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EAN : 9782352045878
378 pages
Les Arènes (16/10/2019)
4.18/5   56 notes
Résumé :
Jules-César a presque 7 ans. Il aime sa mère, son frère, sa vie au Sénégal et le baby-foot. Mais son quotidien est compliqué car ses reins ne fonctionnent plus. Seule une greffe pourrait le sauver.

Augustin est fier de sa réussite professionnelle et de sa famille. Tout serait parfait s’il n’y avait ce fils malade, dans lequel il ne se reconnaît pas. Or, il est le seul à pouvoir lui donner un rein. Par devoir et par amour pour sa femme, il accepte de ... >Voir plus
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Jules-César, quelle histoire forte, émouvante, où humour et tendresse sont plus puissants que méchanceté et égoïsme !
Entre la Casamance, au Sénégal, et l'hôpital Robert-Debré, à Paris, se joue la vie d'un enfant de 7 ans, Jules-César. C'est sa mère, Suzanne, qui l'a ainsi prénommé et il est très fier de son prénom. Hélas, ses reins ne fonctionnent pas et il est obligé de subir régulièrement des dialyses pour régénérer son organisme, à l'hôpital de Ziguinchor. Simon, son frère aîné, joue au foot avec les jeunes du village entraînés par son père, Augustin.
Il y a aussi Ma'am, la grand-mère maternelle qui ne croit qu'aux esprits et aux traditions. Augustin est fâché avec elle, lui reprochant des soins qui ont failli tuer son fils.
Toute la famille voudrait sauver Jules-César en l'envoyant en France subir une greffe du rein car, au Sénégal, ce n'est pas possible. le donneur est tout trouvé : son père car il est compatible.
Heureusement, à Gentilly, près de Paris, vit la tante Roselyne, veuve, dont Romain, le fils, s'est installé à Londres. Elle accueille généreusement Augustin et Jules-César car Suzanne, enceinte, ne peut faire le voyage.
Commence alors une épopée pleine de rebondissements, de moments tendres et durs, très difficiles parfois. J'ai souffert souvent mais j'ai surtout apprécié les moments de solidarité, d'amitié, si importants dans la vie. Monsieur Jeanjean, un voisin grincheux de tata Rosie, joue un rôle important mais pas question de divulgâcher.
Jules-César réussit à aller à l'école. Nolwenn, l'institutrice, n'est pas trop à son avantage car elle a très peur de toutes les maladies. Puis, elle se rachète…
Enfin, la durée du séjour dépassant la limite, j'ai vécu à nouveau les angoisses des sans-papiers, les travaux effectués au noir, les contrôles à la limite du sadisme dans le tramway, cette vie qui voit des hommes et des femmes effectuer des travaux que personne ne veut faire mais qui risquent l'arrestation et l'expulsion à tout moment.
Anne-Dauphine Julliand que je découvre pour l'occasion grâce à Babelio (Masse critique jeunesse) et aux éditions Les Arènes, écrit là son premier roman, ses trois premiers livres étant des récits, des témoignages après un drame familial.
Cette auteure révèle une belle maîtrise de l'écriture avec des chapitres courts et des dialogues incisifs, plus du suspense jusqu'au bout.
Jules-César est un livre que j'ai lu avec plaisir et… angoisse, jusqu'à la fin. Ayant moi-même été opéré d'un rein bien malade, j'admire encore plus le courage de ce père malmené, tiraillé, angoissé par l'accouchement de sa femme si loin. C'est fort et j'incite vraiment adolescents et adultes à lire ce roman puis à en discuter.

Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Autre roman emprunté à la bibliothèque : Jules-César de Anne-Dauphine Julliand.
Jules-César a presque 7 ans. Il aime sa mère, son frère, sa vie au Sénégal et le baby-foot.
Mais son quotidien est compliqué car ses reins ne fonctionnent plus. Seule une greffe pourrait le sauver.
Augustin est fier de sa réussite professionnelle et de sa famille. Tout serait parfait s'il n'y avait ce fils malade, dans lequel il ne se reconnaît pas. Or, il est le seul à pouvoir lui donner un rein.
Par devoir et par amour pour sa femme, il accepte de l'emmener en France.
Jules-César est un très joli roman, que j'ai adoré et qui m'a fait monter les larmes aux yeux à plusieurs reprises.
Jules-César est un petit garçon hyper courageux, comme savent l'être les enfants malades. Il a un rein qui ne fonctionne plus, ne fait pas pipi sans sonde. Tout ça est loin d'être idéal, surtout en vivant au Sénégal où il y a des croyances, c'est assez compliqué pour lui et sa famille.
Augustin aime son fils, mais là encore pas évident d'avoir un enfant malade dans sa famille. C'est un homme, un vrai. Il est fier, bourru. Un homme qui pourtant aime sincèrement son fils, je n'en n'ai jamais douté malgré son comportement parfois complexe.
Augustin est compatible avec son fils, il pourrait lui donner un rein alors il cède et accepte de partir en France, à Paris, pour tenter de sauver l'enfant.
Ils arrivent en France légalement toutefois très rapidement ils vont se retrouver dans l'illégalité. Heureusement ils sont hébergés, et même si rien n'est simple pour eux tout va être fait pour que Jules-César soit soigné.
J'ai aimé que l'ont découvre à la fois le point de vue de l'enfant et celui de son père. Cela apporte de la profondeur à ce roman.
C'est touchant, puisque l'autrice nous raconte le quotidien d'un petit garçon gravement malade. Même si certains passages sont forts ce n'est pas larmoyant, l'autrice n'en fait pas trop.
La relation entre un père et son fils n'est pas toujours facile, surtout qu'en chacun des deux doit vaincre ses peurs et repousser les limites du courage.
J'ai aimé les personnages secondaires, mais je n'en parlerais pas, préférant vous laisser la surprise en cas où ce livre vous tente.
Tout m'a plu dans ce très joli livre, premier roman de Anne-Dauphine Julliand mais pas premier ouvrage puisqu'on lui doit notamment le très joli témoignage Deux petits pas sur le sable mouillé. J'ai pris plaisir à retrouver sa plume, cette fois ci dans une fiction.
Vous l'aurez compris, pour le moment mes premières lectures de l'année me comblent :)
J'ai adoré découvrir l'histoire de Jules-César et c'est avec plaisir que je mets cinq étoiles.
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Tous, dans le quartier connaissaient le ‘'mal'' de Jules César, sans vraiment savoir quel ‘'mal''. Mais, ça y était, Jules et son père, Augustin, partaient à Paris. A leur retour, Jules serait guéri. Augustin laissait sa femme enceinte et son fils aîné au pays.
Jules César était dialysé depuis deux ans. Une greffe de rein devenait urgente pour la survie de Jules. Sauf qu'au Sénégal, les greffes ne se faisaient pas. La France avait été, alors, proposée aux parents de Jules, pour cette greffe.
En arrivant à l'aéroport, tous deux se sentirent perdus, même si Jules était émerveillé par tout ce qu'il voyait. Augustin était très anxieux dans cette ville qu'il ne connaissait pas. Leur carte de séjour expirait dans neuf jours. Roselyne, une sénégalaise, comme eux, qui vivait en France depuis trente cinq ans, vint les chercher à l'aéroport. Ils seraient bien chez elle. Elle expliqua à Augustin qu'étant donné que Jules César n'aurait plus de dialyse, il fallait attendre l'urgence vitale pour le faire admettre à l'hôpital.
