La première fois que j'ai entendu parler de l'histoire d'Anne-Dauphine Julliand, cela a été lors d'une émission TV au cours de laquelle l'auteur faisait la promotion de son livre. Durant l'interview, cette mère racontait son expérience face à la maladie incurable de sa fille, Thaïs, 2 ans. Elle en parlait avec le sourire car ce qui comptait pour elle, après le recul, c'est l'amour qu'elle peut donner à ses enfants. J'en ai été tellement touchée que je m'étais promis de lire un jour son témoignage. Et aujourd'hui c'est fait !
Premièrement, je me suis demandé "pourquoi ce titre : deux petits pas sur le sable mouillé"? En lisant le livre, j'ai compris que cela était en lien avec le premier symptôme de la maladie qu'Anne-Dauphine Julliand a repéré chez sa fille pendant leurs vacances à la mer. Et cette magnifique couverture illustre bien ce moment. Là où tout a commencé...
L'auteure raconte son vécu et celui de ses proches, à compté de l'annonce de la maladie jusqu'à la la fin... Etant émotive, je peux vous dire que j'en ai eu la vue floutée par les larmes en lisant son témoignage. J'ai été touchée par leur malheur, par leur impuissance face à l'évolution de la maladie. Leur fille perd progressivement ses acquisitions (parole, marche) et ses sens (vue et ouïe), jusqu'à perdre la vie. Puis j'ai admiré leur force face à la maladie. Après l'avoir acceptée, les parents font tout pour rendre la vie de leur fille la plus belle et heureuse possible. On ressent beaucoup d'amour dans ce livre, ce qui est très émouvant.
Ce qui m'a également touché, ce sont les paroles du grand frère de Thaïs. A 4-5 ans, je l'ai trouvé très mature. Il exprimait très bien son ressenti face à la maladie de sa soeur, et cela a beaucoup aidé les parents pour l'aider dans cette épreuve. Il y a notamment un passage qui m'a marqué, quand Anne-Dauphine Julliand annonce à son fils que son cochon d'inde (à moins que cela soit un autre type de rongeur...) vient de décéder. La mère dit à son fils que son animal de compagnie est "parti" au lieu de dire qu'il est mort. Bien entendu, à son âge, ce petit garçon ne comprend pas le sens caché derrière cette phrase. Il questionne sa mère en lui demandant où est parti son cochon d'inde. L'auteure a donc fini par lui dire clairement qu'il était mort. Ce à quoi son fils a répondu que c'est mieux de dire les choses telles qu'elles sont et que "c'est pas grave la mort, c'est triste mais c'est pas grave".
Toutefois, à la fin de ma lecture j'ai ressenti comme un manque. J'aurai aimé savoir ce qu'ils sont devenus après la mort de Thaïs, comment ils ont surmonté ce deuil, etc. Mais il me semble qu'Anne-Dauphine Julliand en fait part dans son second roman : Une journée particulière. Livre que je lirai prochainement, ça c'est certain. J'aurai aimé aussi avoir une histoire plus détaillée. Même si l'histoire est racontée du point de vue d'Anne-Dauphine Julliand, j'aurai apprécié avoir plus d'informations sur le ressenti des autres personnes de la famille.
En outre, ce qui m'a grandement étonnée dans cette histoire, c'est que Thaïs semble avoir assez bien vécue sa maladie, contrairement à sa famille. D'après l'auteure, elle était toujours souriante et joueuse. Elle n'a pas semblé apeurée face à la dégradation de son état, ce qui me semble inconcevable quand on y réfléchit bien. A 2-3 ans, on est en plein développement et voir toutes ses acquisitions se perdent comme la marche, il me parait normal même pour un jeune enfant d'éprouver de la frustration, de l'incompréhension, voire même de la peur. Pourtant, cela ne semble pas avoir été le cas de Thaïs...
Bref, pour conclure, cela a été tout de même une très bonne lecture. Très émouvante. Si vous aimez ce genre de témoignage foncez !
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