Comme personne ne saurait reconnaître en quoi et dans quelle mesure il est lui-même possédé et inconscient, on projette tout simplement sur le voisin son propre état psychique, et ainsi se crée le devoir sacré d’avoir les plus gros canons et les gaz les plus asphyxiants. Le pis est que chacun a parfaitement raison.
Je suis convaincu de ce que je sais. Pour le reste ce ne sont que des hypothèses, et au-delà de celles-ci je puis abandonner une masse de choses à l’inconnu. Elles ne me troublent pas. Elles commenceraient à me torturer, j’en suis certain, si je me sentais une obligation d’en savoir quelque chose. Si donc un malade était convaincu de l’origine exclusivement sexuelle de sa névrose, je me garderais bien de le troubler dans son opinion, car je sais qu’une telle conviction, surtout si elle est profondément enracinée, constitue un excellent moyen de défense contre l’assaut de la terrible ambiguïté inhérente à toute expérience immédiate.
Nous pouvons admettre que la personnalité est composée de deux éléments : d'abord du conscient - et de tout ce qu'il contient - et ensuite d'un arrière-pays infiniment vaste de psyché inconsciente. La personnalité consciente peut être délimitée et définie plus ou moins clairement, mais lorsqu'il s'agit de l'ensemble de la personnalité humaine, on est obligé de reconnaître l'impossibilité d'en fournir une description et une définition complètes. En d'autres termes, il existe inéluctablement un élément indéfini et illimité, qui s'ajoute à toute personnalité : cette dernière comprend une partie consciente, susceptible d'être observée, mais elle n'englobe pas certains facteurs, dont cependant nous sommes forcés d'admettre l'existence, si nous voulons expliquer certains faits observés. Ce sont ces facteurs inconnus que nous appelons le secteur inconscient de la personnalité.
Lorsqu’on veut guérir une névrose il faut risquer quelque chose. Entreprendre quelque chose sans risque est totalement inefficace, nous ne le savons que trop bien.
Le protestantisme a perdu dans l’ensemble toutes les subtiles nuances du christianisme traditionnel : la messe, la confession, la majeure partie de la liturgie, et la signification du clergé en tant que représentant de Dieu. […] Le protestantisme a cependant intensifié l’autorité de la Bible pour suppléer à l’autorité perdue de l’Eglise.
Chaque fois qu’un mot inducteur touche à quelque chose qui est en relation avec le complexe caché, la réaction du moi conscient est troublée ou même remplacée par une réponse provenant du complexe. Tout se passe comme si le complexe était un être indépendant capable de troubler les intentions du moi. Les complexes se comportent effectivement comme des personnalités secondaires ou parcellaires qui possèdent une vie mentale propre.
L’ombre est en règle générale seulement quelque chose d’inférieur, de primitif, d’inadapté et de malencontreux, mais non d’absolument mauvais. Elle contient même certaines qualités enfantines ou primitives qui pourraient dans une certaine mesure raviver et embellir l’existence humaine ; seulement, on se heurte à des règles établies.
La quaternité apparaît comme une condition sine qua non de la naissance de Dieu et de la vie intérieure trinitaire proprement dite.
Je doute que nous devions admettre qu’un rêve soit autre chose que ce qu’il paraît être. Je me réfèrerais […] au Talmud, qui dit que le rêve s’explique par lui-même. En d’autres termes, je prends le rêve pour ce qu’il est.
[Cet homme malade] a tout soumis à l’inflexible loi de la raison, mais […] la Nature a échappé à cette emprise et s’est vengée de lui sous forme du non-sens inattaquable concernant l’idée du carcinome.