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Michel Valsan (Éditeur scientifique)
EAN : 9782361120078
123 pages
Koutoubia (29/10/2009)
4.5/5   2 notes
Résumé :

Le Prophète a dit : " Aucun verset du Coran ne descendit (dans la révélation) sans qu'il comporte un "dos" (zahr) et un "ventre" (batn) ; et toute lettre (d'un verset) a une "limite" (hadd) et toute "limite" a un " mirador" (muttala') ". Dans ses Commentaires ésotériques du Coran, Qâshânî, (ob. 730/1329), un des grands auteurs de l'école d'Ibn Arabî déclare : " Je compris que le " dos " est l'explicat... >Voir plus
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le « nom » (ism) d’une chose est ce par quoi cette chose est connue. Les noms d’Allâh sont les formes intelligibles spécifiques (suwar naw’iyyah) qui, par leurs propriétés et ipséités, indiquent les Attributs (Sifât) d’Allâh et Son Essence (Dhât), de même que par leur existence, elles indiquent Son Existence (Wujûd) et par leurs déterminations diversifiantes Son Unicité (Wahdah), car ces Noms sont les aspects apparents par lesquels Il est connu.

Allâh est un nom de l’Essence divine (adh-Dhât al-Ilâhiyyah) en tant que telle et considérée d’une façon absolue, non pas seulement en tant que qualifié par les Attributs, ni en tant que non-qualifiée par ceux-ci.

Ar-Rahmân (le « Tout-Miséricordieux ») est Celui qui accorde l’existence et la perfection au Tout, selon ce qu’exige la sagesse et selon ce qui convient aux réceptacles sous le rapport du commencement (‘alâ wajh al-bidâyah).

Ar-Rahîm (le « Très-Miséricordieux ») est Celui qui accorde la perfection intelligible propre au genre humain compte tenu de la finalité (bi-hasab an-nihâyah).(1)

C’est pour cela qu’on dit : Ô Rahmân de ce monde et de l’autre, et ô Rahîm de l’autre ! (hadith).

Ainsi donc, le sens du premier verset de la Fâtihah est le suivant : « Par la Forme Humaine Parfaite qui réunit la Miséricorde générale et la Miséricorde particulière, et qui constitue la manifestation de l’Essence et de la Vérité Suprême avec tous les Attributs, par cette Forme qui est le Nom Suprême (al-Islam al-A’zam), je commence et je récite… ». C’est à cette signification qu’a fait allusion le Prophète en disant : J’ai reçu les Paroles Synthétiques (Jawâmi’ al-Kalim) et j’ai été suscité pour parfaire les Vertus les plus excellentes (Makârim al-akhlâq) ; car les « paroles » (kalimât) sont les vérités profondes (haqâ’iq) des choses existenciées et leurs êtres essentiels (a’yân) : c’est ce sens qu’Aïssa (‘Isa = Jésus) fut appelé proprement « Parole d’Allâh (2) ; d’autre part, les « excellences » des vertus, qui sont les perfections et les propriétés privilégiées dont procèdent les actions vertueuses, sont toutes incluses dans l’être synthétique qu’est l’Homme (al-Kawn al-Jâmi’ al-insânî).

A cet endroit, il convient de relever un point subtil. Les Prophètes ont établi les lettres de l’alphabet (dans chaque langue sacrée) en correspondance avec les degrés de l’existence universelle. Or j’ai relevé dans les propos d’Aïssa, dans ceux du Commandeur des Croyants ‘Alî ainsi que d’autres Compagnons du Prophète, certaines choses qui se rapportent à ce sujet(3). C’est ainsi qu’on a dit « Les choses existantes sont apparues du bâ’ (la première lettre) de Bismi-Llâh », chose qui s’explique par le fait que le bâ’ est la lettre qui, dans l’ordre alphabétique, vient immédiatement après l’alif ; or l’alif correspondant à l’Essence d’Allâh, le bâ correspond à l’Intellect Premier (al-‘Aql al-Awwal) qui est le premier être créé par Allâh et auquel Allâh s’est adressé par cette parole : Je n’ai rien créé de plus aimé ni de plus considéré de Moi que toi ! C’est par toi que Je donne, c’est par toi que Je prends, c’est par toi que Je récompense ou que Je châtie (hadith).

Les lettres qui se prononcent dans ce verset sont au nombre de dix-huit et celles qui sont écrites au nombre de dix-neuf(4). Quand on décontracte les mots, les lettres composant ce verset apparaissent au nombre de vingt-deux.

Les dix-huit lettres prononcées correspondent au nombre des Mondes que vise l’expression connue « les dix-huit mille mondes », le « mille » étant le nombre parfait qui (exprimant la multitude indéfinie) englobe les autres degré numéraux, ce par quoi il est du reste considéré comme la « Mère des degrés numéraux » (Umm al-marâtib) au-dessus de laquelle il n’y a plus de nombre (si ce n’est par répétition et multiplication des autres nombres fondamentaux.)(5).

Par ces « milliers », on désigne les Mondes fondamentaux (chacun conçu dans son indéfinité propre), à savoir : le Jabarût (le domaine de la Toute-Puissance), le Malakût (le domaine de la Royauté), le Trône (al-‘Arsh), l’Escabeau (al-Kursî), les sept Cieux, les quatre Eléments (feu, air, eau et terre), les trois Règnes naturels (animal, végétal et minéral) qui s’analysent chacun en ses parties composantes ; à cela, en dix-neuvième position, s’ajoute le Règne hominal. Celui-ci bien qu’entrant dans une certaine mesure dans le règne animal, synthétise l’ensemble des degrés existentiels, constitue un monde à part, qui jouit d’une certaine importance et d’un certain rang, chose que justifie la tête de l’homme. Son cas est ici analogue à celui de l’Ange Gabriel parmi les Anges dans la parole d’Allâh : Ses Anges… et Gabriel(6).