Les effets du manque de dialyse commencèrent à se faire sentir dans le corps de Jules. Roselyne conduisit Jules César et son père aux urgences. Une fois à l'hôpital, Augustin devait, désormais, expliquer aux urgentistes les symptômes et la maladie de son fils. le personnel fut surpris de l'état de cet enfant de sept ans, qui fut immédiatement pris en urgence vitale. Un médecin vint voir Augustin. Celui-ci ne comprenait pas du tout pourquoi ce voyage touristique, alors que l'enfant était sans dialyse depuis des jours. Jules fut, aussitôt, dialysé. Bien sûr, Augustin savait ce que son fils risquait. Il avait suivi les consignes de leur médecin au Sénégal. Augustin se sentit, soudain, désemparé par la situation qu'on lui avait imposé. le médecin comprit aussitôt le but de leur séjour en France. L'urgence d'une greffe était vitale pour l'enfant. le médecin lui indiqua le bureau d'une assistante sociale, afin de monter un dossier. En attendant, Jules serait à nouveau dialysé.
Augustin savait que son fils et lui étaient en situation irrégulière. Ils auraient dû repartir au Sénégal. Il expliqua à l'assistante sociale que son fils avait une insuffisance rénale en phase terminale. Il lui fallait une greffe. Augustin était compatible, mais il n'avait pas de prise en charge. La situation était claire pour l'assistante sociale, elle devait s'occuper d'eux. le temps de faire le dossier, elle lui conseilla de ne sortir que pour les dialyses. Les jours passèrent, l'attente était longue, trop longue pour Augustin. Il descendit avec son fils jouer au foot avec les jeunes. Augustin revivait un peu. Sauf que Jules se fatiguait trop en jouant. Il rêvait d'aller à l'école. Jules César en parla à Roselyne. Celle-ci trouva que c'était une bonne idée, sauf qu'Augustin ne pouvait pas l'inscrire. Ce fut tante Rosie qui s'en occupa. Elle proposa, aussi, à Augustin d'aller voir une association africaine dans le quartier, afin qu'il se sentit moins seul. Ce fut ainsi qu'il se lia avec un membre, qui lui proposa une place de plongeur dans une pizzeria, le soir. Pourquoi pas, se dit-il. Jules César irait à l'école dans une quinzaine de jours, et lui ramènerait un peu d'argent pendant ce temps. Ils étaient des clandestins.
La lenteur du dossier était insupportable. L'assistante sociale relança la couverture sociale pour Jules pour la greffe, ainsi qu'une autorisation provisoire pour soins pour tous les deux.
Un jour, Jules eut de la fièvre. Une fistule devait lui être posée le plus vite possible pour faciliter les dialyses. le dossier de prise en charge devait absolument être accepté pour cette intervention. L'intervention dût se faire dans l'urgence. Après celle-ci, Augustin annonça à Rosie qu'il allait partir, pour sauver Jules et son couple. La seule solution était que Rosie adopte Jules, si elle le voulait bien, afin que son fils puisse avoir une couverture sociale pour sa greffe. La situation se compliquait pour Rosie. Travailler et s'occuper de Jules en le portant régulièrement à l'hôpital serait une grande source de fatigue. Lorsque le vieux voisin de Rosie se proposa de l'aider à conduire Jules à l'école, puis à l'hôpital. Ce voisin était vieux et très malade, mais il était d'une aide extraordinaire pour Rosie et Jules. de plus Jules et Mr Jean Jean étaient devenus de très grands amis. Cet enfant était un rayon de soleil dans sa triste vie.
Augustin était très inquiet, car il avait très peu de nouvelles de sa femme qui n'allait pas tarder à accoucher. Il devait absolument rentrer. Lorsqu'il eut son billet d'avion, il se connecta pour l'annoncer à sa femme, mais celle-ci était au plus mal et dût couper leur conversation. Augustin paniqua. La veille de son départ, l'assistante sociale lui annonça que le dossier de Jules avait été accepté. La greffe de rein pourrait, enfin, se faire. Mais comment cela allait-il se passer, si ce n'était pas lui qui donnait son rein à son fils ? Elle lui expliqua que Jules recevrait le rein d'une personne décédée. Pour Augustin, il n'en était pas question. Jules aurait le rein de son père qui était compatible. Cela ne se faisait chez eux de dépouiller ainsi les morts. Il devait, donc, rester pour sauver son fils. Augustin dut aller à l'hôpital pour subir des examens, et ainsi, confirmer sa vraie compatibilité avec son fils. En attendant les résultats, Rosie et Mr Jean Jean décidèrent de distraire le plus possible le père et le fils.
Augustin fut compatible. La greffe était pour bientôt. Puis, le dossier bloqua à nouveau. Il fallait qu'il soit approuvé par le tribunal. Dieu que cette procédure était longue !!! Augustin angoissait, aussi, car il avait peur que le tribunal refuse. Augustin était un sans papiers…

