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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A Saint-Brieuc en 1945, sous un ciel ensoleillé, Maria, icône rousse habillée d'une robe blanche, assise sur une chaine de bistrot devant l'auberge de son père, est tondue devant des habitants haineux, accusée d'avoir entretenu une relation amoureuse avec un jeune soldat allemand durant la guerre. La violence de cette scène destinée à l'humilier profondément ne lui fait pas baisser les yeux, la honte changera bientôt de camp, elle se le promet.
Cette jeune femme blessée mais fière et déterminée, habillée de la robe de fiançailles de sa mère, va exiger de six participants à cette tonte publique, un pardon indispensable à la suite de son existence. Sans violence, par la seule force de son regard, assise sur la chaine numéro 14.
Ce conte sombre et lumineux à la fois, plein de dignité et de délicatesse, aborde ce sujet douloureux avec beaucoup de finesse et rend justice à toutes les femmes injustement tondues à la libération.
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Fabienne Juhel sait trouver les mots justes et pudiques pour décrire ce que des hommes au nom de la morale n'hésitaient pas à faire subir à des femmes dont le seul tort avait été d'aimer un soldat ennemi.
Maria a dû subir cette honte sous les insultes des âmes bien pensantes, sûres de leur bon droit et de leur moralité.
Un matin, une voiture noire s'est arrêtée devant « La petite bedaine » l'auberge familiale, des hommes en sont sortis, ont violemment installé Maria sur une chaise de bistrot et au nom de leur justice, lui ont rasé la tête.

Malgré la noirceur du sujet, ce roman est lumineux, par la beauté et le courage de l'héroïne qui se relèvera de cet outrage et ira demander raison à ses bourreaux en brandissant la chaise tel un bouclier.
Elle marche souveraine en quête d'excuses.

On ne peut qu'admirer Maria, la femme d'une seule passion, capable en toutes circonstances de garder la tête haute.
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Une bonne fiction agréable à lire.
Une fiction qui fut réalité pour bien des femmes.
A la libération, Maria, fille d'un aubergiste, est tondue à l'instigation de son ancien soupirant.
Continuation de l'absurdité de la guerre.
Maria est bafouée, humiliée, mais animée par un esprit de réhabilitation, vêtue de la robe de fiançailles de sa mère qu'elle portait et munie de la chaise sur laquelle elle fut tondue va demander justice à six personnes. Maria a de la fierté, Maria n'a pas honte. Elle demande juste réparation et reconnaissance.
La cruauté, la vengeance sont les moteurs de ce roman.
Y participe en temps que personnage important Louis Guilloux, auteur de « le pain des rêves ».
L'écriture est agréable. Quelques situations un peu convenues mais l'ensemble constitue un plutôt bon roman.

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Ce livre recommandé depuis des lustres
m'a intéressée mais pas passionnée.
L'angle d'écriture sur les tondues d'après guerre
est très original mais il se perd vite
dans des méandres fleur bleue.
Il y a pour moi,des longueurs et des maladresses
qui font perdre le suc de cette histoire .
Dommage! Les chaises n° 14
nous poursuivrons longtemps cependant .
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A la fin de la seconde guerre mondiale, lors de la Libération, en Bretagne, une jeep américaine se gare devant l'auberge tenue par le père de Maria. En descendent quatre gars, dont l'ancien amoureux éconduit de Maria. Ils sont là pour tondre les cheveux de Maria, qui était tombée amoureuse d'un officier allemand. Maria s'installe sur la chaise de bistrot du restaurant de son père, la chaise n°14 du titre, et accepte son humiliation publique sans baisser les yeux. Qu'a t-elle fait d'autre que de connaître l'amour dans ses temps tristes et vides de l'occupation ? Elle n'en a tiré aucun parti, aucun privilège pour elle ou pour d'autres, elle n'a pas été forcée, son histoire était juste remplie d'amour mutuel, au mauvais moment.
Stoïque face à sa peine, à ses beaux cheveux roux qui tombent au pied de la chaise, elle affronte les commérages, les allusions, et même le regard effondré de son père aimant. Forte et décidée, elle va par son attitude, avec le concours de sa chaise (ironiquement conçue et fabriquée en Autriche, autant dire chez les Boches), réussir à montrer à chacun des acteurs et spectateurs de sa tonte la bêtise de leur action ou inaction.

