, te voilà au seuil de la pénombre, je suis ta fille absente, ta fille invisible et pourtant je tremble à l'idée qu'un jour tu ne connaîtras plus ni mon nom ni mon visage. Aurai-je traversé toute ta vie comme une ombre ? »

Une ombre, oui, c'est comme ça qu'elle se définit, Isabelle. Une ombre car son père ne la regardait pas, ne l'aimait pas, pensait-elle. Jusqu'à sa vie adulte, elle s'est sentie rejetée par ce père colérique et à l'esprit plein d'ombres du passé. Et puis elle-même est encore emplie par un deuil dont elle n'arrive pas encore à sortir.
Mais maintenant que son frère l'a appelée, lui a demandé d'être à ses côtés afin de se soutenir mutuellement face à la maladie d'Alzheimer dont souffre leur père, Isabelle espère.
Elle espère que leur relation s'éclairera pour ressortir un peu plus forte. Son voeu sera-t-il exaucé ?

Gaëlle Josse nous régale encore une fois de son écriture sensible et poétique. Ce récit, malgré sa brièveté, nous dévoile les conséquences que cette maladie désastreuse inflige au malade et à la famille, avec plein de tact et de délicatesse.
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Un week-end dans les Alpes

En racontant les derniers jours passés par Isabelle et son frère Olivier auprès de leur père, Gaëlle Josse nous offre un bouleversant roman. Et confirme son immense talent à dénouer les histoires familiales.

Un appel de son frère Olivier et voilà Isabelle De retour dans ce village des Alpes où elle vient retrouver ce père honni qu'elle ne tenait plus à revoir. Mais à quatre-vingts ans, sa mémoire commence à flancher, alors il faut - même à contrecoeur - essayer de solder un lourd passé. Quand ce père, guide de montagne, était considéré comme le héros de la vallée, «connu et reconnu, estimé, respecté, vénéré». Quand ses enfants espéraient conjurer la peur en restant bien sages, pour se faire aimer. «Je me suis tenue droite et souriante, intacte. Dévastée mais intacte, propre et nette. Ça m'a occupée toute ma vie.»
Une vie qui ressurgit dans cet environnement familier, devant la petite armoire en bois de la salle de bains où s'était écrasé le poing de son père, laissant une marque indélébile ou encore devant le petit vélo rouge couvert de poussière, cadeau de Noël après une vilaine chute qui avait entraîné un long coma durant lequel ce père cruel avait pourtant tenu la main de sa fille et lui avait parlé sans cesse pour stimuler son cerveau. En parcourant le village, elle voit aussi le magasin d'articles de sport repris par ce garçon dont elle était folle amoureuse. C'est avec lui qu'elle avait perdu sa virginité. Aujourd'hui, elle craint de voir ce qu'il est devenu, à moins qu'elle ne veuille cacher une autre blessure. Comme celles avec lesquelles il lui faut désormais vivre. La mort de sa mère et celle de Vincent avec lequel elle partageait sa vie et sa passion. L'homme avec lequel elle tournait des documentaires sur la vie sous-marine, l'homme qu'elle a envoyé pour une dernière plongée au large de l'Australie et qui, déjà fatigué par ses efforts précédents, n'est jamais remonté.
En racontant ces trois journées, du vendredi 21 au dimanche 23 août 2020, Gaëlle Josse réussit un nouveau grand roman. Elle montre combien les liens entre les trois protagonistes sont forts, combien un regard ou un geste sont parlants. Jusqu'à rompre les digues, jusqu'à enfin dire les choses. Et comprendre que «la douleur est un archipel dont on n'a jamais fini d'explorer les passes et les courants. Qu'elle est inépuisable. Lente, féroce et patiente comme un fauve.» Qu'elle peut mener à la folie.
Alors Isabelle choisit de prolonger un peu son séjour. Il lui faut un peu de temps après le choc qu'elle vient de subir. Alors Olivier prend la parole pour un épilogue bouleversant, éclairant la nuit de son père, de leur père.
Après le recueil de poésie Recoudre le soleil, une petite collection de bonheurs qu'il ne fait pas laisser passer, on retrouve la romancière sensible et cette capacité à rendre les sentiments à fleur de peau. Gaëlle Josse dit les sentiments, la douleur, l'incompréhension avec beaucoup de délicatesse. Elle fouille les zones sombres pour en faire jaillir la lumière avec beaucoup d'humanité et une économie de mots qui donne au texte une force décuplée. Un texte intense et lumineux !


