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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Comment retrouver sa dignité et l'estime de soi quand elles ont été - presque - détruites ?
C'est la question que s'est posée Maria Salaün après qu'on lui ait rasé sa magnifique chevelure rousse ; nous sommes à la fin de la seconde guerre mondiale, à Saint-Brieuc et la jeune femme est unaninement condamnée pour avoir fait de "la collaboration horizontale". Mais Maria ne baisse ni la tête, ni les bras ; elle sait, elle, qu'elle aimait et qu'elle était aimée et qu'elle a vécu une histoire magnifique ! de quel droit son ancien ami d'enfance, celui dont elle n'avait pas voulu comme amoureux, est-il venu soi-disant la punir ? de quel droit les passants hurlent-ils "trainée", "putain", salope" ?
Considérant qu'elle n'a rien à se reprocher parce qu'elle n'a fait de mal à personne et que ses actes n'ont entraîné aucun problème à autrui, elle va rechercher ceux et celles qu'elle estime responsables de son humiliation (6 en tout) et les regarder en face, attendant des excuses... Heureusement, elle trouvera un peu d'aide sur sa route, des gens droits et sensibles, qui comprendront et la soutiendront.
Fille de restaurateur, elle a été tondue sur une chaise numéro 14, une "chaise de bistrot" constituée de six pièces de bois et de huit vis ; elle emmènera sa chaise dans sa quête de retour à la respectabilité.
Une jeune femme forte qui prend son destin en main et qui permet à l'auteure de revenir sur une page d'histoire de France peu glorieuse et d'exposer son point de vue original sur le sujet.

Extrait (p 214) : " ... Rousse. Flamboyante. Assortie à l'automne. C'est pourquoi Maria Salaün envisagea sa quatrième sortie l'après-midi même. Une préparation psychologique expresse s'imposait. Il lui fallait d'abord faire le vide dans sa tête pour parvenir au degré zéro de conscience. Ce travail en amont lui permettrait, le moment venu, et si les circonstances le nécessitaient, de s'abstraire d'une partie de la réalité. D'un côté, elle se préparait à remplir, sans faiblir, sa mission : sortir et marcher dans la rue jusqu'à son terme, soutenir du regard celui ou celle à qui elle venait réclamer des excuses ; de l'autre, elle s'habituait à nier la présence des passants qui n'étaient pas directement concernés par sa démarche. Aussi badauds, curieux et médisants n'étaient-ils plus que des ombres évoluant dans des couloirs parallèles."
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Avec une telle 4ème de couv', il était certain que ce roman m'intéresserait ! Mais j'ai été surprise de ce que j'y ai trouvé. Je m'attendais bien évidemment à une belle histoire d'amour. Mais alors pas du tout, on n'apprend que très peu de chose sur cet allemand. Ce roman, c'est plus la vengeance de Maria. Mais une vendgeance, sans violence. Enfin, sans violence physique, toute sa force, Maria la met dans ses silences, dans son regard, et dans sa tête rasée qu'elle porte haute.

Maria veut qu'on lui présente des excuses. Elle fera une liste de "ses boureaux" et elle veut qu'ils aient honte. Ce n'est pas à elle de se cacher, pas à elle d'avoir honte. C'est leur comportement qui est à blâmer, pas le sien.​

J'ai aimé la force de caractère de Maria, sa résistance et son combat. Mais parfois je me demandais comment elle pouvait être aussi forte. Si peu de félures, si peu de tristesse, comme si rien ne la touchait vraiment. C'est, je pense, ce qui m'a manqué pour que ce roman soit un total coup de coeur pour moi.
Lien : http://lydianeyannick.over-b..
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(commentaire rédigé le 15/08/2020)
C'est la Libération, les alliés progressent peu à peu,tandis que certains maquisards procèdent à leur campagne d'épuration... notamment en tondant ces femmes qui ont couché avec l'ennemi. Maria, la fille de l'aubergiste le plus connu de la ville, qui a vécu une histoire d'amour avec un capitaine allemande, se fait ainsi tondre par un commando improvisé, et dirigé par ce jeune homme dont elle a été proche pendant toute son enfance, mais qui n'a pas supporté d'être éconduit à l'âge adulte... Mais Maria ne s'en tient pas là: avec la chaise sur laquelle elle a dû s'assoir pour son humiliation publique, elle parcourt la petite ville pour obtenir des excuses des uns et des autres...

Le sujet est intéressant, mais traité de manière très partisane et limite dérangeante. Si ces séances de tonte à tout-va qui ont eu lieu à la Libération posent effectivement question, avec le recul qu'on a des années plus tard, ici l'auteure prend le parti indéfectible selon lequel l'amour permet tout... et désolée, mais je n'accroche pas! en tout cas, pas à ce point aveugle... Ce qui sauve un peu le livre, c'est qu'elle ajoute d'autres problématiques sensibles, et moins discutables: la politique de ségrégation pratiquée parmi les soldats de l'armée américaine, la collaboration passive de tant et tant de maires et autres dirigeant,s les résistants de la dernière heure, etc.

En outre, s'il faut parler du style, il y a énormément de répétitions, de phrases qui viennent et reviennent, faisant de ce livre presque une mélopée - clairement c'est un effet voulu, mais à vrai dire c'est lassant!
Bref, un moment de lecture intéressant mais pas emballant, et la chute me laisse vraiment perplexe...
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« La chaise numéro 14 » est un roman de Fabienne Juhel. Il raconte l'histoire d'une victime de vendetta de la part des maquisards pendant le Seconde Guerre mondiale.

Le personnage de Maria est un personnage courageux, qui lutte pour sa dignité. Tout au long de cette quête personnelle, la jeune femme assumera son statut de femme tondue avec une grande force de caractère. Mais c'est encore une fois, une fiction.

On imagine bien qu'à cette époque, ce n'était pas aussi simple. Les femmes accusées de collaborer avec l'occupant étaient tondues et avaient l'interdiction formelle de se couvrir la tête. Elles étaient aussi exhibées sur des chars face à une foule en colère. Une punition cruelle pour un acte, qui je le rappelle, n'est pas condamnée par la loi.

C'est un roman court, mais très intéressant et qui se lit facilement.

Salutations d'Exquimots !
Lien : http://www.exquimots.fr
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