[Scipion] Par des sentiers ardus jusqu’aux étoiles, je saurai franchir tous les obstacles…
[Minucius] Je m’étais donné pour mission de soutenir Aemilius dans sa charge et voilà que je m’apprête à précipiter sa chute ! J’ai péché par excès de confiance… La victoire ne sourit pas aux vaniteux !
[les auteurs] Dans les dernières pages de ce volume, j'évoque aussi l'épisode des négociations pour la libération des prisonniers de Cannes. Une fois la délégation aux portes de la ville, seuls les prisonniers romains ont été autorisés à franchir les remparts jusqu'au Sénat, où on leur a notifié que leur liberté ne serait pas rachetée. On comprend aisément la réticence de la ville à débourser la rançon demandée pour 10000 hommes : cet argent aurait servi à financer les dépenses de guerre d'Hannibal. Pourtant, au vu des pertes subies à Cannes, la légion aurait bien eu besoin de cette main-d'oeuvre. En effet, face au manque de personnel militaire, elle allait bientôt devoir se résigner à abaisser l'âge de la conscription et à enrôler des esclaves ou des condamnés. Ce choix avait sans doute pour but de prouver la détermination de Rome non seulement à ses ennemis, mais aussi à ses citoyens. Chaque légionnaire savait désormais qu'il ne reverrait plus sa terre natale s'il tombait entre les mains de Carthage... et mieux valait mourir en héros au combat que mener la vie misérable d'un esclave en terre inconnue !
« Opima Spolia », dépouilles d’un général ennemi par un chef de guerre romain, que ce dernier remportait pour les dédier aux dieux. Cet honneur militaire suprême fut décerné à Marcus Claudius Marcellus pour la troisième et dernière fois dans l’histoire romaine.
J’ai péché par excès de confiance…
La victoire ne sourit pas aux vaniteux !
[Hannibal]
Qu'avez-vous à craindre Gaulois ? Je vous offre l'occasion de marquer l'Histoire ! Dans mille ans on parlera encore de vous comme des héros qui ont défait les Romains lors de la bataille de Cannes !
[Scipion] J’ai appris à mes dépens que le courage et la ruse ne suffisaient pas à protéger les être chers… Sans le pouvoir, même les meilleures intentions restent vaines !
Marcellus est homme d’une force et d’un hardiesse hors du commun, mais c’est aussi un chef exigeant, parfois violent, qui attend de ses hommes la même furie guerrière que celle dont il fait preuve ! Ses soldats le redoutent encore plus que l’ennemi qu’ils affrontent, et cette peur les pousse à se surpasser. C’est la crainte qu’il inspire à ses troupes qu’il leur confère leur force… Si un officier tel que lui venait à bout d’Hannibal, le remède pourrait s’avérer pire que le mal. Personne ne serait en mesure de s’opposer à ses ambitions… Sa victoire sonnerait la fin de la République. Il pourrait s’arroger tous les pouvoirs et régner en tyran !
[Maharbal] Il faut croire que les dieux n’offrent jamais tous les dons au même homme…Tu sais vaincre Hannibal, mais tu ne sais pas profiter de la victoire !
[Hannibal] Ça me suffit. Il serait arrogant d’en demander plus !
Tu n’es encore qu’un arbrisseau… Je ne peux prendre le risque qu’Hannibal te fauche avant que tu ne bourgeonnes…