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Superbe. L'écriture superbe : chaque mot à sa juste place, comme chaque pièce d'un puzzle. C'est une montagne qui se dessine. L'histoire superbe : à mesure que la mémoire du père s'efface, celle de la fille éclate. Et puis, cette méchanceté, cette dureté, dont il a fait preuve tout du long : pourquoi ? Sa fille peut-elle, doit-elle, lui pardonner, lui reprocher, exiger des excuses, avant qu'il ne soit plus, non pas mort, mais vide : comment on retient ce(ux) qui s'enfui(en)t dans l'oubli. C'est difficile de faire l'ascension d'une montagne abrupte, tranchante, mais c'est encore plus difficile de voir une montagne qui s'affaisse. Superbe.
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Pour faire surgir un visage les dessinateurs délimitent l'ombre et la lumière.

Gaëlle Josse procède de la même manière dans ses romans.
Chacun de ses personnages possède sa part éclairée et ses ténèbres, que l'auteure va lentement faire affleurer par transparence.

Avec une langue virtuose à la poésie brute si singulière et maintenant si reconnaissable, Gaëlle Josse prend la parole, toujours dans un tempo parfaitement maîtrisé, pour exprimer un fatalisme déchirant et hurler en silence la douleur du manque d'amour dont a souffert une enfant par rapport à son père.

L'indifférence et l'absence de démonstration d'amour sont sans doute les sentiments le plus difficiles à supporter en tant qu'enfant car ils anéantissent la confiance, l'amour propre et ces blessures émotionnelles se répercutent tout au long de la vie, influençant les réactions et relations d'adultes, avec son lot de difficultés à construire des relations saines et équilibrées.

On se sentira toujours amputé d'une partie de soi dont on pensait avoir naturellement l'accès.
Rage, incompréhension, tristesse, doute, la montagne russe des émotions prend des virages vertigineux.

Dans La nuit des pères l'on retrouve l'essence de l'oeuvre de l'auteure française: les sentiments sont une morale, une vertu nichée au coeur de tous les drames.

Elle aime explorer le puzzle générationnel afin de trouver certaines réponses à nos blessures et à cette sempiternelle notion de l'héritage des drames et traumatismes de nos parents que nous subissons par procuration.

Un livre ne se résume pas uniquement au texte qu'il contient. Une autre histoire se superpose, en parallèle à celle qui est imprimée à l'intérieur: celle du lecteur.

L'écriture de Gaëlle Josse résonne très fort en moi, car certaines de ses phrases me font me sentir moins seule, moins « extraterrestre » plus légitime et moins incomprise.

Une sorte de soulagement s'installe lorsqu'on reconnaît dans l'histoire de l'autre un écho à la sienne, et cela s'apparente presque à une séance de psy lorsqu'on comprend que parfois il faut trancher dans sa propre chair afin d'essayer de guérir de certaines blessures.




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Isabelle a fui , il lui fallait coûte que coûte échapper aux mots, au regard de ce père taiseux, colérique qui n'était heureux que dans sa montagne ... Dès qu'elle a pu elle a quitté la région , conquis le monde sous-marin et fait fi de la malédiction paternelle :
« Tu ne seras jamais aimée de personne. Tu m'as dit ça, un jour, mon père. Tu vas rater ta vie. Tu m'as dit ça, aussi.

De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. »

Les années ont passé, Olivier , le frère ainé , lui a dit de venir avant qu'il ne soit trop tard. le père va mal, l'oubli et l'absence ... Alors elle est revenue, la peur au ventre et les plaies se sont ouvertes à nouveau, elle les a grattées. Elle est là pour comprendre et si possible faire la paix ..
Les mots de Gaelle Josse fusent, éclatent au coeur de la nuit, le cri éclate .. Une écriture ciselée et un roman où le noir s'irise de lumière.
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L'amour fou d'une fille pour son père qui ne le lui rend pas bien.
Un père absent, indifférent, cruel, destructeur.
Un père dont elle entend "le cri" chaque nuit.
Un père qu'elle a du fuir pour se construire.
Un père qui désormais s'absente dans la vieillesse.
Et que faire lorsque les liens sont rompus depuis si longtemps ?
Un très court roman de 173 pages écrit au vitriol.
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