Les trois alif occultés dans ce premier verset de la Fâtihah, mais qui apparaissent lors de la décontraction des mots et qui (ajoutés aux dix-neuf lettres susmentionnées) font le total de vingt-deux lettres, sont un indice relatif au Monde Divin Véritable (al-‘Alâm al-Ilâhî al-Haqq) en y distinguant (trois aspects) : l’Essence, les Attributs et les Actes, qui apparaissent comme trois mondes quand on regarde analytiquement, mais qui, en vérité, constituent un seul monde(7).

Par contre, les trois autre alif qui figurent dans l’écriture du texte sont un indice de la manifestation de ces trois mondes divins sur le suprême support théophanique que constitue l’être humain (8).

C’est en raison de l’occultation de ce Monde diivn, que le Prophète lorsqu’on lui eut demandé ce qu’était devenu l’alif qui devait normalement suivre le bâ’ dans la transcription du mot initial bism (composé de la préposition bi et du terme ism dont la première lettre est en arabe un alif), répondit : Il a été volé par Satan !, et en même temps il ordonna qu’on rehausse le trait vertical du bâ’ (dans cette formule liminaire) pour compenser la disparition du trait vertical en lequel consiste l’alif. Ceci est une indication qu’il y a occultation de la Personnalité divine (al-Huwiyyah al-ilâhiyyah) dans la Forme de la Miséricorde universellement propagée, et d’autre part, qu’elle a sa manifestation dans la Forme Humaine, mais de telle façon que ne peuvent la découvrir que ceux qui en sont dignes. C’est là la raison pour laquelle cet alif ne figure pas dans la transcription. On se rappellera ici que, d’après un hadith, Allâh a créé Adam selon Sa Forme.

L’Essence est donc voilée par les Attributs, les Attributs par les Actes, et les Actes par les êtres qu’ils créent, ainsi que par les effets produits. Celui pour lequel, par l’enlèvement des voiles que constituent les êtres créés, se manifestent les Actes divins, se « confie à Allâh » (tawakkala). Celui pour lequel, par l’enlèvement du voile des Actes divins, se manifestent les Attributs divins, réalise l’état de « satisfaction » (radiya) et reste « sauf » (salima). Enfin, celui pour lequel, par l’enlèvement du voile des Attributs, se manifeste l’Essence divine, « s’éteint dans l’Unité » (faniya fi al-Wahdah) et devient ainsi « unitaire absolu » (muwahhid mutlaq), tant qu’il procède dans ses actes et ses récitations par le nom (ou au nom) d’Allâh le Tout Miséricordieux, le Très-Miséricordieux.

Le Tawhîd (l’Union) des Actes précède le Tawhîd des Attributs, et le Tawhîd des Attributs précède celui de l’Essence. C’est à ces trois degré qu’a fait allusion le Prophète dans l’invocation qu’il prononçait pendant sa prosternation : Je me réfugie dans Ton indulgence contre Ton châtiment, dans Ta satisfaction contre Ta colère, et en Toi contre Toi !

(1) On peut signaler dès maintenant, afin de faire remarquer mieux par la suite l’implication de cette idée de base dans tout le commentaire, que le nom ar-Rahîm (par différence des noms Allâh et ar-Rahmân) est aussi bien un nom divin qu’un nom humain (c’est notamment un des noms du Prophète ; cf. Cor. 2, 128), ce qui lui confère un rôle spécifique avec l’idée de l’Homme Universel.

(2) Cf. Coran, 3, 39 et 45 ; 4, 171.

(3) Pour ce qui est de Jésus-Christ, l’auteur doit s’appuyer sur les paroles de l’Apocalypse 1, 8 : « Je suis l’Alpha et l’Oméga ».

(4) Dans la prononciation, par l’effet des liaisons qui s’établissent entre les mots, les trois alif qui figurent dans l’écriture sont élidés et en échange se manifestent deux alif non transcrits par des lettres et représentés par de simples signes voyelles à savoir l’un entre le deuxième lâm et le hâ’ du nom Allâh, et l’autre entre le mîm et le nûn du nom ar-Rahmân (dans notre transcriptions ils sont rendus par les circonflexes sur les dits a).

(5) Pour dire un million en arabe on dit « mille milliers », et ainsi de suite.

(6) Coran, 2, 98.

(7) L’unicité de tout le domaine divin est illustrée ici par le fait que celui-ci est représenté sous chacun des trois rapports par la même lettre, l’alif. L’auteur ne précise pas les correspondances, mais on peut penser qu’il les envisage de la façon suivante : l’alif occulté dans la transcription du nom Allâh, qui est un nom de l’Essence Absolue, doit logiquement correspondre lui-même au degré de l’Essence manifestée ; l’alif occulté dans la transcription du nom ar-Rahmân, qui est un nom de l’Essence considérée comme qualifiée par tous les Attributs divins, doit corrélativement représenter le « domaine des Attributs » ; enfin, l’alif occulté dans la transcription du bism, étant un élément radical du terme ism = « non », se rapporte naturellement au « Nom Suprême » (al-Ism al-A’zam) que le commentaire présente constamment comme étant constitué par la Forme Humaine, c’est-à-dire la Forme de l’Homme Universel, qui inclut en acte toutes les vérités existentielles et tous les degrés de l’existence : par cela, cet alif peut évidemment être mis en correspondance avec le domaine des Actes divins, sans lesquels la Forme de l’Homme Universel ne pourrait être manifestée ; il faut noter aussi que le vocable bism commence la formule qui constitue ce verset et par laquelle on introduit, en le sacralisant, tout acte. Cette sacralisation est en réalité la reconnaissa
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