Un roman habile, qui ne se perd pas dans l'histoire d'amour de Maria, pour mieux faire le portrait d'une jeune fille décidée, convaincue que l'amour réciproque ne peut être en soi un motif à sanctions, même dans les tourments d'une guerre. Maria est impressionnante dans sa dignité, dans sa capacité à percevoir chez les autres la fêlure qui les a poussé à agir ainsi. Elle est aidée par ses rencontres, une jeune aristocrate dont le père a trop commercé avec les allemands, deux G.I. qui ont assisté à sa tonte, mais qui, en tant que noirs, ont d'abord cherché à s'éviter tout problème, à leur grande honte, une jeune novice dans une institution religieuse, un curé qui tonne le dimanche dans sa chaire, et un traducteur français de l'armée américaine plein d'humanité.
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la sujet n'est pas une première et il n'est pas nécessaire de déplorer, une fois de plus, la folie de l'homme en temps de guerre. Mais ici Fabienne Juhel aborde le "déshonneur" de Maria comme un portrait, plus qu'un simple roman. Maria est belle, amoureuse et fière. A aucun moment la honte ne pèse sur elle et elle bravera la médiocrité, la lâcheté, la peur, la haine des hommes ( et des femmes) la tête haute, sans jamais cacher son crâne tondu, vêtue de la belle robe blanche de sa mère. Une très belle écriture, qui caresse le corps, la nature et les choses.
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Une page sombre de l'histoire , traitée de façon romanesque, sans pathos, un style aérien (et peut-être presque trop léger parfois, l'émotion reste tenue à distance), presque poétique, pour un portrait de femme "debout", en dépit de la fameuse chaise de son humiliation.

Digne, déterminée, elle replonge dans le passé, pour dresser la terrible liste de ceux qu'elle juge responsable de cet acte, et obtenir leurs excuses. Et elle remonte loin, Maria, à ceux qui la tenait responsable de la mort de sa mère, ceux que la couleur rousse de ces cheveux faisait frémir et l'accusait de porter malheur.... mais elle n'en retiendra que six.

Et puis apparait Louis Guilloux. L'écrivain est la partie "réelle" de ce livre, et la rencontre entre fiction et réalité permet de mettre en lumière bon nombre des contradictions de cette période de fin de guerre, et d'agrandir le cercle des réflexions (le traitement des noirs dans l'armée américaine par exemple) .
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Entrer dans un livre de Fabienne Juhel, c'est accepter de se laisser porter par son univers à part, et pourtant encré dans la réalité.

Sous sa plume, elle fait la part belle à la nature : les animaux sont très présents, notamment les oiseaux, mais aussi les couleurs et les sons de la forêt. (Le renard fait même quelques apparitions dans ces pages).

De couleurs, il en est beaucoup question avec la chevelure rousse de Maria, souvent comparée à un être vivant.

Et puis il ne faut pas oublier la fameuse chaise qui la suit partout, comme une armure. Armure aussi la robe de fiançailles de sa défunte mère. Mais je ne vous en dis pas plus.

Cette lecture, en plus d'être une réflexion sur la folie guerrière est également un enchantement pour les sens.

L'image que je retiendrai :

Celle des cheveux roux de Maria qui tombent en mèche sur le sol, mais la jeune fille est déterminée.
Lien : https://alexmotamots.wordpre..
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La libération, l'épuration, l'après-guerre vus par le prisme d'une "tondue" de Saint-Brieuc. le roman s'ouvre par cet événement inscrit dans notre imaginaire collectif : la tonte d'une femme française accusée de collaboration horizontale. Ce sujet à la fois connu de tous et tabou est décortiqué intelligemment par l'auteur. Fabienne Juhel nous rend tangible la petite histoire inscrite dans la grande Histoire grâce à ce récit empreint de réalisme autant que de poésie. L'écriture est particulièrement travaillée, délicate. Mon seul bémol, des schémas et des caractères un peu trop attendus.
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En 1945 à Saint-Brieuc, une jeune fille qui a couché avec un allemand doit être tondue.
Elle se présente digne habillée avec la robe blanche et sera tondue sur la chaise N° 14.
Elle n'aura de cesse que d'obtenir dans cette période troublée le pardon de ces bourreaux

Un livre tout en douceur qui nous décrit la difficulté des femmes tondues à la libération
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