Très beau roman d'Anne Dauphine Julliand, très bien écrit, racontant, les démarches des patients en situation irrégulière. Cet auteur a écrit de nombreux romans sur les maladies des enfants, tous plus émouvants les uns que les autres. Ce roman est aussi plein d'émotion, entre un père et son fils, entre un très vieil homme malade et un enfant dont la vie ne tient qu'à un fil.
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« Jules-César » est une pépite d'humanité, de joies simples, de partages et d'amour. J'ai reçu ce livre dans le cadre de l'opération Masse Critique du mois de novembre. Je tiens donc à remercier Babelio et Les éditions « Les Arènes » pour m'avoir permis de découvrir ce roman. Il est parfois salutaire de sortir de sa zone de confort de lecture et de se lancer dans la découverte de nouveaux auteurs. Et croyez-moi, « Jules-César » vaut amplement le détour littéraire.

Jules-César est un petit garçon de six ans et demi qui vit au sénégal avec ses parents, son frère Simon et sa famille. Il n'a qu'un souci : ses reins ne fonctionnent plus et malgré les dialyses hebdomadaires, sa seule chance de retrouver une vie normale, c'est une greffe ! Et le seul qui peut le sauver, c'est son père, Augustin.
Le souci, c'est qu'au Sénégal, la greffe d'organes ne se pratique pas. Augustin et Jules-César vont donc devoir quitter leur pays, quitter leur famille, pour se rendre à Paris, à l'hôpital «Robert Debré ». Ils seront hébergés chez Tata Rosie. Et c'est là que l'aventure commence pour Jules-César et son père. Tout le monde l'a compris, le visa touristique de 9 jours qui leur est octroyé ne sera pas suffisant pour mettre tous les soins en place…
Je vais laisser aux lecteurs le soin de découvrir sans plus attendre le livre de Anne-Dauphine Julliand et ne pas trop dévoiler les péripéties de la vie parisienne auxquelles seront confrontés nos deux protagonistes.

L'auteur nous livre une galerie de portraits, tous plus touchants les uns que les autres.
Jules-César est un courageux petit garçon qui souhaite devenir intellectuel ou docteur. Plein de naïveté, de tendresse et d'amour pour ses proches, il affronte sa destinée avec sagesse et philosophie. Armé de sa pierre de courage, il ne craint nullement d'aller au contact des autres et tisse des relations qui lui donneront plus de force encore.

Augustin a quitté sa femme et son fils pour sauver la vie de Jules-César. Il va devoir prendre son destin en main, affronter les autres, les méandres administratives, ses peurs, ses doutes, ses angoisses. Faire des choix qui questionnent son existence et la vie en général. Parfois rude et distant, il est rempli de bonté et de générosité.

Monsieur Jeanjean, le voisin de Tata Rosie est pour moi le personnage le plus touchant de cette galerie. Son rôle est primordial. Il est le fil conducteur de la vie de Jules-César à Paris. Les premiers échanges sont certes compliqués. Il traîne avec lui sa bouteille d'oxygène et souhaite que Jules-César le vouvoie… On sent bien pourtant, dès les premières pages, que ce vieux bourru que la vie n'a pas épargné, va forcément se laisser gagner et attendrir par l'énergie et la force positive du petit garçon. Car même «si la vie est une cochonnerie », « parfois on est heureux quand même ». La construction du château de sable sur une plage de Normandie est pour moi l'un des passages les plus puissants, tendres et émouvants du roman. Tout est dit. le bonheur se résume à des choses simples.

L'institutrice de Jules-César, Nolween joue aussi un rôle prépondérant. Là aussi, les premières relations sont tendues. le petit sénégalais et sa maladie sont comme un virus avec lequel il faut éviter tout contact. Elle aime son métier, l'a choisi pour que les enfants donnent le meilleur d'eux-mêmes. Mais elle ne se laisse pas apprivoiser aussi facilement. Il faut du temps et le courage et l'envie de vivre de Jules-César pour qu'elle sorte enfin de sa bulle protectrice.

Je pourrais poursuivre cette galerie avec Tata Rosie, Souleymane le copain de dialyse de JC, Valérie Vallée l'assistante sociale, Ma'am la grand-mère de JC. Chacun, à leur manière, va permettre à Jules-César et à Augustin d'affronter les étapes délicates de l'attente, de la maladie et la complexité de la vie parisienne dans la situation qui est la leur. L'humanité et l'empathie voilà les deux traits de caractère qui définissent chacun des personnages.

Vous l'aurez compris, « Jules-César » nous fait passer du sourire aux larmes. On se laisser bercer par la poésie, par la tendresse. On s'émeut. On y croit nous aussi. On vibre avec les rites, la magie et l'odeur du Sénégal et de l'Afrique dont ne nous sommes jamais très loin. le roman de Anne-Dauphine Julliand est une ode aux relations humaines, aux liens sociaux, à l'amour entre un père et son fils. Un livre empreint d'optimisme et d'espoir que je conseille à chacun de lire sans plus attendre.
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Jules-César vit à Ziguinchor, au sud du Sénégal, entouré de Suzanne, sa maman, d'Augustin, son papa, de Simon, son frère et de sa grand-mère Ma'am. du haut de ses sept ans, il se sent capable de toucher du doigt le ciel et de soulever des montagnes, malgré cette maladie qui empêche ses reins de fonctionner et qui le conduit à enchaîner dialyse sur dialyse. Pour guérir, sa seule solution est de bénéficier d'une greffe et, bonne nouvelle, son père est un donneur compatible. Moins bonne nouvelle, impossible de réaliser une telle opération dans leur pays. Heureusement, Suzanne sait comment sauver son saï-saï : l'envoyer en France avec son père dans l'espoir qu'il puisse être soigné et greffé.

Augustin et Jules-César s'installent à Gentilly, chez la dévouée Tante Roselyne venue vivre en France il y a des années. En même temps qu'ils découvrent un pays tellement différent du leur, ils regrettent amèrement la vie à Ziguinchor et souffrent de l'éloignement de leur famille. La Seine n'a pas le charme du fleuve Casamance, les tours de Gentilly celui de leur maison. Leur communauté leur manque. Augustin ne peut s'empêcher d'en vouloir à son petit garçon de l'avoir fait partir, quitter son travail de gardien de nuit qui lui plaisait, ces jeunes qu'il entraînait au foot, cette femme qu'il chérit tant et son autre fils, fort et débrouillard, tellement différent de son petit frère. Et ils n'en sont pas au bout de leur peine : au bout de neuf jours, les voilà officiellement clandestins, chaque sortie de leur appartement devient risquée. L'accès aux soins s'avère compliqué, et à un travail, encore plus. Augustin noie son chagrin dans l'alcool, il tourne en rond à en devenir fou dans cet appartement à mille lieux des siens, ne supporte plus de ne voir sa femme que sur Skype, de devoir se consacrer corps et âme à ce fils malade. Et pour couronner le tout, voilà que Jules-César se prend d'une envie d'aller à l'école…

Malgré les difficultés, à grands renforts de petites victoires, père et fils vont finir pas se serrer les coudes, aidés par des anges gardiens comme Tata Rosie, Maryline, l'infirmière de l'hôpital où Jules-César fait ses dialyses deux fois par semaine, Madame Vallée, l'assistante sociale, qui veillent sur eux. Même leur voisin, le ronchon Monsieur JeanJean, au départ méfiant à l'égard de ces deux nouveaux arrivants sur son palier, va se prendre d'affection pour eux. de ce combat contre le quotidien et la maladie naîtra, entre Jules-César et son père, un amour nouveau.

Jules-César est un joli roman sur la naissance d'un amour capable de tout défier, sur la découverte des capacités et des forces de chacun, sur l'apprentissage de l'autre. Jules-César est un sacré petit bonhomme, dont le courage et les réflexions sur la vie, à la fois si lucides et si savoureuses, ne pourront que vous faire fondre. Et vous émouvoir.
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Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Dans un hôpital, même au cœur de la nuit, le silence n’existe pas. Il est toujours peuplé de claquements de portes, de roulements de chariots, du couinement des sabots en caoutchouc sur le carrelage, des voix des télévisions dans les chambres, d’appels, de rires parfois, de cris aussi. Pourtant, au-delà de tous ces bruits, Augustin entend le silence, il le ressent même. Ce silence si particulier qui habite les hôpitaux quand tombe le soir. Ce silence qui pèse sur les cœurs. Le silence de la solitude.
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Je n’imaginais pas qu’il y avait autant de personnes seules et mal en point autour de moi. C’est ça qui est dommage en France, on vit les uns à côté des autres sans se connaître, commente-t-elle en essuyant sa tasse. Les personnes âgées n’ont pas leur famille au quotidien. Ça ne se passerait pas comme ça au Sénégal, c’est sûr. On enverrait un cousin, un neveu, une fille habiter avec les plus vieux pour s’en occuper. C’est tellement important, la compagnie.
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Tous dans le quartier connaissent sa situation, même sans savoir son nom. Ils parlent de lui comme "l'enfant aux lunettes et au ventre rond, celui qui va à l'hôpital toutes les semaines, celui qui ne fait pas pipi". Celui qui a le mal. Certains le plaignent, d'autres le craignent.
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Pendant les quatre prochaines heures, la grosse machine installée à côté du lit va filtrer son sang, éliminer les toxines, nettoyer son organisme. Elle va faire le travail que les reins de Jules-César ne font plus.
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C’est pas facile la vie en France, crois-moi. Les gens ne sont pas comme nous. Ils sont durs. Et puis le ciel est gris. Même la pluie n’est pas comme ici. Elle est triste.
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Vidéo de Anne-Dauphine Julliand
Rien n'est plus difficile que de réconforter quelqu'un. Souvent, on voudrait être ailleurs, on ne sait pas comment réagir. Pourtant, les voies de la consolation peuvent être très simples et très belles.
Anne-Dauphine Julliand est autrice et réalisatrice. Il y a quelques années, elle a perdu ses deux filles, emportée à quelques années de distance par une maladie rare. Dans cette vidéo, elle nous montre comment consoler, et comment être consolé.e
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